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la même que celle qui eft infligée par l'article fuivant de la même ordonnance. Que nul ne foit fi bardi de blafphémer le nom de Dieu, ni de la Vierge, fur peine, pour la première fois, de chevaucher le canon, & pour la deuxième &c. L'homme qui étoit condamné à chevaucher le canon, avoit, felon les apparences, un certain nombre de boulets attachés à chaque pied. C'est peut-être le canon qui a fourni l'idée du cheval de bois, ou, ce qui eft plus vraisemblable, l'ufage du cheval de bois qu'on a cru rendre miitaire en lui fubftituant le canon.

Ne pourroit-on pas mettre le canon au rang des punitions militaires, & l'employer fur tout contre les foldats d'artillerie? le nombre d'heures que le coupable refteroit fur le canon, & celui de boulets qui feroient attachés à fes pieds, pourroient fervir à établir une espèce de proportion entre la peine & le délit.

CANTABRE. Une ordonnance du 15 décembre 1745 créa un régiment fous le nom de cantabres ; une ordonnance de 1747 donna à ce corps le nom de royal. Ce régiment, levé dans le pays anciennement connu fous le nom de Cantabrie, c'eft-à-dire, dans la Bifcaye & les provinces circonvoifines, étoit remarquable par un habit d'une forme particulière, par les écharpes qu'il portoit, par le filet à l'efpagnolle dans lequel les cheveux des foldats étoient renfermés, par un bonnet à la navarroife, & enfin par un fabre à la hongroife. Ce corps a été réformé.

CAP D'ESCOUADE, (bas-officier des légions fous François Ier.) Le nom de ce bas-officier a été transformé en celui de caporal. Voyez ce

mot.

CAPITAINE DE POLICE. On donne le nom de capitaine de police à un capitaine, de chaque corps, nommé à tour de rôle, & fpécialement chargé, pendant une semaine entière, de la police du régiment.

L'inftitution du capitaine de police doit être placée au rang des plus heureuses; il étoit absolumeat indifpenfable de créer dans chaque corps un officier chargé de veiller fur l'exécution de tous les petits détails de la difcipline. Mais le capitaine de police remplace-t-il fuffifamment les aides & les fous aides - majors? je ne le crois point. Le capitaine de police n'a aucun motif particulier d'encouragement; il n'eft en exercice que pendant une femaine; il n'a les mêmes fonctions à remplir que trois ou quatre fois par an; il a, quand il eft de fervice, trop de devoirs à remplir pour s'en bien acquitter; il ne connoit point affez les différens individus, les différentes compagnies, pour juger quels font ceux qui exigent le plus de furveillance. Le différent degré de zèle que les capitaines de police mettent dans l'exercice de leurs fonctions, eft

encore un autre inconvénient: l'homme actif & rigide qui remplace un homme nonchalant & foible, paroît un tyran ou un homme inquiet; qu'eft-ce donc quand ils ont des principes dif férens, des principes oppofés? Toutes ces confidérations, & un grand nombre d'autres que j'ai expofées dans l'article AIDE-MAJOR, me déterminent à répéter ici, qu'il eft abfolument indif penfable de créer au moins un aide-major dans chaque corps, auquel on confieroit les détails donnés au capitaine de police.

Si l'on perfifte à conferver les capitaines de police, peut-être faudroit-il, au lieu de les nommer pour une femaine, les nommer pour un mois entier; peut-être faudroit-il leur donner pour aide un lieutenant. Ainfi le capitaine de police pourroit s'attacher avec fruit à fes devoirs, mettre de l'amour-propre à leur exécution, & n'en négliger aucune partie.

Le capitaine de police doit affifter à tous les appels, recevoir le compte que lui en doivent rendre les officiers de femaine, vifiter tous les poftes de fon régiment, l'infirmerie, l'hôpital, la prifon, la falle de difcipline, celle d'écriture, raffembler les gardes, les infpe&ter, les conduire à la parade, affifter à l'ordre général, aux exercices de détail; il doit tous les jours aller rendre compte au dernier des officiers fupérieurs, & recevoir par lui l'ordre du chef du corps; il doit conduire le régiment à la meffe, veiller journellement fur les ordinaires; il eft obligé de porter fon hauffe-col & fon baudrier, & d'avertir l'adjudant de femaine de l'endroit où on pourra le trouver.

