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1er-15 juin. VARIÉTÉS BIBLIOGRAPHIQUES ET LITTÉRAIRES. AVISARD. Histoire du Collége de Moulins, par E. Bouchard. CATALOGUE DE LIVRES EN VENTE AUX PRIX MARQUÉS. Ouvrages relatifs à l'histoire de la Normandie. — Ouvrages divers anciens et modernes. PUBLICATIONS NOUVELLES. La Normandie à l'étranger, par le comte de La Ferrière-Percy. L'Instruction publique en Allemagne, par C. Hippeau. La Grande voie romaine de Senlis à Beauvais, par A. de Caix de Saint-Aymour, etc., etc.

Publication nouvelle de la Librairie A. AUBRY.

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LES COLLECTIONNEURS

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L'ANCIENNE FRANCE

NOTES D'UN AMATEUR

PAR EDMOND BONNAFFÉ

Petit in-8 sur papier vergé.

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LES COLLECTIONNEURS DE L'ANCIENNE ROME Paris, Aubry, 1867, petit in-8, papier vergé. Epuisé.

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EN DISTRIBUTION:

Sixième

Supplément au Bulletin du Bouquiniste

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DE

LIVRES EN VENTE AUX PRIX MARQUÉS

Ouvrages en tous genres, anciens et modernes (1,437 numéros). MM. les Amateurs qui ne l'auraient pas reçu sont priés d'en faire la demande, il leur sera adressé franco.

VARIÉTÉS BIBLIOGRAPHIQUES

HISTOIRE DU COLLÉGE DE MOULINS

PAR E. BOUCHARD, AVOCAT

Moulins, 1872, in-8, se trouve chez Aubry. — Prix : 4 fr.

M. Prosper Blanchemain a déjà parlé dans ce recueil, avec l'autorité qu'on lui connaît, des travaux de M. Bouchard (1). C'est à sa bienveillance que je dois le plaisir de remercier ici mon camarade de collége de m'avoir dédié son nouveau livre, tout en l'examinant rapidement.

L'Histoire du Collège de Moulins étudie les origines de l'enseignement public dans le Bourbonnais et s'arrête à la fondation du Lycée actuel.

Aux premiers siècles du christianisme, saint Patrocle avait élevé à Néris un oratoire, où il se mit à instruire les enfants dans l'étude des lettres. L'auteur signale au xm° siècle, 1261, le rector scholarum de Jaligny, petite place forte située sur la Besbre (à 18 kil. de Lapalisse), dont les murs subsistent en partie.

Dès 1424, Moulins eut des maîtres d'école. Quant au collége, il fut vraisemblablement fondé vers 1556, et les échevins avaient, en 1539, acquis dans ce but la maison du Pavillon, au faubourg de Paris. Le collége a donc longtemps occupé l'emplacement du Palais de justice. Son entrée fut d'abord dans la petite rue de l'Aumône, où existe encore une vieille maison, avec l'inscription DNS DEDIT, qui pourrait bien en avoir fait partie.

Le 7 décembre 1397, Odart de Berthine, de Moulins, conseiller du Roi, fondait trois places d'écoliers bourbonnais au collège d'Autun,

(1) Voyez le numéro du 15 mai 1869 du Bulletin du Bouquiniste, article sur les Guerres de Religion et les troubles de la Fronde en Bourbonnais; et le numéro du 1er décembre 1871, sur les Poëtes bourbonnais, où M. Prosper Blanchemain a restitué la chanson si remarquée de J. de Lingendes, Si c'est un crime que l'aimer, qui était en quelque sorte perdue.

à Paris. Marguerite Bourtil, dame de Chassignolles (27 octobre 1584), et Beauquère de Péguillon, évêque de Metz (7 février 1585), nés aussi dans notre province, concoururent par leurs fondations à favoriser le développement de notre collége.

Signalons les principalats de Robert de Menetroux, de Clément Picquard et de Théodore de Vignancourt.

Remarquons dans le contrat passé entre le second et la ville, ce beau principe que la faveur s'acquerra seulement par l'étude; mentionnons l'institution de députés de la ville pour visiter le collége, et disons que cette première période se termina, en 1606, par la remise de l'établissement aux pères Jésuites.

Henri IV s'était montré favorable au désir des habitants de développer les études dans leur collége, en le confiant aux Jésuites. Ses lettres patentes du 29 juin 1604 autorisèrent ce changement. Cette même année, les officiers municipaux établirent un impôt de 6000 livres pour agrandir les bâtiments et construire une chapelle. Une souscription publique était aussi ouverte pour aider aux réparations. Ces ressources étant insuffisantes, des décisions royales accordèrent successivement au nouvel établissement des dotations qui comprirent l'hôtel de Saint-Julien, situé rue d'Allier, et le prieuré de Chantelle.

Déjà le 14 octobre 1604, Honoré d'Urfé (l'auteur de l'Astrée, l'ami du poète Jean de Lingendes) et sa femme Diane de Châteaumorand, avaient fait un don de 24,000 livres à la ville pour doter le collége, à condition qu'il prendrait le nom de Châteaumorand. Cette donation, assise sur différentes propriétés, comprenait celle de Pouzeux, située aux portes de Moulins, sur le petit ruisseau de Refembre. Elle devait servir de maison de récréation aux Jésuites. Des difficultés financières entre les pères et la ville firent annuler cette donation. Cette propriété revint plus tard au collège par les soins de Jean Dubuisson, sieur de Beauregard, qui l'avait acquise. Ce petit château existe encore. Malgré son délabrement, on lit audessus d'une porte la maxime: Initium sapientiæ timor Domini, très-probablement inscrite par les pères.

