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binet de la Bibliothèque impériale de Paris une améthyste gravée, d'un travail exquis, qui offre les traits de cette joueuse de flûte, avec son nom: cette tête est de la plus grande beauté, et justifie les éloges accordés à Lamia par Plutarque et par Athénée.

LAMONINARY (JEAN), premier violon du concert de Valenciennes, né dans cette ville, au commencement du dix-huitième siècle, a publié de sa composition deux livres de sonates en trios pour le violon; Paris, sans date.

LAMORETTI (PIERRE), né à Plaisance, vers la fin du seizième siècle, fut organiste de l'église Saint-Augustin de cette ville, ainsi que de la chapelle des chevaliers de Latran. Il s'est fait connaitre par un recueil de madrigaux et de chants intitulé: Madrigali concertati a 2, 3, e 4 voci, con due madrigali pieni, a 5 voci ed un balletto a cinque. In Venezia, app. Aless. Vincenti, 1621, in-4°.

LAMOTTE (FRANÇOIS), premier violon de la chapelle impériale, à Vienne, naquit dans cette ville, en 1751, ou, selon quelques écrivains, dans les Pays-Bas. A l'âge de douze ans, il joua devant l'empereur et sa cour un concerto de sa composition. En 1767, l'empereur le fit voyager. Il avait atteint sa seizième année, et déjà il annonçait un talent de premier ordre. Arrivé à Prague, il se fit connaitre comme un très-habile lecteur capable de jouer à vue toute espèce de musique. Boblizeck, secrétaire du prince de Fürstemberg, voulut essayer si son talent répondait à ses prétentions; il composa pour le jeune virtuose un concerto fort difficile en fa dièse majeur, et ne mit les parties sur les pupitres qu'au moment de commencer l'exécution. Pendant le tutti de l'orchestre, Lamotte avait examiné ce qu'il avait à jouer; il monta rapidement son violon un demi-ton plus haut, et joua conséquemment le morceau en fa majeur, avec beaucoup de facilité. Après que Boblizeck eut éprouvé cette mystification, personne ne fut tenté de soumettre Lamotte à de nouveaux essais.

Vers la fin de 1769, ce jeune artiste arriva à Paris; il y excita l'étonnement. Jarnowick était alors dans cette ville. Jaloux, comme il l'était, de tout violoniste de mérite, il voulut essayer de compromettre Lamotte, et lui proposa de jouer avec lui une symphonie concertante à son choix. Quel est le virtuose, lui répondit Lamotte, qui pourrait se distinguer par là? Je vous offre autre chose, moi: apportez un concerto de votre composition, j'en apporterai un de la mienne : vous jouerez le mien, je jouerai le votre, et l'on verra. Comme il arrivait presque toujours dans les oc

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casions difficiles, Jarnowick battit en retraite.

Après avoir passsé un an à Paris, Lamotte se
rendit à Londres. Il y pouvait acquérir des ri-
chesses; mais le goût de la dissipation, et des
amis dangereux l'entraînèrent à faire beaucoup
de dettes, et ses créanciers le privèrent de sa li-
berté. Il languissait dans sa prison depuis plu-
sieurs années, quand il en fut tiré ainsi que beau
coup d'autres, pendant une émeute excitée par
lord Gordon. Il s'enfuit en Hollande, et y mourut
en 1781, à l'âge de trente ans, n'ayant pas réalisé
les espérances de ses admirateurs. Un prodigieux
mécanisme de la main gauche, qui lui permet
tait de jouer de longs passages sur une seule corde,
et le staccato le plus brillant qu'on eût entendu
jusqu'à lui, étaient les qualités qui distinguaient
particulièrement cet artiste. Il a publié à Paris,
chez Bailleux, en 1770, trois concertos de violon
et des airs variés; à Londres, il n'a fait paraitre
que six sonates avec accompagnement de basse.
LAMPADARIUS ou LAMPADAIRE
(JEAN), chantre grec, vécut à Constantinople au
commencement du quatorzième siècle. Son nom
lui fut donné du mot grec λaμñáç (flambeau'),
parce qu'étant second chantre à Sainte-Sophie,
il remplissait ses fonctions ayant un flambeau
à la main, suivant l'usage des églises grec-
ques d'Orient. La Bibliothèque impériale de
Vienne possède un traité du chant ecclésiastique
grec intitulé Τεχνολογία τῆς μουσικῆς τεχνῆς
(Traité de la science de la musique), dont il est
auteur. Le P. Martini en possédait une copie,
Quelques chants d'un Troparion de ma biblio-
thèque portent le nom de Jean Lampadarius.
Burney a trouvé aussi, dans la Bibliothèque de
Turin, d'autres chants du même auteur, contenus
dans un hymnaire grec coté 353, 6. I. 24.

