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perdre quelques pièces de canon, pourvu qu'on } tirat un grand parti de cette arme.

Exercices chaque année.

Les foldats nationaux ne paffant que fix femaines de l'année à leur régiment, le temps des exercices eft divifé de la manière fuivante: l'on

exerce pendant douze jours en détail, par quart de compagnie; douze jours par compagnie, enfuite par bataillon, par régiment, par garnifon. Il y a des falles d'exercice & de manège dans pre que toutes les places; les officiers & les étrangers qui paffent leur vie au régiment exercent toute l'année; les bas - officiers & les officiers font exercés féparément on ne leur fait jamais faire le maniement des armes.

Combinaison des différentes armes.

:

C'eft en réuniffant toutes les années les régimens qui compofoient chaque infpection, que le roi formoit fes troupes & fes genéraux aux grands movemens d'armée. L'infanterie, la cavaferie, les troupes légères & l'artillerie, apprenoient à manoeuvrer enfemble, à fe foutenir à fe protéger dans toutes les attaques, l'infanterie eft toujours foutenue par la cavalerie, qui eft ordinairement divifée par troupes; l'infanterie a-t-elle mis le défordre dans celle de l'ennemi, la cavalerie paffe au travers des lignes & décide l'affaire; fi l'infanterie manque les attaques & qu'elle foit obligée de fe retirer, la cavalerie protège fa retraite. Aucun général n'a fu tirer un auffi grand parti de cette arme que le roi de Pruffe il l'employoit à tout & partout, lorfque le terrein eft favorable à la cavalerie, elle gagne pour ainfi dire à elle feule les batailles. Il n'eft pas toujours vrai que l'artillerie prépare la victoire, que l'infanterie la décide, & que la cavalerie l'acheve..... Les grands raffemblemens de troupes développent les talens des officiers fupérieurs, & forment le coupd'oeil qu'il faut diftinguer en deux efpeces trèsdifférentes: l'une ne confifte qu'à apprécier des diftances; l'autre eft la faculté de combiner promptement toutes les idées que l'on a fur un art, & d'en tirer des résultats; fi la comparaifon eft permire, c'est ainsi qu'un habile médecin juge, par des rapports que d'autres ne fauroient ni appercevoir ni combiner, de l'état d'un malade & des remedes qui lui conviennent. Les raffemblemens de troupes perfectionnent auffi la partie mécanique; ce n'eft que par des expériences faites en grand & dans toute efpèce de terrein, que l'on peut apprécier le mécanisme d'une ordonnance d'exercice, & juger de ce qui eft vraiment bon & praticable à la guerre d'avec ce qui ne l'eft pas.

La cavalerie & les huffards manoeuvrent tou jours ensemble. Si l'on fait une marche, les huffards forment les avant-gardes, les patrouilles de front & celles de côté. Si la cavalerie fait une charge, les huffards fe placent de manière à pouvoir se potter fur le flanc de l'ennemi.

Cette troupe peut fervir en ligne & hors de huffards à la guerre, ils trouvoient qu'ils en ligne; & quoique les Pruffiens euffent 20,000 avoient encore trop peu.

Le roi faifoit fouvent attaquer l'infanterie par la cavalerie, afin de l'habituer à voir cette arme de près.

Les troupes de cavalerie arrivoient au galop, en faifant de grands cris, jufqu'à vingt pas de l'infanterie, s'arrêtoient, recevoient la décharge des pelotons, & faifoient demi-tour à droite; cet exercice habituoit auffi les chevaux au feu.

Applications au terrein.

C'étoit principalement à Poftdam & dans les infpection, que l'on faifoit manoeuvrer des corps. manoeuvres d'automne qui ont lieu dans chaque d'armée les uns contre les autres en toute espèce de terrein.

Le roi faifoit quelquefois occuper des pofitions où il avoit battu les ennemis; il répétoit les batailles qu'il avoit gagnées.

SUISSE.