Il faudra, dans les nouvelles ordonnances, expliquer fi le capitaine de police a le droit d'infpecter une garde commandée par un officier plus ancien que lui: quels font fes devoirs lors des exercices de détail: il eft encore beaucoup d'autres objets extérieurs qui demandent des décifions formelles; quand la loi n'eft ni claire ni précise, il naît chaque jour de petites difficultés qui tournent toutes au détriment du fervice.

GAPITAINE DE REMPLACEMENT: Créer dans chaque régiment un ou deux capitaines de remplacement, eût été une idée heureufe, fi le nombre des officiers eût été moins grand dans nos troupes, & fi l'on avoit confulté la justice en les choififfant. Mais cette création, entachée de deux vices capitaux, a produit dans l'armée deux grands maux : elle a découragé les officiers qui étoient activement attachés aux compagnies, & donné aux hommes qui avoient des protecteurs, la facilité d'obtenir un avancement prompt, fans avoir rien fait pour le mériter.

L'ordonnance qui créa les capitaines de remplacement auroit plongé l'infanterie françoise dans un grand découragement, fi le ministère, par

une condefcendance fage, n'eût permis à ces officiers de ne point prendre, à leur tour, des compagnies en pied dans les régimens où ils avoient été placés. La loi de 1784 fut donc violée dès le moment de fa publication; elle 'tomba bientôt après en défuétude, & elle a été abrogée par une feconde loi il refte cependant encore des capitaines de remplacement, qui bientôt difparoitront fans doute.

Les lieutenans d'infanterie alléguoient, contre les capitaines de remplacement, toutes les raifons qu'on peut alléguer contre la vénalité des emplois militaires, voyez VENALITÉ, & contre l'ufage fi vicieux, fi deftructeur, de donner les places, Lon à l'homme, mais au nom qu'il porte. Les compagnies d'infanterie ont été jufqu'ici, difoientils, les feuls emplois militaires que l'or n'ait point avilis, les feuls que la cour n'ait point engloutis, & les voilà aujourd'hui en proie ? comme tous les autres, à la fortune, à la faveur & à l'intrigue les gens de la cour ne nous enlèvent dans ce moment, il eft vrai, qu'un cinquième des compagnies, mais bientôt ils nous priveront d'un plus grand nombre, bientôt après ils partageront avec nous, & ils finiront avant peu par fe les approprier toutes; car tel eft l'efpoir des hommes, & fur-tout celui des courtifans. Dès que cette révolution que nous craignons fera faite ou feulement avancée, ajoutoient-ils, les lieutenans feront fans activité, fans zèle, & peut-être fans vertus militaires; car c'est à l'espoir de l'avancement & de la confidération que ces vertus doivent leur naiffance & leur force. Nous aurons atteint un âge mûr, fervi pendant quinze ans, appris à commander en obéiffant, & nous verrons un étranger venir, avec fes trois ans de fervice, s'emparer du commandement & s'approprier le fruit légitimement dû à nos travaux; nous aurons pris toute la peine, nous la prendrons encore, & toutes les récompenfes feront pour lui. Sic vos non vobis. Mais à quoi bon retracer ces juftes plaintes des lieutenans d'infanterie le confeil de la guerre avoit, par une loi fage, annoncé que ces abus touchoient à leur terme, & la révolution politique qui s'opère dans cet inftant, ne nous permet point de douter que l'on mettra en exécution cet article fi précieux des droits de l'homme : Tous les citoyens font également admiffibles aux dignités, places & emplois publics, fans autre diflinction que celle des talens & des vertus.

CAPITALE. La capitale d'un bastion eft une ligne qu'on fuppofe tirée de l'angle flanqué du bastion, au milieu de la gorge du même baftion. La capitale d'une demi-lune eft de même une ligne tirée de Pangle flanqué de la demi-lune, au milieu de la gorge de la demi-lune: on détermine la capacité d'un baftion & d'une demi-lune par la longueur de la capitale.

Art. Milit. Suppl. Tome IV. "

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On retient la capitation à deux époques, en avril & en septembre; on la retient au complet les emplois vacans n'en font point exempts.