LAMPADARIUS on LAMPADAIRE
(Pierre), surnommé le Péléponnésien, parce
qu'il naquit à Tripolitza, dans la Morée (l'an-
cien Péloponnese), vers 1730, fut prêtre et chan-
tre de l'église grecque de Constantinople. Ayant
conçu le dessein de réduire les divers livres de
chant du rit grec, trop nombreux et trop volu-
mineux pour l'usage habituel, à ce qui était
nécessaire pour le service ordinaire dans la plu-
part des églises, aux dimanches et fêtes, en écar-
tant le chant des offices de nuit, qui ne se font
que dans les monastères, Pierre Lampadaire fit
un choix intelligent des meilleurs chants anciens
du Triodion, et en composa un assez grand
nombre pour compléter son œuvre de réforme.

Plus tard, Grégoire Lampadaire, de la même
famille que Pierre et comme lui chantre et pro-
fesseur de musique religieuse à Constantinople,
imagina, vers 1815, de concert avec Chrysanthe

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de Madyte (voyez ce nom) et un autre professeur de chant, un système de simplification de la notation excessivement compliquée du chant de l'église grecque. Lorsque ce système eut été définitivement arrêté et complété, Grégoire Lampadaire nota par cette nouvelle méthode tout le Triodion de Pierre, et Chrysanthe de Madyte composa une instruction théorique et pratique sur le système de notation qui y était employé. Les trois professeurs résolurent alors d'envoyer à Paris leur élève Anastase Thamyris, pour faire graver les caractères nécessaires et surveiller l'impression de ces ouvrages. Pour les dépenses de cette entreprise, qui devaient être considérables, ils eurent recours à de riches familles grecques, qui s'empressèrent de mettre à leur disposition tout l'argent nécessaire. Arrivé à Paris, Thamyris trouva dans son compatriote Nicolo-Poulo ( voyez ce nom), Grec de Smyrne, bon musicien, l'appui dont il avait besoin pour établir ses relations. L'imprimerie de Rignoux fut choisie pour la confection des livres, et M. Léger, artiste habile, grava tous les caractères du chant grec, dans l'espace de cinq mois. Enfin, l'ouvrage de Chrysanthe de Madyte et le premier volume du chant de Pierre Lampadarius parurent, par les soins du jeune chantre de Constantinople. Le premer volume d'un Triodion, précédé d'une préface grecque, ou plutôt d'une lettre de Thamyris aux trois professeurs, a pour titre : Δοξαστικά τοῦ ἐνιαυτοῦ τῶν δεσποτικῶν καὶ θεομητορικῶν ἑορτῶν, καὶ τῶν ἑορταζομενῶν ἀγιῶν. Μελίσθεντα παρὰ Πέτρου Λαμπαδαρίου τοῦ Πελοποννησιοῦ. ἐξηγηθήσαν δε κατά τήν νεάν μέθοδον, παρά Γρηγόριου Λαμπαδαρίου. Τόμος πρῶτος ( Invocations pour les fetes annuelles du Seigneur et de la mère de Dieu, ainsi que pour les fêtes des saints, mises en chant par Pierre Lampadaire le Péloponnésien. Notées selon la nouvelle méthode par Grégoire Lampadaire. Tome premier). A Paris, de l'imprimerie de Rignoux, et à Constantinople, faubourg de Galata, chez Castrou, 1821. 1 vol. in-8° de 367 pages. Le premier volume seul a paru, parce que le soulèvement de la population grecque, qui arriva dans le même temps, la guerre et les horribles calamités qui en furent la suite, obligèrent à suspendre l'impression du second volume. Les Turcs et les Egyptiens ne furent chassés définitivement de la Grèce qu'en 1828, et Anastase Thamyris mourut précisément dans la même année; en sorte que la suite de l'entreprise fut abandonnée. Le premier volume contient le chant des offices depuis le mois de septembre jusqu'au 1er dimanche du carême, avec le chant noté son exécution typographique est fort belle.

