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>> 6,000 hommes de troupes de la Compagnie, payées >> par ce prince, et 6,000 hommes environ d'infan»terie de ses troupes, compris une partie des Cy» payes de M. Peron, commandés maintenant par >> des officiers anglais, et un corps considérable de » cavalerie. Ces forces, sous le commandement de » Murallum, se joignirent à l'armée anglaise, au » mois de février.

» Le 5 mars, le lieutenant-général Harris entra » sur le territoire de Mysore, ayant ordre de marcher » directement à Seringapatam. »

Lord Mornington termine son récit par quelques réflexions sur l'effet et les conséquences des mesures qu'il a prises. Vers la fin il dit :

« Si Tippoo eût été disposé à se contenter de la » tranquille possession de ses états`, s'il avait voulu » réfléchir aux dangers auxquels il s'exposait en se >> liant intimement avec la France, mes représenta» tions auraient pu produire sur lui une impression >> salutaire. Quelque opinion que l'on eût pu avoir de >> ses vues, de ses moyens, de sa puissance, le gouver>>nement anglais est trop juste et trop modéré pour >> avoir troublé sa tranquillité. Mais il a voulu tenter » de recouvrer les états qu'il a perdus, et au risque » de perdre ceux qu'il conserve encore, aveuglé par » son ambition, il n'a pas fait attention à la perte de » son indépendance (conséquence inévitable de toute

» alliance avec la France) et n'a point réfléchi au >> pouvoir immense de la Compagnie, qui devait, >> tôt ou tard, découvrir sa trahison, et se venger des >> projets d'envahissement qu'il méditait contre les » possessions anglaises.

NOTE DEUXIÈME.

Sur les Instructions du maréchal Souwarow à ses généraux.

L'INSTRUCTION que le général Souwarow avait envoyée d'Italie aux généraux russes et autrichiens qui devaient agir sous ses ordres en Suisse, instruction dans laquelle il leur expliquait son plan général d'attaque, les points de réunion des colonnes, et leur demandait, sur les localités, des renseignemens qui pussent déterminer ses vues ultérieures, est un des plus précieux documens historiques.

Cette dépêche, qui renferme un exposé clair et concis du projet de Souwarow, donne une juste idée des talens de ce généralissime, dont le caractère farouche et bizarre, et les manies singulières ne laissaient apercevoir que les qualités d'un intrépide soldat.

A Messieurs les feld-maréchaux-lieutenans baron de Lincken, baron de Hotze, et Korsakow.

Asti, le 5 septembre 1799.

Les troupes impériales de Russie, qui jusqu'à présent étaient à l'armée d'Italie, partiront le 8 septembre (28 août style grec), du Piémont pour se rendre en Suisse, et je compte arriver, avec elles,

le 17 à Airola, au pied de ce côté du mont SaintGothard, que je me propose d'attaquer le 19.

Comme les troupes du colonel royal-impérial de Strauch, celles du prince Victor Rohan et de M. le feld-maréchal-lieutenant comte de Haddick, doivent coopérer à l'attaque, il sera très-nécessaire que les armées des deux cours impériales réunies en Suisse fassent, avec fermeté et constance, une attaque générale, simultanée et combinée, sur toutes les positions de l'ennemi; mais surtout l'aile gauche sous les ordres de M. le feld-maréchal lieutenant A. J., baron de Lincken réunira tous ses moyens, fera tous ses efforts, peut-être même avec des renforts préalables, pour faciliter et soutenir le passage du corps d'armée russe par le mont Saint-Gothard, la haute vallée de la Reuss, et celle de la Linth, de même qu'il sera possible d'attaquer l'ennemi à revers. On pourra aussi, par la jonction rapide de l'aile gauche de l'armée impériale en Suisse, et en avançant de concert, empêcher l'ennemi de culbuter le corps russe d'Italie, et de le détruire en détail.

Comme je n'ai pas eu connaissance exacte des positions des deux armées impériales réunies en Suisse, et que, seulement par des rapports pris en passant, je dois présumer que le corps de troupes russes, sous les ordres du maréchal-lieutenant-général de Korsakow, est posté entre Zurich et l'Aar, le long

de la rive droite de la Limath, et celui des troupes royales-impériales, sous les ordres de M. le baron de Hotze, entre le lac de Zurich et celui de Wallenstadt par Meyenfeld dans le Rheinthal jusqu'à Dissentis, je dois avant tout attendre la jonction des troupes de ce dernier. Je désire apprendre de lui-même, comme connaissant mieux les localités, où, et comment l'opérer; de même, de mon côté, dès que la jonction dé aura réussi, je pense que les troupes russes d'Italie, ne pouvant plus étre arrétées, pénétreront sur les deux rives du lac de Lucerne, celles de MM. de Lincken et Hotze, entre les lacs de Zurich et Zug; et enfin la réunion totale des troupes russes du général Korsakow, près la rive droite de la Basse-Reuss et de l'Aar; ce sera la seule manoeuvre qui puisse promettre un résultat décisif pour les opérations ultérieures.

de

à

Comme je me hâterai de vous faire connaître, Bellinzona; l'arrivée de la colonne des troupes russes d'Italie, c'est aussi à Bellinzona, au plus tard, moins que vous ne le puissiez plus tôt par la route de Novara et Varèse, que vous me ferez connaître, par courriers, la position et la force de toutes les troupes, tant russes que royales-impériales, qui se trouvent réunies en Suisse, ainsi que les positions de l'ennemi, ses forces et leur distribution. Je désire aussi que ces messieurs, les généraux baron de Hotze

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