En Suiffe, tous les hommes en état de porter les armes font enregistrés, avec l'obligation de marcher dans le cas où le pays feroit attaqué. Tout particulier qui fe marie eft obligé d'être fourni d'un uniforme, qui devient fon habit de fête; d'un fufil de calibre, & de tout l'équipage d'un fantaffin; & il. eft infcrit dans la compagnie de fon quartier.

BERNE.

Dans le canton de Berne, on eft foldat depuis l'âge de 16 ans jufqu'à 60. Les familles patriciennes font les chefs de droit. Le refte eft divifé en trois portions un tiers en qualité de fufiliers, électionnaires ou faétionnaires; les deux autres tiers alimentent l'armée par les recrues, & doivent cependant marcher par piquet au premier ban... Les fufiliers compofent dix compagnies de 100 hommes chacune; il faut qu'ils ne foient point mariés : les électionnaires, tous hommes chacune. mariés, forment douze compagnies de 200

Les dragons, qui compofént toute la cava

lerie du canton, font de dix compagnies de 60 | porter la connoiffance du procès par appel à Is diète du canton.

hommes.

Les vaffaux du canton font obligés de lever un régiment de cuirafliers, & de l'entretenir par forme d'hommage.

Dès que les troupes entrent en campagne, on leur fournit des tentes à raifon d'une par cinq

hommes.

Le train d'artillerie eft compofé de trois compagnies de canonniers, une de bombardiers, chacune de 100 hommes.

Les communautés font obligées de fournir une certaine quantité déterminée de chevaux & de chariots; l'état paie & achete l'excédent.

Des charrons, des forgerons, des charpentiers forment une compagnie de 120 hommes attachés au fervice de l'artillerie.

Enfin une compagnie de guides qui connoiffent les chemins, eft deftinée à conduire l'armée.

Dans quelques cantons, les régimens n'ont que deux bataillons; dans d'autres, trois, quatre; & le nombre des compagnies dans chaque bataillon, & celui des hommes par compagnie, n'est pas non plus uniforme.

L'avancement fe fait par ancienneté, à l'exception de l'état-major, auquel le confeil de guerre nomme les officiers qu'il en juge les plus dignes,

Les exercices particuliers fe font par villes ou villages, & tous les printemps il y a des revues générales, où les troupes font exercées aux grandes manoeuvres.

Dans plufieurs cantons il y a, pour l'artillerie, des écoles de théorie pendant l'hiver, & des inftructions pratiques dans la belle faifon.

La cavalerie & les dragons font pris parmi les habitans qui tiennent des chevaux; le payfan eft cavalier, le manoeuvrier fantalin.

Les corps des chaffeurs font levés parmi les habitans des Alpes, qui font d'excellens tireurs.

Pour être compris dans la cavalerie, il faut que le payfan ait deux attelages de charrue, & foit à fon aife.

A cinquante ans, il eft permis de quitter les drapeaux de la patrie; on prend la barbe, & l'on eft difpenfé de toute charge onéreuse,

Les régimens fuiffes chez l'étranger fuivent, dans leur jugement, le même code : les cantons confervent far eux la fouveraineté; ces troupes font leurs fujettes & leurs jufticiables,

Un foldat fuiffe, condamné en matière civile par un jugement militaire, a le droit de

Les colonels, lieutenans-colonels, capitaines, rendent la juftice civile.

Les fubalternes font nantis en première inftance des jugemens criminels, dont l'appel ek porté en dernier reffort aux capitaines.

Le confeil militaire ne fe tient ni les vendredis, ni les fêtes; il doit être compofé de fept membres le dernier des capitaines y préfide & n'a point de voix.

Le jugement fe rend fur le Champ-de-Mars; un fergent tient lieu d'avocat au foldat; un autre fait les fonctions d'avocat-général.

Aucun officier ne peut rien représenter qu'il n'en ait obtenu la permiflion du grand - juge. Ceux qui compofent le tribunal ne doivent avoir ni hauffecols, ni gands, ni cannes, fous peine d'une amende pécuniaire.

