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l'enleva, le 18 juillet 1859, à l'âge de quarantesept ans. Il laissait en manuscrit plusieurs compositions au nombre desquelles était un drame intitulé: Poland (la Pologne). On a publié à Londres une notice nécrologique sur cet artiste, sous ce titre Case of precocious musical Talent, being a notice of the late Ernest-August Kellner, maestro, Academico Filarmonico di Bologna, Pianist to her Majesty Maria-Louisa Arch-Duchess and Duchess of Parma etc., etc., late Maestro di Capella to the Bavarian Embassady, London, 1839, with some Phrenological Remarks on his Head and Character, by Richard Cull, in-8°.

KELLNER (GUSTAVE), pianiste et compositeur, né, en 1809, à Weida, dans le grandduché de Saxe-Weimar, fut pendant quelques années directeur de musique au théâtre de Potsdam. En 1838, il s'établit à Weimar, comme professeur de piano. Il est mort dans sa ville natale, le 24 février 1849, avant d'avoir accompli sa quarantième année. Cet artiste a fait jouer à Potsdam deux petits opéras dont les titres ne sont plus connus. On a aussi de lui des sonates et fantaisies pour le piano, des Lieder, et des chants à quatre voix d'hommes.

KELLY (MICHEL), né, en 1764, à Dublin, où son père était marchand de vin, montra fort jeune d'heureuses dispositions pour la musique, et reçut une éducation toute conforme à ses goûts. Ayant à peine atteint sa onzième année, il jouait déjà sur le piano les sonates les plus difficiles de son temps. Rauzzini, qui était alors fixé à Dublin, lui donna quelques leçons de chant, et conseilla à son père de l'envoyer à Naples. Il partit en effet pour cette ville à l'âge de seize ans, avec des lettres de recommandation pour l'ambassadeur anglais, sir Hamilton, qui le fit entrer comme élève au Conservatoire de Loreto. Il y reçut des leçons de Fenaroli pour le chant et l'accompagnement. Quelque temps après, il fit la connaissance d'Aprile, alors le meilleur maître de chant de Naples; cet artiste célèbre, qui avait alors un engagement pour Palerme, offrit à Kelly de l'emmener avec lui, pour en faire gratuitement son élève. Une pareille proposition ne pouvait qu'être acceptée avec reconnaissance. Pendant toute la durée de l'engagement d'Aprile à Palerme, Kelly reçut ses leçons, puis il alla débuter à Livourne et à Florence, comme premier ténor. Les succès qu'il y obtint le firent appeler à Venise et dans les villes les plus importantes de l'Italie.

Il fut ensuite engagé à Vienne, où l'empereur Joseph II l'accueillit avec bienveillance. C'est pour lui que Mozart écrivit le rôle de Basilio dans les Noces de Figaro. Ayant obtenu un congé de l'empereur pour aller voir son père, il partit avec la cantatrice Storace, et arriva à Londres dans les premiers jours de 1787. Au mois d'avril de la même année, il débuta au théâtre de DruryLane dans l'opéra anglais Lionel and Clarissa; depuis lors il fut attaché à ce théâtre, comme premier ténor, jusqu'au moment où il quitta la scène, à l'exception du temps où il chanta dans l'Opéra italien à Haymarket. Après avoir cessé de paraître sur la scène, il remplit, pendant quelques années, les fonctionn de directeur de musique, à Drury-Lane, puis dirigea l'Opéra italien jusqu'à sa mort, arrivée à Margate, le 9 octobre 1826 Pendant plusieurs années, il chanta dans les anciens concerts du roi, à Westminster.

