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cle a donné des détails très-inftructifs fur les ailes indifféremment les hommes à un agent qui peut des armées romaines & macédoniennes. détruire leur fanté, & abréger la durée de leur vie.

Nous devons ajouter à l'article AILES du dictionnaire de l'Art militaire quelques réflexions du général Lloyd, qui nous ont paru très-fages & dignes d'être inférées ici.

«

Le général Lloyd condamne en plufieurs endroits de fon ouvrage, & en termes très-exprès, l'ufage introduit par une vieille routine de placer toujours la cavalerie fur les ailes d'un ordre de bataille: » Il eft néceffaire, dit-il, de placer l'infanterie & la cavalerie dans la ligne à portée de s'appuyer, & de fe flanquer l'une l'autre, de combiner leurs efforts, & de les diriger contre le même point. Voilà, felon moi, en quoi confilte la perfection d'un ordre de bataille; c'eft l'unité d'action qui peut feule affurer la victoire, & je crois que cette unité ne peut s'accorder avec la manière dont les anciens & les modernes fembient être convenus de placer la cavalerie. » La néceffité de difpofer la cavalerie d'après les principes que nous venons d'énoncer, étoit connue depuis long-tems, & affez généralement adoptée; il n'en eft pas de même de la manière dont le général Lloyd veut que l'on couvre les ailes d'une armée. Pour moi, dit-il, je regarde comme très-dangereufe la méthode d'appuyer fes flancs-à une rivière, à un marais, à un précipice, parce que fi l'ennemi vient fe pofter für votre autre aile, il vous oblige à lui faire face, laiffant le précipice derrière vous ; & s'il vous attaque vivement, vous ne pouvez éviter votre perte totale Je fuis donc d'avis, contre l'opinion générale, que vos flancs doivent s'appuyer d'eux-mêmes & tirer leur force de leur propre conftitution & de l'arrangement des troupes : & il eft plus facile encore de leur donner cette confiftance, que de trouver ces pofitions fi précaires, & à mon gré fi dangereufes. » Nous penfons que cette opinion du général Lloyd eft très-fenfée, & qu'une colonne conftituée avec art elt prefque toujours préférable aux appuis fournis par la nature. I elle étoit aufli l'opinion du chevalier Folard: Voyez le tome 7, page 65 de fes commentaires fur libe. Nous ne faurions trop recommander aux militaires defireux de s'inftruire, la lecture des ouvrages compofés par le général Lloyd. Voyez auffi

notre article DEBORDER..

AIR, Santé des hommes & des chevaux, & leur confervation. Aucun animal ne peut vivre ou croitre fans air. L'air agit à chaque inftant fur nos corps fuivant leur difpofition & fuivant les exhalaifons dont il eft chargé ; & l'air fe charge des émanations de tous les corps. S'il eft chargé de vapeurs malfaifantes, il porte dans nos entrailles le germe de maladies plus ou moins actives, & occafionne fouvent des maladies épidémiques deftructives. Il est donc effentiel de ne pas expofer

Il y a peu d'hommes dans la fociété qui foient plus expofés que les foldats à refpirer un air vicié & malfaifant. Dans les cafernes, les corpsprifons, dans les hôpitaux, dans les armées, de-garde, en faction fur des reinparts, dans les par-tout les foldats amoncelés avec trop peu de précautions, font entoures d'une atmosphère fouvent très-malfaifante, & dont ils augmentent encore les malignes influences par leur tranfpiration qu'on laiffe trop long-tems ftagnantes dans les différens endroits où ils font renfermés.

Logés affez à l'étroit, & renfermés en affez grand nombre dans des chambres baffes & peu aérées, l'air trop peu renouvellé & chargé de vapeurs nuifibles ne peut être que très-mal fain pour les foldats qui paffent dans leur chambre une grande partie de leur vie. Voyez CASERNES.

