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supériorité; ceux qui affectent de la modestie, et qui repoussent les éloges, obéissent plutôt aux convenances sociales qu'au témoignage de leur conscience; mais il y a des bornes qu'on ne peut franchir dans l'expression de la bonne opinion qu'on a de soi-même: Gluck ne les connut jamais. Son langage prenait souvent la leinte d'un orgueil insupportable, surtout lorsqu'il s'agissait d'un rival. Les éloges des gens de lettres avaient fini par ajouter à ses dispositions naturelles la conviction que son genre était non-seulement le meilleur, mais le seul admissible. « Vous me dites, écrivait-il au « bailli du Rollet, que rien ne vaudra jamais « Alceste; mais je ne souscris pas encore à « votre prophétie. Alceste est une tragédie complète, et je vous avoue qu'il manque « très-peu de chose à sa perfection; mais « vous n'imaginez pas de combien de nuances « et de routes différentes la musique est sus«ceptible. L'ensemble de l'Armide est si dif«férent de celui de l'Alceste, que vous croiriez « qu'ils ne sont pas du même compositeur; « aussi ai-je employé le peu de suc qui me restait pour achever l'Armide: j'ai tâché d'y « être plus peintre et plus poëte que musicien; enfin, vous en jugerez, si on veut l'entendre. «Je vous confesse qu'avec cet opéra j'aimerais « à finir ma carrière ; il est vrai que pour le « public il lui faudra au moins autant de « temps pour le comprendre qu'il lui en a << fallu pour comprendre l'Alceste. Il y a une espèce de délicatesse dans l'Armide qui « n'est pas dans l'Alceste; car j'ai trouvé le « moyen de faire parler les personnages de « manière que vous connaîtrez d'abord à « leur façon de s'exprimer, quand ce sera « Armide qui parlera ou une suivante, etc. » La reine de France, Marie-Antoinette, lui demandait un jour où il en était de la composition d'Armide : Madame, dit-il, cet opéra sera bientôt fini, et vraiment cela sera superbe!

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Airs nouveaux pour la pastorale les Amours champêtres, à Vienne. 1756. L'Innocenza giustificata, à Vienne. Il Re pastore, de Métastase, ibid. Airs nouveaux pour le Chinois poli, opéra comique du théâtre de la foire au château de Laxembourg. Vaudevilles pour le Déguisement pastoral, au château de Schonbrunn. 1758. Airs pour la féerie l'Ile de Merlin, à Schoenbrunn.

Airs nouveaux pour l'opéra comique la

fausse Esclave, à Vienne.' 1759. Airs pour la pièce de Favart, Cythère assiégée, à Vienne.

1760. Airs pour la comédie l'Ivrogne corrigé, à Vienne.

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Don Juan, ballet, ibid.

1762. On ne s'avise jamais de tout, opéra comique, remis en musique, ibid.

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Airs nouveaux pour la comédie l'Arbre
enchanté, ibid.

Il Trionfo di Clelia, de Métastase, à
Bologne.

Orfeo ed Euridice, de Calzabigi, à
Vienne.

1763. Ezio, de Métastase, à Vienne.
1764. La Rencontre imprévue, de Dancourt,
en opéra comique, pour le théâtre de
la cour, à Vienne, arrangé plus tard
en allemand, sous le titre : Die Pil-
grime von Mekka (les Pèlerins de la
Mecque), ouvrage où l'on ne peut re-
connaître le génie de Gluck.
1765. Il Parnasso confuso, de Métastase, à
Schoenbrunn.

GLUCK

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A ces ouvrages dramatiques, il faut ajouter : ↑ Le huitième psaume : Domine Dominus noster. 2o Le psaume de la pénitence De Profundis, pour chœur et orchestre. 3o Six symphonies pour deux violons, alto, basse et deux cors. 4o Huit chants de Klopstock pour voix seule, avec accompagnement de clavecin. 5o Une partie de la cantate religieuse intitulée : be Jugement dernier, terminée par Salieri.

