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en deux portions égales, fut d'un côté fumé avec d'excellent fumier de litière, de l'autre avec du lupin enfoui; la totalité fut ensemencée en froment.

Jusqu'à la fin de mars, la végétation offrait par-tout le même aspect; peu de jours après, on remarqua un vert plus foncé dans le froment couvrant la portion qui avait reçu le lupin; ses tiges s'élevèrent 6 à 8 pouces plus haut; ses épis furent plus longs et plus gros; ils donnèrent beaucoup plus de grains.

M. Chancey a cultivé quatre années de suite du froment dans la même terre, en semant immédiatement après chaque moisson du lupin qui était enfoui au moment des semailles du blé.

Il a vu, à Besseney, des terres annuellement cultivées en céréales: aussitôt après la récolte du froment, on y sème des vesces que l'on enfouit, et on sème du seigle. Dès qu'il est moissonné on sème encore des vesces pour les enfouir aussi, et on revient au froment. Il est des terres sur lesquelles on ne suit pas d'autres systêmes d'assolement.

M. Billon, notre confrère, est dans l'usage de semer des vesces, dites pezettes, immédiatement après la moisson, de les plâtrer et de les enfouir au moment des semailles du blé ; et à la faveur de cet assolement, il récolte tous les ans du froment sur ses terres emblavées.

Du plâtrage du chanvre; par le même.

En comparant les frais de ces deux fumiers, on établit le rapport suivant:

Pour faire produire du froment pendant deux années de suite à une bicherée de terre, il faut 4 à 5 chars de fumier de litière qui valent 24 à 30 fr. Le même espace peut être ensemencé avec un bichet de vesces coûtant 3 fr., amendées avec un sac de plâtre, qui revient à 2 fr. Il y a donc en faveur de l'enfouissement, une économie de 19 à 25 fr. par bicherée (13 ares).

Si le sal où l'on se propose de jeter des légumineuses pour les enfouir est maigre, il est nécessaire de fumer fortement ces plantes, jusqu'à ce que le sol ait acquis de la fertilité. M. Chancey s'est assuré que le plâtre amendait fort bien les vesces, et il juge par analogie qu'il pourrait produire le même effet sur les lupins et les féves.

Mais le plâtrage ne convient-il qu'au légumineuses? On peut encore, selon M. Chancey l'appliquer avec avantage au chanvre. Il nous apprend que depuis cinq à six ans cette pratique se répand dans le Mâconnais, et il en a observé les heureux effets à Beaudon, chez un cultivateur nommé Tillodon, ainsi que chez MM. Pidancet et Verger, dont l'un est homme d'affaires de M. de l'Ecluse l'autre son fermier. Partout le

plâtre lui a paru au moins aussi efficace que le fumier de litière pour amender les chenevières. On le répand de la même façon que sur le trèfle. La dose doit en être d'un quintal pour 4 ares.

M. Chancey invoque l'autorité de M. Riboud, notre savant correspondant qui, ayant sur pied du chanvre très-mal venant, très-clair, dont la hauteur était à peine de 3 à 6 pouces, le fit saupoudrer de plâtre, et qui le vit, par l'effet de cette opération, s'élever à 6 pieds et se montrer le plus beau de la commune.

On n'a pas oublié que c'est principalement à M. Chancey qu'on doit l'introduction du maïs quarantain dans les montagnes du Beaujolais. Il nous apprend que cette culture fait des progrès, et qu'elle se lie à celle d'une autre variété de cette graminée pécieuse, envoyée par M. Vilmorin, sous le nom de maïs blanc précoce des Landes.

Notre Conferère nous propose aujourd'hui d'essayer la culture de l'orge nue: hordeum distichum nudum, vrai blé d'Egypte, mûrissant en 83 jours, et très-propre à remplacer le froment, lorsqu'il périt par l'effet d'une cause quelconque. Il invoque, en faveur de cette orge, l'autorité de M. Morel de Vindé qui la cultive

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Notice sur une

avec le plus grand succès. Ce dernier se loue beaucoup aussi d'un blé de mars, originaire de Russie, acclimaté depuis vingt ans en Suisse, et qu'on appelle blé de Fellamberg.

Une graminée céréale est sans doute, sous aspergerie; par le rapport agronomique, beaucoup plus imM. Rey-Monlean. portante qu'une plante maraîchère; cependant celle-ci peut présenter, sur-tout aux portes d'une grande ville, un intérêt assez puissant pour mériter l'attention des vrais cultivateurs; c'est ainsi que M. Rey-Monléan a fait de l'asperge le sujet d'un travail assidu dont il vous a soumis les résultats.

Après avoir considéré cette plante sous ses rapports botaniques, et en avoir déterminé les variétés principales; après avoir démontré que sa station naturelle est le rivage sablonneux des fleuves, les terrains d'alluvion, etc., notre confrère fait connaître le procédé qu'il a mis en usage pour établir une belle aspergerie. Il a choisi, sur un défrichement de vignes, un terrain argilleux, caillouteux, sablonneux, de 27 pieds de large, sur 50 de long; il a fait un minage de 24 pouces ; il a creusé ensuite 4 fossés, chacun de 4 pieds 4 pouces de largeur, sans ados; de 4 pieds de profondeur, en laissant entr'eux l'intervalle de 2 pieds. La terre enlevée

a été passée, en partie, à travers une grille pour en séparer des cailloux et des graviers qui ont été enterrés dans chaque fossé, à la hauteur de 9 pouces. On a ensuite stratifié 1 pouce de terre, 9 de fumier frais de cheval, 5 de terre passée à la grille. Huit jours après, toutes ces couches ont été mélangées au moyen de la truandine: deux pouces de terre ont été ajoutés.

Après cette opération, chaque fossé a été divisé en trois parties égales; de petits tas de terreau préparé d'avance ont été disposés avec symétrie; chacun d'eux a reçu une griffe d'asperge qu'on a assise avec soin et recouverte de terreau; les intervalles des tas ont été comblés avec de la terre passée à la grille. La plantation de chaque fossé était de 110 griffes.

Cela fait, on a jeté dans les fossés 2 pouces de fumier, et on l'a tassé avec le battoir des jardins. Cette couverture a mis les jeunes thurions à l'abri des gelées printanières. Ces thurions ont paru au bout de 20 jours. Comme il n'y avait point d'ados au-dessus du térrain, formant les séparations, aucun éboulement n'a eu lieu, et les griffes ont été préservées de la pourriture.

A la première année, vers la fin de juin, chaque patte avait développé plusieurs thurions dont le principal, qui était haut de 12 à 15

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