Dans les corps-de-gardes: en été l'air fouvent trop humide, dans l'hiver l'air fouvent trop chaud, (par rapport au feu qu'on fait dans les poeles,) expofe les foldats qui fortent pour aller en faction à prendre quelques maladies dans un air, fuivant la faifon, ou trop brûlant, ou trop froid. Voyez CORPS-DE-GARDE.

En faction: il n'arrive que trop fouvent que fentinelles, on refpire un air très-mal fain, par fur les remparts, où font la plus grande partie des rapport aux vapeurs peftilentielles qui s'élèvent des foffés qui font au bas, &c. Voyez FACTION.

Dans les prifons & dans les hôpitaux: on fait affez combien communément l'air y eft dangereux & peftilentiel. Voyez PRISON, HÔPITAUX.

les entrailles des bêtes qu'on y tue, les hommes, Quant à l'air qu'on refpire dans les armées, les chevaux qui y meurent, ce qui refte de tout enfin ce qui eft réduit de moment en moment en ce qui fert à la nourriture, les excrémens, tout mal-à-propos épars fur la teire, au lieu de les pourriture, & qu'on laiffe prefque toujours fi enfoncer très-profondement, tout ce que l'on jette inconfidérément dans les rivières, ruiffeaux fionne une corruption qui eft bientôt répandue ou mares qui avoifinent les camps, & qui occadans l'atmosphère; enfin, la tranfpiration feule de tant d'hommes réunis dans un petit efpace, dans des faifons fur-cout où les vents font.beaucoup plus rares, que de causes de destruction qui font toutes tranfmifes par l'air, & dont on s'oc cupe bien peu de diminuer les dangers !... Pourquoi ne fe ferviroit-on pas du ventilateur dans les cafernes, les prifons, les hôpitaux ? Pourquoi, au lieu de fentinelles fur les remparts, ne préféreroit-on pas des patrouilles qui en tout vaudroient peut être mieux, pour le foldat, pour la

sûreté des places & pour leur police ?..... Quant à ce qui regarde les armées, il dépend d'une bonne police de tenir la main à ne pas fouffrir les caufes fi multipliées qui tendent toutes à corrompre air qu'on y refpire. Voyez POLICE DES

ARMEES.

Une partie de ce que nous avons dit pour les foldats relativement à l'air, peut avoir des rapports aux chevaux des troupes à cheval, ainsi que ceux des vivres, des équipages, de l'artillerie, &c. Beaucoup trop fouvent ils font logés dans des écuries balles, étroites, très-mal aérées ; ils y font en très grand nombre, & expofés à retpirer un air vicié par la transpiration de tous, & les exhalaitons qui s'élèvent des fumiers, des urines, des lumières, &c Il y auroit certainement des moyens de remédier à tous ces inconvéniens fi nuifibles. Voyez ECURIE.

Le Chevalier DE SERVAN.

droits qu'on leur a défignés: elles donnent aux chefs la facilité de juger de la bonté de la difpófition qu'ils ont faite, & de calculer, avec précifion, le tems neceffaire aux troupes pour fe mettre en bataille, border le parapet, &c. On doit fe garder cependant de donner trop fréquemment de faufles alertes: elles finiffent par rendre les foldats & les officiers moins actifs, & par expofer le pofte à être enlevé fi on lui donne une alerte réelle. Voyez ALARME.

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ALIGNEMENT. Supplément. L'auteur de l'article ALIGNEMENT nous a conduits par les principes les plus fains & les plus sûrs a l'alignement en grand d'une ligne entière, mais il ne nous a pas donné de moyen pour faire prendre ou conserver, un alignement exact à un corps qui fait partie d'une ligne; tel feroit un bataillon, un efcadron. Si nous nous occupons de cet objet, ce n'eft point que nous y attachions cette minutieufe importance que des aides-majors, pointil leux jufqu'à l'enfantillage, y attachoient autrefois, & que quelques jeunes colonels y attachent encore, mais c'eft afin d'indiquer des moyens sûrs d'approcher de ce point de perfection, avec la promptitude militaire.