Si le coupable a confeffé fon crime, il ne peut que faire demander grace par fon avocat.

S'il ne l'a point abfolument déclaré, & s'il a quelques moyens de défenfe, il peut les produíre; tous les affiftans peuvent lui en fuggérer.

Le juge eft affis devant une table où eft ou-a vert le code, tenant une baguette blanche dans la main; fi le coupable eft condamné, il éleve la pointe de la baguette: quelquefois il la caffe & en jette les morceaux au pied du coupable, en difant Ainfi ce bois fe fépare, ainfi con ame fe feparera de ton corps.

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à

tude de petits Etats, ne pouvoit entretenir dans aucun un militaire bien nombreux ; à l'exception du roi de Naples, qui avoit fur pied environ 30,000 hommes, fur le même pied à-peuprès que le Piémont...... Les pays appartenans I maifon d'Autriche avoient des garnifons autrichiennes. Venife avoit à-peu-près 8oco hommes; le pape 5000. Mais cette milice eft à l'inftar du corps des janifaires; on payeroit volontiers pour y être admis. Les autres Etats de l'itali valent peu la peine que l'on fafle des recherches fur leur force publique; la plupart ont au plus quelques compagnies fur pied pour la police & les cérémori s; mais ce qui doit fur-tout rendre ces recherches fuperflues, c'est l'etat precair où le trouve actuellem nt l'Italie : le roi de Sar daigne ayant perdu la Sivoie; Rome, une partie de fes poffeffions; Venife, fon gouvernement; l'Autriche, fa domination; & Gênes, la Tof Cane & Naples étant déja travailles par l'efprit revolutionnaire, toute l'Italie enfin étant menacée de n'être plus qu'une feule républ que, avant que deux années fe foient écoulées.

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Premier fergent... I Grenadiers..... Seconds fergens... 2

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129

Premier fergent... I

Fufiliers....

80

6

Seconds fergens... 2

TOTAL....

96

706 hommes.

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257

1 régiment de gardes- [ 3 régimens irlandois. espagnoles, 6 bat.

I régiment de gardeswallones, 6 bat.

31 régim. d'infant. nationale.

1 régiment à Ceuta. I régiment à Oran.

3 régimens wallons,

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Lieutenant-colon... 1 Caporaux-pionniers. 2

Major..........

Aides-major... 2 Armuriers......

Enfeignes...

Aumôniers....

45 régimens....

4 Fifres.....

12

2

4

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2

42 régim. d'un bataillon de milice nationale......

1 régiment de milice réglée de Majorque, de deux bataillons....

65,025 hom

30,000 hom.

1,400 hom. Eee

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Les carabiniers font recrutés par la cavalerie; les dragons & la cavalerie, par des volontaires.

Depuis peu d'années, les compagnies d'infanterie ont été augmentées de neuf hommes.

L'infanterie nationale eft recrutée par la quin 35 le royaume eft divifé en différens diftricis, & tous les hommes non mariés font claffés depuis 17 jufqu'à 36 ans; par ce moyen l'armée efpagnole ne fe trouve pas compofée, comme ail

8 régimens de quatre efcadrons, chacun trois leurs, d'ouvriers ivrognes, de libertins fans aveu, compagnies.

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ou d'hommes fraudeleufement engagés.

La paie du foldat eft de 7 fols par jour, avec une livre & demi de pain; ils ont tous les 30 mois un habillement complet; & une vefte, une culotte, deux chemifes, deux paires de fouliers tous les 18 mois le foldat garde fon habit. Tous les deux officiers fubalternes ont un domeftique & 75 liv. par mois chacun.

Le capitaine a un domeftique & 5 liv. 10 fols par jour; le colonel, 18 liv. par jour.

La moitié de chaque régiment eft en congé pendant les quatre mois que dure la récolte; chaque homme emportant avec lui la paye & le

pain de deux mois d'avance, & recevant le refte gnies d'ordonnances. Elle fut compofée, comme à fon retour.

