Imágenes de página
PDF
ePub

de diamètre: ce trou eft percé de manière à ce que la direction forme avec la partie fupérieure de la planche un angle de 45 degrés. On fait entrer dans ce trou un bâton d'un bois dur, qui à trente pouces ou trois pieds de longueur. On frappe la terre du parapet avec cet inftrument, ainfi on produit le double effet de la taffer & d'en applanir la furface.

Pour conftruire cette espèce de belier il faut fe procurer trois chevrons de fix pouces d'équariffage environ, & de douze à quinze pieds de longueur, une groffe & longue poutre, & une groffe corde. Avec les trois chevrons on conftruit une efpèce de chevalet, à la partie fupétieure duquel on fufpend la poutre, avec la groffe corde. Pour former ce chevalet en place l'extrémité inférieure de chacun des chevrons, au fom

BATTRE. Battre les ennemis, c'eft les vain- met d'un des angles d'un triangle équilatéral cre, les défaire.

Battre le tambour, battre la caiffe, c'eft frapper fur le tambour avec deux petites baguettes.

Les différentes manières de battre le tambour annoncent les différentes opérations que les troupes doivent exécuter.

Battre la chamade. Voyez CHAMADE.

Battre l'eftrade. Voyez BATTEURS D'ESTRADE. Battre la campagne. C'eft courir de-çà & de-là dans la campagne, afin d'avoir des nouvelles des eunemis. Voyez ÉSTRADE, DÉCOUVREURS, DÉCOUVERTE, RECONNOISSANCE MILITAIRE.

qu'on a tracé fur le terrein, & dont les côtés ont douze ou quinze pieds de longueur, & on en réunit les extrémités fupérieures. Cela fait, on fufpend la poutre par fon milieu à trois pieds

de terre.

On conftruit cette espèce de belier pendant la nuit, à fept ou huit pieds du mur, vis-à-vis un de fes angles & dans un endroit dont on a rafé les défenfes & éteint le feu. Pour mettre la machine en mouvement on retire la poutre en arrière à force de bras, on la laiffe enfuite aller contre le mur; les coups qu'elle frappe étant précipitamment réitérés, & toujours dirigés vers le même endroit, ébranlent les principales pierres du mur, les détachent, les font tomber, & bientôt la brêche fe trouve faite. Voyez les commentaires de Folard, tom. 5, pag. 349; la fcience des poftes, de le Comte, pag. 204, & le guide de l'officier particulier en campagne, no. n°. 672.

BELLIGERANT. Qui fait la guerre. Ce mot ne s'emploie ordinairement qu'au féminin & au plurier, les puiffances belligérantes.

BAUDRIER. Les baudriers ont été fucceffivement pris, quittés & repris; ils font aujourd'hui généralement adoptés, mais font-ils réellement plus commodes que les ceinturons? Ne précipitentils pas la dégradation de l'habillement ? Ne rendent-ils pas, au moins pour le fantaffin, l'épée gênante dans les marches? L'épée ou le fabre fufpendus au baudrier, ne peuvent-ils pas, par leur poids, devenir nuifibles à la fanté du foldat, en ce qu'ils compriment conftamment fa poitrine? Le ceinturon ne pourroit-il pas être confidéré BÉNÉFICE MILITAIRE. Quoique les excomme une espèce de ceinture, utile dans les preffions bénéfices militaires, précaires, fiefs, béné marches, & capable de prévenir une des mala-fices eccléfiafliques donnés à des militaires, & béné dies des plus communes dans l'armee, les hernies? Toutes ces questions mériteroient, ce me femble, d'être propofées, difcutées, réfolues.

BECHE. La beche eft un outil de fer, néceffaire à la guerre pour remuer la terre, foit dans les fièges, foit dans les marches. Voyez PIOCHE.

Les Polonois viennent de faire conftruire des beches qui fervent de plaftron à leur infanterię; cette idée mériteroit peut-être quelque attention, quelques effais de notre part.

BELIER. Le dictionnaire des antiquités nous parlera du belier antique; mais nous, nous devons parler d'une espèce de belier, dont les officiers particuliers peuvent, fe fervir pour faire brêche au mur d'une maison, d'une église ou d'un château

BELLIQUEUX. Qui a l'humeur martiale, guerrière, qui aime la guerre.

fices donnés pour des militaires, défignent des objets très-différens en eux-mêmes, elles ont cependant cela de commun qu'elles réveillent l'idée d'une récompenfe accordée par la puiffance fouveraine, à des gens de guerre dont elle veut payer les fervices.