La propriété et les revenus de l'hôtel Saint-Julien, fondation des ducs de Bourbon, furent accordés au collège le 12 novembre 1604. C'est là que fut passée, le 14 septembre 1605, la convention entre

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les Jésuites et la ville. Les obligations réciproques pour l'enseignement et pour les rentes y furent prises de part et d'autre. Le général Claude Aquaviva accepta ces conditions en 1606. Le 19 octobre de la même année, les classes furent ouvertes. La première pierre de l'établissement avait été posée le 19 mai par Mgr Gaspard Dinet, évêque de Mâcon, originaire de Moulins.

Le prieuré de Chantelle ne fut réuni au collége qu'en 1614. La prise de possession n'eut lieu que le 19 mai 1617. Les pères percevaient la dime sur les terres qui en dépendaient. Il faut lire les curieuses contrariétés qui les assaillirent à cette occasion.

En 1629, les Jésuites demandaient à l'évêque d'Autun l'autorisation d'exposer différentes reliques dans leur chapelle. Vers la même époque, une peste affreuse sévit à Moulins. En 1631, la veuve d'une des victimes du fléau, Angélique de Laval, veuve de Jean de Lingendes, avocat au siége présidial, donna au recteur Pierre du Hameau 1600 livres tournois pour entretenir nuit et jour, à perpétuité, une lampe devant l'image de sainte Rosalie, vierge de Palerme dont on avait des reliques, et qui l'avait délivrée elle-même de la peste. Plus tard, on exposait la rotule du bienheureux saint François Régis, jésuite, surnommé le père des pauvres, né à Fontcouverte au diocèse de Narbonne. Il existe dans ce village une confrérie sous l'invocation du saint missionnaire, destinée à favoriser les jeunes filles qui désirent un bon époux.

Le plus marquant des recteurs du collége fut un Moulinois, Claude de Lingendes, né en 1591. En 1635, il fit acte de foi et bommage au roi, pour la terre de Pouzeux, devant la grande porte du château de la ville. Il offrit à la bienheureuse mère de Chantal les dernières consolations de la religion, au couvent de la Visitation de Moulins, et prononça plus tard son Oraison funèbre, à la Visitation de Paris. Son éloquence se signala, alors qu'il ne dirigeait plus notre collége, dans la prise de voile de Mme de Montmorency, pour laquelle il était sans doute revenu au pays. Le recteur de Moulins devint provincial de France et supérieur de la maison professe de Paris, où il mourut le 12 avril 1660, âgé de 69 ans. Il est enterré dans le caveau principal de Saint-Paul Saint-Louis (1). Ses ouvrages,

(1) Voir M. de Ménorval: les Jésuites de la rue Saint-Antoine, etc. Paris, Aubry, 1872, 1 vol. in-8.

ses mérites comme crateur sacré, ont été indiqués par M. Bouchard. Il eut l'honneur d'être le précurseur et l'inspirateur de Bourdaloue. Un autre recteur, Pierre Bobynet, se fit remarquer par ses ouvrages sur l'horographie.

Le livre qui nous occupe donne des détails variés et intéressants sur l'enseignement des pères et sur leurs revenus.

En 1762, notre collége, comme tous les autres établissements des Jésuites, fut fermé par suite des spéculations hasardeuses du P. Lavalette et des doctrines de l'ordre. Claude Péronin fut nommé économe-séquestre. Les Archives de Paris et de l'Allier renferment les documents relatifs à cette fermeture. Nous remarquons dans le compte rendu du président Rolland, les Confréries ou Sodalités établies par les pères dans leur chapelle. Elles semblent avoir été au nombre de cinq: celles des Ecoliers, des Messieurs, des Bourgeois, des Artisans, et des Femmes.

La liquidation fut laborieuse. Nous voyons aux mêmes Archives nationales de Paris (1), que de l'hôtel Saint-Julien dépendait un domaine situé paroisse de Dornes. Les pères y possédaient plusieurs petits bois en fort mauvais état. Ils sollicitèrent l'autorisation de les couper, pour payer leur part dans les dettes contractées par l'ordre, ou réparer les bâtiments du collége. Ces bois n'étaient pas encore coupés en 1770, alors que le collége avait changé de maîtres.

La municipalité eut de la peine à remplacer les Jésuites. Les différents corps constitués furent appelés à donner leur avis. La communauté des Notaires désirait remplacer les leçons de théologie, par « une école de mathématique ». Un sieur Lheureux voulait que les places de professeurs fussent mises au concours. En 1762, on confia provisoirement l'enseignement à deux ecclésiastiques et aux grammairiens de la ville. Le 18 janvier 1763, le parlement nomma comme principal un prêtre, docteur de la Sorbonne, Jean Gabriel Barthouïl, et le chargea de nommer ses régents pour une fois, sans tirer à conséquence. La rentrée des classes eut lieu le 21 février. On créa un bureau d'administration du collége. Il est bon de remar quer, aujourd'hui qu'on insiste sur l'utilité et l'attrait de l'histoire et de la géographie locales, sur leurs liens étroits avec l'histoire

(1) Q1, carton no 23.

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