La quotité de cet impôt eft plutôt proportionnée au grade qu'aux appointemens des contribuables, car la maffe générale paye autant pour le meftre de camp en fecond que pour le meftre de camp commandant, pour un capitaine en fecond que pour un major, pour un lieutenant que pour le quartier-maître; la maffe paye auffi pour le chirurgien major; c'est à 3 liv. 18 f. que s'élève fa capitation. A quoi bon payer d'une main pour reprendre de l'autre? Tous les reveriemens d'argent font un effet de l'avidité & de l'adreffe fifcale.

CAPITULER; c'eft traiter des conditions auxquelles une troupe mettra bas les armes, introduira l'ennemi dans un pofte militaire ou livrera une place qu'elle garde. Le mot capituler a remplacé le mot parlementer dont on fe fervoit jadis.

CAPONNIÈRE CASEMATÉE. Science de Pofficier particulier.

Les officiers particuliers peuvent augmenter la force des poftes confidérables & importans en y conftruifant une caponnière cafematée. Ces caponnières font conftruites d'après des principes femblables à ceux que M. de Montalembert a donnés dans fon ouvrage intitulé Fortification per pendiculaire. Voy. PLACES, DEFENSE DES PLACES.

On ne peut conftruire de caponnière cafematée que dans les foffés qui ont au moins douze pieds de largeur. La caponnière peut être générale, c'eftà-dire régner tout autour du pofte, ou n'être que partielle, c'est-à-dire n'en couvrir qu'une partie; elle peut être à un ou à deux étages; le fecond étage peut être couvert ou découvert.

Quelque espèce de caponnière que l'on veuille conftruire, il faut toujours pratiquer une poterne qui conduife de l'intérieur du pofte dans le foffé; cette poterne doit être placée fur le côté de l'ouvrage le moins expofé aux attaques de l'ennemi.

La poterne doit avoir quatre ou cinq pieds de largeur, & cinq pieds de hauteur au moins. Les trois quarts, ou au moins les cinq fixièmes de cette hauteur, doivent être pris dans le mallif

de l'ouvrage, afin de ne point affoiblir le parapet dans un endroit qui peut être découvert par le canon de l'ennemi.

La poterne doit être placée fur le côté de T'ouvrage qui, felon les apparences, ne doit point éprouver les efforts de l'affaillant.

La rampe de la poterne doit être commencée affez en avant dans l'intérieur du pofte, pour n'être point trop rapide. Pour foutenir la partie fupérieure de la poterne, on peut employer des chevalets fur lesquels on met des planches qui empêchent l'éboulement des terres. Pour foutenir les parties latérales de la poterne, on fe fert encore de planches, qu'on fixe par le moyen de quelques piquets à crochet, ou de quelques arcboutans placés de manière à ne point embarraffer le paffage.

On doit avoir préparé dans l'intérieur de l'ouvrage des arbres taillés en abatis, ou quelques autres objets capables de boucher la poterne, afin d'empêcher l'ennemi qui auroit gagné le fond du foffé, d'entrer dans l'ouvrage en paffant par cette poterne.

Les caponnières peuvent enceindre totalement un ouvrage, ou n'en fortifier qu'une partie : on fent ailément qu'il eft avantageux qu'elles règnent tout autour du poste.

Les caponnières peuvent n'avoir qu'un étage; elles peuvent en avoir deux. Les caponnières à deux étages font préférables aux caponnières qui n'en ont qu'un.

Le fecond étage d'une caponnière peut être couvert ou découvert les premières font les meilleures.

Pour conftruire une caponnière cafematée à deux étages couverts ou découverts, il faut raffembler une grande quantité d'arbres, de poutres ou de folives qui aient au moins fix pouces d'équartiffage, & au plus un pied; qui aient trois pieds de longueur de plus que le fofé n'a de profondeur, en y comprenant même la hauteur du glacis.

Pour favoir le nombre d'arbres, de poutres ou de folives qui eft néceffaire pour conftruire une caponnière générale, il faut divifer par deux siers le nombre de pieds du pourtour du pofte; le quotient indique le nombre de poutres que l'on doit raffembler. Nous avons dit qu'on doit divifer le nombre des pieds par deux tiers, parce qu'il faut placer les poutres à deux pouces les unes des autres 9 & parce que nous avons fupposé qu'elles n'ont que fix pouces d'équarriffage.

Outre les paliffades dont nous venons de parler, on doit encore, quand on veut conftruire une caponnière à deux étages couverts fe procurer des folives qui aient quatre pieds & demi ou

cinq pieds de longueur; il en faut autant que de paliffades on doit encore raffembler un affez grand nombre de planches ou de madriers pour planchéïer les deux étages; on doit s'en procurer encore pour doubler intérieurement toute la hauteur des paliffades.

