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>> aide-de-camp Fridolsheim avec un bataillon, qui >> leur fit encore 200 prisonniers, et prit une pièce >> de canon.

>> Je ne puis donner assez d'éloges aux troupes » qui ont combattu sous mes ordres, pendant ces >> dix journées consécutives, avec un courage et une » patience admirables.

» Après avoir battu successivement les deux corps » Autrichiens de Jellachich et Lincken, elles sont par>> venues à arrêter la marche de l'armée victorieuse » de Souwarow, et à le rejeter dans les Grisons. Signé, MOLITOR.

NOTE QUATRIÈME.

Sur l'Égypte ancienne et moderne.

Nous ne nous proposons point, dans cette Note, nous ne nous flattons pas de rien apprendre aux hommes instruits, mais nous espérons qu'elle retracera des souvenirs chers aux amis de l'antiquité; et qu'en se rappelant ce que fut autrefois l'Égypte, on jugera mieux de l'importance que les peuples modernes peuvent attacher à sa possession.

L'Égypte fut le berceau des connaissances humaines; son histoire remonte aux premiers àges du 'monde; tout semble y avoir commencé, les lois, les arts, les sciences, les fables mêmes qui, servirent de base aux fictions ingénieuses de la mythologie?

Quelle idée ne doit-on pas concevoir de l'industrie et de la civilisation d'un peuple qui éleva ces célèbres monumens antérieurs aux annales de l'histoire, aux récits même de la tradition, ces pyramides dont le premier poète de notre temps a si bien peint l'inaltérable durée.

Leur masse indestructible a fatigué le temps.

Lorsque nous reportons nos regards sur les an

ciens, les Grecs et les Romains partagent presque exclusivement notre attention. Les premiers, il est vrai, portèrent plus loin l'amour et la culture des beaux-arts; les seconds sont plus remarquables par les grands traits de leur caractère : les uns et les autres acquirent cette renommée que les hommes ont pour leur malheur attachée aux succès des

armes.

Mais en accordant à la Grèce tout l'intérêt qu'elle réclame à tant de titres, on ne peut oublier qu'elle fut originairement peuplée par des colonies égyptiennes, que ce furent des Égyptiens qui, dans des temps postérieurs, y portèrent la connaissance des arts les plus nécessaires à la société ; et qu'à l'époque qui précéda les beaux temps de la Grèce, ce fut enÉgypte que les sages allèrent puiser ces connaissances d'un ordre supérieur, qui firent leur gloire et illustrèrent leur patrie.

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Ce que les Égyptiens avaient été à l'égard des Grecs, ceux-ci le furent, à leur tour, à l'égard des Romains qui ne s'adonnèrent aux sciences et ne prirent du goût pour les arts qu'après les triomphes de Marcellus et de Paul Emile.

Au reste, ce serait avec raison que l'on accorderait la prééminence aux peuples qui surent perfectionner l'art social, étendre leurs recherches sur tous les objets qui doivent intéresser les hommes, et au

vrir une carrière sans terme aux progrès de l'esprit humain.

Les Grecs, sous ce rapport, doivent sans doute obtenir l'avantage; sans parler de leurs assemblées, de leurs combats, de leurs fêtes, les hommes même ont, jusqu'à nous, conservé le premier rang; Homère est encore le prince des poètes, Démosthènes le plus grand des orateurs, Hippocrate, l'oracle de la médecine, Eschyle et Sophocle, les pères de l'art dramatique.

Mais, ce qui maintient une espèce de rivalité entre l'Égypte et la Grèce, c'est qu'outre le mérite de la priorité des lumières, elle eut le précieux avantage de recueillir la philosophie et les sciences qui, fuyant leur patrie adoptive et ne pouvant survivre à la perte de la liberté, se réfugièrent dans leur terre natale, et trouvèrent dans le musée un asile que le lycée, le portique ou l'académie ne pouvaient plus leur offrir.

C'est au règne des Ptolémées que l'on doit la conservation des connaissances acquises par les anciens ; mais pourrait-on parler d'Alexandrie, sans remarquer que sa fondation est un des traits qui caractérisent le génie du vainqueur de Darius et de l'Inde? Car si la postérité n'a pas accordé moins d'admiration à ses vues politiques qu'aux succès de ses armes, c'est particulièrement pour avoir jugé toute l'importance

du point le plus favorable au commerce du monde, et de l'avoir, en lui donnant son nom, déclaré le centre du vaste empire qu'il avait créé.

Aussi, quoique la mort de ce conquérant eût dû arrêter l'exécution de ses plans, Ptolémée, fils de Lagus, un de ses lieutenans et l'un des premiers dans sa confiance, ne balança pas à s'assurer de l'Égypte, et sous son administration juste et libérale, Alexandrie, dont il avait fait le siége du gouvernement, étonna bientôt par sa population et ses richesses. Sans cesse occupé de tout ce qui pouvait favoriser le commerce, il bâtit dans l'île de Pharos le célèbre fanal qui, par sa magnificence était compté au nombre des sept merveilles du monde, et, n'accordant pas moins de protection à la culture des sciences, il fonda la fameuse bibliothèque d'Alexandrie.

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Ptolémée Philadelphe suivit les maximes de son père, et l'Égypte continua à prospérer sous règne et sous celui de Ptolémée-Evergète son successeur. Les astronomes de ce temps, par une flatterie recherchée, plaçèrent dans le ciel la chevelure de Bérénice qui était en même temps sa soeur et sa femme.

La race des Ptolémées (des Lagides) dégénéra après ces trois princes: des troubles, des désordres et des crimes remplissent presque entièrement l'espace de deux cent quatre-vingt-douze ans, qui s'écoula jus

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