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» sources de l'un et de l'autre, et que leurs divisions >> et leur animosité mutuelle rendaient imprati» cable tout recours de leur part contre Tippoo. Le >> résultat de mes réflexions m'offrait donc 1°. la » perte du bienfait de la triple alliance contre Tippoo, >> par l'impuissance de nos alliés à remplir leurs >> engagemens avec la Compagnie; 2°. l'établisse»ment d'une armée française dans les états d'un » de nos alliés, dans le voisinage du territoire de >> notre irréconciliable ennemi, et sur les confins du » Carnate et des Circars du nord. Dans cet état de >> choses, la compagnie était exposée sans être sou» tenue par un seul allié, au hasard d'une guerre >> contre les forces réunies de Tippoo et des Français. » Le 18 septembre je ratifiai un nouveau traité de >> subside avec le Nizam.

>> Le 18 octobre, je reçus la première nouvelle » positive de l'invasion de l'Égypte par les Français, » et de leurs succès dans ce pays. Alors il devint >> hors de tout doute que e nous étions dans la né» cessité absolue, ou de forcer Tippoo-Sultan à se » détacher de l'alliance de la France, ou de le met» tre dans l'impossibilité de donner des secours aux » Français, s'ils tentaient de pénétrer dans l'Inde. » Mon opinion était depuis long-temps, qu'aucune » négociation avec Tippoo ne pouvait réussir, à » moins qu'elle ne fût soutenue de dispositions mi

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» litaires, qui l'inquiétassent sur la sûreté de ses » états, et qu'aucune disposition militaire ne pou» vait avoir un effet avantageux, à moins que nos >> troupes ne marchassent contre sa capitale, dans >> le dessein d'en faire le siége. En conséquence, le » 28 d'octobre, je donnai des ordres positifs et » pressans, au gouvernement du fort Saint-Georges, » de compléter promptement tout l'équipement de > l'artillerie de siége, et de la faire avancer le plus tôt » possible, dans une position convenable sur les » frontières du Carnate, et de manière à pouvoir » marcher sur Seringapatam, dès l'ouverture de la >> campagne, s'il devenait nécessaire d'entrer dans » le pays de Mysore en même temps je fis con»naître au gouvernement du fort Saint-Georges >> l'intention de renforcer son armée de 3,000 vo»lontaires, tirés de l'infanterie du pays, dans l'é>>tablissement du Bengale, qui m'avaient offert » leurs services avec empressement et zèle. Je don>> nai l'ordre aussi au gouvernement de Bomba de rassembler toutes les troupes, et d'en lever le » plus possible sur la côte de Malabar.

» Le 22 octobre ( ainsi que j'en ai déjà instruit » votre honorable cour), le renvoi de la faction fran»çaise établie dans l'armée du Nizam eut heureu»sement lieu à Hydrabad. Je pris le parti alors ade me rendre au fort Saint-Georges, afin de pou

» voir entamer une négociation avec le Sultan; ma » présence sur la côte de Coromandel pouvait seule » en assurer le succès, avant que la saison fût assez » avancée pour tirer Tippoo des inquiétudes qu'il >> devait avoir pour sa capitale : et je le répète, c'est » de ces seules inquiétudes que j'attendais quelque » arrangement convenable avec lui.

» Le 10 décembre, j'écrivis au Sultan, en l'in» formant de ma résolution de me rendre au fort » Saint-Georges, et le pressant de nouveau de re>> cevoir le major Dovaton. Le 25 du même mois, » je m'embarquai sur le vaisseau de Sa Majesté la » Sibylle, capitaine E. Cooke, et j'arrivai au fort » Saint-Georges le 31.

» L'époque de l'année où nous nous trouvions >> alors exigeait absolument que je m'assurasse des » vues du Sultan sous peu de temps: car ma pro» position ne contenait rien d'inconvenant pour son » honneur ou sa dignité. Je la répétai donc pour » la troisième fois, sans y rien changer, en in»sistant d'une manière simple et claire sur l'ad» mission d'un ambassadeur pour entamer une >> négociation; et certes, la demande d'une réponse » immédiate à une proposition de cette nature ne >> pouvait être jugée ni offensante ni déraisonnable. >> Tippoo-Sultan ayant gardé le silence long-temps » après avoir reçu ma lettre du 9 janvier 1799, j'en

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» tirai la conclusion, que son projet était de dif» férer sa réponse jusqu'à ce que la saison fût assez >> avancée pour rendre la prise de Seringapatam > impossible pour cette année; en même temps les » nouvelles venues de Bassora, de Bagdad, de » Constantinople et de Bombay, étaient si vagues >> et si peu claires, que j'étais totalement incertain » sur la situation de l'armée française en Égypte : le

seul fait positif que j'en pouvais tirer était que >> les Français étaient toujours maîtres de ce pays >> avec une forte armée. Alors, afin de déjouer les » projets qu'avait Tippoo en gardant le silence, et » de profiter à la fois de la supériorité de nos forces » et des avantages de la saison actuelle avant que » les Français pussent lui envoyer de nouveaux se» cours, je me déterminai à commencer les hosti» lités sans délai, et à suspendre toute négociation >> jusqu'à l'époque où les forces réunies de la Compa»gnie et des ses Alliés eussent produit, par une inva>>sion sur le territoire de Mysore, l'effet de donner du » poids à nos justes réclamations. Dans ces vues, je >> donnai ordre au lieutenant-général Harris, d'en» trer sur le territoire de Mysore avec l'armée sous » ses ordres, et le même jour, je prescrivis au >> lieutenant-général Stuart d'effectuer une jonction » à la tête des troupes du Malabar, et je signifiai » à l'amiral Rainier et aux différens Alliés de la

>> Compagnie que je considérais le gouvernement » anglais dans l'Inde en état de guerre avec Tippoo>> Sultan.

» A la fin je reçus une lettre de ce prince, qui » m'informait qu'étant dans l'usage de faire des » courses pour chasser, il allait partir pour une » grande partie de chasse, et qu'il me priait de lui » envoyer le major Dovaton avec peu de suite. >> Mais le temps de négocier d'une manière amicale » et pacifique, suivant la proposition que j'en ai si » souvent faite, était maintenant passé; et après de >> mûres réflexions sur les bases que j'ai posées ci>> devant, j'avais ordonné l'entrée de l'armée sur le >> territoire du Sultan, et j'avais signifié à nos » Alliés ma détermination de commencer les hosti» lités.

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» Je répondis à Tippoo, en lui déclarant que le >> lieutenant-général Harris était la seule personne >> autorisée à recevoir les lettres du Sultan et à ré» pondre à tout ce qu'il pourrait juger convenable » de proposer pour le rétablissement de la paix, à des >> conditions qui pourraient paraître aux Alliés indis>> pensablement nécessaires pour leur sécurité com» mune: j'envoyai cette lettre au lieutenant-général » Harris, en lui enjoignant de l'envoyer au Sultan, >> le jour même que l'armée sous ses ordres passerait » la frontière. Le contingent de Nizam consistait en

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