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Il faut néceffairement les placer dans un éloignement du fommet de l'angle, proportionné à l'ouverture de cet angle; plus l'angle fera obtus, plus les flancs feront donc rapprochés de fon fommet; plus il fera aigu, plus ils en feront éloignés. La distance des flancs au fommet de l'angle peut varier depuis feize jufqu'à trente pieds.

Les flancs de ce même baftion étant élevés il s'agit de tracer la ligne circulaire qui doit lui fervir de faces. Pour déterminer la pofition du centre de cette portion de cercle on tirera une ligne qui partagera l'angle qu'on voudra couvrir, en deux parties égales: cette ligne eft connue fous le nom de rayon extérieur; c'est fur cette ligne que fe trouvera le centre de la ligne circulaire. On fent bien que lorfque l'angle fera obtus, le centre de la ligne circulaire devra être plus éloigné du fommet de l'angle, que lorfque l'angle fera aigu. Cette diftance peut varier depuis quarante jufqu'à dix-huit pieds. Quand l'angle fera très-aigu, le centre de la ligne circulaire devra être à quinze pieds du fommet de l'angle; à vingt-quatre, quand il ferà droit; & à quarante, quand il fera obtus: du point que nous venons de défigner comme centre, & d'une ouverture de compas égale à la diftance qui fe trouvera entre ce point & l'extrémité extérieure d'un des flancs, on tracera un arc de cercle qui ira joindre l'extrémité extérieure de l'autre flanc; cet arc de cercle fermera le baftion & lui fervira de faces.

On aura attention de faire recorder l'extrémité de l'arc avec le commencement du flanc de manière qu'elle ne forme pas un angle fenfible.

Les kaftions étant tracés, d'après les principes que nous venons d'établir, ils renfermeront tous une furface égale, ou prefqu'égale, & qui fera toujours fuffifante pour leurs défenfeurs.

Pour connoître les petits détails des rentes opération que nous venons de décrire ; Voyez notre ouvrage intitulé Guide des officiers particuliers en campagne, N°. 337.

coups de bâton; fur l'exemple des Romains;
fur celui de quelques-uns de nos voisins, &
enfin fur celui de notre propre armée, pendant
la dernière guerre d'Allemagne. A ces autorités,
ils joignent les raifons fuivantes : la baftonnade,
difent-ils, permet de proportionner la peine
au délit; cette punition fait de l'effet fur tous
hommes; elle eft prompte, vifible, n'eft point
difpendieuse; elle a en un mot beaucoup d'a-
vantages, & prefque aucun inconvénient. Il
y avoir du vrai dans ces affertions, mais il est
aifé de démontrer que le faux y domine.

Les Romains faifoient un fréquent ufage de la baftonnade; ils en comptoient même de trois espèces différentes; mais la punition à laquelle ils avoient particulièrement donné ce nom, ne reffembloit point à celle qu'on propofe de mettre en ufage parmi nous. La baftonnade étoit à Rome une peine capitale, & qui n'étoit infligée que pour les plus grandes fautes; celui qui devoit la fubir étoit conduit devant le tribun; cet officier touchoit légèrement le coupable avec le bout d'un bâton, & auffi-tôt tous les légionnaires fondoient fur lui avec des pierres & des bâtons, & prefque toujours lui arrachoient la vie : celui qui n'étoit pas mis à mort, n'en étoit peut être que plus à plaindre; il ne lui étoit plus permis de retourner dans fa patrie, & il étoit défendu, même à fes plus proches parens, de lui domer le plus petit fecours. Voyez les mémoires de l'académie des infcriptions, tome 35, pag. 240. Cette punition étoit infligée aux foldats qui voloient dans le camp, qui déroboient les armes de leurs camarades, qui rendoient un faux témoignage, qui avoient été repris trois fois d'une même faute, ou qui avoient commis une lâcheté; elle étoit auffi infligée aux gardes qui avoient manqué à leurs devoirs, aux officiers fupérieurs qui ne puniffoient pas les fautes que leurs inférieurs avoient commifes.