S. I

Des bénéfices militaires, proprement dits.

Nous n'entreprendrons point de prouver, contre l'opinion commune, que les Romains n'ont pas les premiers fait ufage des bénéfices militaires pour récompenfer ceux de leurs guerriers qui avoient bien mérité de leur patrie; il importe peu à notre fujet de favoir fi c'eft fur les bords du Tibre ou du Nil que ces récompenses ont été d'abord établies; il nons fuffit de favoir que les

Egyptiens avoient créé des espèces de bénéfices militaires; que les foldats vétérans recevoient chez les Romains dans les premiers tems de la république quelques arpens de terre; qu'on leur diftribuoit aufli quelquefois dequoi faire valoir ces terres; que ces récompenfes portoient le nom de bénéfices; que ceux qui les avoient reçues étoient nommés beneficiari; que Céfar donna auffi zux compagnons de fes victoires une partie des terres qu'il avoit ravies à ceux de ces concitoyens qu'il avoit profcrits, & que l'exemple de ce dictateur fut imité par la plus grande partie des empereurs qui lui fuccédèrent.

Les terreins avec lefquels on compofa les bénifices militaires furent d'abord pris indifférem ment dans le cœur de l'Italie, dans les colonies & dans les provinces conquifes; mais bientôt ils ne furent plus choifis que vers les frontières; on elpéroit faire tourner l'intérêt perfonnel au profit de l'intérêt général; on fe flattoit que le defir de conferver fes propriétés rendroit la bravoure & la Volonté des guerriers plus grandes, & mettroit, à l'abri des incurfions des barbares, les frontières de l'Empire.

difent-ils encore, des landes immenfes, des terreins incultes & abandonnés, pourquoi ne formeroit-on pas avec ces différentes poffeffions des bénéfices militaires? Cette question mériteroit véritablement la peine d'être débattue : celui qui fe chargeroit de la réfoudre devroit rappeller fouvent à fa mémoire les changemens que les bénéfices militaires ont éprouvés chez les Romains & ne point oublier, cependant, que les hommes ne prennent jamais un intérêt bien grand, bien vif, à des terres qu'ils ne peuvent efpérer de tranfmettre à leurs defcendants.

S. II.

Des précaires & des fiefs.

Les précaires étoient des biens eccléfiaftiques que les princes donnoient aux feigneurs à la charge du fervice militaire. Les détails relatifs aux précaires appartiennent aux dictionnaires d'hiftoire & de jurifprudence. Il en eft de même de ce qui concerne les fiefs. Voyez le dictionnaire d'hiftoire & de jurifprudence: vous trou verez dans le fecond de ces ouvrages, article, Ces bénéfices n'étoient d'abord qu'à vie, & Montefquieu & de M. l'abbé de Mabli fur l'oFIEF, une analyfe bien faite des opinions de l'Etat en confervoit la propriété; mais par larigine des fiefs & fur leur emploi comme réfuite les pères eurent la permiffion de les tranf compenfes militaires. mettre à leurs enfans, fous la condition que ceux-ci ferviroient l'Etat les armes à la main, ainfi que ceux-là l'avoient fait. Pour empêcher que les bénéfices militaires ne fuffent confondus Des bénéfices eccléfiaftiques donnés à des miliavec les biens patrimoniaux, il y avoit dans chaque province, entre les mains du gouverneur, un regiftre, dans lequel on infcrivoit, & les ob jets concédés, & le nom de ceux en faveur de qui les conceffions avoient été faites ; mais la cupidité rendit cette précaution inutile, on oublia la claufe mife à la conceffion, & l'Etat fut en même-tems fruftré de fes domaines & de fes défenfeurs.

Nos rois de la première race étoient placés trop proche des empereurs romains pour ne pas les imiter; auffi voit-on, dans Aimoin, que Clovis donna des bénéfices militaires à ceux de fes guerriers dont il voulut récompenfer les fervices.

§. III.

taires.