Kelly n'avait publié que des airs italiens, des duos et des chansons anglaises, lorsque en 1797, à l'âge de trente-trois ans, il écrivit son premier opéra, à la manière des compositeurs anglais, qui empruntent souvent une partie de leurs productions dramatiques à des partitions étrangères. Il montra dans cette nouvelle carrière une grande fécondité, car, dans l'espace de vingt-deux ans, il a écrit soixante ouvrages, dont on trouve les titres dans le livre qui a pour titre : Musical Biography, Londres, 1814, deux vol. in-8°, et dans le Dictionary of Musicians, Londres, 1824, deux vol. in-8°. A l'exception de queiques airs, rien de tout cela n'a été publié, et toute la musique de Kelly est maintenant plongée dans l'oubli en Angleterre, où sculement elle a été connue. Après la mort de cet artiste, on a trouvé dans ses papiers des mémoires sur sa vie, et surtout sur l'Opéra italien et l'Opéra anglais de Londres, qui ont été imprimés sous ce titre : Reminiscences of the King's Theatre and Theatre Royal Drury Lane, including a period of nearly half a century, with original anecdotes of many distinguished persons, political, literary and musical (Souvenirs du théâtres du Roi et de celui de Drury-Lane, renfermant une période de près d'un demi-siècle, avec des anec dotes originales sur beaucoup de personnes distinguées dans la politique, la littérature et la musique), Londres, Colburn, 1826, deux volumes in-8°.

KELWAY (JOSEPH), organiste à l'église Saint-Martin, de Londres, avait appris l'har

monie et la basse continue par les leçons de Geminiani. Il vécut vers le milieu du dixhuitième siècle. Improvisateur assez original, il eut quelquefois l'honneur de voir Hændel venir l'écouter dans son église; mais lorsqu'il écrivait, il était froid, sec et ne savait pas arranger ses idées. Il n'aurait vraisemblablement rien publié, si Jean-Chrétien Bach n'était allé en Angleterre avec le titre de maître de musique de la reine, et n'avait fait paraître, peu de temps après son arrivée, un œuvre de sonates; Kelway, qui était maître de musique du roi, crut qu'il était de son honneur d'avoir aussi des sonates imprimées, et il en donna un œuvre ; mais cette fantaisie de sa vanité lui fut plus préjudiciable qu'utile, car ses sonates ne valaient rien, et leur publication nuisit à sa réputation de bon organiste. Comme claveciniste, Kelway brillait par la netteté de son jeu et l'agilité de ses doigts dans les pièces les plus difficiles de Scarlatti, qu'il jouait ordinairement d'un mouvement fort rapide.

KELZ (MATHIEU), né à Bautzen, en Silésie, au commencement du dix-septième siècle, apprit la composition en Italie, et alla en 1626 à Stargard, pour y occuper le poste de cantor. Dans la suite, il fut placé à Sorau en la même qualité, et y resta jusqu'à sa mort, dont l'époque est ignorée. Ce musicien est connu comme compositeur et comme théoricien. Parmi ses écrits didactiques, Matheson cite un Isagoge musicæ, mais sans indiquer le lieu ni la date de l'édition (Grundl. einer Ehrenpforte, p. 273). Ce livre était déjà devenu si rare du temps de Printz, qu'il n'avait pa se le procurer qu'en le copiant de sa main. Cet historien de la musique parle aussi d'un traité De Arte componenti (Histor. Beschreib. der edlen Musik, p. 137) qu'il possédait alors, et qui fut brûlé en 1684. J'ignore si cet ouvrage est le même que celui qui est annoncé dans le catalogue de Francfort de 1668, sous ce titre Ars Methodica et fundamentalis præcepta et documenta tradens harmonica, certa, exquisita, instrumenta musicalia, cum primis verso chelim acutam, dextre, perfecte, ingeniose suaviterque, etc., in-4o. Les œuvres de musique pratique composés par Kelz sont : 1o Operetta nuova, oder evangelische Sonntags-Sprüche, von Advent bis Palmarum, auf eine leichte, doch reine ItalianVillanellische wie auch Dialogen-Manier von 5 Stimmen gesetzt (Nouveaux petits ouvrages, ou chants évangéliques pour tous les dimanches, depuis l'Avent jusqu'au di

manche des Rameaux, etc., à trois voix), Leipsick, 1636. 2o Primitiæ Musicales, oder Concentus novi harmonici, aus Sonaten, Intraden, Mascaraden, Baletten, Allemanden, Gagliarden, Arien, Volten, Serenaten, und Sarabanden für 2 Violinen, Bass und Generalbass bestehend (Prémices mușicales, ou nouveaux concerts harmoniques, consistant en sonates, entrées, mascarades, ballets, allemandes, galiardes, voltes, sérénades et sarabandes, pour deux violons, basse et basse continue), Ulm, 1658, in-4o. 3o Exercitationum Musicarum a violino et viola da gamba semi-centuria, Augsbourg, 1669, in-folio.

