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et l'on aura formé un réservoir dont le liquide devient plus fécondant par le séjour et le repos qu'il aura pris sous l'action de l'air, et que l'on peut, à son gré, retenir pour accroître sa masse lorsque son cours est inutile, ou déborder. pour le verser à plus grands flots lorsque le sol,

est altéré. »

» On peut donner pour certain que cette améloration vulgaire est beaucoup trop délaissée, et que presque partout on rencontrerait des facilités pour se la procurer. »

» Les eaux pluviales qui découlent des chemins, chariant presque toujours les élémens des engrais, sont encore un arrosage précieux qui n'est point recueilli avec assez de soin dans les fonds que dominent ces chemins. >>

» Nous dirons cependant, sur ces deux objets de détails, qu'on peut tout attendre de l'intérêt privé et de l'essor que prennent d'année en année l'industrie et l'instruction de l'habitant des campagnes. Il est facile d'entrevoir une époque où ces améliorations se seront d'elles mêmes établies. Il faut seulement, quant au deuxième objet, que l'autorité municipale veille sur la manière dont les saignées sont faites sur la voie publique. »

>> Les chemins ne peuvent au reste que gagner à ce que les eaux que l'agriculture

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réclame en soient soigneusement épanchées.
>>> Partout il est possible de faire naître des
moyens de prospérité. Partout des champs qui
ne renferment que des joncs et des plantes
nuisibles , peuvent se couvrir de superbes
récoltes. Les Brotteaux de Villeurbanne, aux
portes de Lyon, deviendront, sans doute un
jour, comme les îles d'Ampuis, de magnifiques
jardins potagers ou d'excellentes prairies; le
sol le plus aride sera vivifié. Il ne s'agit que
d'exciter l'émulation, de constater les décou-
vertes utiles, les procédés ingénieux, les inne-
vations intéressantes par des essais faits sur plu-
sieurs points, renouvelés plusieurs fois, afin de
s'assurer d'un succès permanent. Il s'agit de ré-
duire l'agriculture à des principes constans, à
des règles fixes, et alors se développeront tous
les germes de la prospérité publique. »

C'est dans l'intérêt de la statisque industrielle encore plus qu'agricole que M. Cochard entreprit

il

y a deux ans un voyage l'intéressante relation.

dont il vous a donné

Accompagné de ses deux fils, notre confrère

part de Ste-Colombe, le 13 octob. 1818; il suit de pied un chemin sinueux, creusé dans le roc, sur la rive occidentale du Rhône. Des chênes, des noyers, des châtaigners enracinés dans le

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granit défendent le voyageur contre les ardeurs du soleil, et à chaque pas se déployent à ses regards de nouvelles scènes toutes majestueuses, toutes pittoresques. Il traverse Loire, renommé par ses marrons et ses tuileries, Ban, où l'on fabrique des vases d'argile; il découvre Givors; et à l'aspect des ruines de l'ancien château de Chavanne, au milieu desquelles un tanneur vient d'établir ses ateliers, il se rappelle que là, jadis, était cantonné un seigneur qui obtint un droit de péage sur tout le vin navigant sur le fleuve, à la condition d'entretenir des grands chemins qui n'existaient pas, et de protéger des voyageurs qui ne cessèrent de courir mille dangers.

D'autres ruines dominent Givors; ce sont celles d'un château que le connétable de Lesdiguières prit en 1592, sur le duc de Nemours. Le village tout entier était autrefois grouppé autour de ce donjon, il s'étend aujourd'hui le long d'un terrain conquis sur le fleuve; sa population qui s'accroît de jour en jour, exige que des rues soient tracées dans l'espacè qui sépare le port de la place publique. Ce port n'existerait plus, s'il n'eût été mis, en 1806, à l'abri des efforts du fleuve par un glacis solide qui préserve en outre de toute innondation deux vastes verreries, fondées en 1749 par Michel Rubichon.

L'une de ces usines, qui appartient aujourd'hui à M. Bollot, est garnie de quatre fourneaux, sur lesquels il en est deux qui produisent annuellement 10,000 caisses de vitre de 100 feuilles chacune; on tire du troisième 900,000 bouteilles; du quatrième, 2 millions de gobelets, caraffes, huilliers, etc.: gobeletterie qui rivalise celle du Creuzot. Cette vaste usine absorbe 120,000 hectolitres de charbon de pierre et 3,600 stères de bois, elle occupe cent familles, dont les membres, jusqu'aux enfans de 8 à 9 ans, travaillent avec un ordre, une harmonie admi rables.

Deux autres verreries moins considérables sont exploitées par MM. Rubichon et Guillaud; et toutes réunies, elles laissent en main-d'oeuvre sur les lieux, 300,000 fr.

Malheureusement, celles qui se sont établies à Rive-de-Gier les menacent d'une redoutable concurrence; elles sont exemptes des. frais de transport du charbon, qui pour les verreries de Givors sont l'objet d'une dépense annuelle de 27,000 fr.

E

Avant qu'on eût creusé le canal, sept à huit cents mulets couvraient sans cesse la route de Givors à Rive-de-Gier. Commencé en 1761, par un horloger de Lyon, nommé Zacharie, il fut achevé par son fils, qui ne l'ouvrit, en

1781, qu'après avoir obtenu des avantages signalés, tels que l'érection en fief d'une concession rendue irrévocable.

Tranquilles sur leur sort futur, les actionnaires se sont livrés à des travaux gigantesques, auxquels ils ont ajouté, depuis cinq ou six ans, un bassin, nommé gare, de 825 pieds de longueur sur une largeur de 325. Rien n'a été épargné pour en rendre solides les parois. Et les maisons qui s'élèvent sur les bords en ont fait le quartier de la ville le plus riant et le plus animé.

Vingt-huit écluses coupent un canal dont la pente, depuis Rive-de-Gier jusqu'au Rhône, est de 255 pieds, et dont les eaux sont contenues et distribuées par des clapets de l'invention du célèbre ingénieur Gauthey; la largeur moyenne de ce canal est de 24 pieds au fond, de 36 à la surface, de 14 dans les écluses.

Notre confrère part de Givors en se dirigeant sur Rive-de-Gier, il traverse une plage de plus de 4,000 bicherées, sur laquelle se promène le Gier en la couvrant de pierres et de sable. II serait facile d'encaisser ce ruisseau et de changer en prairies ce terrain improductif.

Cheminant sur les bords du canal, M. Cochard est frappé d'étonnement à l'aspect d'une voûte creusée dans le granit pour le passage des eaux;

elle

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