Occupons-nous d'abord de la manière de prehdre un alignement de pied-ferme, nous pafferons enfuite à in manière de le conferver en marchant en bataille.

Il eft quatre moyens d'aligner un bataillon arrivé proche de la nouvelle ligne de direction qu'il doit occuper, & dont le drapeau eft placé dans l'alignement général : l'un que l'on pourroit nom. mer tâtonnement; l'autre qui a été décrit par M. Zimmerman, & deux vulgairement connus fous le nom d'encadrement. Donnons une idée fuccinte

ALBANOISE. Cavalerie albanoife. La cavalerie légère n'étoit compofée en France, avant le règne de Louis XII, que des valets des gentilshommes, ou des autres perfonnes de leur fuite, auxquels on donnoit des chefs ou capitaines, pour une campagne une bataille, ou une marche: on joignoit quelquefois auffi à ces cavaliers des hommes à cheval fournis par les communes & quelques albalêtriers Génois. Cette cavalerie étoit peu eftimable & peu eftimée. Cent gendarmes, dit une ancienne chronique, fuffifoient pour battre mille cavaliers. Louis XII ayant reconnu pendant fes guerres d'Italie la néceffité d'avoir, dans fes arinées, une cavalerie légère meilleure & mieux conftituée, & ayant vu que l'Albanie fourniffoit des hommes & des chevaux excellens pour ce genre de fervice, forma un corps de douze cents chevaux-légers, prefque tous albanois; François premier fuivit le projet de Louis XII. Il augmenta le nombre de la cava lerie légère, mais il y fit entrer un plus grand nombre de François que n'avoit fait fon prédé ceffeur; on voit cependant encore un grand nombre d'albanois parmi les quinze cents hommes de cavalerie commandés en 1543 par M. de Briffac. Sous le règne d'Henri II on ne parla plus de cavalerie albanoife; le corps de la cavalerie Les régimens qui employent la manière imalégère fut entièrement compofé de foldats natio- ginée par M. de Zimmerman, font placer un basnaux. Voyez CAVALERIE LEGERE, COLONEL officier en avant du porte-drapeau, joignant cet GÉNÉRAL, TROUPES LÉGÈRES. officier, & faifant face à une des ailes du bataillon; chacun des individus qui compofent le Les cavaliers albanois portoient encore le nom premier rang avance ou recule jufqu'à ce qu'il dédeftradiots ou ftradiots. Voyez ce mot.

de ces différens moyens; nous examinerons enfuite quel eft celui qui mérite la préférence.

Les régimens qui ne connoiffent que le moyen du tâtonnement, fe portent à pas très-petits, mais très-précipités, proche de la ligne de direction. enfuite dirigés par le chef de bataillon, ils cherchent, en piétinant, à fe placer exactement fur cette ligne.

couvre l'épaule extérieure de ce bas officier.

ALERTE. Fauffe alerte. Un général, un gou- Dans les régimens qui font ufage de la preverncur de place, le cominandant d'un petit pofte, mière efpèce d'encadrement, les chefs de peloton doivent donner quelquefois de fauffes alertes au fortent du rang au commandement fur le centre ; corps qu'ils commandent: les faulles alertes ha- ils reitent face en tête, & cherchent à s'aligner bituent les troupes à fe porter avec ordie, avec entre eux, dirigés par le chef de bataillon : quand promptitude, & fur-tout avec filence, aux en-ils font alignés on commande alignement, alors

chaque peloton vient s'encadrer entre fon chef droient une base fûre pour l'alignement de chaque & celui du peloton fubféquent.

,

peloton. Il faudroit encore que les chefs de peloton
ne revinffent face en tête que lorfque le peloton
vers lequel ils feroienttournés feroit parfaitement
aligné. Au moyen de ces changemens, la ligne la
plus longue feroit parfaitement alignée dans un
espace de tems très court: ce qui m'a fait con-
cevoir cette opinion, c'eft qu'on a vu quatre
de dix fecondes, en employant l'encadrement
bataillons s'aligner très-exactement dans l'espace
non-perfectionné ; ils euffent confumé, fans dou-
moins de tems, s'ils euffent fait ufage de l'en-
cadrement tel que je l'ai décrit.
cadgement tel que je l'ai décrit.