La feconde espèce de baftonnade dont les Rodiffé-mains faifoient ufage, étoit affez femblable à la nôtre; elle étoit réservée pour les citoyens Romains les coupables étoient frappés avec un cep de vigne, que portoient toujours les centurions. Cette baftonnade n'étoit ni cruelle ni infamante, elle étoit infligée pour des fautes affez légères. Sortir des retranchemens fans petmiffion, être querelleur, difficile à vivre &c.: Voyez encore les mémoires de l'académie des infcriptions; tom. 36,pag. 165.

BASTONNADE. Punition militaire. Recevoir la baftonnade, c'eft recevoir des coups de baton. Cette punition doit-elle trouver place parmi les punitions militaires françoises?

Quelques militaires voudroient qu'on fît légalement usage de la baftonnude dans l'armée fran- les Romains, étoit réfervée pour les étrangers La troizieme espèce de baftonnade employée par çoife, & qu'on s'en fervit pour les fautes lé-ils étoient frappés avec un bâton. Cette punigères. Ils s'appuyent fur l'exemple de quelques tion étoit aufli infligée par les centurions, & régimens étrangers, qui font à notre service n'étoit point flétriffante. fur le mot de cet officier, qui prétendoit s'être toujours bien trouvé d'avoir reçu & donné des

Laquelle de ces trois espèces de bastonnade,

la baftonnade, l'ont tous regardée comme peu faite pour des foldats ; une punition douloureufe peut, difent-ils, corriger des enfans; mais elle révolte un homme d'un âge mûr. Vous voulez, ajoutent

les partifans du bâton veulent-ils que nous adoptions ce n'eft certainement pas la première; ce n'eft point une peine capitale qu'ils cherchent, c'eft un châtiment léger, & fi l'on peut s'exprimer ainfi, une punition d'avertiffe-ils, que le foldat, brave, méprife la douleur, ment. Seroit-ce la feconde efpèce de baftonnade? cette punition pouvoit être bonne à Rome, où le préjugé avoit établi une différence confidérable entre la vigne & le bâton; où l'opinion n'avoit pas prononcé que tout homme libre ne pût ètre frappé fans être flétri, fans être déshono-teur de vos ordres? Ne peut-il pas aggraver ou afré, où il étoit de l'effence du gouvernement de mettre une diftance immenfe entre les citoyens & les étrangers: ce n'eft donc que parce qu'on n'avoit pas une connoiffance approfondie des ufages des Romains, au fujet de la baftonnade, qu'on a prétendu s'appuyer fur l'exemple de ce peuple.

& vous voulez le punir par la douleur : quelle inconféquence ! Vous croyez proportionner la peine au déit, en condamnant le coupable à recevoir un nombre plus ou moins grand de coups de bâtons; mais commandez-vous au bras de l'exécufoiblir la punition à fon gré? N'avilillez-vous pas les bas-officiers, en les forçant à remplir des obligations de cette nature à On a vu des caporaux aimer mieux recevoir des coups qu'en donner; des foldats refufer les galons pour n'être point obligés d'être les miniftres de la vengeance des loix. Cette manière de voir n'eft point nouvelle en France; auffi l'opinion ne permettoit-elle point L'exemple de quelques nations modernes ne il y a deux fiècles, aux gentilshommes François doit pas être d'un plus grand poids que celui de prendre des places de bas officiers, parce qu'ils des Romains. Si tous les François étoient ex-font tenus de mettre la main fur le foldat qui a failli, pofés comme tous les Chinois à recevoir qua- qui font traits que le gentilhomme abhore rante coups de pantfée, pour une faute légère; moins en notre nation françoise. Voyez les Méfi ces coups étoient regardés comme une correction fraternelle; fi en France, comme chez les Turcs & les Ruffes, la baftonnade étoit une punition civile, on pourroit l'introduire dans notre code militaire pénal: mais jufqu'au moment où la bafonnade. fera établie en France comme peine civile, ce qui n'arrivera fans doute jamais, elle ne devra pas, ce me femble, être placée parmi les punitions militaires françoifes.

Je ne réfuterai point férieufement cet officier, qui prétendoit s'être également bien trouvé d'avoir reçu & donné des coups de bâton : on ne peut difputer des goûts ni des befoins.

Il en eft de l'exemple des régimens étrangers qui font à notre fervice, à peu-près comme des propos du militaire dont nous venons de parler. Les nations ont, comme les individus, leurs befoins & leurs goûts.

