quatre compagnies. Les grenadiers portent des bonnets en pain de fucre garnis en cu vre. Cette troupe eft généralement bien compotée, comme je l'ai dit précédemment; on choilit des hommes de confiance, d'un âge fait & d'une bonne conftitution. Les bataillons de grenadiers font deftinés à fervir à la guerre, hors des lignes; on les emploie dans toutes les occafions les plus périlleuses, & on les met ordinairement à la tête des attaques. Ces bataillons n'ont qu'un officier fupérieur, qui eft choifi & nommé par le roi. C'eft ordinairement un homme de mérite. Milice. Les quatre bataillons de milice font compofés de vieux officiers & foldats invalides, qui font encore en état de porter les armes en temps de guerre; ils font employés à garder les places, ils n'ont aucun fervice à faire pendant la paix. On ne les raffemble que pour les revues ; un de ces bataillons eft de 980 hommes; un autre de 810, & deux de 400. Leur paye eft modique. Chaffeurs à pied. L'établiffement formé fous le nom d'Ecole mi litaire a été créé pour 15 jeunes gens de qualité, que l'on dirige vers la carrière militaire ou politique, felon la vocation des fujets ou la volonté des parens: on admet auffi à cette école 15 externes ceux-ci reçoivent l'éducation la plus recherchée. Ils ne fortent de l'hôtel que lorfque leur éducation eft achevée. C'eft toujours un officier-général qui eft chargé de la di Le corps des chaffeurs à pied est compofé de rection de cette maison. la manière fuivante : Bataillon..... 1 Chirurgiens....... S Compagnies.......s Cors............. S Artillerie. L'artillerie de campagne eft compofée de quatre Officiers........ 20 Chaffeurs........ 700 régimens, chaque regiment eft compofé de Bas-officiers....... so Bataillons.... 2 Bombardiers.... TOTAL. 120 30 10 .... 2000 2310 laine; le corps d'a tillerie ne jouit pas d'une Solde d'une compagnie de canonniers par prêt de grande confidération: il eft mal compofe en cinq jours, fans pain. Au rer. artific. 4 l. Au 2. artificier. 3 1.3 f. officiers; & quoique le roi ait raffemble le corps Bombardier... 11. 19f. ler & de lui donner de l'enfemble, il n'eft pas à Berlin, pour être plus à même de le furveil à beaucoup près au degré defirable. Canonniers & tambours du Ier. régim.. 1 1. 16 f. Can. & tamb. Armement de l'artillerie. L'officier & le foldat d'artillerie font armés d'un fabre à deux tranchans, & n'ont pas d'au tres armes. Inftruction des cffi.iers. Le roi a établi une falle de mathématiques à Berlin, qui eft affez fuivie; mais ces meffieurs ont peu de fecours pour la fortification, la phy fique & la chimie. Le roi confacre des fommes confidérables chaque année pour l'inftruction de ce corps. La poudre, les boulets, les obus & les bombes ne font pas ménagés; l'on en fai une prodigieufe confommation dans les pol gones. On les occupe auffi beaucoup à la conf truction; le roi a fait faire un fort, qu'il fai attaquer dans toutes les règles. L'on donne aul tout l'argent néceffaire pour les expériences. 216 Pièces de de L'artillerie de campagne, compris celle à cheval, eft compofée de 9468 hommes. Artillerie de campagne. Les régimens d'artillerie font compofés de nationaux & d'étrangers; mais les étrangers forment au moins les deux tiers. L'efpèce d'hommes eft généralement très-vi Calibre, poids des pièces. 3 livres de balles........ 420 liv 6, légères...... de 6, pefantes.. 728 755 Charge des pièces, du nombre des canonniers, de celui des chevaux deftinés au service de chaque pièce. paffe pour la meilleure) & Sibelberg. On ne parle pas de Wefel. On ne peut rien imaginer de plus mauvais que les fortifications de la plupart de ces places; de longues courtines, de petits baftions, des foffes étroits & pu profonds, des contrefcarpes qui ne font pas revêtues, des ravelins fans capacité, une infinité de petites pièces mal adaptées entre elles, & encore plus mal au terrein; il femble qu'on fe foit perfuadé qu'en mettant une infinité de mauvais ouvrages les uns fur les autres, on rendroit une place imprenable. Adjudans du roi & officiers qui font à fa fuite. Ces officiers qui, fous Frédéric, étoient au nombre de :8, font de trois efpèces différent. s. Les uns étoient des princes fouverains d'Ailemagne, qui étoient d'une très grande incapacité, à qui le roi donnoit des grades militaires; mais point de troupes à commander. Ils fervoient de cortége à fa majesté. D'autres étoient des officiers qui, fans avoir infiniment de talens, étoient doués de beaucoup d'intelligence, de foupleffe & de baffcffe, & étoient les efpions du roi. La troisième claffe, ou pour mieux dire la première, étoit compolée des gens du plus grand mérite; plufieurs parmi eux étoient en état de commander des armées. Le roi choififfoit dans fes troupes les fujets les plus diftingués; il exigeoit préalablement qu'ils fuffent lever des plans, definer, qu'ils euffent des connoiffances affez étendues fur la fortification, l'artillerie, la tactique de l'infanterie & de la cavalerie. Sa majesté ou les adju dans les plus habiles, fe chargeoient enfuite de les initier dans toutes les parties de l'art de la guerre. Le roi les examinoit fouvent lui-même, & leur pompoit jufqu'à la dernière idée. Il les envoyoit dans fes provinces pour faire des reconnoiffances de pays, choifir des pofitions de camp. Il étendoit plus ou moins leur befogne, felon la capacité & l'inftruction des fujets. Les plus inftruits étoient chargés de faire des plans de campagne. Le corps des adjudans du roi étoit toujours à Poftdan; ces officiers mangeoient ensemble, & ne pouvoient pas découcher fans la permiffion du roi il y en avoit de tous les grades, depuis celui de lieutenant-général jufqu'à celui du lieutenant. Ils fervoient d'aide-de-camp au roi à la guerre, & faifoient les fonctions de maréchauxdes-logis de l'état-major de l'infanterie & de la cavalerie. Le roi les avançoit hors de rang jufqu'au grade de maior; enfuite ils fuivoient leur rang d'ancienneté. Il arrivoit affez fouvent que fa majesté les plaçoit dans fon armée, foit dans fes régimens, foit à la tête des bataillons de grenadiers. Il eft probable que le roi fuit les mêmes erremens que fon prédécefier. En fe foumettant à l'avancement par ancien neté, il en résulte que la plupart des officiersgénéraux font très-vieux, & quelques-uns dans l'impollibilité de s élever au deffus de la befogne journaliere & de la routine du fervice. Pour parer à cet inconvénient, le roi envoyoit à ces officiers un adjudant, avec une lettre conçue en ces termes : « Vous ferez exécuter tout ce que mon adjudant vous prescrira; votre tête me répondra de votre obéiffance. » |