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le rétablissement des défenses du Helder, et la conservation des ouvrages exécutés par l'armée anglo-russe, la restitution de 8,000 prisonniers français et hollandais, celle de l'amiral de Winter, particulièrement stipulée; telles furent les clauses de cette capitulation on parla de la restitution de la flotte qui avait passé sous le pavillon orange, mais il n'y eut rien d'accordé à cet égard.

La retraite de l'armée du duc d'Yorck fut suivie de l'évacuation du Zuyderzée par la flottille de l'amiral Mitchell et de celle des iles et du port du Lemmer.

Nous avons déjà fait observer les causes qui avaient retardé la réunion des quatre divisions anglaises et russes successivement portées au Helder, et qui avaient empêché le duc d'Yorck de profiter du succès du premier débarquement si bien exécuté par le général Abercrombie.

Nous devons dire aussi que les fautes ou les malheurs trop peu prévus, enfin que le sort des armes ne firent pas seuls tout le succès du général Brune: son plan de défense

était bien conçu, puisqu'il n'eut point à changer sa disposition principale; ce qui, dans la guerre défensive, est la preuve de la meilleure combinaison possible, d'après la nature du terrain. Cette vérité a été démontrée par le peu de fruit que le duc d'Yorck retira de la bataille de Bergen et d'Egmond-Op-Zée. Les dispositions avant et pendant l'action, l'accord dans les attaques, les habiles manœuvres des généraux Abercrombie et Dundas, l'emportèrent sur une défense opiniâtre, dans des postes du plus difficile accès.

Et cependant, à deux lieues seulement du champ de bataille, une position parallèle à la première, et presque inexpugnable, arrêta l'armée victorieuse; le général français qui déjà préparait les défenses de sa troisième ligne, attaqué sur un front rétréci peu favorable à ses mouvemens, remporta à son tour un avantage décisif sur cette armée forcée de combattre et de vaincre chaque jour, ou menacée de périr.

Telle fut l'issue de cette expédition mari. time, la plus considérable qu'eussent encore

tentée les Anglais, et qui paraissait devoir faire changer, avec le sort de la Hollande, celui des pays limitrophes, et préparer par de justes compensations le rétablissement de l'équilibre, c'est-à-dire du balancement de forces, sans lequel il ne peut exister de paix durable en Europe, de quelque côté que la victoire et les caprices de la fortune paraissent fixer la prépondérance.

CHAPITRE IX.

·Expédition d'Égypte.

Occupation de

l'ile de Malte par les Français. — Prise d'Alexandrie. - Combat de Rahmanyeh.

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La grandeur, la multiplicité et la bizarrerie des événemens effaçent rapidement les traces de ceux qui les ont précédés. Nous avons vu de sanglantes batailles, dans lesquelles des armées entières ont été moissonnées, ne rappeler que faiblement sur ces théâtres de carnage et de désolation, depuis le Texel jusques aux Apennins, les combats livrés autrefois presque dans les mêmes positions. Ces champs d'Allemagne et d'Italie, où nos frères et nos enfans ont péri sur les ossemens de nos pères, seront encore inondés du sang de nos neveux.

Il semble qu'à mesure que le fléau de la guerre étend ses ravages, les hommes s'y accoutument comme à l'état naturel de la société. Jamais l'impression de ces horreurs ne fut moins profonde que de nos jours: il faut solliciter au pied du volcan l'attention des spectateurs, comme si la lave et les éclats ne pouvaient les atteindre. Toutefois les entreprises extraordinaires qui furent conduites par des hommes dont la destinée influa sur celle des peuples, réveillent puissamment l'intérêt, ou du moins la curiosité. Dans une guerre d'Afrique et d'Asie, ce ne sont plus seulement les faits militaires qui fixent l'attention, mais de grands souvenirs se mêlent à ceux des événemens plus récens. Aussi les détails de l'expédition du général Bonaparte en Égypte et en Syrie furent-ils recueillis avec une égale avidité en Angleterre, en France et en Allemagne. Tous les regards étaient fixés sur la scène qui venait de s'ouvrir si inopinément dans l'Orient, et chacun formait sur les motifs de cette entreprise, et sur les résultats qu'elle

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