I eft fans doute difficile à un officier particulier de trouver tous les matériaux dont nous venons de parler; mais auffi, s'il peut les raffembler, fa gloire eft prefque affurée.

Pour conftruire les caponnières dont le fecond étage eft découvert, il faut une moins grande quantité de madriers & de folives de quatre pieds & demi ou cinq pieds de longueur.

Quand on ne veut conftruire qu'une cuponnière à un feul étage, on n'emploie que des arbres de huit pieds de longueur.

Pour fixer les planches fur les folives, il faut une quantité affez confidérable de gros clous. Si l'on ne peut raffembler tous les matériaux néceffaires à la conftruction d'une caponnière cafematée générale, on fe borne à en conftruire une fur le milieu de chaque face de l'ouvrage ; dans cette circonftance, la caponnière n'ekt autre chofe qu'un tambour.

Mais décrivons la conftruction d'une caponnière.

Quand on a raffemblé les paliffades néceffaires à la cenftruction de la caponnière, on les fait aiguifer par un de leurs bouts, de manière à ce qu'elles puiffent entrer de deux pieds dans la terre.

Pendant que l'on raffemble & aiguife les paliffades, le commandant de pofte trace dans le fond du foffé, & à trois pieds de l'efcarpe la rigole dans laquelle la pointe des paliffades doit être placée.

Lorfque la petite rigole eft entièrement tracée on fait planter les paliffades le plus perpendiculairement qu'il eft poffible, &, comme nous l'avons déja dit, à deux pouces les unes des

autres.

Si la caponnière ne doit avoir qu'un étage auditôt que les paliffades perpendiculaires font plantées, on place les folives: elles portent d'un côté fur les paliffades, & de l'autre dans l'épaiffeur du parapet. On recouvre les folives avec des planches; fur les planches on met des fafcines; & fur les fafcines, un ou deux pieds de terre.

Auffitôt que la caponnière eft couverte, on cloue tranfverfalement, contre les paliffades, les planches qui doivent empêcher l'ennemi de voir l'intérieur de cette galerie. De deux en deux planches, on laiffe un intervalle de deux pouces. Cet intervalle entre les planches tranfverfales fait, avec celui qui fe trouve entre les paliffades perpendiculaires, un véritable crénau par lequel le défenfeur du pofte,paffe fon fufil & fait feu.

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les terres du parapet, que portent les folives fur lefquelles on établit le plancher du premier étage.

Le toit du fecond étage fe conftruit de la même manière, tant dans les caponnières à deux étages, que dans celles qui n'en ont qu'un.

Pour communiquer du premier étage au second, on laiffe, dans le plancher, des trous affez grands pour qu'un homme puiffe y paffer commodément, & on construit une petite échelle au deffous de chaque trou.

Par le moyen de la caponnière cafematée à un ou deux étages, on défend le foffé avec des feux croifés ou directs, & l'ennemi ne peut attaquer le corps de l'ouvrage qu'après avoir détruit la galerie.

Lorfque la caponnière a deux étages, les foldats qui font renfermés dans le fecond peuvent tirer fur les ennemis lorfqu'ils commencent à s'approcher de la crête du glacis.

Comme la caponnière à deux étages ne dépaffe la crête du glacis que d'un pied au plus, elle ne peut être vue par le canon de l'ennemi, que lorfqu'il a été conduit fur le bord de la contrefcarpe.

Quoique l'ennemi parvienne à gagner le fond du toffe, il n'eft pas le maître de l'ouvrage ; il faut qu'il coupe des folives de fix pouces déquarriffage, ou qu'il graviffe contre des paliffades plantées perpendiculairement; & cela, fous un feu à bout touchant.

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L'importance des caponnières cafematées, le grand usage qu'on peut en faire nous feront pardonner les détails fatigans dans lesquels nous avons cru devoir entrer.

On fent bien que les caponnières cafematées peuvent fervir fur une élévation même fans ouvrage intérieur, à former un poffe, bon contre un ennemi qui n'auroit point de canon. Voyez ARBRES.