Quant à la baftonnade introduite dans notre armée, pendant la dernière guerre d'Allemagne, on ne peut que l'approuver; elle n'étoit établie que contre des valets, ou contre des foldats que la loi condamnoit à la mort ; & il vaut toujours mieux avoir un homme bâtonné qu'un cadavre.

que

Mais ne nous bornons point à prouver, les autorités fur lefquelles s'appuyent les amateurs de la baftonnade font foibles ou fauffes; faifons voir encore que cette punition, ne fût-elle pas rejettée par l'opinion, n'en devroit pas moins être exclue de notre code pénal, au moins comme peine légère.

moires de la Vieilleville,

pour le

Un foldat à qui fon chef vouloit, il y a quel que tems, faire donner des coups de bâton, & à qui il commandoit de tourner le dos, lui répondit, je ne montre jamais le dos à mes ennemis; il fut bâtonné; on admira fa réponse & le lendemain on regretta fa perte. Que vous donniez la baftonnade en public que vous la donniez en particulier, dès l'inftant où la loi l'ordonnera, n'efpérez plus faire de bonnes recrues, le pere fera affuré de conferver fon fils en lui montrant un bâton levé fur lui. Donnerezvous les coups fur les épaules, fur les feffes, ou fur la plante des pieds? l'homme qui les recevra fera-t il droit, courbé ou couché ? Quelque parti que vous preniez la punition fera toujours dangereufe par fes fuites phyfiques, & plus encore par fes fuites morales. Je fais bien que quelques officiers fe permettent de frapper leurs foldats avec le bâton, & qu'il ne s'enfuit parlé, mais c'eft fans appareil, mais c'est dans pas des effets très-funettes; mais la loi n'a pas dat fe venge par la haine, le mépris, l'indignaun moment de colère, d'emportement; le foltion; il ne fe regarde pas plus déshonoré que fi un infenfé le bâtonnoit au coin d'une rue. Il n'en feroit certainement plus de même si la lại avoit prononcé.

De ces diverfes obfervations, nous croyons pouvoir conclure que la baftonnade ne doit point être mife parmi les peines militaires françoises; il fi on veut abfolument l'y faire entrer, faut, à l'exemple des Romains, la réferver pour Tous les écrivains militaires qui ont parlé de les fautes capitales, La placer parmi les chatt

ou que

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» Le bát, comme tout le monde le fait, fert à porter la charge; la fangle, à fangler le mulet avec le bât; la billadoire, à tenir la charge en étar; la carcadoire, à tenir la charge; la bille qui eft un morceau de bois, à biller la charge; la foufre, qui eft de cuir, à foutenir la feuquière; la fur-foufre, eft un ornement de laine ou de foie, qu'on met fur la foufre; le cordonnet fert à tenir en état la foufre & la feuquière; la feuquière eft ce qui empêche, dans les defcentes, que le bât n'aille fur le garot; la fouventrière chaffe les mouches; le poitrail empêche que le bát n'aille trop fur le derrière dans les montées. >>

BATAILLE. (Supplément.) On donnoit, dans le 16a. fiècle, le nom de bataille à cette partie d'une armée, que nous avons nommée depuis corps de bataille. La veille de la journée de Cerifoles, le fieur de Boutieres commandoit l'avantgarde, difent les mémoires contemporains; à conduire la bataille, M. d'Anguien; en l'arrière-garde, le feigneur de Dampière. Voyez les mémoires de Martin du Bellay, Montluc, la Vieilleville, &c.

Bataille rangée. C'est un combat dans lequel toutes les troupes donnent ou peuvent donner cette expreffion eft néceffaire pour diftinguer les groffes efcarmouches, les attaques de poftes, les combats qui s'engagent peu-à peu, d'avec les batailles générales & préméditées.

Champ de bataille. Endroit fur lequel deux armées combattent. Voyez CHAMP.

Ordre de bataille. Manière dont une armée eft difpofée pour combattre. Voyez ORDRE & TAC

TIQUE.

Ranger une armée en bataille. C'est la difpofer de la manière dont elle doit être ordonnée pour combattre.

qui marche dans le même ordre qu'elle doit pren Marcher en ordre de bataille, fe dit d'une armée dre pour combattre.

Marcher en bataille, fe dit d'une troupe qui marche, déployee, fur trois rangs de hauteur. Voyez MARCHE.

Préfenter la bataille. C'eft fe montrer hors de fon camp pour combattre.