Nos rois ont récompenfé pendant long-tems les défenfeurs de l'Etat en leur accordant la jouiffance de quelques bénéfices eccléfiaftiques, tels que des évêchés, des prieurés, des abbayes; les preuves de cette vérité historique font nombreufes: ouvrez les mémoires de Montluc, vous. y verrez que M. de Montfalès fut un des gentilshommes des mieux récompenfés, car le roi lui donna, pour un coup, deux évêchés, deux abbayes, & d'argent plus de cent mille francs; & dans en autre endroit que M. de Saint-Lary, maréchal de France, connu fous le nom de maréchal de Bellegarde, obtint plus de trente. mille livres de rente en biens d'églife & auLes Turcs ont auffi dans leurs timariots de tres. Les premiers confiftoient dans l'évêché Les Turcs ont auffi dans leurs timariots de de Couferans & l'abbaye de Gimont; on trouve vrais bénéfices militaires. Voyez TIMARIOTS. auffi plufieurs preuves de cette vérité dans les Quelques écrivains, mais fur-tout beaucoup mémoires de Tavannes, dans ceux de la Vieilde penfeurs modernes demandent fouvent pour-leville, de Boivin du Villars, de Rabutin, &c. quoi nous ne renouvellons pas l'ufage des béné- On en voit un grand nombre d'autres dans l'arfees militaires? Nos rois ont, difent-ils, de ticle CLERGÉ, de la bibliothèque de l'homme grands domaines qui rapportent infiniment peu d'Etat & du citoyen. On voit enfin dans le dicà l'Etat, & qui, s'ils étoient confiés à des tionnaire philofophique, toms, pag. 33, qu'on hommes perfonnellement intéreffés à les faire donnoit des évêchés, même à des protef valoir, feroient très-productifs : il y a en France, tans.

S. I V.

Des penfions fur les bénéfices eccléfiaftiques, donnés à des militaires.

Lorfque le père Lachaife, croyant connoître mieux que les Pères raffemblés en concile à Leptine & à Soiffons, l'ufage qu'il eft permis aux princes de faire des biens eccléfiaftiques; ou plutôt lorfque ce Jéfuite, animé par le defir de fe faire un plus grand nombre de créatures, & de procurer à fon ordre une plus grande quantité de protecteurs, eut perfuadé à Louis XIV qu'il ne devoit plus faire part aux défenfeurs de la patrie des biens fuperflus du clergé, on ceffa de donner aux militaires des abbayes, des évêchés, &c.; mais comme la trace des établiffemens utiles fe conferve toujours, malgré les efforts des hommes ignorans, mal intentionnés ou avides, on prit alors le parti de donner à un eccléfiaftique, parent d'un militaire qu'on vouloit récompenfer, un bénéfice eccléfiaftique, à condition qu'il en partageroit le produit avec celui dont les talens guerriers, ou la bravoure, le lui avoient fait obtenir. Ce fubterfuge, heureufement imaginé, eft encore employé quelquefois, mais point auffi fouvent qu'il devroit l'être; car la voix du peuple, du fage & de la raifon nous difent que quand le prince voudra donner à ceux qui ont verfé leur fang pour l'Etat, des penfions fur des bénéfices, lefquels bénéfices font une parrie du patrimoine de l'Etat, non-feulement tous les officiers de guerre, mais tous les magiftrats, tous les cultivateurs, tous les citoyens béniront le prince; & quiconque s'oppoferoit à une inf. titution fi falutaire, feroit regardé comme un ennemi de la patrie.

BIENFAISANCE. Vertu qui nous porte à faire du bien à tous les hommes. Avec quel plaifir n'aurions-nous pas retracé dans cet article tous les motifs faits pour déterminer les militaires à fe montrer bienfaifans! Avec quel plaifir ne leur aurions - nous pas dit, que Dieu, la nature & la raifon les invitent à faire du bien à leurs femblables! Mais forcés par le plan de notre ouvrage à abandonner cette tâche à l'auteur du dictionnaire de morale, nous nous bornerons à préfenter aux gens de guerre les motifs purement militaires, capables d'exciter leur bienfuifance envers leurs fubordonnés, & à leur indiquer les objets vers lefquels elle doit fe tourner.

Si nous avons prouvé, dans l'article AMOUR DU SOLDAT, qu'il importe infiniment aux militaires de tous les grades d'obtenir l'amour des hommes auxquels ils commandent, fi nous avons démontré la néceffité & les avantages de la bienfaijance ; car, ainfi que le dit un poëte moderne:

Qui n'eft que jufte eft dur, qui n'eft que fage eft trifte; Mais le Bienfaiteur charme, & lui feul est aimé.

