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et aux troupes autrichiennes, partit pour la Suisse avec l'arrière-garde des troupes

russes.

Après la reddition de Tortone, toute la partie de l'armée du général Kray qui était campée à Bozzolo di Formigaro, et à Rivalta, marcha d'abord sur Alexandrie, et ensuite vers Coni par Feliciano et Alba.

Le gros de l'armée (à peu près 35 bataillons, et cinq régimens de cavalerie) sous les ordres du général Mélas, se trouva rassemblé le 16 septembre à Bra sur la Stura ; c'était une position centrale entre les Alpes et les Apennins, très-bien choisie pour s'opposer aux progrès du nouveau général en chef Championnet, et à la réunion qu'il cherchait à exécuter en avant de Coni, avec l'armée dont le général Moreau allait lui laisser le commandement dans le pays de Génes.

Championnet se trouvait alors près de Pignerol; son quartier-général était à Villa Valletta; le corps qu'il avait porté en avant de Suze, et qu'on estimait à 6 ou 7,000

hommes, s'avançait sur Turin, où commandait le général Bellegarde, frère du feldmaréchal de ce nom, qui avait été appelé à Vienne.

La colonne de gauche de l'armée française des Alpes, conduite par le général Duhesme,, s'avançait d'Aoste sur Yvrea, occupé par le général Haddick, dont la division formait la droite de l'armée autrichienne.

A la faveur de ces mouvemens, par lesquels, en pénétrant par les deux vallées principales, il menaçait d'envelopper la place de Turin, et le flanc droit de l'armée autrichienne, le général Championnet se porta en force par le marquisat de Saluces, à l'entrée de la vallée de la Stura, près du fameux champ de bataille de Staffarde, où le maréchal de Catinat battit le duc de Savoye en 1690.

Les 14 et 15 septembre, il y eut des combats très-vifs en avant de Fossano et de Savigliano, que le général Gottesheim défendait avec une avant-garde d'environ 6,000 hommes, en attendant d'être soutenu par

le général Mélas; il fut cependant forcé de céder ces deux postes importans. Le général Championnet s'en empara, mais ils lui fu

rent bientôt enlevés.

Le général Kray avait, comme nous l'avons dit, rassemblé ses forces à Bra; il ne perdit pas un instant pour attaquer le corps du général Championnet, qui se trouvait presque isolé, et si avancé, qu'il pouvait, en une marche, se réunir à la gauche de l'armée de Moreau.

L'armée autrichienne partit du camp de Bra le 18 septembre; elle fut partagée en deux fortes colonnes : le général Kray conduisait lui-même celle de gauche, et la dirigea sur Fossano. Le général Mélas, à la tête de l'autre, marcha pour attaquer Savigliano: l'affaire s'engagea d'abord par cette dernière colonne; celle de droite, où les régimens de Furstenberg et de Stuart attaquèrent, reprit le poste de Savigliano.

Les Français évacuèrent aussi dans la nuit celui de Fossano, et après avoir essuyé une perte considérable, se retirèrent sur Maira,

l'une

remontant la petite rivière de ce nom, de celles qui forment la vallée du ChâteauDauphin. Toute la chaîne des postes audessus de Turin avait été attaquée en même temps; le général Bellegarde, pressé et repoussé d'abord du côté de Rivoli, fut soutenu par les généraux Kaim et Wukassowich, qui forcèrent les Français à se retirer à Suze.

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Il ne s'était rien passé du côté de Génes depuis la dernière tentative infructueuse faite par Moreau pour dégager Tortone, et depuis sa retraite dans sa position au-dessus de Savone: deux petits corps autrichiens étaient restés en observation, l'un entre Gavi et Novi sur la Scrivia, et l'autre aux environs d'Acqui et de Spigno sur la Bormida.

Telles furent les manoeuvres et les actions par lesquelles, en allant au-devant des Français, les observant partout de très-près, et ' les attaquant à l'ouvert des vallées, le général Kray sut couvrir et assurer la marche des Russes, qui se hâtaient d'atteindre le mont Saint-Gothard. En se rappelant les

siéges et les actions qui dans les anciennes guerres illustrèrent les points que nous venons d'indiquer, et qui cette fois ne furent que de simples postes pris et repris en peu de jours, on pourrait s'étonner que les passages de l'Assiette, d'Exilles, que Montmélian, Château-Dauphin, Pignerol, n'aient pas eu la même importance qu'autrefois, même pour des corps de troupes de troupes à peu près de même force, si l'on ne cherchait le motif de cette différence dans l'objet même des opérations qui ne peuvent plus être ainsi circonscrites.

Après cette tentative, le général Championnet, ayant laissé au général Duhesme, qui dans la journée du 16 avait marché sur Saluces, le commandement de ses troupes, alla prendre à Génes, des mains du général Moreau, celui de l'armée d'Italie : celle des Alpes devait désormais être comprise sous la même dénomination. Moreau venait d'être appelé à Paris : en prenant congé de son armée au quartier-général de Conegliano, il la félicita sur sa constance à supporter tous

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