Dans les régimens qui font ufage de la feconde efpèce d'encadrement les drapeaux reftent au commandement halte à l'endroit où ils fe trouvent. A ce même commandement les chefs de peloton fe portent fur la nouvelle ligne de direction indiquée par les drapeaux : ils font face au drapeau du bataillon d'alignement, & fe placent de manière à ce que le chef de peloton qui les précède immédiatement, leur dérobe la vue de celui dont ils font féparés par lui. Quandte cette espèce de ligne eft formée, les chefs de bataillon commandent fur le centre alignement; à ce commandement les chefs de peloton font front, & chaque peloton vient s'encadrer entre fon chef & celui du peloton subséquent.

De ces différens moyens, le meilleur eft fans De ces différens moyens, le meilleur eft fans doute l'encadrement, & des deux manières de le former, la dernière eft celle qui mérite la préférence.

Le tâtonnement eft long, difficile, incertain;

c'est l'enfance de l'art.

Le moyen fourni par M. de Zimmerman eft fondé fur l'obfervation fuivante. Un bataillon eft parfaitement aligné quand tous les hommes du premier rang découvrent le bras de l'officier major, placé au centre du bataillon pour l'aligner. Cette obfervation eft fûre, mais la méthode à laquelle elle a donné lieu ne l'eft pas; il fuffit en effet pour empêcher la bonté & la promptitude de l'alignement, que deux ou trois foldats du centre fe portent trop en avant; car dès-lors l'aile du bataillon force néceffairement la ligne de direction, & il faut beaucoup de tems pour remédier à ce défaut.

La première espèce d'encadrement est vicieufe, en ce qu'elle occafionne une perte de tems affez confidérable; en ce que les chefs de peloton ne peuvent s'aligner eux-mêmes; en ce qu'étant obligés de fortir du rang, ou au moins d'avancer le haut du corps pour diriger les foldats, ils le haut du corps pour diriger les foldats, ils n'offrent plus à ceux de leurs camarades qui font vers les ailes du bataillon des points fixes d'ali

gnement.

La dernière espèce d'encadrement n'ayant que le dernier des défauts de la première, il fuffiroit pour la rendre parfaite d'ordonner que chaque chef de peloton entraînât avec lui, au commandement halte, le premier des hommes placés à fa droite & à fa gauche. Comme ces hommes font toujours pris parmis les caporaux, les appointés, ou les foldats les plus inftruits, comme ils refteroient face en tête, & fe placeroient vis-à-vis le milieu du corps des officiers qu'ils entoureroient, ils n'empêcheroient jamais ces officiers de prendre l'alignement général, ils devien

1

Defirer de conferver un alignement pafait en marchant en bataille, fur un terrein inégal & difficile, c'eft former un vain defir; efpérer de voir ce defir fatisfait, c'eft concevoir la plus faut cependant fe rapprocher de la perfection trompeufe de toutes les efpérances. Comme il autant que cela eft poffible, on a imaginé pour y parvenir beaucoup de moyens différens.