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Le Portugal entretient vingt-fix régimens d'infanterie d'un bataillon chacun.

Quatre bataillons en Amérique, un au Brefil. Quatre régimens d'artillerie, douze de cavalerie.

Les régimens d'infanterie, une compagnie de gr.nadiers, fix de fuûliers.

Les régimens de cavalerie, quatre escadrons de deux compagnies chacun.

Ce qui forme environ 28,000 hommes." Chaque régiment a fa garnifon fixe; les foldats font engagés pour la vie & recrutés dars les voisinages de la garnifon.... Le régime militaire a l'inftar de celui fuivi en Espagne.

ÉTATS-UNIS.

Les Etats-Unis fe trouvant féparés de l'Europe par de grands efpaces de mer, & bien plus fagement occupés du commerce & de 1griculture que d'aucon objet d'ambition & de conquête, n'ont point adopté encore un fyftême bien étendu de force publique. Les legers différends qui fe font élevés entre eux & quelques peuples fauvages, ont été terminés en faifant marcher des milices fournies par un certain nom bre d'Etats foldés & entretenus, pendant le moment de la guerre, aux dépens de tous.

Puiffent ces Etats jouir long-temps du bonheur précieux de se trouver éloignés des théâtres de la guerre, & ignorer toujours le befoin d'armer les bras de leurs citoyens pour détruire leurs femblables.

FRANC E.

En France, à la deftruction de la chevalerie, on créa pour cavalerie, fous Charles VII, une Rouvelle gendarmerie, fous le nom de compa

la chevalerie, de gentilhommes. Chaque gendarme (fous le nom de lance) devoit avoir à fa fuite trois archers, un écuyer ou coutilier, pofée de fix combattans, & la compagnie com& un page on varlet: la lance étoit ainfi comprenoit cent lances.

La création fut de quinze compagnies, à la tête defquelles on mit les chefs les plus diftingués par leurs fervices & leur naiffance.

Il y eut dans la fuite un plus grand nombre de ces compagnies, & même d'une moindre force, comme de foixante, de cinquante & même de vingt-cinq lances.

Les rois eurent encore à leur folde quelques troupes de cavalerie légère.

Les archers de la gendarmerie combattoient auffi comme le font nos dragons.

Les troupes de cavalerie légère étoient presque toutes levées chez les étrangers & recrutées par eux.

A l'égard de l'infanterie, Charles VII, à la même époque, leva les francs archers.

Chaque paroiffe étoit obligée de fournir un homme choifi pour aller à la guerre, avec l'arc & les flêches, dès qu'il feroit commandé : on en forma un corps de 16,000 hommes, que l'on partagea en quatre compagnies de 4000 hommes chacune.

Ces compagnies furent encore divifées & fousdiv fées.

Pour lever ces quatre compagnies, on divi a le royaume en quatre parties, & chaque capitaine- général levoit & recrutoit fa compagnie dans la partie qui lui étoit affignée.

Louis XI caffa ce corps pour prendre à fa différens cantons. folde 6000 Suifles, qui fe recrutoient dans leurs

Dès-lors les poffeffeurs de fiefs furent difpenfés du ban, qui ne fut plus convoqué; il n'y eut plus que l'arrière-ban, compofé des artièrespetits vaffaux, qui refta feul encore à fervir dans

l'occafion.

Louis XI leva auffi un corps d'infanterie francoife de 10,000 hommes, au moyen d'un impôt qu'il mit fur fes peuples; cette milice fut connue fous le nom d'aventuriers, parce qu'elle n'étoit compofée que d'hommes de bonne volonté, qui s'engageoient pour un mois moyennant un écu, à un capitaine qui avoit reçu une commiffion du roi pour les lever. Ce premier engagement fe renouvelloit tous les mois, mais ne duroit ordinairement qu'une campagne. Cette troupe devint peu-à-peu susceptible de discipline.

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