Les partitions de Gluck qui ont été împrimées ou gravées sont celles-ci : 1o Orfeo ed Euridice, azione teatrale, in Parigi, 1764, in-fol. de 158 pages, gravé par Chambon avec le frontispice dessiné par Monnet (1). 2o Alceste, tragedia (avec le texte italien), gravée à Vienne, Vienne, 1769, in-fol. Les exemplaires sont très-rares. 3o Paride ed Elena, dramma per musica, dedicata a Sua Altezza il signor Duca Don Giovanni di Braganza, in Vienna, nella stamperia aulica di Giovanni Tomaso de Trattern, 1770, gr. in-fol. Cette

(1) J'ai dit, dans la première édition de cette biographie, que les partitions de Paris et Hélène et d'Alceste, avec les paroles italiennes, furent publiées à Paris et que le comte Durazzo en fit la dépense; c'est une erreur: la partition seule de l'Orfeo fut envoyée par ce seigneur Favart pour qu'il la fit graver à Paris; Favart la confia à Mondonville qui la remit au graveur. La dépense fut de 2,000 livres; mais personne ne voulut se donner la peine de corriger les épreuves, et la partition fut imprimée avec un si grand nombre de fautes à un premier tirage, qu'il failut que le comte Durazzo payȧt ensuite 500 franes à Duni (voyez ce nom) pour les corriger. On peut consulter, à ce sujet, les Mémoires et la correspondance de Favart, tome Ile. La partition de l'Orfeo est d'une grande rareté.

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partition est imprimée en caractères de musique mobiles. Elle est aussi rare que les précédentes. Les partitions d'Iphigénie en Aulide, d'Orphée, d'Alceste (avec les paroles françaises), d'Armide, d'Iphigénie en Tauride, de Cythère assiégée et d'Écho et Narcisse, furent publiées par Deslauriers dans les années où ces ouvrages furent représentés pour la première fois. Ces partitions sont remplies de fautes et fort incommodes pour la lecture, parce que l'éditeur, par économie, n'a pas conservé toutes les portées des manuscrits originaux, et qu'il faut à chaque instant chercher ce que doit jouer un instrument sur la portée d'un autre. Il serait désirable que de nouvelles éditions régulières et correctes de ces beaux ouvrages fussent faites pour rendre un juste hommage à la mémoire d'un si grand artiste. Une édition réduite pour le piano des partitions d'Alceste, Armide, Iphigénie en Aulide, Iphigénie en Tauride et Orphée a été publiée à Paris, chez Brandus, en format in-4°; on trouve dans la même maison une autre édition portative, in-8°. Schlesinger, à Berlin, a publié une édition de ces cinq opéras avec des paroles françaises et allemandes. L'éditeur Challier, de la même ville, en a donné une avec les paroles allemandes et italiennes. Enfin, Simrock, de Bonn, a publié l'Alceste avec des paroles allemandes seules. Il existe plusieurs éditions du De Profundis avec orchestre en partition, en France et en Allemagne, particulièrement à Bonn, chez Simrock.

Les partitions manuscrites des opéras italiens de Gluck se trouvent dans les grandes Bibliothèques impériale de Vienne, royale de Berlin, impériale de Paris et dans quelques collections particulières. Aloys Fuchs, cité déjà dans cette notice, eut la bonne fortune d'acquérir une quantité considérable de manuscrits originaux qui furent retrouvés, en 1809, dans la maison de campagne où la veuve de l'illustre compositeur s'était retirée, et qui était située à Kalschspurg, près de Vienne. Antoine Schmid a donné la description de ces précieux autographes dans son livre sur la vie et les ouvrages de Gluck (2). On trouve aussi à la Bibliothèque royale de Berlin, dans le fonds de Palchau, quelques airs et scènes des opéras italiens de Gluck en manuscrits originaux.