Une caponnière cafematée bien faite offre à Fafaillant l'obftacle le plus difficile qu'il ait à furmonter. Ce n'eft pas en l'attaquant qu'on la vaincra, mais en éludant les difficultés qu'elle oppofe.

Quand l'ennemi aura conftruit dans le fond de fon foffe une caponnière cafematée, vous vous garderez de faire la defcente de ce foffe ; YOUS n'avez d'autre moyen à employer que celui de le combler. Pour cela, yous entploierez les gros facs à terre ou à laine, &c.; mais avant de tenter cette opération, vous aurez cherché à éteindre

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Que la caponnière ait un ou deux étages, it vaut mieux encore jeter un pont fur le foffé que chercher à le combler. Pour jeter ce pont, on préparera des poutres ou folives qui aient douze pieds de longueur au moins; on fera porter un des bouts de ces poutres fur les toits de la caponnière, & l'autre fur le bord du glacis; on recouvrira l'efpace qui fera compris entre les poutres avec des planches & des madriers; on donnera au moins dix-huit ou vingt pieds de largeur à cette espèce de pont ; on peut remplacer avec avantage les poutres ou les folives deftinées à la conftruction d'un pont, par les échelles dont on fe fera pourvu pour l'efcalade.

Le moyen que nous venons d'offrir pour éluder l'effet des caponnières n'eft pas fans difficultés, mais il eft celui qui en préfente le moins.

Si on ne peut ni combler le foffé, ni y jeter un pont, on fait defcendre un grand nombre de foldats à la fois; ils attaquent avec impétuofité quelques parties de la caponnière; ils cherchent à y faire brêche à coups de hache, & ils fe laiffent emporter par l'heureux enthousiasme qui les anime lui feul peut les rendre victorieux.

CAPTURE SUR LES ENNEMIS. Vayeg BUTIN & PRISES.

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CAPTURE (par les foldats fur les contrebandiers,) «Lorfque les foldats, fans Paffiftance des commis, ce qui arrive rarement, parce » qu'ils font plus portés à favorifer, & même à » faire la contrebande, qu'à l'empêcher, prennent » les chevaux, charrettes, armes & équipages

des contrebandiers, ils leur appartiennent. Il >> leur est encore payé cinq livres par chaque » minot de faux fel; quinze livres par chaque » quintal de faux tabac, de la capture qu'ils ont » faite, aux conditions qu'ils remettront la cap»ture en fon entier au grenier, bureau, ou on» trepôt le plus proche. Le roi veut qu'on leur >> donne encore vingt livres pour chaque contre>> bandier qu'ils arrêteront avec fes armes, & » quinze livres pour ceux qu'ils prendront fans >> armes, pourvu qu'ils écrouent ces contreban>>diers dans les prifons les plus proches, où le » grenier, bureau ou entrepôt des fermes eft établi. Mais avec les équipages des contrebandiers, qui leur appartiennent, quand il les ont » pris, ils n'ont que le quart des autres fommes » fpécifiées ci-deffus, lorfqu'ils n'ont arrêté aucun » contrebandier.

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Mais quand les foldats font les captures avec les employés, ils partagent les récompenfes, de manière que le commandant de la troupe ait un tiers plus que celui des employés, & chaque foldat autant qu'un employé lorfqu'ils ne font

qu'efcorter la contrebande prife par les feuls employés, ils ont vingt fols pour chaque quintal, foit de tabac, foit de fel, à raifon de ladite efcorte, & auffi vingt fols pour la conduite de chaque contrebandier pris par les employés, & qu'à leur réquifition ils ont efcorté jufqu'aux prifons. Il faut dire cependant que ce partage de récompenfe avec un employé, avilit le caractère des officiers, & que ces Meffieurs, qui ne font pas fufceptibles d'un fi bas intérêt, laiffent tout le profit aux foldats. Cet article efi tiré du Dictionnaire militaire portatif.

CAPUCHON DE MAILLES. Le capuchon de mailles étoit un habillement de tête, à l'usage des militaires des quinzième & feizième fiècles. Voyez le mot ARMES, paragraphe des Armes défenfives.

< CARABINE

arme à feu dont on connoît deux efpèces; les carabines rayées & les carabines non rayées. Voyez le dictionnaire des arts & métiers, article de l'Arquebufier, & le dictionnaire de l'artillerie. La carabine rayée est l'arme des carabiniers, & la carabine non rayée, l'arme des huffards. Voyez, quant aux avantages & aux inconvéniens de la carabine le paragraphe 37 de notre article CARABINIERS.

