Les Romains! MITHRIDATE. ARCA S. De Romains le rivage eft chargé, Et bientôt dans ces murs vous êtes affiégé. Ciel, courons! MITHRIDATE. (à Arcas.) Écoutez. Du malheur qui me preffe, Tu ne jouiras pas, infidelle Princesse. ACTE V. SCENE PREMIERE. MONIME, PHDIM E. MADAME, PHDIM E. A DA ME, où courez-vous? Quels aveugles tranf- Vous font tenter fur vous de criminels efforts? Ah, ne voyez-vous pas que les Dieux plus humains MONIME Hé, par quelle fureur, obstinée à me suivre, Lui-même n'attend plus qu'un trépas affuré. PHDIM E. Ah, du moins attendez qu'un fidèle rapport, Le rangeoit du parti d'un camp féditieux ; MONIM E. 255 Xipharès ne vit plus, il n'en faut point douter. Que le démon de Rome à formée & nourrie. La mort au désespoir ouvre plus d'une voie. Oui, cruelles, en vain vos injuftes fecours Me ferment du tombeau les chemins les plus courts. Qui jadis fur mon front t'attacha la première. PHŒDIME. On vient, Madame, on vient ; & j'espère qu'Arcas, Pour bannir vos frayeurs, porte vers vous fes pas. MONIME, PHŒDIME, ARCAS, MONIM E. EN eft-ce fait, Arcas, & le cruel Pharnace? ARCA S. Ne me demandez rien de tout ce qui fe paffe, Madame. On m'a chargé d'un plus funeste emploi, Et ce poifon vous dit les volontés du Roi, PHODI ME. Malheureufe Princeffe! MONIM E. Ah, quel comble de joie! Des fecours importuns qui me forçoient de vivre. Hélas? PHDIM E. MONIM E. , Retiens tes cris, &, par d'indignes larmes, De cet heureux moment ne trouble point les charmes. Si tu m'aimois, Phœdime, il falloit me pleurer, Quand d'un titre funefte on me vint honorer; Et lorfque, m'arrachant du doux fein de la Grèce, Dans ce climat barbare on traîna ta maîtreffe. Retourne maintenant chez ces Peuples heureux; Et, fi mon nom encor s'eft confervé chez eux Dis-leur ce que tu vois, & de toute ma gloire, Phœdime, conte-leur la malheureuse hiftoire. Et toi, qui de ce cœur, dont tu fus adoré, Par un jaloux deftin fut toujours féparé, Héros, avec qui même, en terminant ma vie, Je n'ofe en un tombeau demander d'être unie, Reçois ce facrifice, & puiffe, en ce moment, Ce poifon expier le fang de mon amant. |