l'honneur follicitent le général & sous les militaires Il eft certain que l'amour de la gloire, le defir de élevés en dignité, à perfuader à leurs fubordonnés qu'ils font animés par la bienfaifance: mais répendant l'argent à pleines mains, quelque concomment y parviendront-ils ? Ce n'est point en fidérable que fût la fource de leurs richeffes elle beaucoup d'hommes avec lefquels ce moyen feroit feroit bientôt épuifée; ils trouveroient d'ailleurs inutile, & plus encore avec lefquels il feroit dangereux pour y parvenir ils doivent donc accueillir avec bonté ceux qui leur font foumis, voyez ACCESSIBLE; leur parler avec amitié, voyez AFFABILITÉ;

crédit; compatir à leurs infortunes, & adoucir, par des manières obligeantes, la rigueur de leur fort. La bienfaifance, telle que je la conçois, eft l'amour de l'humanité porté à fa perfection; c'est une humanité fenfible, affectueufe; elle n'attend point pour agir d'être pouffée, vivement follicitée; elle prévoit, elle devine, elle agit: elle n'attend point les grandes occafions pour fe démontrer elle faifit toutes celles qui fe préfentent, grandes comme petites; mais quoique tendre elle n'en

On a donné, il n'y a pas encore très-long-les aider de leurs confeils; les foutenir par leur tems, un projet excellent, relativement à l'objet qui nous occupe c'étoit de rendre l'ordre de S.-Louis fufceptible de bénéfices. Le Roi, dit, avec, raifon l'auteur d'un petit ouvrage intitulé: Tombeau de la Sorbonne, le roi ne pouvoit faire un plus grand bien au royaume, & l'ancien évêque de Mirepoix, qui fit rejetter le projet, un plus grand mal. Nous ne croyons pas avoir befoin de prouver en détail la vérité de ces deux affertions il fuffit d'avoir une certaine jufteffe d'efprit pour découvrir tous les avantages que l'exécution de ce projet auroit néceffairement pro

duits.

BESOGNE ou BISOGNE. On trouve fouvent ce mot dans les mémoires du feizième fiècle; il défigne un foldat peu fort ou peu valeureux, en un mot un mauvais foldat. L'étymologie de ce mot eft bifogne, terme espagnol, qui gnifie foldat de recrue.

eft pas moins éclairée. Parler pour tous, dondonner à perfonne, c'eft ne parler pour perner à tous, être le même pour tous, c'eft ne fonne, c'eft n'être bon pour aucun; c'eft les confondre, & par conféquent les décourager tous, c'eft enfin fe nuire à foi-même: combien ne pourroit-on pas citer d'exemples de cette dernière vérité! On a vu fouvent des chefs militaires, qui après avoir été adorés pendant les preipières années de leur commandement, finifoiens

par être hais & méprifés. Quelle faute avoient-ils Commife? Aucune, que de promettre au-delà de leur pouvoir, & peut-être même au-delà de leur volonté. Cette bienfaifance parlière, pour me fervir de l'expreffion énergique de Montagne, doit être placée plutôt parmi les vices que parmi les vertus. Voyez INSPECTEUR, paragraphe des qualités morales.

On trouvera des exemples de bienfaisance, & des modèles fur la manière de l'exercer, dans les articles, ACCESSIBLE, AFFABILITÉ, GÉNÉRAL, INSPECTEUR & HUMANITÉ.

BIENVENUE. Les foldats, qui jadis étoient mis en prifon, étoient obligés de payer au geoHer un droit appellé de bienvenue; l'ordonnance des places du premier mai 1768, a profcrit cette epèce d'exaction; il eft néanmoins encore des endroits où elle fubfifte, & cet abus n'eft malheureufement pas le feul qu'il y ait à réprimer dans nos prifons militaires. Voyez PRISONS. BILLETS D'HONNEUR. (Supplément) On s'eft contenté de donner dans l'article BILLET D'HONNEUR la définition de cette expreffion, en renvoyant les détails au mot HONNEUR. Ce renvoi ayant été oublié, nous allons effayer de le remplir.