fe

le premier rang de leur garde, fe portoient en
Au cominandement en avant, les drapeaux &
avant, & le chef de bataillon prenoit des points
de direction en avant voilà tout ce qu'on exi-
geoit jadis. C'étoit trop peu, fans doute, au
moins pour un bataillon de direction; auffi la
dernière ordonnance y a-t-elle beaucoup ajouté.
Les moyens qu'elle employe font fûrs, il faut
en convenir, mais font-ils militaires, je veux
dire praticables à la guerre ? C'est ce dont tout
le monde doute. Donnons une idée de ces
moyens. Il faut au moins fix perfonnes pour
jalonner ou diriger la marche. Un chef de batail-
lon, un officier directeur, un adjudant & trois
jalonneurs. Les points de direction fe prennent
& fe prolongent en arrière; on en prend aufi-
le premier rang de la garde du drapeau le porte
un en avant. Ces points de direction établis,
des ailes du bataillon: l'adjudant & l'officier
en avant; il en eft de même de deux ferre files
directeur changent fouvent de place, foit pour
rectifier la direction, foit pour maintenir le bas
officier directeur, foit pour diriger les jalonneurs.
Je le répète, tous ces moyens font bons; ma-
thématiquement parlant, mais non militairement.
Ne devroit - on point, ne pourroit - on pas fe
borner aux moyens que nous allons indiquer,
dont l'expérience a prouvé la bonté. Ces moyens
ont un grand avantage, c'eft qu'ils peuvent être
mis en ufage pendant la paix comme pendant la
guerre. Au commandement en avant, le tam-
bour-major fe porteroit fur l'alignement des dra-
peaux, au centre des deux bataillons; le chef
du bataillon de direction, après avoir donné à
fon peloton des drapeaux la direction qu'il vou-
droit lui faire fuivre, s'en éloigneroit de huit
à dix pas vers la droite ou vers la gauche, &
s'aligneroit lui-même, avec les drapeaux & le

tambour

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des alimens eft donc un des objets les plus intéreffans pour la confervation de l'efpèce humaine. Il l'eft fur-tout pour des hommes, qui, comme les foldats, voués à la défense de la patrie, n'ont ni le tems ni les moyens de s'occuper de cette partie fi effentielle. Pendant la guerre le foldat ett expofé plus qu'aucun autre citoyen à une vie dure, à de grandes fatigues, à des bleffures & à des maladies dangereufes. Pendant la paix, il n'en a pas moins befoin d'être bien nourri.... Eft-il déja vétéran? Il est nécessaire qu'il entretienne fes forces, plus aifées à épuifer. N'eft-il que novice & fort jeune ? fon tempérament a befoin de fe former, fes membres veulent prendre de l'accroiffement, fa force n'eft pas encore à fon terme; & les différentes leçons qu'il reçoit pour fon inftruction, les fervices & les marches qu'il eft obligé de faire occafionnent des déperditions qu'il eft effentiel de réparer.

tambour-major; un fergent de ferre-file de l'aîle
droite, & un de l'aile gauche de ce bataillon
fe placeroient en avant de l'aîle du bataillon, &
ani à la hauteur des drapeaux, enfin les chefs
enfin les chefs
de chaque peloton feroient un pas de douze
pouces en avant de leur troupe. Au comman-
dement marche, tout partiroit à la fois : les dra-
peaux, le tambour - major, les ferre files des
ailes, & le chef du bataillon, se tiendroient facile.
ment alignés entre eux; les bas-officiers du cen-
tre du bataillons se maintenant à fix pas des dra-
maintiendroient le centre du bataillon
à la hauteur prescrite; le capitaine du premier
peloton & le lieutenant en fecond du dernier
en maintiendroient les aîles à la hauteur où el-
les doivent être, car ils auroient en avant d'eux
chacun un bas-officier qui les guideroit; les dix
chefs de peloton marcheroient alignés, car ils
n'auroient entr'eux rien qui les en empêchât;
leurs pelotons les fuivroient & feroient auffi
alignés que cela eft néceffaire; la diftance entre
les bataillons ne feroit enfin jamais changée,
parce que le plus petit changement feroit aifé
ment apperçu par le tambour-major & les bas-
officiers des aîles des deux bataillons confécutifs.
Ces moyens font fimples & militaires, c'eft-à-la
dire praticables par-tout, même en préfence d'un
ennemi qu'on voudroit aborder, fi tant eft qu'on
puiffe aborder fur trois de hauteur.

Quant aux bataillons qui ne feroient point bataillons de direction, ils fe difpoferoient de la même manière que le bataillon directeur, avec cette feule différence que leurs chefs fe placeroient du côté oppofé au bataillon de direction, & qu'ils ne s'occuperoient qu'à fe tenir dans la direction du bataillon directeur, & alignés avec lui.

