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BULLETIN

DU

Bouquiniste

PUBLIÉ PAR AUGUSTE AUBRY FOREIGN

Avec la collaboration de Bibliophiles et d'Erudits

(BODLILID

Paraissant le 1er et le 15 de chaque mois

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RIODICE

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ÉTRANGER

Un an........ 5 fr.

VGVSTE

SEKA

PARIS

CHEZ AUG. AUBRY, ÉDITEUR

LIBRAIRE DE LA SOCIÉTÉ DES BIBLIOPHILES FRANÇOIS
Rue Séguier, 18

Et chez les principaux libraires de la France et de l'Etranger.

1er juillet 1873. VARIÉTÉS BIBLIOGRAPHIQUES ET LITTÉRAIRES. PH. TAMIZEY DE LARROQUE. Deux lettres inédites d'Antoine Vitré. — Le comte TH. DE PUYMAIGRE. De l'Origine de deux chansons populaires. F. FERTIAULT. Du principe essentiel de l'harmonie, par Alex. Marchand. ED. DE Barthelemy. La Sainte et noble famille de Lille, par le comte de Fontaine de Resbecq. CATALOGUE DE LIVRES EN VENTE AUX PRIX MARQUés. Ouvrages divers anciens et modernes. ·PUBLICATIONS NOUVELLES. Les Collectionneurs de l'ancienne France, par E. Bonnaffé. Diplomates au temps de la Ligue, par E. Frémy. Les Artistes de l'Alsace pendant le moyen âge, par Ch. Gérard, etc., etc.

ÉTAT DES VENTES

EN DISTRIBUTION:

CATALOGUE DE LIVRES

Composant la Bibliothèque de feu M. CHERRIER, membre de l'Institut, dont la vente aura lieu Hôtel des Ventes, rue Drouot, le mardi 8 juillet 1873, à deux heures.

Par le ministère de Me GUÉLON-DUBREUIL, commissaire-priseur; assisté de M. AUG. AUBRY, libraire-expert.

VENTE, rue Drouot, salle 16, de 300 volumes, Littérature et Archéologie. (Mercredi 2 juillet.)

M° AVRIL, commissaire-priseur; assisté de M. AUBRY, libraire.

VENTE, rue Drouot, salle 10, le vendredi 4 juillet, de 1000 volumes environ, après décès de Mme vo A.

M. DUBOURG, commissaire-priseur; assisté de M. AUBRY, libraire.

ACHAT DE BIBLIOTHÈQUES

DE PARTIES DE LIVRES

ET DE TOUTES ESPÈCES D'OUVRAGES ANCIENS ET MODERNES
Expertises. · Rédaction de Catalogues

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VENTES PUBLIQUES AUX ENCHÈRES

EN DISTRIBUTION:

Sixième

Supplément au Bulletin du Bouquiniste

CATALOGUE

DE

LIVRES EN VENTE AUX PRIX MARQUÉS Ouvrages en tous genres, anciens et modernes (1,437 numèros). MM. les Amateurs qui ne l'auraient pas reçu sont priés d'en faire la demande,

il leur sera adressé franco.

VARIÉTÉS BIBLIOGRAPHIQUES

DEUX LETTRES INÉDITES D'ANTOINE VITRÉ

Je disais ici (numéro du 15 avril 1873): « On connaît bien peu de lettres d'Antoine Vitré. M. le marquis de Godefroy-Ménilglaise a eu l'extrême amabilité de m'en communiquer deux qui ont été adressées à un de ses plus célèbres aïeux, Denys II Godefroy. Je ne veux pas garder pour moi seul le plaisir et le profit de cette communication, et je viens le partager avec les lecteurs du Bulletin, bien assuré que, de leur côté, ils partageront ma vive reconnaissance. PHILIPPE TAMIZEY DE LARROQUE.

I

MONSIEUR,

A Paris, ce 28 septembre 1670.

J'ay receu avec beaucoup de joye la lettre que vous m'avez fait l'honneur de m'escrire, parce que j'estois en peine de vous faire sçavoir l'estat où sont les choses en l'Assemblée touchant les gratifiez (1). J'ay dit à Monsieur vostre fils (2) que tous les Evesques de l'Assemblée sont les commissaires des ministres convertis excepté Mgrs le coadjudeur de Rheims (3) et de Viviers (4), mais vous sçavez que Mgr le coadjuteur de Rheims est puissant, et que le moindre mot de recommandation qu'il en dira fera vostre affaire. Monsieur de la Reynie (5) est de vos amis et m'a prié de vous recommander

a

(1) Denys Il Godefroy recevait du clergé une pension de 500 livres pour ses travaux historiques. Cette pensiou fut remise en question aux assemblées de 1670 et 1675, mais chaque fois confirmée. » (Les Savants Godefroy, Mémoires d'une famille, etc., p. 184.)

(2) Denys III, alers âgé de dix-sept ans, qui était à Paris le correspondant ordinaire du père, et lui rendait compte de toutes choses. (Ibidem, p. 229.)

(3) Charles Maurice Le Tellier, qui avait été nommé coadjuteur du cardinal Antoine Barberini en 1668, et qui lui succéda dans l'archevêché de Reims le 3 août 1671. (4) Le titulaire du siége de Viviers était alors Louis-François de la Baume de Saze, dont le long épiscopat dura du 6 avril 1621 au 5 septembre 1690. Son coadjateur et successeur fut Antoine de la Garde de Chambonas.

(5) Nicolas-Gabriel de la Reynie, lieutenant de police depuis le mois de mars 1667.

