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qu'à Kastricum; mais l'action devint générale, et le sort des armes changea tout à coup. Pendant que les troupes françaises attaquaient à leur tour, le général Brune saisit un moment favorable pour faire charger sa cavalerie; il rompit la ligne des AngloRusses, qui ne purent se réunir et se maintenir sur le terrain qu'ils avaient gagné : ils furent repoussés au-delà de Pakkum, après avoir fait une perte très-considérable. Il paraît que cette charge, exécutée par le général Brune qui, dans cette affaire, eut deux chevaux tués sous lui, ne contribua pas peu au changement de fortune.

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On combattit jusqu'à la nuit, et l'armée franco-batave rentra dans sa position du Beverwich. Le résultat de cette seconde bataille, peu décisive en apparence, quoiqu'elle eût coûté beaucoup de sang aux deux partis, était pourtant entièrement à l'avantage des Français et des Hollandais en effet c'était avoir vaincu que d'avoir fait échouer une attaque désespérée, et du succès de laquelle dépendaient, non pas seulement les

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moyens d'achever la plus difficile de toutes les entreprises, mais aussi les moyens de faire subsister une armée qui, ne pouvant s'étendre, ni tirer ses vivres du pays sur lequel elle agissait, devait recevoir, par la voie de la mer, tout ce qui lui était nécessaire.

Les militaires, qui n'ont pas dédaigné de s'occuper des détails si importans et si compliqués des subsistances journalières d'une grande armée, ceux qui ont éprouvé que ce miracle de tous les jours exige tous les soins, toute la prévoyance du général, trouveront ici un mémorable exemple, une grande leçon; ils apprécieront les motifs qui déterminèrent le duc d'Yorck à assembler un conseil de guerre, dont l'avis unanime (pour se servir des expressions de ce prince, dans son rapport officiel) fut que l'armée ne pouvait tenir plus long-temps dans cette position avancée, qu'il fallait se retirer dans le Zyp, et attendre les ordres ultérieurs de Sa Majesté.

Quoique la position de l'armée du duc d'Yorck ne fût pas à plus de six à sept lieues

des points de débarquement, cependant les longues pluies, les chemins rompus, les coupures des digues et des petits canaux rendaient les communications impraticables, les transports et les distributions impossibles.

Les ordres ultérieurs du gouvernement anglais ne pouvaient être que l'évacuation de la Nord-Hollande; il n'était plus temps de changer le plan des opérations; on ne pouvait faire de diversions efficaces sans s'affaiblir, et courir risque de sacrifier le fonds de l'armée; la saison était d'ailleurs trop avancée, et la navigation périlleuse des attérages du Texel ne permettait pas de prolonger ce mouvement de convois; enfin les frais immenses de cette expédition ne pouvaient plus être balancés par les résultats les plus heureux qu'on eût encore pu s'en promettre.

Après l'affaire du 6, le général Brune ne tarda pas à s'apercevoir du mouvement rétrograde du duc d'Yorck. Le 8, la gauche et le centre des Franco-Bataves rentrérént dans Alkmaer, et reprirent les positions qu'ils

avaient occupées avant la première bataille; leur droite, sous les ordres du général Daendels, s'avança sur Horn, où elle entra le 9 octobre.

L'armée anglo-russe évacua successivement Enkhuysen et Medenblick, où les chantiers, les établissemens de marine, les vaisseaux de la Compagnie des Indes, toutes les propriétés publiques furent détruites ou maltraitées : cette retraite se fit en bon ordre, et cependant le duc d'Yorck dut abandonner une partie de ses blessés, faute de moyens de transport.

A mesure que les Anglo-Russes se concentraient dans leurs retranchemens du Zyp, la division du général Daendels serrait leur gauche, attaquait leurs arrière -gardes, et occupait les postes qu'ils étaient forcés d'évacuer, tels qu'Opmeer, Eerstwoude et

Winkel.

Le 11, la division du général Dumonceau rétablit, en s'emparant des villages de Dirkshoorn et Harincarspel, sa communication avec la colonne de Daendels. Celle-ci s'avança

jusqu'à Luthwinkel, et s'empara de l'écluse de Zeedyk, dans laquelle les Anglais avaient déjà fait une coupure de dix-neuf pieds; ( moyen trop redoutable de défense). L'armée franco-batave occupa, au 13, la position la plus rapprochéedu Zyp; la gauche devant Petten, le centre à Warmenhuysen et Dirkshoorn; la droite en avant de Winkel.

du 12

Y

Ce fut dans cette situation que le duc d'Yorck envoya un parlementaire au général Brune, pour lui proposer de capituler sur la base d'un armistice, de la libre retraite et du rembarquement de son armée : le général Knox, du côté des Anglais, et le général de brigade Rostolan, chef de l'état-major de l'armée franco-batave, furent munis de pouvoirs pour négocier et dresser les articles de cette capitulation, qui fut conclue à Alkmaer, le 18 octobre.

La suspension des hostilités et de tous les travaux d'attaque et de défense, le rembarquement successif de l'armée alliée, qui dut être complètement effectué le 1er novembre,

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