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LAMPARELLI (ANTOINE), professeur de chant, naquit à Turin, en 1761, et y fit ses études musicales sous la direction de l'abbé Amboni, chantre de la cathédrale, et musicien instruit. Après que l'armée française, commandée par le général Bonaparte, se fut emparée de Turin, cette ville perdit de son éclat par l'éloignement de la cour: cette circonstance et les sollicitations de quelques jeunes officiers français engagèrent Lamparelli à aller se fixer à Paris. Ses romances et ses chansonnettes italiennes, dont il publia plusieurs recueils, le mirent à la mode, et il eut du succès comme professeur de chant. Cependant il quitta tout à coup Paris, sans que le motif de ce brusque départ fût connu, voyagea quel que temps dans les départements, et finit par s'établir à Lille, où il était encore en 1816. Vers ce temps, il disparut encore de cette ville, sans qu'on sût ce qu'il était devenu. Le hasard me l'a fait découvrir à Troyes (Aube) en 1820. Il est mort en 1832, à Vitry-le-Français, où il remplissait les fonctions d'organiste. Lamparelli a publié à Paris onze recueils de romances avec accompagnement de piano, chez Naderman. On connaît aussi de lui deux chansonnettes: 1° Le diable emporte l'amour; ibid. — 2o Le chien de la Seine; ibid., 1799.

LAMPADIUS (....), chantre et maître d'école à Lunebourg dans la première moitié du seizième siècle, était né dans cette ville. Il a fait imprimer nu livre intitulé: Compendium Musices, tam figurati quam plani cantus, ad formam dialogi, in usum ingenuæ pubis ex eruditissimis musicorum scriptis accurate congestum; quale antehac nunquam visum, et jam recens publicatum. Adjectis etiam regulis concordantiarum et componendi cantus artificio; summatim omnia musices præcepta pulcherrimis exemplis illustra succincte et simpliciter complectens; Berne, 1537, in-8°; Berne, 1539, petit in-8°; Berne, 1546, in-8°. Je possède ces trois éditions. Lipenius en indique une autre de la même ville, 1554 in-8° (Biblioth., p. 997). Le livre de Lampadius est un très-bon manuel des éléments de la musique : la première partie traite du plain-chant; la seconde, de la musique mesurée. On y trouve des exemples bien écrits. Tout l'ouvrage est en dialogues.

LAMPE (FRédéric-Adolphe ), théologien protestant, naquit le 19 février 1683, à Detmold, dans la principauté de Lippe-Detmold. Après avoir fait de bonnes études à Hanovre, il desservit plusieurs églises en qualité de pasteur; puis il fut appelé à Utrecht, pour y enseigner la théologie et l'histoire ecclésiastique. Dans les

