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subi la loi des maîtres de l'Indostan et du commerce des deux hémisphères ; ils s'honoraient de conserver, sous un vain titre de souveraineté, le titre d'alliés des Anglais; et, comme il n'arrive que trop souvent, ils se consolaient de la perte de leur indépendance, en aidant les vainqueurs à achever leur conquête.

Pour soumettre le dernier de ces princes qui eût conservé une existence indépendante, et qui était l'héritier du fameux Hyder-Aly, le Mithridate de l'Indostan, et le plus redoutable conquérant depuis Nadirschah, le général Harris, qui commandait les forces de la côte de Coromandel, reçut l'ordre de marcher vers les frontières du Carnate, et de pénétrer dans les États de TippooSaïb; en même temps que le général Stuart, à la tête des troupes du Malabar, marcherait pour se réunir à lui.

L'armée anglaise fut grossie par le contingent du Nizam, dans lequel se trouvaient compris 6,000 hommes de troupes de la compagnie à la solde de ce prince, et des Cy

payes commandés par

des officiers anglais.

Le général Harris passa la frontière dans les premiers jours de mars 1799, se dirigea vers Séringapatam; et de l'autre côté les hostilités commencèrent presqu'en même temps, entre un corps considérable de l'armée de Tippoo, qu'il avait rassemblé à Périapatam, à 7 milles de Sédaséer, et l'avantgarde du général Stuart, qu'il avait portée du camp de Seedapore à Sédaséer pour blir plus promptement sa communication avec le général Harris.

éta

Sédaséer est une position élevée, d'où l'on découvre au loin le pays de Mysore, et le cours de la Cavery jusques auprès de Séringapatam, bâti sur une île que forme cette rivière.

Cette première attaque de Tippoo-Saïb fut impétueuse; il parvint à tourner la brigade du colonel Montrésor, qui occupait Sédaséer, et à couper sa communication avec Seedapore. Cette avant-garde était presque entourée, quand le général Stuart marcha à son secours avec le 77°. régiment, attaqua

la colonne qui avait tourné Sédaséer, dégagea le colonel Montrésor; et, réuni avec lui et le général major Hartley, défit entière- ment les troupes du Sultan, qui rentra dans son camp de Périapatam. Ce prince avait espéré de battre le général Stuart, et comptait ensuite attaquer le général Harris : dès qu'il fut informé de l'entrée de l'armée de Madras dans le pays de Mysore, il leva son camp de Périapatam, et marcha, avec beaucoup de célérité, à la rencontre du général Harris avec tout ce qu'il put rassembler de troupes et d'artillerie; il l'atteignit au moment où il faisait entrer ses troupes dans le camp de Malavély: il s'engagea bientôt une action générale, dans laquelle la division du colonel Wellesley, depuis lord Wellington, tourna le flanc droit de l'armée indienne. Tippoo ne fut pas plus heureux dans cette affaire, qu'il ne l'avait été vis-à-vis du général Stuart; il fut complettement battu et chassé de toutes les positions où il essaya de se maintenir.

Le 30 mars, le général Harris, après avoir

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passé la Cavery, campa à deux milles au Sud-Ouest de Séringapatam, dans une position que le général Abercrombie avait occupée en 1792. Il s'y affermit en repoussant les postes et resserrant la place.

Cependant le général Stuart marchait pour effectuer la jonction des deux armées; il rencontra le 6 avril, à Périapatam, le major-général Floyd, que le général Harris avait détaché avec un corps de troupes de l'armée de Madras pour aller à sa rencontre, et assurer ses dernières marches aux approches de la forteresse.

Tippoo-Saïb ne tenta pas de nouveaux efforts en campagne, pour s'opposer à cette jonction, et se borna à défendre, contre le général Stuart, au nord de la Cavery, les dehors de sa capitale, sa dernière retraite, comme il l'avait fait contre le général Harris. Mais cette défense des postes extérieurs fut aussi courte qu'inutile. Le général Stuart fit replier jusqu'à 800 toises de la place les troupes du Sultan, et emporta un retranchement qui le séparait du général Harris. L'investissement fut achevé

et la tranchée ouverte nous ne rapporterons ici ni les détails du siége, ni les mouvemens du général Floyd, pour le couvrir contre les partis qui se trouvaient encore en campagne.

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L'artillerie anglaise ne commença à battre en brêche que le 30 avril et quatre jours après, la brêche étant praticable, les 12, 33, 73° et 74 régimens furent destinés à livrer l'assaut. Le général Harris, pour surprendre le Sultan, ne fit donner le signal que vers le milieu du jour, au moment de la plus forte chaleur.

Les troupes anglaises et les grenadiers Cypayes sortirent tout-à-coup des tranchées, traversèrent sous un feu meurtrier le lit rocailleux de la Cavery, et, sous la conduite du colonel Sheerbrook et du lieutenantcolonel Dunlop, qui y fut blessé, montèrent aux brêches pratiquées dans la fausse-braye et le rempart. Le combat fut opiniâtre et sanglant: Tippoo, désespéré, affrontait la mort par-tout où le péril était plus grand, et périt dans la mêlée avec ses principaux officiers.

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