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leurs postes et leurs rangs avec tant de constance, que le carnage fut affreux, comme aussi la défaite entière : l'artillerie et les bagages furent perdus.

Une forte arrière-garde enfermée dans Zurich, ne voulut point se rendre, et la ville, vainement sommée, fut emportée l'épée à la main par l'intrépide général Oudinot.

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Le prince Korsakow se retira par Bulach et par Winterthur, sur Églisau, et sur Schaffhouse, trop tard sans doute, s'il fût averti à temps de ce qui se passait à sa gauche entre les deux lacs.

Les Français, maîtres de la position de Zurich, des deux rives du lac, et du cours de la Glatt, poursuivirent, dans les deux directions de Saint-Gall et de Schaffhouse, les Russes et les Autrichiens séparés, et qui, ne pouvant ni se rallier, ni prendre de bonnes positions sur la Thur, furent contraints de passer le Rhin et de mettre entre eux le lac de Constance.

La ville même de Constance et Petershausen furent occupées par les avant-gardes

françaises, qui ne purent cependant s'y maintenir.

Ce fut alors que le général Souwarow, privé du grand appui de la position du général Korsakow, sur les hauteurs de Zurich, et forcé de renoncer à son premier dessein, ne songea plus qu'à pénétrer par la vallée de la Linth, dans le canton de Zurich; il espérait forcer le général Masséna à replier son centre et sa gauche; il voulait dégager et rallier devant lui les deux corps d'armée qui venaient d'être battus, celui de Korsakow, et celui de Hotze, pendant que ceux de Linken et de Jellachich, se joignant à lui, auraient flanqué sa gauche, et fait tête au corps de Lecourbe. On peut juger de l'importance que le général Souwarow attachait à ce second projet, par la lettre si concise qu'il écrivit aux commandans des troupes. russes dépostées de Zurich. « Vous ré » pondrez sur votre tête d'un pas de plus » que vous feriez en arrière; je viens ré» parer vos fautes. ».

ll est évident que la résistance que le gé

!

néral Molitor, qui n'avait avec lui que trois bataillons de la 84° demi- brigade, opposa au général Jellachich qui l'attaquait avec les trois régimens de Kaunitz, Peterwaradin et Stroski, et qu'il parvint après deux jours de combats, à rejeter dans la vallée du Rhin, fit échouer le second projet du général Souwarow, et pouvait causer la perte entière de l'armée russe.

Cette attaque du général Jellachich était combinée avec la marche du général Linken, qui, débouchant avec deux colonnes fortes ensemble de 8,000 hommes, l'une par Pa. l'autre par le nix, Engi et Schwanden; l'autre Panten-Bruck, Linthal, et Schwanden, devaient rejoindre à Glaris le corps de Jellachich, pour se réunir ensuite à l'armée de Souwarow.

Le général Linken, qui,comme on va le voir, manqua son opération, et fut aussi rejeté par le général Molitor dans la vallée des Griobtint d'abord un de ces succès qu'on peut appeler bonne fortune de guerre. Le général Masséna, avant d'avoir aucune con

sons,

naissance de la marche de l'armée russe d'Italie, avait ordonné à Lecourbe, pour seconder son attaque générale, de se porter par Dissentis dans la haute vallée des Gri-. sons, et avait prescrit au général Molitor de détacher douze compagnies de la 76° demibrigade, qui devaient franchir le Flimser, et rejoindre le général Lecourbe à Ilantz. Ces douze compagnies, marchant par la vallée d'Engi, rencontrèrent à Elm, et attaquèrent vivement la tête de la colonne de droite du général Linken: forcées de céder à la supériorité du nombre, elles se retirèrent en combattant sur Schwanden, où elles se trouvèrent coupées par l'autre colonne, entourées et forcées de se rendre après une honorable et vaine résistance.

Le général Molitor, qui, profitant de ce que le général Soult, en attaquant Wesen le 26 septembre, débordait la droite du général Jellachich, 'avait forcé celui-ci, comme nous venons de le dire, à rentrer dans les Grisons, accourut au-devant du général Linken, avec un faible renfort de deux ba

taillons qu'il venait de recevoir : il n'avait pas en tout plus de trois mille hommes; il les employa si bien à garder les passages, et surtout le débouché du Klön-Thal, que le général Linken ne put dépasser Glaris, et dut renoncer à faire sa jonction avec l'armée de Souwarow. Nous renvoyons ceux de nos lecteurs que les détails de ces combats mémorables intéresseront, à la note dans laquelle nous avons inséré le rapport du général Molitor; nous nous contenterons de dire ici qu'ayant couronné les Alpes qui dominent la rive droite de la Linth à la hauteur de Glaris, en débordant les ailes du général Linken, il prit sur lui tous les avantages de position, l'attaqua avec impétuosité, le força de se retirer par la vallée d'Engi, et le poursuivit jusqu'à ce qu'il fût assuré qu'il repassait le Flimser et rentrait dans la vallée des Grisons.

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Pendant cette dernière action, le général Molitor fut prévenu que le général Souwarow, de la marche duquel il n'avait

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