dernières années de sa vie, il occupa la place de pasteur à l'église Saint-Étienne de Brême. II mourut en cette ville, d'une hémorragie, le 3 décembre 1729, à l'âge de quarante-six ans. Homme savant, mais rempli de cette érudition minutieuse et futile qui était le défaut principal de beaucoup de littérateurs de son temps, Lampe a publié plusieurs ouvrages sur les antiquités, ойà côté de choses bonnes et utiles on trouve beaucoup de niaiseries et d'inutilités. Parmi ses écrits, on remarque: De Cymbalis veterum libri tres, in quibus quæcunque ad eorum nomina, differentiam, originem, historiam, ministros, rilus pertinent, elucidantur; Utrecht, 1703, in-12, fig. Le premier livre de cet ouvrage traite des noms et des espèces de cymbales; dans le second, Lampe s'est livré à des recherches sur la forme de cet instrument de percussion; le troisième est consacré à l'examen des usages auxquels il servait. Malgré ses défauts, ce livre est précieux pour l'histoire de la musique des anciens, parce que l'auteur y a rassemblé tous les passages des écrivains et des monuments de l'antiquité qui concernent ce sujet. Il paraît, d'après le catalogue des livres de la bibliothèqne de Fabricius (part. III, pag. 25, no 429), que Lampe avait fait paraître le plan de son ouvrage trois ans avant sa publication, sous ce titre : Delineatio tract. de Cymbalis veterum; Brême, 1700, une feuille, in-4°. La description d'une agate du cabinet de Th. Hase, son ami, lui fournit l'occasion de donner de nouvelles conjectures sur la forme de la cymbale antique, dans son livre intitulé: Exercitationum sacrarum dodecas, quibus psalmus XLV perpetuo commentario explanatur; Brême, 1715, 1 vol. in-4°.

LAMPE (JEAN-FRÉDÉRIC), compositeur et écrivain sur la musique, naquit en Allemagne, dans les premières années du dix-huitième siècle, fit ses études à Helmstædt, en Saxe, et se rendit a Londres en 1725. Son compatriote Hændel le fit entrer alors à l'orchestre de l'Opéra : on croit que ce fut pour y jouer du basson, parce que Hændel fit faire pour lui un contrebasson en 1727. Cet instrument resta depuis lors dans le magasin d'instruments du théâtre, et ne fut joué que par Ashley, en 1784, à l'occasion de la grande fête musicale en commémoration de Hændel. En 1730, Rich, directeur du théâtre de Covent-Garden, engagea Lampe pour écrire la musique des pantomimes et des intermèdes qu'il faisait représenter. Son premier ouvrage de quelque importance fut l'opéra burlesque de Carey intitulé: Le Dragon de Wantley. Il obtint un succès de vogue. Cet opéra et Margery, qui en est la suite, ont été publiés. Dans ce dernier

ouvrage, Lampe avait fait une parodie assez plaisante de la musique italienne et des chanteurs italiens de son temps. Le meilleur opéra composé par lui fut représenté en 1732, sous le titre d'Amalia. En 1739, il donna aussi Roger et Jean, qui réussit. Il a composé la musique de la cantate burlesque de Swift qui commence par ces mots : In harmony would you excell. Lampe n'est plus connu aujourd'hui que par un traité d'harmonie et d'accompagnement qu'il a publié sous ce titre : A plain and compendious method of teaching thorough bass, after the most rational manner, with proper rules for practice; Londres, 1737, 1 vol. in-4°. Ce livre est basé sur le système de la basse fondamentale de Rameau. La partie théorique est fort succincte; mais on y trouve 93 planches de leçons pratiques sur la succession des accords. Ces exemples sont assez mal écrits, et remplis de redoublements d'intervalles qui donnent lieu à des successions d'octaves. Un traité élémentaire de musique a été publié aussi par Lampe, sous ce titre The art of Music; Londres, 1740, in-4°. C'est, je crois, le même ouvrage sous un autre titre. On a aussi de lui un recueil, devenu fort rare, qui a pour titre : Cantata and four english songs; Londres, in-4° (sans date). Lampe avait épousé Isabelle Young, fille de Charles Young, et sœur de Mme Arne. Il mourut en 1756.

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LAMPE (GEORges-Frédéric), ténor distingué du théâtre allemand, naquit à Wolfenbüttel, en 1744. En 1779 il brillait sur la scène de Hambourg, et se faisait remarquer dans le même temps par son habileté sur le piano et sur le violon. En 1788 il était attaché au théâtre de la cour à Schwedt. Lorsqu'il quitta cette position, il se rendit à Dusseldorf, où il vécut depuis lors en donnant des leçons de chant et de piano. Cet artiste a composé la musique de deux petits opér ras intitulés La Fille dans le bois de chênes, et Die Liebe (l'Amour), ainsi que de la cantate funèbre de Galora. On connaît aussi de lui plusieurs symphonies et divers autres morceaux de musique instrumentale, qui sont restés en manuscrit.

