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en Suisse, une grande armée russe sous les ordres du général Souwarow; 20. sur la gauche, en Italie, une armée autrichienne, commandée par les généraux Kray et Mélas, 3o. à la droite, sur le Bas-Rhin, l'armée impériale et de l'empire aux ordres de l'Archiduc.

Nous avons tâché d'expliquer la disposi tion générale, nous devons aussi faire connaître les motifs particuliers de ce changement inattendu dans la distribution des forces des Alliées.

Il n'est pas douteux que cette nouvelle formation ne fût préférable à l'amalgame de troupes de différentes nations dans une même armée, qui, même en supposant la plus parfaite harmonie, nuit nécessairement au service par la différence de langage, d'ordonnance et de discipline: les succès dus à la rivalité de courage et de talent sont plus que balancés par des inconvéniens aussi graves.

Chacune des trois armées devait gagner à ce nouvel arrangement: les Russes se

rapprochaient de la route la plus courte et la meilleure pour recevoir leurs recrues: la confusion inévitable dans les dépôts, dans les hôpitaux, dans les magasins, devenait moindre; chaque armée devait recevoir aussi des auxiliaires différens en Italie, en Suisse et en Allemagne ; et c'était une précaution très-sage que de ne point ajouter le mélange des nations dans des armées à celui des peuples qu'on excitait à prendre les armes.

Les troupes piémontaises, qu'on se hâtait de rétablir, et celles de la confédération des princes d'Italie, devaient augmenter les for ces du général Kray.

Les nouvelles levées dans les Grisons et dans les petits Cantons, les troupes formées par d'anciens officiers suisses, le corps du prince de Condé, et une division de troupes bavaroises, devaient se réunir à l'armée

russe.

Enfin, les divers contingens de l'Empire, les levées de milices nouvellement orga

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nisées dans les électorats, devaient renforcer l'armée de l'Archiduc.

Il n'est pas inutile de dire ici que, d'après des calculs de probabilité, c'est-à-dire, en continuant d'évaluer les pertes et les se

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cours, on a estimé que chacune de ces trois armées se trouverait être forte de 60 à 70,000 hommes, à l'époque du 1er octobre. Un corps considérable de l'armée de l'Archiduc devait rester en Suisse sous les ordres du général Hotze.

Suivons maintenant le mouvement du général Souwarow pour l'exécution de ce déplacement des forces, l'un des plus hardis qu'on ait osé tenter devant un ennemi actif et entreprenant. Le centre de son armée était à Asti dans les premiers jours de septembre. L'aile gauche, qui était d'abord aux ordres du prince de Rosenberg occupait Novi, couvrait Tortone et poussait ses postes par Voltaggio, jusques à la vue de la Bocchetta. L'aile droite, sous les ordres du prince de Lichtenstein, s'étendait jusques au Pó vers Turin. Deux divisions russes

étaient postées dans les environs de Spigno et d'Acqui; les postes à l'entrée des vallées des Alpes du Piémont avaient été renforcés.

Le général Championnet continuait à faire une guerre de poste très-vive; une de ses colonnes était entrée à Suze, une seconde s'était emparée de la ville d'Aoste, dans la vallée de ce nom, et avait forcé les Impériaux à se retirer sous le fort de Bard; en même temps il faisait des démonstrations du côté de Coni et du Col de Tende ; il avait pénétré jusqu'à Pignerol..

Le général Moreau, qui, après avoir soutenu ses postes du côté de la rivière du Levant contre les entreprises du général Kleavait concentré ses forces entre Savone et San-Giacomo, poussait des détachemens jusques à Bassaluzo et Capriata, et faisait des dispositions pour se porter en

nau,

avant.

Le 8 septembre, le général Souwarow fit mettre en marche la première colonne des troupes russes, sous les ordres du général

Rosenberg; elle se dirigea sur Novarre, pour se porter ensuite par Bellinzona sur le SaintGothard.

Soit que le général Moreau se fût aperçu de ce mouvement, par les manœuvres du général Kray, soit que, la trève éventuelle de Tortone n'étant pas encore expirée, il espérât de pouvoir enlever encore aux Alliés ce trophée de la bataille de Novi; il sortit de sa position le 9 septembre, avec un corps de 20 à 25,000 hommes, formé en trois colonnes: la première se porta sur Acqui, et les deux autres sur Novi et Serravalle.

Le général Kray ayant marché à sa ren'contre avec la gauche, et une partie du centre de l'armée impériale, il y eut un engagement très-vif; les colonnes françaises furent repoussées. Après une perte assez considérable, Moreau se retira et reprit ses premières positions.

Le 11 septembre, la citadelle de Tortone fut enfin rendue au général Souwarow, qui, après avoir fait publiquement ses adieux, et témoigné sa reconnaissance aux généraux

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