Plusieurs portraits de cet artiste illustre ont été gravés ou lithographiés. Le premier a été

(1) Christoph Willibald Ritter von Gluck, p. 458-441

gravé par Saint-Aubin, en 1781, d'après un portrait peint par Duplessis, en 1775, lorsqu'il était parvenu à l'âge de soixante et un ans. Un autre a été gravé par Miger, à Paris, d'après la même peinture de Duplessis. On en trouve un autre, gravé au pointillé d'après un buste de Houdon, en tête du volume qui a pour titre : Mėmoires pour servir à l'histoire de la Révolution opérée dans la musique par M. le chevalier Gluck (Paris et Naples, chez Bailly, 1781, in-8°). Celui qui est placé au frontispice de la cinquième année de la Gazette générale de musique de Leipsick a le mérite de la ressemblance. Il y en a un fort mauvais, exécuté par le moyen d'un instrument appelé physionotrace, par Quenedey. Il en existe un gravé au pointillé par Philippeaux, d'après un tableau peint par Houdeville. Un portrait lithographié a été publié à Munich, par Winter; un autre, à Vienne, chez Geiger, et un troisieme, à Manheim, chez Heckel. Le plus beau est celui que j'ai fait lithographier par Maurin, à Paris, pour l'ouvrage que je publiais sous le titre de : Galerie des musiciens célèbres, et qui a été arrêté, en 1829, par la banqueroute de l'édi

teur.

Les principaux ouvrages à consulter, pour l'histoire des impressions produites par les grandes œuvres de Gluck, sont: 1o Le volume de Mémoires qui vient d'être cité. 2o J.-G. Siegmeyer, Ueber den Ritter Gluck und seine Werke. Briefe von ihm und andern berühmten Männern seiner Zeit (Sur le chevalier Gluck et sur ses œuvres. Lettres de lui et d'autres hommes célèbres de son temps), Berlin, 1825, 1 vol. in-8°. Une deuxième édition de cet ouvrage a été publiée à Berlin, en 1837. 3o Fr.-Just. Riedel, Ueber die Musik des Ritters Christoph von Gluck (Divers écrits rassemblés et publiés par Fr.-Just. Riedel sur la musique du chevalier de Gluck), Vienne, 1775, in-8°. Ce petit volume contient la traduction de deux lettres françaises qui parurent immédiatement après la représentation d'Iphigénie en Aulide, et celle d'un dialogue de Moline entre Lulli, Rameau et Orphée. 4° Etwas über Gluckischte Musik und die Oper Iphigenia in Tauris auf dem Berlinischen National Theater (Quelque chose sur la musique de Gluck et l'opéra Iphigénie en Tauride, représenté au Théâtre-National de Berlin), sans nom d'auteur, Berlin, Hummel, in-8°, sans date (1799). 5o Mie!, Notice sur Christophe Gluck, célèbre compositeur dramatique, Paris, 1840, in-8°. 6° Solié, Études biographiques, anecdotiques et esthétiques sur les com

positeurs qui ont illustré la scène française. GLUCK, Annecy, 1853, in-12. 7o Christophe Willibald Ritter von Gluck. Dessen Leben und tonkünstlerisches Werken, von Anton Schmid, etc. (Christophe-Willibald chevalier de Gluck. Sur sa vie et son génie musical, par M. Antoine Schmid), Leipsick, Fr. Fleischer, 1854, 1 vol. gr. in-8° de 508 pages. Ouvrage remarquable par les recherches, mais trop chargé de détails dépourvus d'intérêt. On peut consulter aussi les œuvres de l'abbé Arnaud et de Suard.

GNADENTHALER (JÉRÔME), organiste à Ratisbonne, vers la fin du dix-septième siècle, est auteur de différents recueils de chants profanes et de motets qui ont paru sous les titres suivants : 1° Délices de musique, première partie, Nuremberg, 1675, deuxième partie idem, ibid., 1676. 2° Exercices de dévotion (chansons spirituelles à deux voix), ibid., 1677. 3o Réjouissance religieuse de l'âme (vingt-cinq airs de ténor avec accompagnement de deux violons et basse continue), ibid., 1685. 4° Frorilegium musicæ, ibid., 1587. 5° Facéties musicales (cent quatorze morceaux à plusieurs voix), ibid., 1695. 6o Horloge musicale, qui indique les premiers principes du chant. Cet ouvrage a eu deux éditions; la première a paru à Nuremberg en 1687.

