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sen, détaché de la division de Sommariva dans la vallée de la Stura, s'empara des barricades, et prit poste à l'Argentière.

Après ces succès, le général Mélas fit sommer la place de Coni, et sur le refus du commandant, il fit commencer les travaux. Le gros de l'armée campa à Borgo San-Dalmazzo où il établit son quartier-général; il plaça deux corps d'observation, l'un du côté du col de Tende, et l'autre du côté de Mondovi, et fit pénétrer des détachemens dans la vallée Sainte-Anne et dans celle de la Vraita, afin de fermer toutes les issues.

Tels furent les motifs, les mouvemens préparatoires, les manoeuvres et le résultat de la bataille de Genola.

On reprocha au général Championnet d'avoir trop séparé les différens corps de son armée, sur les deux rives de la Stura, tandis que le général Mélas avait concentré ses forces déja supérieures, contre une ligne étendue, morcelée, et qui, bien qu'elle occupât de fortes positions, et même favorables au developpement des attaques, ne pouvait pourtant

soutenir, dans aucun de ces postes, les efforts des colonnes autrichiennes. Ces colonnes se trouvant, tantôt réunies sur un même point, tantôt séparées, pour déborder les flancs des diverses attaques entreprises par le général Championnet, devaient nécessairement les faire échouer.

Les attaques du principal corps d'armée, l'accord de ses mouvemens avec ceux de la colonne du général Duhesme, la diversion exécutée du côté de Mondovi, en général, tout le plan de Championnet pouvait être bien conçu, s'il eût été calculé s'il eût été calculé pour des forces plus considérables que celles qu'il avait à y employer. Mais ayant embrassé un trop grand front, pour la quantité de troupes dont il pouvait disposer, il se trouva trop faible sur les différens points de la ligne; tandis qu'au contraire le général Mélas, qui voulait frapper un coup décisif, disposa ses divisions de manière à se porter avec facilité sur les points qui lui présenteraient le plus de chances de succès. Il manoeuvra habilement pour attirer les Français hors des fortes posi

tions qu'ils occupaient sous le canon de Mondovi, et les força à recevoir la bataille de Genola, dont le succès était nécessaire pour pouvoir entreprendre le siége de Coni.

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On peut observer que l'habitude d'appliquer les mouvemens des divers corps une plus grande échelle, à de plus grands espaces, semble avoir entraîné les Français dans cette circonstance. La précision des manœuvres du général Mélas, qui refusait son aile gauche pour resserrer sa position, et déborder plus sûrement la gauche des Français, ne fut point aperçue par Championnet.

Tandis que le général Mélas pressait ainsi l'investissement de Coni, le feld-maréchal Kray, ayant sous ses ordres les généraux Karacksay et Haddick, avec un renfort de 16 bataillons, 25 pièces de canon et 2,000 hommes de cavalerie, passa la Bormida le 5 octobre, déboucha par Marengo, et marcha sur Pozzolo. Le détachement qui occupait Acqui fut vivement attaqué et se retira à Sassello. Saint-Cyr quitta la plaine, et prit

d'abord position à Novi, dans l'intention d'attirer l'ennemi un peu en arrière des premières hauteurs sur un terrain plus difficile, plus resserré, coupé par des ravins, et tel, qu'il fut contraint de se diviser. Ce général avait préparé cette seconde position, et fait placer avantageusement 4 pièces de canon : c'était tout ce qu'il avait pu rassembler d'artillerie, et ces pièces n'avaient point d'attelage.

Étonné de la contenance des Français sur la position étendue et découverte de Novi, le général Kray déploya ses forces, plus que doubles de celles de Saint-Cyr : il forma quatre colonnes d'attaque ayant chacune en tête 4 pièces de canon, dont le feu très-vif resta sans réponse.

La colonne de droite du général Kray ayant la première gravi l'escarpement, attaqua la division Watrin, qui se replia, et fut bientôt suivie par celle du général Laboissière, dont le flanc gauche découvert était débordé par l'ennemi : tout le reste de la ligne française successivement déposté céda rapi

dement le terrain. Les Autrichiens, maîtres de la position de Novi, poursuivirent chaudement les bataillons qu'ils voyaient plier devant eux; leurs colonnes continuèrent de marcher avec plus d'ardeur que de bon ordre, jusqu'à la position où le général Saint-Cyr avait promptement rétabli sa ligne en portant la réserve de Dombrowski dans l'intervalle des deux divisions qui se ralliaient.

Alors seulement les 4 pièces ouvrirent leur feu; les colonnes du général Kray s'arrêtèrent, le combat se rétablit; le moment favorable fut saisi; les Autrichiens, attaqués à leur tour, furent rejetés dans Novi, poursuivis par cette même 106 demi - brigade encore toute fière de son glorieux combat de Bosco. Ils ne purent se maintenir à Novi; le général Kray y perdit 1,800 prisonniers, 4 pièces de canon, et laissa couvert de morts ce même champ de bataille où Joubert, tué sous ses yeux, presqu'à la même place, avait illustré la victoire de Souwarow.

La nombreuse cavalerie autrichienne prit peu de part à l'action, à cause de la nature du,

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