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eu jusque-là aucun avis, allait déboucher par le Klön-Thal sur Glaris.

Le général Masséna, prévenu par Lecourbe, s'était porté vers la Mutten-Thal, avec la division du général Mortier : les Russes marchaient sur Brunen et Schweitz , et prirent position à l'ouvert de la vallée. Le général Rosenberg, qui commandait leur avant-garde, fut attaqué le 4 octobre avec trop de précipitation; il maltraita et mit en désordre une première colonne française, qui s'engagea et ne put se déployer, et lui fit deux cents prisonniers : mais. pressé vivement par le général Mortier qui recevait de nouveaux renforts, menacé par la division Loison qui penétrait dans le Schachen-Thal, Souwarow se hâta de rejoindre les corps autrichiens qu'il croyait trouver à Glaris; il s'enfonça rapidement dans la Muttén-Thal, et tint ferme à Mutten, pour s'assurer le passage par le Klon-Thal. Il doutait si peu que les généraux Linken et Jellachich ne l'attendissent à Glaris et à Nofels, qu'ayant appris que le général Mo

litor tenait le poste du lac de Klön-Thal seul point de passage où il était accouru après avoir poursuivi l'arrière-garde de Linken, il le fit sommer de se rendre prisonnier. Molitor répondit, comme s'il eût eu aussi bien que l'avantage de position, la force suffisante pour forcer l'armée russe à mettre bas les armes. Ce fut ainsi que le vainqueur de Novi, trahi par la fortune, apprit que sa réunion avec les Autrichiens était manquée, tous ses projets échoués ; et que, dans cette position désespérée, il ne lui restait d'autre ressource que de se faire jour par le canton de Glaris pour se jeter dans les Grisons. Pendant que son arrière-garde combattait dans la Mutten-Thal, il fit attaquer par son avant-garde en tête de laquelle était le régiment autrichien de Kerpen, du corps d'Auffenberg, les trois bataillons français avec lesquels le général Molitor défendait le poste du lac de Klon-Thal, qui fut enlevé après la plus vive résistance.

Ce débouché étant ouvert, l'armée russe descendit dans la vallée de la Linth, et oc

cupa Glaris. Les Français, accablés par le nombre, se retirèrent en bon ordre par le pont de Nestal, qui fut brûlé. Le général Molitor, n'ayant encore reçu aucun renfort, se borna à couvrir les ponts de Mollis et de Nofels pour fermer la vallée : le général Souwarow le fit attaquer avec fureur, et presque sans interruption, pendant les deux jours suivans, du 1er au 3 octobre, soit qu'il espérât encore pouvoir marcher sur Zurich et rallier l'armée de Korsakow, soit plutôt qu'il couvrît par ces attaques réitérées la marche de ses troupes et de son artillerie qui défilaient pour gagner la vallée d'Engi. Le village et le pont de Nofels furent trois fois pris et repris ces combats furent très-sanglans. Le général Molitor parvint à s'y maintenir : il fut vaillamment secondé par un corps de troupes suisses, et soutenu par le général Gazan, qui arriva à son secours avec un bataillon de grenadiers : les Russes perdirent plus de 2,000 hommes dans cette affaire.

Le 4 octobre, le général Souwarow levá son camp de Glaris, et se retira par la vallée

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d'Engi: son arrière-garde chaudement poursuivie, et déjà débordée par le général Loison, qui, par le Linthal arriva sur Schwanden, fut entamée et perdit 1,200 prisonniers, la plupart blessés ou excédés de fatigue, et quelques pièces de canon enfin, le 5 octobre, il acheva cette périlleuse retraite passa le Flimser et déboucha entre Ilantz et Coire, dans la vallée des Grisons.

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Ces derniers efforts du général Souwarow, pour opérer la réunion desdeux armées russes dans leur ancienne position, devaient être secondés par le mouvement du prince Korsakow contre la gauche de l'ennemi; et en effet, pendant qu'avec une partie du centre de l'armée française, le général Masséna avait soutenu sa droite, les Alliés avaient repassé le Rhin, et se portaient sur Wintherthur. La. plus forte partie de la colonne du prince Korsakow avait passé au pont de Diedenhoffen; le corps de M. le prince de Condé, et les troupes de Bavière étaient entrés dans la Turgovie par le pont de Constance.

Le général Masséna, informé de ce mou

vement, porta d'abord sur Rheineck, à la tête du lac de Constance, la division du général Soult, afin de contenir le corps autrichien de Hotze, qui, sous les ordres du général Pétrasch, avait traversé le Rheinthal et s'était retiré sur Feldkirch et Brégentz.

Pendant que le général Souwarow achevait sa retraite, Masséna, passant rapidement de la droite à la gauche de son armée, se mit à la tête des divisions qui étaient en avant de Zurich, celles de Lorges, de Ménard et de Gazan ; il rencontra les Alliés, le 7 octobre, entre la Thur et le Rhin, les chargea; et, divisant leurs colonnes à peine réunies par leurs avant-postes, les força de repasser le

Rhin.

Le pont de Diedenhoffen fut rompu; les Français s'emparèrent de celui de Constance, et poursuivirent, à travers la ville jusqu'à Peterhausen, l'arrière-garde du prince de Condé et des Bavarois. L'affaire fut très-chaude du côté de Constance : l'aile gauche, commandée par le duc d'Enghien, avec une valeur digne de son nom, avait eu d'abord

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