Peut-être fuis-je dans l'erreur; mais j'ai pensé que la loi relative aux billets d'honneur, auroit prévenu la ruine de beaucoup de gentilshommes & la perte de plufieurs militaires, fi elle avoit prononcé uue peine févère contre tout gentiltilhomme & contre tout militaire qui auroit manqué d'acquitter au jour préfix, un billet d'honneur, fait même à une perfonne jufticiable du tribunal un homme affuré qu'il fera forcé de s'il ne paye point, ne contracte pas des dettes payer au terme convenu, & qu'il fera puni avec autant de facilité que celui qui efpère obtenir des délais, & qui n'eft menacé d'aucune peine. Il me femble encore que toute lettre-dechange protestée, devroit mériter au militaire qui l'auroit foufcrite, une peine févère; peut-être même tous les corps qui compofent l'armée francoife, devroient-ils faire, chacun un réglement, par lequel il feroit défendu à leurs membres de foufcrire une lettre-de-change. Toutes les cours, fouveraines out, à l'exemple du parlement de Paris, adopté un réglement femblable: pourquoi les corps militaires ne l'adopteroient-ils pas auffi? Ce réglement préviendroit beaucoup de maux; il mettroit des bornes au luxe, au jeu, à la dépravation des moeurs, &c. & ne produiroit aucun inconvénient; l'homme fage que des circonftances malheureufes mettroient dans l'absoLe tribunal des maréchaux de France, jaloux billet d'honneur, & ce billet feroit accepté, car lue néceffité de faire un emprunt, offriroit fon de conferver parmi la nobleffe françoife, & par- il feroit plus sûrement acquitté que les lettresmiles officiers des troupes du roi, les fentimens d'honneur qui font la force & la gloire de la de-change. Il faudroit peut-être encore défendie nation, s'eft conftamment occupé, non-feule-l'âge de vingt-cinq ans, & punir tous ceux qui conaux militaires de figner des billets d'honneur avant ment à réprimer les abus qui peuvent fe gliffer treviendroient à cette loi fage; il faudroit, fi l'âge de vingt-cinq ans, parmi ces deux claffes de citoyens, mais encore à les prévenir; c'eft dans ces vues que meffieurs faveur defquelles ces billets feroient paffés ; il cela étoit poffible, punir aufli les perfonnes en les maréchaux de france ont, fous le bon plaifir faudroit enfin que tout militaire qui n'auroit point du roi, donné le 20 fevrier 1748 un réglement payé au jour préfix une dette dont un de ses au fujet des billets d'honneur. cainarades auroit été caution, fût puni par la prifon, & peut-être par des peines plus grandes. Vsyez DETTES & CRÉDIT.

Par ce réglement, tout gentilhomme ou officier qui fait, pour quelque caufe que ce foit, un billet d'honneur à un marchand ou autre particulier, non jufticiable du tribunal des maréchaux de france, & qui ne fatisfait pas à fon engage ment d'honneur, eft puni par un mois de prifon, ou plus, felon que le cas le peut exiger, & le marchand ou particulier qui n'eft point jufticiable de ce tribunal, eft renvoyé à fe pourvoir pardevant les juges ordinaires.

Lorsqu'un gentilhomme ou officier confent qu'un billet d'honneur foit fait en fa faveur, en prêtant, en cette occafion fon nom aux marchands ou particuliers qui en font les véritables créanciers, celui qui a prêté fon nom eft puni de trois mois de prifon, & celui qui l'a fait, feulement d'un mois ; l'un & l'autre font punis d'une plus longue prifon, felon que le cas eft plus grave, & peut l'exiger.

BIVOUACS DE POLICE. (Supplément.) Outre le bivac, dont on a parlé dans l'article BIVAC, il en eft un journalier connu dans les ordonnances militaires, fous le nom de bivouac de police: ces bivouacs font compofés de deux efcouades par bataillon, commandées par un fergent; ils font fournis par les piquets; ils s'affemblent à la retraite; ils fe portent à cinquante pas en avant du centre du régiment, où ils fe réuniffent & paffent la nuit au bivouac. Ces bivouacs font fous l'infpection d'un capitaine & d'un lieutenant du piquet de la brigade; ils relèvent les fentinelles du piquet, & veillent au bon ordre du camp ; ils ne font relevés ordinairement que le lendemain une heure avant l'af femblée des gardes. Les devoirs des bivouacs font confignés dans les articles 36 & fuivans, du titre

X du réglement pour le fervice de l'infanterie en

campagne.

Laiffer dans le code pénal, qu'on lit ou qu'on doit lire très-fouvent au foldat, l'énoncé d'une défenfe qu'il viole toujours impunément, n'eft-ce BLAME. Punition militaire. La punition du pas courir le rifque d'avilir ou du moins d'afblâme confifte en une correction veibale, pro-foiblir le refte des articles qui y font contenus? noncée contre l'accufé.

Les raifons qui nous ont engagé à placer l'admonition au rang des punitions militaires, nous ont auffi décidé à y mettre le blâme. Voyez AdMONITION; mais le blâme devroit être placé vers les degrés les plus élevés de l'échelle des peines car il porte l'infamie avec lui, & tout homme déclaré infame doit être banni des armées. Ainfi le blâme devroit toujours précéder le renvoi; il devroit être prononcé avec plus d'appareil que l'admonition, être accompagné de quelque cérémonie humiliante parlons en même-tems aux yeux & aux oreilles des hommes, ce n'eft qu'en agiffant ainfi, que nous ferons fur eux des impreffions vives & profondes.

