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général Ney, qui devait commander son avant-garde, avait porté son quartier-général à Landau, et se disposait à passer le Rhin.

Le prince de Schwartzemberg, le même qui s'était distingué au commencement de la campagne, en commandant l'avant-garde de l'armée de l'Archiduc, se trouvait opposé au général Lecourbe; il occupait la Berg-Strass, entre le Necker et le Mein. Une partie des troupes françaises, et principalement l'infanterie, passa le Rhin, près d'Oppenheim, du 11 au 12 octobre. Une forte colonne de cavalerie défila par le pont de Mayence, et le général Ney, ayant formé sur la rive droite son corps d'avant-garde, perça la chaîne des postes autrichiens.

Une troisième colonne passa le Rhin à Worms, et vis-à-vis de Frankenthal, et prit poste à Weinheim. Heidelberg, dont le pont fut d'abord attaqué vivement, mais sans succès, fut évacué le 26. Le prince de Schwartzemberg s'étant retiré sur Manheim, évacua aussi cette place pour couvrir Phi

du

lipsbourg. Ce général avait d'abord trop peu de cavalerie pour tenir la campagne; il reçut corps d'armée de l'Archiduc, un renfort de deux régimens de cuirassiers, et fut presqu'au même instant remplacé par le général Görger, qui établit son quartier-général à Knittlingen; la garnison de Philipsbourg fut renforcée, et quoique Bruchsal évacué par les Autrichiens eût été sur-le-champ occupé par les Français, les premiers conservèrent encore avec le poste de Bretten la commu nication du quartier-général de Knittlingen avec Philipsbourg.

Cependant l'investissement se formait, et quoique les troupes du prince de Schwartzemberg se maintinssent encore dans les postes de Sinzheim et à l'embranchement des routes d'Heilbronn et de Wisloch, la place de Philipsbourg fut resserrée; les ouvrages extérieurs les plus avancés furent insultés du 21 au 22 octobre, par les troupes de la division du général Laborde, qui fut chargé du blocus.

Le même jour, le général Ney se porta

de Manheim à Schwetzingen, renforça les postes d'observation sur Sinzheim et Bruchsal, pendant que la division de cavalerie commandée par le général d'Hautpoul défilait sur le pont que le général Lecourbe avait fait établir à Neckerau, et se portait sur Ladenbourg.

L'archiduc Charles ne pouvait cette fois abandonner les frontières de la Suisse, parce que le général Massena qui se trouvait à Bále, et y avait rassemblé une forte réserve de grenadiers, menaçait de franchir le fleuve ; il semblait vouloir pénétrer en Souabe, et n'aurait pas manqué de profiter d'un faux mouvement de l'Archiduc, si la diversion opérée sur Manheim l'avait de nouveau déterminé à s'ébranler: ce prince se borna donc à envoyer par Heilbronn tous les renforts de cavalerie dont il put disposer, et le premier effet de ce détachement, fut de contenir les troupes françaises qui s'étaient avancées. jusqu'à Wiesenbach, et même de leur faire perdre un peu de terrain.

Telle était à la fin d'octobre la position du

corps d'armée française sur le Bas-Rhin; la colonne de gauche s'était avancée dans la vallée du Necker, entre Heidelberg et Heilbronn, le centre était aux environs de Sinzheim, et la droite investissait Philipsbourg, et avait poussé ses avant-gardes jusqu'à Pforzheim.

Le général Lecourbe partit de Manheim le 27 octobre; il poussa vivement ses reconnaissances, porta son quartier-général à Wisloch, attaqua et battit peu de jours après le corps de cavalerie que commandait le prince de Lorraine sous les ordres du général Görger près de Knittlingen.

L'avantage de cette action fut de compléter l'investissement de Philipsbourg, et de pousser par la droite vers Dourlach, et par la gauche jusqu'à Heilbronn, les têtes des colonnes; celle de gauche commandée par le général Ney eut à combattre et repoussa un corps palatin, occupa Heilbronn, poussa ses avant-postes jusqu'à Lauffen.

et

Le général Lecourbe avait un double objet à remplir, réduire Philipsbourg, et pénétrer

par la vallée du Necker jusque sur les derrières de la position centrale de M. l'Archiduc, pour l'obliger à la quitter; mais le corps d'armée rassemblé à la hâte par le général Lecourbe était trop faible encore pour un tel développement; et tandis que ses premières attaques, et l'alarme qu'il répandait dans le duché de Wurtemberg, attirait sur lui toutes les forces que l'Archiduc pouvait y diriger, et qu'il y portait avec la plus grande activité, on promettait au général Lecourbe des secours incertains et trop éloignés.

Le général Görger, pressé sur sa droite par le général Ney qui marcha sur Brettigheim, et voyant que le général Lecourbe poussait les éclaireurs de sa gauche jusqu'au près de Pforzheim, refusa lui-même son aile gauche pour prendre une très-bonne position derrière l'Entz, et pour se rapprocher du général Meerfeldt qui tenait les débouchés de la Kintzig, et devait lui porter secours; ce dernier fut retenu par les démonstrations et les sorties de la garnison de Kehl, qui, quoique repoussées, remplirent cepen

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