GNECCO (FRANÇOIS), né à Gênes, en 1769, fut destiné par sa famille à la profession de négociant; mais un penchant irrésistible le portant vers l'étude de la musique, il fut mis sous la direction de Mariani, maître de la chapelle Sixtine et de la cathédrale de Savone, homme fort instruit dans son art. Ses études achevées, Gnecco se livra à la composition dramatique et écrivit avec quelque succès pour les théâtres de Naples, de Venise, de Milan, de Rome, de Gênes, de Padoue et de Livourne. Ses opéras les plus connus sont : 1° Lo Sposo di tre, marito di nessuna, à Milan, 1793. 2o Gli Bramini. 5o Argete. 4° Le Nozze de' Sanniti. 5o La Prova d'un opera seria. 6o Le Nozze di Lauretta. 7° Carolina e Filandro. 8° Il Pignattaro. 9° La Scena senza scena. 10° Gli ultimi due Giorni di Carnavale. 11o La Prova degli Orazzi e Curiazi (1). 12o Arsace e Semiramide. 13° I falsi Galantuomini, au théâtre Carcano de Milan, à l'au- ̧ tomne de 1809. 14° Gli Amanti filarmonici. Gnecco est mort à Milan, en 1810, avant d'avoir achevé un opéra bouffe intitulé: la

(1) Je pense que ce titre, donné par l'almanach Indico teatrale, n'est qu'une variante de la Prova d'un opers

GNECCO

Conversazione filarmonica, pour lequel il était engagé. De tous ses ouvrages, on n'a représenté à Paris que la Prova d'un opera seria. Le style de ce compositeur est lâche, et son chant est souvent trivial; mais il ne manque pas d'effet scénique.

GNOCCHI (JEAN-BAPTISTE) est cité par Walther comme auteur de messes à quatre voix, qui ont été imprimées. Il ne dit pas en quel temps ce musicien a vécu.

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GOBERT (THOMAS), maître de musique de la chambre du roi de France sous les règnes de Louis XIII et de Louis XIV, a mis en musique, à quatre parties, la paraphrase des psaumes en vers de l'évêque de Grasse et de Vence, Antoine Godeau. Cet ouvrage a été publié à Paris, en 1659, in-12. Il y a lieu de croire que Gobert était né en Picardie. Gantez dit de lui, dans l'Entretien des musiciens : « A tout le moins il a esté maistre à Péronne, et de là fist un beau saut chez M. le Cardinal, et un meilleur chez le roy, puisqu'il est maistre de sa chapelle qu'il gagnat au prix. Bien que ses en• nemis disent que c'est par la faveur de son éminence, toutefois on ne le doit point croyre, car à Paris ils sont médisants, etc. »> M. Ch. Gomart établit, d'après des pièces authentiques (1), que Gobert était chanoine de Saint-Quentin dès 1650, et qu'il figure encore en cette position et en celle de maître de musique privilégié dans un inventaire fait le 14 octobre 1669, après l'incendie de la même collégiale.

GOBLAIN (JOSEPH-ALBERT), répétiteur à l'ancien théâtre de l'Opéra-Comique de la foire Saint-Laurent, a donné à la Comédie italienné la musique de la Suite des Chasseurs et la Laitière, de la Fête de Saint-Cloud, et l'Amant invisible, comédie à ariettes en trois

actes.

GOCCINI (JACQUES), né à Eologne en 1672, eut pour maître de contrepoint Jacques-Antoine Perti. Il fut organiste et compositeur distingué de musique d'église. En 1701, l'Académie des philharmoniques de Bologne l'admit au nombre de ses membres il en fut prince en 1706. Appelé à Bergame, en qualité de maître de chapelle, en 1718, il y passa le reste de ses jours. Ses compositions sont restées en manuscrit.

GODART ou GODARD (...), musicien français, a joui d'une certaine réputation vers le milieu du seizième siècle par ses chansons

(1) Dans ses Notes historiques sur la maitrise de SaintQuentin, p. 51.