LAMPERT (ERNEST-LOUIS), maître de concert à Gotha, naquit dans cette ville, où son père était éditeur de musique. Il y a fait représenter, en 1841, un opéra intitulé Nanon, Ninon, Maintenon, et y a donné en 1845 Didon, opéra sérieux. Il occupait encore sa position à la cour de Gotha en 1847. On ne trouve pas d'autre renseignement sur cet artiste.

LAMPROCLE, musicien grec, naquit à Athènes, et fut le fils ou le disciple de Midon. Il

passa pour le réformateur du mode mixolydien. Cette réforme consistait dans une disposition différente des tétracordes de l'endécacorde ou triple tétracorde (voy. la note 114 de Burette sur le dialogue de Plutarque).

fut l'époque où Lampugnani retourna en Italie.
Gervasoni, qui a donné une courte notice sur ce
musicien, nous apprend qu'il mourut peu après
1772. Imitateur du style de Hasse dans les airs
et dans les chœurs, il a eu le mérite de mettre
beaucoup d'expression dans les récitatifs, et
d'instrumenter avec goût, pour son temps. De
tous les opéras qu'il a écrits, on ne connaît au-
jourd'hui que ceux dont les titres suivent. 1o Ezio,
au théâtre Sant'Angiolo, de Venise, en 1737.
2o Angelica e Medoro, au théâtre Saint-Sa-
muel de Venise, 1738. 3° Demofoonte, à Plai-
sance, en 1738.- 4° Candace, au théâtre Saint-
Chrysostome de Venise, 1740. 5° Roxana ·
Londres, 1743. 6° Alfonso; ibid., 1744.
7° Alceste, ibid., 1745. 8° Tigrane; ibid.,
1747.-9° Alessandro in Persia, 1748. -10° Si
roe, Milan, 1755. 11° Artaserse, 1757.
12° Amor contadino; à Lodi, 1766. Lampu -
gnani a laissé en manuscrit beaucoup de mu-
sique d'église.

LAMPRUS. Plusieurs musiciens de l'antiquité ont porté ce nom. Le plus ancien est celui dont parle Platon dans son Ménexène. Suivant e dire de ce philosophe, Lamprus n'aurait pas eu beaucoup de jugement, car il prétend qu'il at interdit. Quant à son mérite en musique, il Le rabaisse au-dessous de celui de Konnos, qui fut le maître de musique dè Socrate. A propos de ce passage, Athénée, qui se montre rarement favorable à Platon, dit dans le onzième livre de son Banquet des savants : « Je n'aurais pas ⚫ assez de la journée si je voulais rappeler ici << tous ceux dont ce philosophe a mal parlé. » Dans ses Variæ Lectiones (lib. 9, cap. 5), Muret cite en faveur de Lamprus un passage de la Politique d'Aristote (lib. 7, c. 13), où ce grand homme, pour faire comprendre l'erreur de ceux qui font consister le bonheur non dans la vertu, mais dans la richesse, ajoute : Ils raisonnent avec aussi peu de sens que le ferait celui qui, entendant Lamprus bien jouer de la cithare, attribuerait cet effet non à l'artiste, mais à l'instrument. Ces paroles donnent une opinion plus favorable du talent de Lamprus que celles de Platon. Il parait que ce même Lam-losophie à Saumur et à Angers. Partisan enthouprus, qui enseigna la musique et la danse à Sophocle, était d'une maigreur extrême, car Athé née (lib. 1, cap. 6) dit, en parlant de lui: Lamprus, ce grand buveur d'eau, cet excellent auteur de chants plaintifs, ce squelette des Muses, qui donnait le frisson aux rossignols, ce chantre de Pluton est mort.

