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importance depuis que le général Souwarow avait été forcé d'abandonner le Saint-Gothard et la vallée de la Reuss, et de renoncer à son premier plan d'opération sur l'Engelberg, et la rive gauche du lac des quatre

cantons.

Depuis la bataille de Zurich, les mouvemens des Français sur la rive droite du fleuve, dans le Brisgau et sur le Bas-Rhin, n'avaient plus seulement pour objet de retenir les forces de l'Archiduc. L'évacuation presque entière de la Suisse par les Alliés, la situation respective des deux armées, la force de la position défensive du Vorarlberg, liée par le lac de Constance à celle de la HauteSouabe, forçaient les deux partis à suspendre leurs coups. Les vainqueurs et les vaincus, après des efforts si prodigieux, étaient presque également épuisés; tous demandaient et attendaient des renforts. La Suisse (pour nous servir d'une expression si vraie, qu'elle fut employée en même temps dans les relations des deux partis), la Suisse n'était plus qu'une mer de feu; les dernières

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ressources avaient été entièrement détruites; le peu que les habitans avaient pu recueillir était consumé; les travaux partout suspendus. L'Archiduc sommait par des proclamations pressantes les habitans du Wurtemberg et de l'Autriche antérieure, de concourir par des contributions volontaires, en argent ou en denrées, à l'entretien de son armée; et Masséna était aussi réduit à exiger des Suisses une forte contribution, pour payer la solde de ses troupes.

Le fléau de la guerre, qui, pendant près de trois siècles avait à diverses époques dévoré l'Italie et l'Allemagne, avait respecté la Suisse ; mais ce torrent de calamités qu'avaient retenu les digues politiques, autant que celles posées par la nature, les ayant toutes renversées, avait enfin porté dans ce malheureux pays ses plus affreux ravages.

CHAPITRE VIII.

Suite de l'expédition des Anglais dans la Nord-Hollande. Bataille d'Alkmaer.

-Retraitedu duc d' Yorck.

tion du Helder. Résultats.

Capitula

DEPUIS la bataille de Bergen, qui eut lieu le 19 septembre, il ne s'était passé rien d'important entre les deux armées jusqu'au 1er octobre. Celle du duc d'Yorck, en reprenant sa position du Zyp, avait rétabli et renforcé sa droite, appuyée à la mer, et occupait par l'extrémité de sa gauche, les villes d'Enkhuisen et de Medenblik. La flotille anglaise relâchait dans ces ports d'où elle continuait à attaquer ou inquiéter différens points des côtes du Zuyderzée. Les Anglais, maîtres du Lemmer, prirent poste dans la Frise; ils sommerent Harderwick, attaquèrent Staveren, sans que ces attaques eussent l'effet qu'on en attendait par rapport à l'intérieur,

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ni produisissent les ressources qui devenaient plus rares de jour en jour. La dernière division russe arriva dans cet intervalle, et l'armée combinée se prépara à renouveler ses attaques; il parut même, par les discours prononcés au parlement d'Angleterre, et par le bill proposé pour l'emploi des milices hors du royaume, que le ministère était décidé à poursuivre son plan, sans se laisser ébranler par les difficultés les efforts qu'offraient la nature du pays, inattendus du gouvernement batave, et les secours de la France, beaucoup plus nombreux qu'on n'avait cru possible qu'ils le fussent à cette époque de la campagne.

Le général Brune, encore inférieur en forces, attendait une division que l'inspecteur-général Kellermann avait organisée dans la Belgique, et dont il hâtait la marche vers la Nord-Hollande. Le gouvernement batave ne négligeait rien de son côté, pour complèter et augmenter ses bataillons.

Par le concours des efforts des deux Ré

publiques, la position défensive de l'armée franco-batave devenait chaque jour plus respectable. Le général Brune perfectionna les divers retranchemens auxquels il appuyait sa gauche, principalement en avant du village de Bergen: les bois qui l'entourent, les dunes qui le couvrent, et le dominent du côté du Nord dans la direction de l'avenue de Shoreldamm, rendaient cette partie de la position très-difficile à aborder, et le même terrain entrecoupé de dunes jusqu'au bord de la mer, n'était pas moins favorable à la défensive. Le centre et la droite étaient presque inabordables; le gonflement des eaux avait permis de tendre la grande inondation du Huyger-Waard, et si elle n'était pas encore entièrement tendue, du moins presque tout le pays avait été rendu marécageux, impraticable, et toutes les routes et passages entre Alkmaer et Medenblik se trouvaient coupés en divers sens.

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En arrière de cette ligne, le Polder du Beemster, aussi presque entièrement inondé, couvrant Edam et Purmerend, on peut dire

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