C'eft principalement avec les officiers & les bas-officiers que le blâme pourroit être mis en ufage; ils confervent dans le crime, & même dans la baffeffe, un certain amour-propre, une vanité qui les rend fenfibles aux punitions morales toutes les punitions étant d'ailleurs plutôt deftinées pour ceux que l'on conferve, que pour ceux que l'on renvoie, plus le blâme fera hideux, plus fon effet fera grand & certain. Voyez DEGRADATION.

:

BLASPHÊME. Par les ordonnances que le maréchal de Briffac établit dans l'armée qu'il commandoit en Piémont, on puniffoit le premier blafphême par le chevauchage du canon. Voyez CANON; & le fecund, en faisant percer la langue du coupable.

Deux ordonnances du roi, une du 20 mai 1685, une du premier juillet 1727, ont défendu depuis aux foldats de jurer & de blafphémer le faint nom de Dieu, de la fainte Vierge & des faints, à peine d'avoir la langue percée d'un fer chaud.

Toutes les réflexions fages qu'ont faites les écrivains qui ont parlé de la peine prononcée contre les citoyens blafphémateurs, étant applicables aux militaires qui profèrent des blafphêmes, nous nous contenterons d'indiquer les ouvrages dans lesquels ces réflexions font confignées. Voyez dans le dictionnaire de jurifprudence, la fin de l'article BLASPHEME. Voyez les oeuvres de M. de Voltaire, édition de Baskerville, tome 29, p. 220 & fuivantes, 298 & fuivantes; tome 30, page 315. Voyez fur-tout dans la bibliothèque de l'homme d'Etat & du citoyen, l'article BLAS

JHÊME.

BLESSÉS. Le mot bleffés s'emploie substantivequelque bleffure à la guerre. ment, pour défigner les hommes qui ont reçu

Quand on a lu les différens ouvrages qui traitent de la grandeur & de la décadence des Romains on a une idée nette de la plus grande partie des caufes qui ont procuré à ce peuple des conquêtes auffi valtes que rapides; il en eft cependant une. que l'on ne connoît pas encore, & qui étoit pourtant bien digne de fixer les regards des obfervateurs je veux parler des foins tendres & empreffés que ce peuple prodiguoit à ceux de fes guerriers qui avoient été bleffés dans les combats. Les Romains tenoient plus de compte aux chefs de leurs armées de la confervation d'un citoyen, d'un fimple légionnaire, que de la mort de plufieurs foldats ennemis. Ce ne fut, ni parce que Fabius Gruges avoit été battu par les Samnites, ni parce qu'il avoit perdu trois mille hommes dans l'action, que le fénat & le peuple le rappellèrent unanimement, & voulurent le dépofer par un décret public; Rome avoit effuyé des défaites plus confidérables & plus fanglantes que celles là, fans fonger à punir les généraux à qui elle les pouvoit attribuer; mais ce fut parce que Fabius avoit négligé de faire donner aux bleffés les fecours qu'ils ont droit d'attendre, & que la république vouloit qu'on leur donnât. Ces mêmes romains furent meilleur gré à Trajan des foins qu'il prodiguoit à fes foldats bleffés, que des victoires qu'il remporta; ils le louoient davantage parce qu'il avoit déchiré fes bander leurs plaies, que parce qu'il avoit rehabits afin de fournir aux légionnaires de quci culé bornes de l'empire.

כן

Tous les hommes que le fort à placés au rang de fujets font trop intéreffés à ce que les hommes élevés en dignité adoptent les principes des Romains pour ne point chercher à rendre ces principes généraux & à leur donner de la force, foit en les répétant fouvent, foit en les exaltant avec conftance; auffi les écrivains blâment-ils les fouverains, » qui quoique pénétrés des fentimens de l'humanité la plus tendre n'ont pas fu fe faire valoir eux-mêmes, en faifant aux hommes qui ont été bleffés à leur fervice, cet accueil prévenant qui confole la nature humaine, & qui eft leur première récompenfe. » ( Voltaire, éloge funèbre de Louis XV.) Auffi les peuples demandent-ils toujours compte aux généraux des hommes morts des fuites de leurs bleffures. Le chef d'une armée, que fes victoires ont rendu illustre,

« AnteriorContinuar »