OBSERVATION.

Afin de diminuer les embarras dans le tableau, relativement à la folde de l'infanterie, comme il y a des individus qui ne doivent fervir que cinq décades, d'autres qui doivent alternativement fervir l'année entière, & enfuite ne fervir que cinq décades l'année fuivante; pour les premiers on n'a parlé que de la folde des cinquante jours, & pour les autres on a fait un total des appointemens de l'année & de ceux des cinq décades, & on en a attribué la moitié chaque année à chaque individu devant fervir alternativement une année entière & enfuite cinq décades; par ce moyen qui donne des résultats égaux, au bout de deux années, on pourra facilement fentir que l'on à atteint le vrai point de la dépense annuelle, de la manière la plus fimple. On fuivra la même méthode pour toutes les autres armes. On appercevra d'ailleurs facilement, par la folde journalière, défignée à côté de chaque grade, quelle eft la folde réelle annuelle de celui ou de ceux qui resteront au corps, & quel en fera le nombre, ainfi que ceux qui iront en congé & ne ferviront que cinquante jours. Ainfi, par exemple, des quarante-deux tambours & muficiens, on verra facilement qu'il n'y en aura que vingt-un de fervice annuel, & vingt-un en congé, de même des vingt-quatre trabans dont dix-fept feront en congé.

Pendant la paix, les ouvriers des bataillons deftinés à être mis dans des dépôts pendant la guerre, feront choifis dans les villes destinées à renfermer les magafins du bataillon, & ne feroient payés qu'en raifon des travaux qu'ils feroient pour le militaire; ils pourroient avoir quelques douceurs pour le logement, &c.

Les armuriers feuls ferviroient cinq décades, ainsi que les charretiers des bataillons.

OBSERVATIO N.

Pour les troupes à cheval, il a fallu calculer pour la moitié des cavaliers reftant au corps chaque année, & l'autre moitié ne venant que pendant les cinquante jours des grands exercices, ainfi alternativement chaque année; mais pour les chevaux, il a fallu les payer toute l'année. On ies a paffé à 400 liv., ce qui furpaffe la nourriture ordinaire de chaque année d'environ 108 liv., deftinées à former une maffe employée à fubvenir aux frais de remontes, ferrage, guerison, harnachement, &c., mais fomme trop forte peut être de 20 à 30 liv. par année qu'on laiffera cependant, afin de ne la fixer que d'après l'expérience.

On pourra voir auffi qu'on n'a pas compris dans la dépenfe, les fept chevaux affectés à l'étatmajor de chaque régiment, par la raifon que ces officiers ne devant fe trouver réunis que pendant les cinq décades, ils pourront toujours fe procurer facilement des chevaux au régiment, puisqu'en en paffant un de furplus par compagnie, cela en fournit 12 par bataillon, 48 pour le régiment.

A l'égard des ouvriers, il en fera comme dans l'infanterie, à l'exception des maréchaux qui feront tenus à être toujours préfens dans chaque bataillon.

Quant à la gendarmerie, on la paffe à 6co liv. les uns dans les autres, fomme très-fuffifante pour la folde, la nourriture du cheval, les appointemens & les entretiens.