Un autre Lamprus, plus moderne, fut aussi un musicien distingué. Il naquit à Érythrée, et fut un des maîtres d'Aristoxène. Suidas, qui nous l'a fait connaître, dit qu'il avait écrit un très-grand nombre d'ouvrages, parmi lesquels il cite les suivants, relatifs à la musique : 1o Traité des joueurs de flûtes, des flûtes et des autres instruments. 2o De la manière de forer et de fabriquer la flûte. -3° De la musique en général. - 4° De la danse tragique.

LAMPUGNANI (JEAN-BAPTISTE), né à Milan, en 1706, écrivit pour le théâtre, pour l'église, et enseigna avec talent le chant, le piano et la composition. En 1743, il fut engagé pour succéder à Galuppi dans la direction de l'Opéra italien de Londres. Le premier opéra qu'il y fit représenter fut Roxana, le 15 novembre de cette année. Le 3 janvier 1744, il donna un nouvel ouvrage intitulé Alfonso. Burney ne dit pas quelle

LAMY (BERNARD), prêtre de l'oratoire, né au Mans, dans le mois de juin 1645, fit ses humanités au collège de cette ville, et sa rhétorique sous le célèbre orateur Mascaron. A l'âge de dix. huit ans, il entra dans la congrégation de l'Oratoire, où il perfectionna ses études. Il fut ensuite chargé d'enseigner les belles lettres aux colléges de Vendôme et de Juilly, puis la phi

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siaste de la philosophie de Descartes, il se compromit par ses leçons, dans lesquelles il en développa les principes, et fut exilé à plusieurs reprises. Il mourut de langueur le 29 janvier 1715, à l'âge de plus de soixante-neuf ans. Forkel et d'après lui Lichtenthal ont cité une dissertation du P. Lamy, qui a été insérée par Ugolini dans son Thesaurus ant. sacrar. (t. 32, p. 571-642), et qui a pour titre De Levitis cantoribus, eorum divisione, classibus, de Hebræorum canticis, musica, instrumentis, etc.; ils disent que cet ouvrage est extrait d'un livre du P. Lamy intitulé: Apparatus ad intelligenda sacra biblia, etc., dont il y a eu plusieurs éditions à Grenoble, 1687, in-fol., à Lyon, 1698, 1724, etc. Cependant on ne trouve pas un mot de la dissertation dont il s'agit dans cet ouvrage ; mais elle est tout entière dans un autre livre du même écrivain qui a pour titre De Tabernaculo fœderis, de sancta civitate Jerusalem, et de templo ejus, etc.; Paris, 1720, in-fol. Ce qu'il y a de plus singu lier dans l'erreur de ces écrivains, c'est que Ugolini a pris soin d'indiquer lui-même d'où il a tiré la dissertation; car il dit : Desumta ex libro de Tabernaculo fœderis; or, Forkel et Lich

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tenthal ont aussi copié cette phrase; elle aurait dû les éclairer. Le morceau historique du P. Lamy sur les lévites chantres, sur les cantiques des Hébreux, sur la musique et sur les instruments de ce peuple, est un des meilleurs qui existent sur ce sujet : l'auteur y a fait preuve de beaucoup d'érudition. Dans les Éléments de mathématiques du même savant (Paris, 1704, in-12), il y a un petit Traité de la proportion harmonique, dans lequel il a établit que la musique est une partie des mathématiques.

LANA-TERZI (Le P. FRANÇOIS), né à Brescia, le 13 décembre 1631, fut conduit à Rome dans sa jeunesse, et entra chez les Jésuites à l'âge de seize ans. Après une vie active et tou jours occupée de recherches relatives aux sciences et aux arts, l'état déplorable de sa santé le ramena dans sa famille, à Brescia, où il fonda l'académie des Filosotici. Il mourut en cette ville, à l'âge de cinquante-deux ans, le 26 février 1687. Ce jésuite a traité de la musique dans son livre intitulé: Magisterium naturæ et artis, opus physico-mathematicum; Brescia, 1684, 1686, et Parme, 1692, 3 vol. in-fol.