Mais l'objet effentiel des alimens dépend de la paye des troupes, & il n'y a pas un militaire qui ne fache combien en France cette paye eft trop souvent infuffifante. (Voyez SOLDE.)

Cependant dans chaque Etat on doit regarder milice comme une nombreuse & grande famille, divifée & fous divifée en une infinité de branches, pour la nourriture defquelles il y a une fcience économique, dont on devroit s'at

tacher à fuivre ftrictement les principes.

On ne fait pas affez que la conftance, & le courage des foldats tiennent à leur fanté. Que pourroit on attendre en effet, à la guerre, d'un hom me foible, infirme & fouffrant ? L'expérience a prouvé affez fouvent que nos troupes fe détruifent moins par le fer que par les maladies; & l'on ne peut pas fe cacher que la plupart des maladies prennent leur fource dans la nourriture, fouvent très mauvaife, & prefque toujours in

Il est encore une précaution à prendre pour bien marcher en bataille, c'eft de nommer non-fuffifante, que l'on donne à nos foldats. feulement un bataillon d'alignement, mais encore un bataillon correfpondant. Quand on ne nomme point de bataillon correfpondant, le chef du bataillon d'alignement peut, fans s'en appercevoir, fe jetter trop à droite ou trop à gauche; il peut de même emporter l'aîle droite de la ligne, & faire refufer l'aile gauche, ou vice versa; la ligne n'ayant en effet qu'un feul point de direction, peut tourner fur ce point comme fur un pivot. Dès l'inftant où il y aura un bataillon correfpondant, il fera prefque impoffible qu'il arrive dans la direction de la ligne des variations involontaires, car elle aura deux points déterminés; & l'on fait que deux points fuffifent pour fixer invariablement la direction d'une ligne

Cependant, en cherchant à donner aux troufaudroit préférer celle pour laquelle on confomba-pes françoifes une nourriture plus abondante, il meroit les matières les moins chères & les plus nourriffantes pour lui, ainfi que les plus faines, ce qui femble exiger des recherches & des détails fur la quantité, la qualité & le prix des alimens que l'on devroit donner aux troupes. Voyez SUBSISTANCE, PAIN, VIANDE, RIZ,

droite.

ALIMENT. (Nourriture des hommes & des chevaux.) On entend par aliment la nourriture que l'on prend pour entretenir la vie. La qualité Art milit. Suppl. Tome LV.

VIVRES, &c.

Relativement aux chevaux, faute de leur donner la nourriture qui leur convient, & la quantité néceffaire, on les rend pouffifs.... goufeaux... entrepris, fujets au coup de fang, en un mot expofés à tous les maux qui tiennent à la replé tion.

Pour éviter ces inconvéniens:

19. Il faut régler la quantité de foin & d'avoi C

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2o. Il faut ne donner à manger aux chevaux que dans une mangeoire très-propre, l'avoine, après l'avoir parfaitement nétoyée de la pouffière & des pierres... Il eft très-effentiel que le foin & la paille foient très-fecs.

3. Il faut que l'on affifte au manger de l'avoine, afin que fi le cheval ne la mange pas bien on fe hâte de la lui ôter, & de ne lui en donner enfuite que beaucoup moins fucceffivement, jufqu'à ce que l'on ait attrapé la mesure qui lui eft néceffaire pour qu'il la mange avec appétit.

4°. Il faut que le cheval mange l'avoine deux heures avant fon travail, ce qui lui donne le moyen de la mieux digérer & d'avoir plus de forces.

