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quelque avantage; mais elle fut repoussée dans la ville par des forces supérieures. Le général Bauer, qui commandait la droite, se trouva coupé, avec une partie de sa cavalerie; il se fit jour, rentra dans la ville, s'empara du pont du Rhin, et couvrit ainsi le reste de la retraite.

Trois fois, dans cette même journée, la ville de Constance fut prise et reprise; les Français, si malheureusement opposés les uns aux autres, combattirent avec une égale valeur les républicains restèrent maîtres de Constance.

:

La seulement finit la bataille de Zurich qui, depuis les attaques des postes avancés, le 24 septembre, avait duré quinze jours

entiers.

La moitié de la Suisse, toute la partie orientale comprise entre le cours de la Reuss et celui du Rhin, depuis le Saint-Gothard jusqu'à Constance, ne fut qu'un seul champ de-bataille; et cette vaste enceinte, hérissée de difficultés naturelles, fut tellement occupée, que dans cet espace d'environ vingt

cinq à trente lieues de longueur, du nord au sud, sur quinze à dix-huit lieues de largeur, il n'y eut pas une seule vallée, un seul passage pratiqué dans les hautes montagnes, une seule communication entre les lacs et les rivières, qui ne fussent disputés par des combats, occupés comme postes, traversés par des troupes marchant et manœuvrant relativement à la même action.

Il serait difficile d'évaluer exactement la perte des deux armées pendant ces quinze jours. Celle des Alliés fut portée au-dessus de 25,000 hommes, et nous pensons qu'on s'éloignerait peu de l'exacte vérité en estimant à 40,000 hommes la perte des deux armées en tués, blessés et prisonniers; c'était plus d'un quart de la force effective sous les

armes.

Dès que l'Archiduc reçut, à son quartiergénéral sur le Bas-Rhin, la nouvelle de la bataille de Zurich, et qu'il fut informé que les gé néraux de l'armée française du Rhin faisaient filer des troupes vers Strasbourg et Bále, il partit avec la plus grande partie de celles qu'il

avait amenées à Manheim, laissant au général prince de Schwartzenberg un corps. suffisant pour couvrir Manheim et Philisbourg. Il exécuta cette contre-marche avec autant de diligence qu'il en avait mis à secourir Philisbourg : il arriva le 4 octobre à Donau-Eschingen, où l'on tint un grand conseil de guerre. Les troupes autrichiennes arrivèrent dans la Haute-Souabe, et sur les frontières de la Suisse, du 7 au 8 octobre.

Peu de jours après, l'Archiduc jugea nécessaire de rallier ses forces, et de les concentrer : il rapprocha de lui le général Nauendorff, qu'il avait placé en observation du côté du Brisgau, et prit une forte position dans la Haute-Souabe.

Une partie du corps du général Korsakow fila, par sa gauche, vers le lac de Constance, et d'un autre côté, le général Souwarow, qui avait d'abord établi son quartier-général à Coire, après y avoir reçu une grande partie de son artillerie, par le lac de Como, la route de Chiavenna et le Splugen, se porta à Feldkirch, visita le cordon par la rive droite du

lac de Constance, et se réunit à Lindau avec les généraux russes.

Ainsi la Suisse se trouvait presque entièrement évacuée par les Alliés; les Français avaient repris le Saint-Gothard, et quoique la saison fût déjà très-avancée, ils menaçaient de rentrer dans les Grisons, par la vallée de Dissentis et par Sargans.

Hors de la Suisse, et du côté de l'Italie, la principale communication avec leur armée était couverte; les attaques du général Laudon et du colonel Strauch, et leurs efforts pour rentrer dans le Valais n'avaient plus d'objet qui fût lié avec les opérations générales. Sur le Bas-Rhin, le général Müller, repassant le fleuve, se porta de nouveau sur Francfort, sur Heidelberg, sur Manheim, et repoussa les milices qui n'étaient plus assez soutenues. Le prince de Schwartzenberg se borna à couvrir Philisbourg.

Telles furent les suites inévitables de la perte de la bataille de Zurich.

Nos lecteurs auront sans doute remarqué que nous ne nous astreignons pas à sui

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vre trop scrupuleusement l'ordre des dates et des faits, mais bien celui des époques dé terminées par de grands déplacemens de forces, ou par de grandes batailles. Si nous paraissons avoir quelquefois négligé des opérations, des faits de guerre dont la date coïncide avec celle des événemens que nous rapportons, c'est que sans doute ces opérations particulières, quelque intéressantes qu'elles puissent être par elles-mêmes, n'ont déjà plus de liaison immédiate avec l'ensemble, et doivent trouver leur place dans la période suivante.

Nous parlerons plus tard des combats livrés en Italie par le général Kray au corps de l'armée d'observation devant Coni, et des derniers mouvemens du général Championnet; comme aussi de la défense du Valais par le général Thureau, et des combats livrés sur les revers du Simplon. Les áttaques réitérées de la colonne des colonels Strauch et de Rohan, soutenus d'abord par le général Laudon, et ensuite par un corps de troupes russes, n'avaient plus la même

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