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le front de défense active était réduit que à deux lieues et demie, ou trois lieues au

plus. Ceci est d'autant plus important à observer, que l'armée anglo-russe assaillante, passait tout à coup d'une disposition d'attaque trop divergente (comme l'avons fait observer dans le chapitre VI), à l'excès contraire; puisque si elle parvenait à dépasser la position d'Alkmaer, au lieu de pouvoir se déployer, pour profiter de sa supériorité, elle était obligée de doubler ses lignes, et de resserrer ses colonnes. Le désavantage de ce genre d'attaque est sensible, et il est d'autant plus grand que, dans le cas d'une retraite, le terrain s'ouvre dans le sens inverse, et nuit au ralliement au lieu de le favoriser.

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Ce fut le 2 octobre que le duc d'Yorck fit, avec la totalité de ses forces, une attaque générale; comme il ne pouvait manoeuvrer par sa gauche, à cause des inondations, ni hasarder de s'engager dans des passages ciles pour tourner le Waard, il porta encore une fois son principal effort contre les

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divisions françaises qui formaient la gauche du général Brune.

Les avant-postes de cette gauche et du centre de l'armée franco - batave, furent d'abord chassés de Groet, de Kamp, de Schorel et de Shoreldamm, par les troupes russes et anglaises. Le duc d'Yorck avait formé quatre colonnes.

Celle de droite, composée de trois brigades d'infanterie, neuf escadrons de dragons et un détachement d'artillerie à cheval, était conduite par le général Abercrombie; cette colonne suivit le bord de la mer.

Deux autres à peu près de même force, l'une formée de troupes russes, et l'autre de troupes anglaises sous les ordres du général Dundas, marchèrent sur Bergen, et après avoir suivi la route au pied des dunes de Camperdorrn, se déployèrent par la droite pour couronner les hauteurs.

Une quatrième colonne conduite par le général Pulteney, et à laquelle se trouvait le prince d'Orange, tenait en échec la division du général Daendels. Après que les

postes de Schoreldam eurent été emportés, le combat s'engagea plus sérieusement en avant de Bergen. Le général français Gouvion qui commandait dans ce village, soutint les attaques du général Dundas, et s'obstina à s'y maintenir, tandis que le général Abercrombie avait déjà dépassé Bergen, et cherchait à tourner par Egmond sur mer, la position d'Alkmaer; il était soutenu par le feu des chaloupes canonnières, qui prolongeaient le rivage. Il avait fait filer sa colonne à travers les dunes; et, profitant de l'avantage et des inégalités du terrain, pour placer son artillerie légère, il avait repoussé jusqu'à Egmond sur mer tout ce qui lui avait résisté. Ce dernier poste, où commandait le général Vandamme, ne fut pas moins bien défendu que Bergen ; mais l'un et l'autre furent évacués par les Français, dans la nuit du 2 au 3 octobre, après les combats les plus sanglans qui eussent encore été livrés en Hollande plusieurs généraux furent blessés; les deux partis se chargèrent plusieurs fois à la baïonnette avec la plus grande fureur.

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et

Le centre de l'armée franco-batave à LangDick et Roedick, fut attaqué avec le même succès : quelques bateaux armés de canon, placés le long du canal d'Alkmaer, avaient beaucoup contribué dans cette partie à la prise de Schoreldamm, et au progrès des colonnes. On remarqua le courage et l'adresse des montagnards Écossais qui combattaient dans les inondations, et franchissaient avec agilité tous les obstacles pour gagner le flanc des troupes qui leur étaient opposées.

Le général Brune, voyant sa gauche dépassée par la colonne du général Abercrombie, et son centre entamé, se replia en bon ordre, et prit une nouvelle position trèsforte et plus rassemblée qué la première; la gauche à Wyk-Op-Zée sur le bord de la mer, et le centre à Krumen-Dick derrière l'Etang. La division du général Daendels dut suivre le mouvement du centre et de la gauche, quitter la position de Brook, Saint-Paneras, Onderkarpel, et se retirer sur Purmerend, et Monikendam, derrière lès inondations

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du Schermer, et du Beemster. Les avantpostes se trouvaient à Limen, Bakkum Ackerslot, et le quartier-général à Beverwick, qui n'est qu'à trois lieues de Harlem.

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Les Anglais entrèrent dans Alkmaer, le 3 octobre. Le général Brune, après avoir envoyé à Harlem une partie de ses bagages, s'affermit dans cette excellente position, et y reçut, du 3 au 4, un renfort assez considérable de troupes françaises.

Pendant les journées du 4 et du 5 octobre, les deux armées prirent quelque repos; mais dès le 6 au matin, le duc d'Yorck fit attaquer de nouveau tout le front de la ligne. S'il croyait emporter de vive-force cette position resserrée, il eut raison de ne point laisser le général Brune s'y asseoir; et plus les inondations rendaient la droite des Bataves inabordable, plus il était instant de repousser au-delà de Harlem le corps de troupes qui se retranchait au Beverwich.

Les Anglo-Russes, dans cette seconde attàque, eurent d'abord quelques succès; ils s'emparèrent d'Ackerslot, et parvinrent jus

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