5. L'on doit faire la plus grande attention fur la qualité du foin, celui de haut pré eft fans contredit préférable à tous les autres; il ne faut jamais le donner au cheval fans l'avoir auparavant bien fecoué; il feroit auffi avantageux de ne pas le donner pur: la meilleure manière feroit de le mêler brin à brin avec de la paille fraîche fans odeur, la plus fine & la plus caffée poflible, & réunir encore davantage ce mélange en le fecouant avec une fourche. Premièrement, afin que le cheval mange le foin avec moins d'avidité; fecon. dement, afin que le foin qu'on aura été obligé de féparer en très-petite quantité pour le mêler, en foit beaucoup plus purgé de pouffière; troifièmement, afin que cette nourriture foit plus faine & beaucoup moins échauffante ; quatrièmement, afin que, par cette méthode, les chevaux évitent plufieurs maladies, & que ceux qui feroient gourmands ne mangent plus des bouchées de foin fi confidérables.... On peut obferver dans ce mélange de mettre ou plus ou moins de paille felon le tempérament du cheval. Il feroit aufli très-bien de jetter quelques gouttes d'eau fur ce mélange, fur-tout dans l'été.

6. Il faut ne jamais donner à manger aux chevaux quand ils font effoufflés, il faut auparavant leur rendre l'haleine en les promenant pas à pas.

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7°. Pour les chevaux ardens & délicats, il eft bon de les faire barbotter dans de l'eau blanche

avant de les faire manger.

So. Il faut faire manger unpeu de foin & de paille pour le déjeûner, en ayant l'attention de ne jamais mettre devant les chevaux que ce qu'ils peuvent manger, afin d'éviter par-là qu'ils ne foufflent deffus.... A midi on peur leur donner une demi-botte de paille... Quant à leur fouper

il eft avantageux qu'il fe faffe de bonne-heure, afin qu'ils n'employent pas à manger le tems de leur fommeil.... Il eft auffi très-prudent de tirant tout ce qui ne fe mangeroit pas avec apleur donner l'avoine avant le fourrage, en repétit.

9°. Il y a beaucoup de chevaux qu'il eft important de ne nourrir qu'à la paille, fi on ne veut pas les voir pouffifs.... les chevaux d'Efpagne.... les chevaux gras.... ceux qui réparent aifément.... les chevaux râleux.... ceux qui touffent fans être pouflifs.... ceux qui mangent le foin avec avidité; il eft bon auffi de leur donner du miel de tems en tems.

10. Il ne faut pas faire du fon une nourriture ordinaire.

Tout ce que nous venons de dire fur la nourriture' prouve toujours davantage combien il feroit important que dans chaque régiment de troupes à cheval, il y eût un écuyer & deux fous écuyer pour veiller fur cette partie fi effentielle, & qui exige autant d'obfervations & de foins. (Voyez le mot MANEGE.)

Le Chevalier DE SERVAN.)

Relativement aux alimens des foldats Romains, voyez le mot ALIMENS dans le dictionnaire des antiquités.

ALARMES. (fauffes) M. le comte de Turpin a prouvé dans fes commentaires fur Montécuculi, qu'il eft avantageux de faire donner à l'ennemi de fauffes alarmes, la veille du jour où on veut lui livrer bataille: c'eft la conduite du duc d'Albe, la veille de la bataille d'Alcantara, qui lui a fait naître l'idée de cette espèce de ftratagême.

M. de Turpin veut qu'on faffe partir des détachemens d'infanterie & des troupes légères à cheval, avec du canon de régiment, pour aller donner de fauffes alarmes; que ces détachemens partent affez à tems pour donner la fausse alarme vers les dix ou onze heures du foir; qu'ils harcèlent l'ennemi fur toutes les parties de fon front, fans cependant fe compromettre; qu'ils faffent un grand feu de moufqueterie & d'artillerie; qu'ils changent fouvent le lieu de l'attaque, & qu'ils fe retirent avant le point du jour. l'armée, qui a été avertie la veille de ne point Peu de tems après la rentrée des détachemens, faire attention au bruit de l'efcarmouche, prend les armes fans bruit, marche en filence, arrive fur l'ennemi à la pointe du jour, le trouve, ou plongé dans le fommeil, auquel la retraite des détachemens lui a permis de fe livrer, ou du moins fatigué par l'alarme qu'il a eue pendant la nuit entière, le furprend & fouvent le bat.

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