CARQUOIS. Le carquois étoit une espèce d'étui dans lequel les archers plaçoient & portoient leurs flèches. Voyez dans ce dictionnaire l'article ARMES; & le mot Carquois dans le dictionnaire des antiquités.

CARREAU D'ARBALÈTE. C'étoit une flèche qu'on lançoit avec une arbalète, & dont le fer avoit quatre pans. Voyez dans ce dictionnaire l'article ARMES, & le mot Carreau dans le dictionnaire des antiquités.

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CARTES MILITAIRES. On trouvera dans le Dictionnaire des Mathématiques faifant partie de cette Encyclopédie, deux articles relatifs aux cartes militaires ces deux articles renferment prefque tout ce qu'on peut défirer fur les cartes de cette efpèce. Dans le premier de ces deux articles, inféré page 299, tome cinquième, on a placé des preuves de la néceffité & de l'utilité des cartes militaires pour calculer & conduire toutes les opérations d'une campagne; on y a parlé auffi des objets qu'on doit faire entrer dans ces cartes, & de la manière dont on doit envifager chacun d'eux; on y a fait entrer encore une indication des meilleures cartes que nous poffédons; & enfin la manière de compofer une bonne carte militaire, avec des cartes générales levées géométriquement.

Dans le fecond article, qui commence à la page 290, colonne feconde, M. Joli, ingénieur-géographe militaire, après avoir fait connoître aux gens de guerre l'utilité des cartes générales leur avoir prouvé que ces cartes ne leur fuffilent

&

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cependant point, leur dit qu'ils doivent fe pourvoir de cartes qu'il appelle militaires : cet écrivain divife ces cartes en trois espèces en cartes levées géométriquement, en cartes levées à vue, & en cartes dont les points principaux font levés géométriquement & les petits détails à vue : ces dernières cartes, qu'on auroit pu appeler mixtes, font fans doute celles qui méritent la préférence : l'auteur indique enfuite les articles du dictionnaire des mathématiques que l'on doit confulter pour apprendre l'art de lever ces différentes cartes militaires. La partie la plus intéreffante du travail de M. Joli, eft celle où il traite des études l'on que doit avoir faites, & des connoiffances que l'on doit avoir acquifes pour compofer une bonne carte militaire: on lira encore avec fruit l'endroit où il parle des vues que l'on doit avoir en levant une carte de cette espèce, & du mémoire dont on doit l'accompagner: quoique cette dernière partie foit très-détaillée, les jeunes militaires doivent peutêtre joindre à l'étude qu'ils en feront, la lecture du mot Reconnoissance militaire, & peut-être auffi celle du chapitre 19 du Guide de P'Officier partis culier en campagne.

Quant à la manière de deffiner fur les cartes militaires les objets que l'on rencontre dans la campagne, voyez l'article DESSEIN MILITAIRE.

CARTE BLANCHE. (Supplément.) L'auteur de l'article CARTE BLANCHE nous a bien dit que l'autorité fouveraine doit, dans toute espèce de gouvernement, donner carte blanche aux guerriers à qui elle confie le commandement de fes armées ; mais comme il n'a pas pris le foin d'appuyer fur l'histoire cette maxime très-rarement fuivie, quoique très-généralement connue; & comme il eft des vérités qu'on ne peut mettre trop fouvent & de trop de manières fous les yeux d'une certaine claffe d'hommes, nous allons prouver, par des faits, que les généraux qui ont eu le droit de fe conduire d'après les circonftances des temps & des lieux, c'est-à-dire qui ont eu carte blanche, ont prefque tous remporté de grandes victoires; tandis que ceux à qui on l'a refufée ont éprouvé des défaites, ou n'ont remporté que de petits avantages.

En parcourant l'hiftoire avec quelque attention, on remarque que les armées commandées par des rois ont été plus fréquemment victorieufes que battues la carte blanche que le général a dans cette circonftance, n'eft point, j'en conviens, l'unique caufe de cet effet; les armées commandées par des rois font ordinairement très bien pourvues, & l'œil du maître allume parmi les guerriers un zèle ardent, une valeur conftante: mais on n'en peut pas moins regarder, ce me femble, cette obfervation générale comme une premièrepreuve en faveur de la carte blanche.

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