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à quatre voix. Dans les comptes de la SainteChapelle du Palais, que j'ai consultés aux archives de l'empire, à Paris, j'ai vu son nom figurer comme ténor, depuis 1541 jusqu'en 1568. Les douzième, treizième et quinzième livres de Chansons à quatre parties, publiés par Attaingnant à Paris, 1545-1544, in-8° obl., contiennent des pièces de Godart. On en trouve aussi : 1o dans le quatrième livre des Chansons à quatre parties, auxquelles sont contenues trente-six chansons composées à quatre parties par bons et excellentz autheurs, Paris, Adrian Le Roy et Robert Ballard, 2 décembre 1553. La chanson de Godard (sic), l'Homme est heureux, qui est dans ce livre, est fort agréable, pour le temps où elle a été composée. Dans la deuxième édition du Quart livre, etc., imprimée par les mêmes en 1561, in-4° oblong., on retrouve cette même chanson et une autre sur ces paroles: Que gagnezvous, etc.

GODECHARLE (EUGÈNE-CHARLES-JEAN), né à Bruxelles, le 15 janvier 1742, était fils de Jacques-Antoine Godecharle, né dans la même ville en 1712, qui fut maître de musique de la paroisse Saint-Nicolas, et basse chantante à la chapelle du prince Charles de Lorraine, gouverneur des Pays-Bas. Eugène Godecharle est le même artiste que Gerber et ses copistes appellent Godchalk. Après avoir appris les éléments de la musique sous la direction de son père, il fut admis dans la chapelle royale, comme enfant de chœur, et montra des dispositions si heureuses pour le violon, que le prince l'envoya à Paris pour y prendre quelques leçons d'un bon maitre. De retour à Bruxelles, il rentra à la chapelle pour y jouer la partie de viole; sa nomination à cette place est du 8 mars 1773; ses appointements annuels ne furent pendant treize ans que de 140 florins. La place de maître de musique de l'église Saint-Géry étant devenue vacaute en 1776, Godecharle l'obtint et en remplit les fonctions jusqu'à sa mort. Le décès du maître de chapelle de la cour, Croes, en 1786, décida Godecharle à se présenter pour le remplacer; il avait pour concurrent Mestrino, arrivé récemment de la Bohême à Bruxelles, et Vitzthumb, chef d'orchestre du théâtre; ce dernier obtint la place, quoique Godecharle eût plus de talent que lui pour la composition. Obligé de rester dans sa position de simple viole, Godecharle n'obtint la place de premier violon qu'en 1788. Il monrut à Bruxelles vers 1814. Homme de talent comme violoniste, comme harpiste et comme compositeur, Godecharle a publié quelques

œuvres de musique instrumentale, et a laissé en manuscrit beaucoup de bonne musique d'église. Parmi ses ouvrages imprimés, on remarque: 1° Sonates à violon seul avec basse continue, œuvre 1er, Bruxelles, Ceulemans. 2o Symphonie nocturne à deux violons, deux hautbois, deux cors, petite flûte et tambour, ibid. 3o Six symphonies pour deux violons, viole, basse, deux hautbois et deux cors, Paris, Huet. 4° Trois sonates pour la harpe avec accompagnement de violon, Bruxelles, Cromm et Ceulemans. 5o Trois sonates pour le piano avec accompagnement de violon, op. 5, ibid.

GODECHARLE (LAMBERT - FRANÇOIS), frère du précédent, né à Bruxelles, le 12 février 1751, fit ses études de musique comme enfant de chœur de la chapelle royale, et reçut de Croes, maître de cette chapelle, des leçons de composition. En 1771, il fut nommé basse chantante de la musique et de la chapelle du prince Charles de Lorraine; il y resta jusqu'à l'invasion des Pays-Bas par l'armée française. En 1782, il avait remplacé son père comme maître de musique de l'église Saint-Nicolas ; il conserva cet emploi jusqu'à sa mort qui eut lieu le 20 octobre 1819. Godecharle a laissé en manuscrit trois Tantum ergo à quatre voix, deux Salve regina, une messe solennelle, un Libera, et un morceau connu sous le nom de Musique des Capucins par Godecharle. Cet arliste fut nommé membre de l'Institut des Pays-Bas, en 1817.