LANAUZE (LOUIS JOUARD DE), savant littérateur, membre de l'Académie des inscriptions et belles-lettres, naquit à Villeneuve d'Agen, le 27 mars 1696, et mourut à Paris, le 2 mai 1777. Dans sa jeunesse, il était entré dans la Compagnie de Jésus, mais il en sortit pour se livrer en liberté aux travaux littéraires. Au nombre de ses écrits on trouve deux Mémoires sur les chansons de l'ancienne Grèce, dans les Mémoires de l'Adémie des inscriptions, t. IX.

LANCE (Le chevalier DE LA), officier au régiment des gardes françaises, né à Verdun, sortit de France pendant les troubles de la révolution, et demeura quelque temps à Francfortsur-le-Mein, où il donnait des leçons de piano pour vivre. Il se rendit ensuite en Silésie, pour y faire l'éducation musicale de la fille d'un gentilhomme. Il s'y trouvait en 1797. Après le 18 brumaire, il obtint la permission de rentrer en France, et se retira dans sa ville natale. Compositeur agréable, il a publié : 1o Romance de Zilla; Paris. 2o Trois sonates pour clavecin avec violon, op. 2; ibid. — 3° Six airs variés pour le 4° Sonate brillante pour piano, op. 3; ibid. clavecin, op. 5; ibid.

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5o Trois sonates pour clavecin et violon, op. 6 ; ibid. — 6o Trois sonates pour clavecin, avec violon et basse, op. 8; Of7° Grand concerto pour le clafenbach, 1793. 8° Trois trios vecin, op. 9; Francfort, 1794. pour clavecin, violon et basse, op. 10; Offenbach, 1795. 9° Plaintes de Vénus sur la mort d'Adonis, cantate avec accompagnement de

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LANCELOT (CLAUDE), grammairien de Port-Royal, naquit à Paris, en 1615. Après avoir été élevé dans la communauté de Saint-Nicolas du Chardonneret, il se mit sous la direction de l'abbé de Saint-Cyran, qui le fit entrer chez les solitaires de Port-Royal, en 1638. Lancelot organisa les écoles de cette maison célèbre d'après les plans de cet abbé : il en fut le premier régent. Après la destruction de ces écoles, il fit l'éducation du duc de Chevrense et des deux fils du prince de Conti. A l'âge de plus de soixante ans, il fut exilé à Quimperlé, où il mourut, le 15 avril 1695. Parmi les savants ouvrages qu'il a publiés, on remarque celui qui a pour titre : Nouvelle méthode de plain-chant, plus facile et plus commode que l'ancienne; Paris, 1668, in-4°. Une deuxième édition a pour titre L'art de chanter, ou méthode facile pour apprendre les principes du plain-chant et de la musique Paris, 1685, in-4° oblong. Les deux éditions de ce petit ouvrage sont fort rares.

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LANCTIN (Charles-François-HONORÉ), dit DUQUESNOY, naquit en 1759, à Beuzet (Belgique). Après avoir fait des études musicales et littéraires comme enfant de chœur, la beauté de sa voix de ténor élevé (haute-contre) lui fit prendre la résolution de suivre la carrière de chanteur dramatique. Ce fut alors que pour satisfaire sa famille il changea de nom et prit celui de Duquesnoy, sous lequel il a été connu au théâtre. Jamais organe plus admirable ne fut entendu dans l'opéra français; par le charme de cette voix exceptionnelle, Duquesnoy fit longtemps la fortune du théâtre de Bruxelles. En 1799 il y avait à Hambourg un Opéra français pour le grand nombre d'émigrés qui s'y trouvaient; Duquesnoy y chantait, et le correspondant de la Gazette générale de musique. de Leipsick, écrivait au mois de juin de cette année « Si la beauté de l'organe suffisait pour « faire un chanteur excellent, je dirais que Du« quesnoy, dont la voix est de la plus grande beauté, « est en vérité et incontestablement le chanteur « le plus parfait que j'aie entendu (1). » De retour

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