à Mgr l'Archevesque de Rouen (1) qui est président. J'ay remarqué qu'il estoit besoin de luy parler. Il y a tant d'Evesques qui ont des personnes à placer que cela fait qu'il faut estre sur ses gardes. J'ay prié Monsieur vostre fils de veoir ceux qui vous peuvent servir, et que je luy ay marquez. Vous me faites justice de croire que je suis vostre serviteur et que je feray tout ce que je pourray pour vostre service. Soyez-en persuadé, s'il vous plaist. Jusques icy j'ay tousjours eu l'œil au guet pour cela, et n'obmettray rien de ce que je croiray vous pouvoir servir.

Permettez-moy, Monsieur, de prendre cette occasion pour vous supplier de dire à monsieur Camus que je suis son très-humble serviteur, et que je luy demande la continuation de ses bonnes graces. C'est le commissaire du Roy pour la citadelle, et je ne doute pas que vous ne le cognoissiez. C'est un galand homme et fort considéré de M. de Louvois. Surtout je vous supplie, Monsieur, d'asseurer monseigneur Pelletier l'intendant (2) de mes très-respectueuses obeyssances. Vous me ferez plaisir de luy dire que je suis avec un profond respect tout à luy. Je vous rendray compte de tout ce qui se sera fait sur vostre chapitre. Je suis du meilleur de mon cœur,

Monsieur,

Vostre très-humble et très-obeyssant serviteur.
ANTOINE VITRÉ.

A Monsieur, Monsieur Godefroy, commis par le Roy à la garde et direction de la chambre des comptes de L'Isle en Flandres, à L'Isle en Flandres.

II

MONSIEUR,

A Paris, ce 21 février 1674.

Vous devinez bien la joye que j'ay deu avoir à l'ouverture de vostre lettre. Outre qu'elle m'a appris que vous vous portez bien Dieu mercy, elle m'a fait veoir qu'enfin vous avez ce qui vous est nécessaire pour achever vostre histoire de Charles VIII que beau

(1) François de Harlay-Chanvalon, qui allait devenir, l'année suivante, archevêque de Paris.

(2) Sur les relations de Denys II avec Le Pelletier de Souzes, voir les pages 182 et 187 du livre de M. le marquis de Godefroy. Saint-Simon a souvent parlé de Le Pelletier (Mémoires, édition de M. Chéruel, in-12, t. II, XI et XII).

coup de gens d'honneur attendent il y a longtemps (1). Je m'estonne seulement, Monsieur, comment vous pouvez travailler à faire vostre charge avec l'exactitude qu'on me dit que vous la faites, et en mesme temps faire cette histoire de Charles VIII où il n'y a pas peu à dire. Je prie Dieu qu'il nous fasse la grace de vous donner le temps et la santé qui vous est nécessaire pour mettre ce bel ouvrage à fin. Vous me reprochez l'honneur que vous avez eu la bonté de me faire quand vous m'avez obligé en plusieurs rencontres losque vous m'escriviez que je vous ay servy. Je serois fol si j'avois la pensée que j'eusse jamais esté en estat de servir une personne de vostre condition. Je vous ai toujours honoré et respecté, Monsieur, et vous rendray toute ma vie tous les petits services qui vous sont deus ou que je seray capable de rendre à une personne de vostre mérite. J'ay prié un de mes amis de vous en asseurer de bouche comme je me donne l'honneur de vous l'escrire.

Monsieur Petit (2) m'a prié de vous remercier de celuy de vostre souvenir. Vous luy faites justice de l'aimer, car toutes les fois que s'est présenté des occasions de parler de vous il en a tousjours parlé avec toute l'estime possible. Au reste, Monsieur, je suis bien obligé à monseigneur vostre intendant de ce qu'il daigne se souvenir de moy qui ne luy peux jamais estre utile à quoy que ce soit. C'est une amitié qui peut estre fondée sur celle dont feu monsieur son père m'aimoit. Vous me ferez un très-grand plaisir de l'asseurer de mes très-respectueuses obeyssances en le remerciant de ma part de l'honneur qu'il me fait. Je voudrois bien luy envoyer un livre que j'ay imprimé et dont j'ay donné un à monsieur le prevost des marchands, son frère. C'est une négotiation de M. de Béthune avec le cardinal de la Rochefoucault lorsque la reyne Marie de Médicis se retira à Angoulesme avec M. d'Espernon (3). Cela est curieux et qu'il peut (1) 11 (Denys II) revit d'une façon semblable l'histoire de Charles VIII, éditée par son père (1617, in-4), y joignant des mémoires, titres et pièces historiques. C'est ce travail qui demeura en suspens à l'imprimerie royale lors du départ pour Lille en 1668. Les occupations de sa charge ne lui permirent point de le terminer entiè rement. Son fils ainé y mit la dernier main, et le fit paraître enfin en 1684 (in-folio.) (Les Savants Godefroy, p. 108.)

(2) Ce M. Petit est-il celui qui mourut en 1702 fort vieux, et depuis grand nombre d'années médecin de Monseigneur, » comme dit Saint-Simon (t. II, p. 395)? (3) Voici le titre de l'ouvrage, d'après la Bibliothèque historique de la France (t. lil, n° 30441) Négociations eommencées, au mois de mars 1619, avec la reine Marie de Médicis, mère de Louis XIII, par Philippe, conte de Béthune, et continuée conjointement avec le cardinal de La Rochefoucault. Paris, Vitré, 1673, in-folio

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