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sur Alexandrie, le général Menou reçut quely ques renforts.

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Les Turcs, après la reddition du fort d'Aboukyr, avaient débarqué leur artillerie; ils occupaient la presqu'île, travaillaient à des retranchemens, et débarquaient leurs vivres : ils avaient coupé les pontons construits pour la communication avec Rosette, entre le lac Mahadieh et la rade d'Aboukyr; leur force qui croissait de jour en jour, était évaluée à environ 15,000 hommes; quelques Arabes s'étaient déjà réunis à eux, et ils paraissaient attendre de plus grands renforts, et la réunion concertée avec Mourad-Bey, pour former l'investissement d'Alexandrie.

Bonaparte, pour se mettre à portée de suivre les mouvemens de Seïd-Pacha, et intercepter les secours des Arabes et des Mamelucks, prit position le 23 juillet au village de Birket, à la hauteur du lac Mahadieh; et voyant que les Turcs resserrés dans la presqu'île ne songeaient qu'à s'y fortifier, il se décida à les attaquer.

L'armée, après avoir quitté la position de Birket, se trouva rassemblée aux Puits, entre Alexandrie et Aboukyr; le quartiergénéral français fut établi à Alexandrie, que le général Marmont avait mis dans un état de défense respectable.

Le général Kléber, parti de Damiette, et suivant le mouvement de l'armée, se trouvait déjà à Fouah, avec une partie de sa division; le général Menou s'avançait sur l'extrémité de la barre, entre Rosette et Aboukyr, au passage du lac Mahadieh, pour canonner les petites embarcations que les Turcs pouvaient avoir fait passer dans le lac, et leur donner de l'inquiétude sur leur gauche.

Mustapha-Pacha occupait et bouchait la presqu'île par deux lignes de troupes, et de retranchemens encore imparfaits; il avait porté sa première ligne à une demi-lieue en avant du fort d'Aboukyr; la droite de cette ligne était appuyée au bord de la mer, à un mamelon de sable retranché, et occupé par environ 1,000 hommes; un village à 300 toises de cet appui était défendu par un corps

de 1,200 hommes et 4 pièces de canons : la gauche de cette première ligne était détachée et isolée à 600 toises en avant du centre, et quelques chaloupes canonnières, rapprochées du rivage intérieur, flanquaient, par la gauche, l'intervalle entre la première et la seconde ligne; celle-ci, beaucoup plus avantageusement postée, se trouvait à 300 toises en arrière du premier village; le centre occupait la redoute, qui avait été enlevée aux Français au moment du débarquement, et qui depuis avait été liée au bord de la mer (espace d'environ 150 toises) par un retranchement, derrière lequel était l'aile droite : l'aile gauche occupait des mamelons de sable, et la plage intérieure flanquée par les chaloupes canonnières. 7,000 hommes ét 12 pièces de canons défendaient cette seconde ligne, qui n'était qu'à foo toises en avant du village et du fort occupés par 1,500 hommes.

L'escadre était mouillée à une lieue et demie au large, dans la rade d'Aboukyr.

Les Français avaient reçu divers renforts;

le général de cavalerie, Murat, avait rallié à son avant-garde la colonne du général Destaing: il avait 600 hommes à cheval, et les 400 cavaliers détachés de la division de Desaix, dans la Haute- Égypte, avaient rejoint l'armée à la position des Puits.

Le 25 juillet, à la pointe du jour, l'armée française, qui ne se trouvait qu'à deux heures de marche des premiers postes des Turcs, se mit en mouvement sur deux colonnes, précédées par une forte avant-garde, où se trouvait le général de brigade Destaing sous les ordres du général Murat.

La division de Lannes formait l'aile droite, celle de Lanusse l'aile gauche; et la division de Kléber, qui n'était point encore arrivée, devait former la réserve; un escadron couvrait le parc d'artillerie; le général Davoust, avec deux escadrons et 100 dromadaires, observait les Arabes sur les derrières, et assurait la communication avec Alexandrie.

Dès qu'on fut en présence, Bonaparte fit former les colonnes d'attaque; le général Destaing enleva à la baionette la hauteur

retranchée qui formait l'appui de la droite des Turcs.

En même temps la division Lannes se porta sur la gauche de cette première ligne.

Le général Murat fit couper par des escadrons détachés, la retraite des deux ailes attaquées, et marcha droit au centre, avec le reste de sa cavalerie.

Presque toute la première ligne (environ 2,000 hommes) dépostée et enveloppée par cette manœuvre, périt par le feu, ou se noya une partie seulement de la droite se replia sur le village, qui fut attaqué et emporté. Les Turcs furent poursuivis jusques à leur seconde position, moins étendue, et beaucoup plus forte que la première.

La redoute qui flanquait à la fois les retranchemens de la droite et le boyau commencé vers la gauche, formait la tête de cette position, que le Pacha, qui n'avait plus d'autre retraite, s'était préparé à défendre avec obstination. Il lui restait encore 8 à 9,000 hommes. Bonaparte, voyant que la principale force des Turcs était au centre, changea sa dispo

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