BATAILLON. (Supplément.) Ce mot n'a pas toujours défigné un corps militaire de fept à huit cens hommes au plus, faifant partie d'un régiment d'infanterie. Dans le feizième fiècle on donhuit à dix mille fantaffins. Les Impériaux, lors noit ce nom à des corps compofés quelquefois de de la bataille de Cerifoles, ne formoient que trois bataillons, les François en formoient autant. Le mot bataillon n'étoit donc primitivement qu'un diminutif du mot bataille, pris dans le fens dont nous avons parlé dans le premier alinea de l'article précédent.

Les anciens écrivains didactiques militaires n'attachoient pas non plus au mot bataillon l'idée que nous y attachons aujourd'hui ; leur batailon quarré, à centre plein ou à centre vuide; leur bataillon triangulaire, octogone, ou rond, n'étoit jamais compófé du même nombre d'hommes; il étoit fuivant les circonftances, ou plus fort ou plus foible. Nous allons nous arrêter un inftant fur les différens bataillons, que nous venons de nommer, non pour prouver qu'ils peuvent être employés utilement, mais au contraire pour montrer leurs vices, & pour empêcher ainfi les jeunes militaires de perdre, à en créer de nouveaux ou à en étudier d'anciens, un tems qu'ils peuvent employer d'une manière plus utile & furtout plus agréable.

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Loftelneau eft de tous les écrivains didactiques militaires celui qui s'eft le plus attaché à former des bataillons ronds, octogones, triangulaires &c.; cet auteur enfeigne dans fon ouvrage intitulé le maréchal de bataille, à former des octogones à centre plein & à centre vuide, à encoignures pleines & à encoignures vuides; il propofe auffi de placer un gros bataillon quarré au centre d'une difpofition, & un petit peloton auffi quarré, à chacun des angles de très-bon, & qui l'eft réellement, n'eft autre ce gros bataillon. Ce bataillon qu'il regarde comme chofe que la colonne de Guftave Adolphe, dont Jean Jacques de Walhaufen nous a confervé le fouvenir & que M. Dutheil a perfectionnée. Voyez notre article COLONNE.

trop forts peuvent être à charge, des bataillons trop foibles font auffi fans effet: dès le plus petit echec qu'ils éprouvent, ils font réduits au point de ne plus préfenter à l'ennemi une

Le bataillon fur lequel Loftelneau s'arrête avec le plus de complaifance, eft un bataillon qui préfente vingt fronts à l'ennemi: ce font d'abord quatre quarrées qui le joignent par leurs angles, chacun de ces quarrés eft enfuite divifé en qua-tête redoutable. tre parties, les deux du milieu marchent en avant & viennent fe placer aux angles extérieurs de ceux qui ne changent point de place, & en rempliffent les encoignures.

On trouve dans Loftelneau jufqu'à une figure parfaitement femblable à celle qu'on trace en géométrie pour démontrer que le quarré conftruit fur l'hipoténufe, eft égale au quarré conftruit fur les deux autres côtés d'un triangle rectangle. On y voit auffi une colonne à centre plein, dont les angles faillent de dix rangs; il veut qu'on place un canon ou deux charriots en avant de chaque angle. Loftelneau forme auffi un bataillon, qu'il appelle radieux; c'eft un bataillon quarré à centre plein, dont il recouvre les angles avec des pelotons difpofés en rond. Les planches qui repréfentent le reste de fes bataillons reffemblent plus à des deffins pour un jardin à compartimens, qu'à des figures relatives à l'art militaire; c'eft bien là ce qu'on peut apppeller des jeux auffi inutiles que difficiles; difficiles nuga &c. Voyez MANEUVRES. Mais venons à nos bataillons modernes.

Ce ne fut que fous Henri II que le mot bataillon reçut l'acception qu'il a aujourd'hui. Depuis cette époque, le dénombrement des armées françoifes s'eft prefque toujours fait par bataillon, parce que la force de ces corps, quoiqu'elle ait été très-variable, l'a cependant été moins que celle des régimens & des brigades.

