mas & lui étant unis ensemble par les liens de la juftice & de la vertu qui font les feuls durables, vous entretiendront dans une paix profonde, & vous rendront redoutables à tous les peuples voisins qui penferoient à s'agrandir. Vous voyez,ô Dauniens, que nous avons donné à votre Terre un Roi capable d'en élever la gloire jufqu'au Ciel. Donnez auffi, puifque nous vous le demandons, une terre qui vous eft inutile, à un Roi qui eft digne de toutes fortes de fecours. Les Dauniens répondirent qu'ils ne pouvoient rien refuser à Telemaque,puifque c'étoit lui qui leur avoit procuré Polydamas pour Roi. Auffitôt ils partirent pour l'aller chercher dans fon defert & pour le faire regner fur eux. Avant que de partir, ils donnérent les fertiles pleines d'Arpi à Diomede pour y fonder un nouveau Royaume. Les alliez en furent ravis parce parceque cette Colonie des Grecs pourroit fecourir puiffamment le parti des alliez, fi jamais les Dauniens vouloient renouveller les ufurpations dont Adrafte avoit donné le mauvais exemple. Tous les Princes ne fongérent qu'à fe féparer. Telemaque les larmes aux yeux partit avec fa troupe, après avoir embraffé tendrement le vaillant Diomede, le fage & inconfolable Neftor, & le fameux Philoctete, digne heritier des flêches d'Hercule. Fin du vingt-uniéme Livre. LES LES AVANTURES DE TELEMAQUE, FILS D'ULYSSE. LIVRE XXII. E jeune fils d'Ulyffe brûloit Mentor à Salente & de s'embarquer avec lui pour revoir Ithaque, où il efperoit que fon pere feroit arrivé. Quand il s'approcha de Salente, il fut bien étonné de voir toute la campagne des environs, qu'il avoit laiffée prefque inculte & deferte, cultivée com me |