Deux autres frères des artistes précédents ont été attachés à la chapelle royale de Bruxelles; le premier (Joseph-Antoine), né le 17 janvier 1746, y jouait la partie du premier hautbois; l'autre (Louis-Joseph-Melchior), né le 5 janvier 1748, fut basse chantante de la chapelle comme son père et son frère. Il était en même temps sous-maître à l'école de dessin de Bruxelles. Sa position n'était pas heureuse; le désespoir le porta à mettre fin à ses jours. Un autre frère de ces artistes fut un sculpteur de mérite.

GODENDACH (JEAN). Voyez GUTENTAG. GODEFROID, dit de Furnes, parce qu'il était né dans cette ville, vers le milieu du quatorzième siècle, est mentionné dans les comptes de la cathédrale de Rouen, comme ayant fait des réparations considérables à l'orgue de cette église en 1382 : ce qui prouve qu'à cette époque reculéc la facture des orgues était plus avancée dans les Pays-Bas qu'en France, et même à Paris, puisqu'on était obligé f'aller chercher si loin un homme capable de

faire ces réparations dans la capitale de la Normandie (1).

GODEFROID (JULES-JOSEPH), harpiste et compositeur, naquit à Namur, le 23 février 1811, de parents liégeois, qui allèrent s'établir à Boulogne (Pas-de-Calais), en 1824. Son père, bon musicien, fonda l'école de musique de cette dernière ville. Élevé dans une famille dont tous les membres cultivaient cet art avec succès, Jules Godefroid y fit de rapides progrès. Le 23 octobre 1826, il fut admis au Conservatoire de Paris, comme élève de harpe, sous la direction de Naderman aîné. Deux ans après, il obtint le second prix de cet instrument; mais le concours de 1829 ne lui ayant pas été favorable, il quitta l'école le 1er novembre de cette année. Il avait reçu des leçons de Lesueur sur la composition libre, mais n'avait pas fait d'études régulières d'harmonie ni de contrepoint dans le Conservatoire. De retour à Boulogne, il s'y livra à l'enseignement de la harpe, qui alors était encore cultivée par les amateurs, particulièrement dans les familles anglaises qui se trouvaient en grand nombre à Boulogne. C'est alors aussi que le jeune artiste commença à exercer son talent dans la composition par des œuvres pour son instrument, des ouvertures, une fantaisie militaire qui fut exécutée à l'occasion de l'inauguration de la statue de Napoléon sur la colonne de Boulogne, et des mélodies qui ont eu de la vogue et parmi lesquelles on remarque: Salvator Rosa, le Lac de Genève, la Veille des noces, Julie aux cheveux noirs et l'Enlèvement. En 1836, il fit jouer à l'Opéra-Comique, relégué alors au petit théâtre de la place de la Bourse, un joli ouvrage intitulé: le Diadesté, ou la Gageure arabe. La partition, sagement écrite, bien instrumentée, était un bon début, quoiqu'on n'y remarquât pas beaucoup d'originalité dans les idées. Un succès fut le résultat de ce premier essai. En 1857, Jules Godefroid fit un voyage en Belgique, visita Namur, Liége, Bruxelles, et y donna des concerts dans lesquels son talent sur la harpe fut chaleureusement applaudi. Il vint me voir alors et me parla de ses espérances dans la carrière de compositeur dramatique. Ne travaillez, lui dis-je, que sur des ouvrages d'auteurs connus et qui ont l'habitude de la disposition d'un sujet; car la musique, en France, ne peut

(1) Voyez l'écrit de l'abbé Langlois contenant la Revue des maitres de chapelle et musiciens de la métropole de Rouen, dans le Précis analytique des Travaux de i'Académie des sciences,belles-lettres et arts de cette ville, Rouen, 1850, in-8°.

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