Si pour trouver quelle doit être la force des bataillons on confulte les écrivains militaires modernes, on eft, après ce travail, dans une incertitude prefque auffi grande que celle dans laquelle on flottoit, après avoir confulté les conftitutions militaires de l'Europe. Quant à nous nous penfons qu'un bataillon composé de moins de fept cents hommes feroit trop foible, comme un bataillon porté à neuf cents hommes feroit trop fort. C'est donc entre fept & neuf cents hommes qu'on doit fe fixer: c'eft à-dire à huit cents hommes environ. Nous ne répéterons pas ici les motifs qui nous ont déterminés pour ce nombre, ils font détaillés dans les articles REGIMENT & COMPAGNIE. Voyez ces mots.

Quant au nombre de bataillons dont un régiment doit doit être compofé, voyez auffi R✩

GIMENT,

Nous ne ferons pas l'hiftoire des variations que les bataillons ont éprouvées; elle feroit longue & peu utile: elle eft d'ailleurs confignée dans les ordonnances de formation & dans les règlemens faits pour les exercices des troupes.

BATON. Signe de commandement. Comme un bâton noueux fut, felon les apparences, l'arme du premier vainqueur, il dût être de même le premier fceptre & le premier figne vifible du pouvoir militaire: il a confervé cette prérogaLes bataillons étoient compofés en 1755 de tive chez la plupart des peuples anciens, & einq cents vingt hommes, ils furent portés en- parmi beaucoup de peuples modernes. A Rome fuite à fept cents vingt-cinq, ils furent réduits le conful recevoit & portoit toujours un bâton quelque tems après à quatre cent quatre-vingt- d'ivoire, le préteur un bâton d'or, le préfet du fix; en 1776, on le a reportés à huit cents fix; prétoire l'épée de l'Etat à Sparte le skitale en 1784, ils ont été réduits à cinq cents foi-montroit le rang auquel avoit été élevé le géxante dix-fept. Quel eft de ces différens taux celui qui eft le meilleur ?

:

Il court un vieux proverbe qui dit que la victoire fe décide toujours pour les gros bataillons qu'on ne s'y méprenne pas, le mot bataillon ne défigne point dans ce proverbe les corps que nous nommons aujourd'hui bataillon, mais ceux que l'on défignoit de cette manière pendant le feizième fiècle. Un bataillon très-confidérable feroit en effet très-difficile à conduire & à manoeuvrer avec légéreté. Les bataillons de Guftave Adolphe étoient à Leipfick beaucoup moins forts que ceux de Tilli, cependant Guftave vainquit & dût en partie la victoire à cette différence. Voyez l'hiftoire de Guftave Adolphe com. 3. pag. 302. Si des bataillons

néral qui le portoit. Les ambaffadeurs recevoient auffi par un baton, un figne vifible de la confiance qu'on avoit en eux. Ce bâton se nommoit caducée.

Les maréchaux de France & quelques officiers de la maison du toi portent encore un bâton comme un attribut de leur dignité, comme une marque de leur commandement. Le bâton des maréchaux de France eft à fonds d'azur parfemé de fleurs de lys d'or. Ce fut Philippe Augufte qui le leur donna. Le roi le remet aujourd'hui ou l'envoie au guerrier qu'il a élévé à ce grade fuprême de la milice françoise.

Les maréchaux de France ne portent le bâton de commandement que dans leurs portraits

สม

an

audi font-ils confondus, à la cour des rois, par- Un officier particulier qui veut faire une brêmi la foule des courtifans, & cela eft un vice. che dans le mur d'une maifon, d'une église Parlons toujours aux yeux, fi nous voulons d'un vieux château; dans le parapet d'un redan, frapper les efprits. Ils étoient bien perfuadés de d'une flèche ou d'une redoute, & qui n'a le cette vérité, les peuples de l'antiquité, que nous tems ni les moyens néceffaires pour conftruire citons fi fouvent & que nous imitons fi peu, une batterie ordinaire, fait faire des gabions ils remettoient toujours en public, dans une femblables à ceux qui font décrits dans le fecond cérémonie augufte, le figne du commandement alinéa de l'article GABION & il raffemble pour à celui qu'ils en avoient jugé digne; & ils chaque batterie trois gabions de plus qu'il n'a avoient pour chaque emploi particulier un figne de canons à y placer deux de ces gabions vifible différent. Pourquoi n'aurions- nous pas fervent à couvrir les flancs de la batterie & le de même des marques de commandement? pour- troifième à compléter le nombre des embraquoi le roi ne les remettroit-il pas au chef de fures; il fait tranfporter, pendant la nuit & à chacune de fes armées, au milieu de fa cour, petit bruit, les gabions à l'endroit fixé pour l'emau bruit des fanfares, dans toute la pompe de placement de l'embrafure on les place à dixla majefté royale? cette cérémonie qu'on pour huit pouces de diftance les uns des autres, & Toit rendre impofante, feroit bien plus d'effet fur une ligne femblable à celle qu'on trace quand fur la nation en général & fur les guerriers en on veut conftruire un épaulement on fait enparticulier, qu'un froid article d'une fèche ga-trer enfuite dans la terre les pieux de la charpente zette. Oui, nous avons oublié, ou dumoins trop des gabions; puis on remplit les gabions avec négligé de parler aux yeux, & c'est-là un des de la terre que l'on prend dans l'intérieur de la facheux effets de la philofophie moderne. Si batterie, & qu'on épierre avec foin; on doit tous les hommes étoient très-inftruits, fi tous avoir l'attention de couper cette terre de maétoient philofophes, peut-être pourroit-on, fans nière que le fol de la batterie ait la pente nécrainte, reléguer bien loin toutes les cérémonies ceffaire aux plattes formes. Voyez dans le dicpolitiques qui réellement ne font que des jeux tionnaire de l'artillerie le mot PLATTE-FORME. d'enfant, mais comme les claffes inférieures de Cela fait, on conftruit des genouillères, & on la fociété feront toujours peuple & comme établit des portières. Voyez encore ces mots dans beaucoup de grands perfonnages doivent par le dictionnaire de l'artillerie. Les gabions étant leur manière de penfer, être relégués dans ces remplis, on conduit les canons à la batterie & claffes, il faut conferver avec foin toutes les cé- on fait feu. rémonies d'apparat qui exiftent encore, & peutêtre même en créer de nouvelles.

Il feroit poffible, il feroit facile d'imaginer une feconde cérémonie publique pour le bâton de commandement : le général qui auroit, par fes hauts faits, ou fixé la victoire, ou ramené la douce paix, pourroit rendre au fouverain le baton qu'il auroit reçu de lui; cette cérémonie feroit une espèce de triomphe: ce bâton chargé de lauriers feroit confervé avec foin pour être remis entre les mains des généraux à venir; comme il leur rappelleroit les vertus & la gloire de leurs prédéceffeurs, il leur ferviroit fans doute de foutien & peut-être même d'aiguillon.

BATTERIE. la batterie eft une partie de la platine du fufil; Voyez-en la defcription & Tufage dans le dictionnaire des arts & métiers, art. de l'ARQUEBUSIER.

BATTERIE VOLANTE. Des différentes espèces de batteries que l'on peut conftruire pour fe rendre maître d'un poíte occupé par l'ennemi, il en eft une qui étant du reffort de Pofficier particulier, ne doit point être renvoyée au dictionnaire de l'artillerie. Cette efpèce de batterie eft furnommée volante, parce qu'elle eft aifée & prompte à construire,

Art milit, Suppl. Tome IV.

On peut encore conftruire des batteries volantes avec des gros tonneaux qu'on remplit de terre. Voyez dans les mémoires de Montluc, l'attaque de Courteville par le Maréchal de Briffac.

Pour connoître quels font les endroits où l'on doit conftruire les batteries volantes. Voyez MAISON, ATTAQUE DE MAISON, REDOUTE, ATTAQUE DE REDOUTE, &c.

BATTEURS D'ESTRADE. Les batteurs d'ef trade font des gens de guerre, détachés pour aller à la découverte. Voyez ESTRADE, DÉCOUVREURS, DÉCOUVERTES & RECONNOISSANCE

MILITAIRE.

BATTOIR. Le battoir eft un inftrument dont

on fe fert pour taffer & applanir les terres d'un parapet que l'on conftruit. Il eft deux efpèces de battoir, l'un à manche perpendiculaire, & l'autre à manche oblique. Le battoir à manche oblique eft le meilleur.

Ce battoir eft compofé d'une planche ou madrier d'un bois dur & poli, de quinze à dix-huit pouces en quarré, fur deux ou trois pouces d'épaiffeur; cette planche eft percée dans fon milieu d'un trou de dix-huit lignes ou deux pouces

K

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