KELZ (JEAN-FRÉDÉRIC), né à Berlin, le 11 avril 1786, s'est fait connaître, depuis 1815, par un grand nombre de compositions faciles de tout genre. Dans sa jeunesse, il fut envoyé chez le musicien de ville Fuchs, pour apprendre à jouer de tous les instruments; mais le violoncelle fut celui qu'il cultiva de préférence. En 1801, il se rendit à OEls, en Silésie, et entra au service du duc Frédéric-Auguste de Brunswick-OEls, en qualité de violoncelliste. Après la mort de ce seigneur, il retourna dans sa ville natale, et fut admis, en 1811, dans la musique de la chambre du roi. Les biographes allemands disent qu'il reçut alors des conseils de Duport; mais c'est une erreur; car à cette époque Duport n'était plus à Berlin. Kelz a écrit des symphonies burlesques dans le genre de celle de Haydn, pour deux violons, basse, coucou, petite trompette et autres jouets d'enfants, Berlin, Schlesinger; quintette pour deux violons, deux violes et basse, op. 102, Berlin, Trautwein; introduction et fugue sur le nom de Fesca, pour deux violons, alto et basse, op. 108, ibid.; des solos, des caprices et des variations pour violon, violoncelle; un quintette pour flûte, deux violons, alto et basse, op. 79, ibid. ; des bagatelles pour divers autres instruments; des sonates pour piano; des psaumes, des chants pour voix d'homme, etc. Tout cela est de peu de valeur. Un de ses meilleurs ouvrages consiste en fugues pour des instruments à cordes. Au reste, sa production était trop rapide pour qu'il pût y mettre les soins nécessaires, car ses ouvrages sont au nombre d'environ trois cents.

KEMBLE (ADELAÏDE), marquise de CAZA BARGUILLER Y SARTORIO,cantatrice dramatique et de concert, est née a Londres, en 1814. Fille du célèbre comédien anglais Charles Kemble, elle fut destinée au théâtre dès son enfance, et reçut de son père et d'un bon maître de chant une éducation analogue à

cette carrière. En 1851, ayant à peine accompli sa seizième année, elle débuta, dans des arrangements d'opéras anglais, au théâtre de Covent-Garden, dont son père était directeur. Sa voix était belle, sa vocalisation facile et sa beauté rappelait son origine; car Charles Kemble était un des plus beaux hommes de l'Angleterre. Le succès de miss Kemble fut décidé tout d'abord. Engagée ensuite au théâtre de Drury-Lane, elle y chanta pendant deux ans, puis donna des concerts dans les villes de province et partout se fit applaudir. En 1836, elle fit un voyage en Allemagne, brilla à Prague pendant deux saisons, et, deux après, chanta dans quelques concerts à Paris. Arrivée en Italie au commencement de 1839, elle chanta, dans la même année, au théâtre de la Scala de Milan, à la Fenice de Venise et à Trieste. En 1840, elle fut engagée au théâtre de Mantoue, puis elle se rendit à Naples, où elle chanta avec succès pendant le carnaval de 1841. Rappelée en Angleterre pour y tenir l'emploi de prima donna de l'opéra anglais, au commencement de 1842, elle partit ensuite pour Dublin. Ce fut là qu'elle inspira un amour passionné à un gentilhomme espagnol de grande maison, qui jouissait d'une fortune très-considérable, et qu'elle devint marquise de Caza Barguiller y Sartorio. Le dernier concert où elle chanta fut donné à Dublin, le 11 juillet 1842: depuis lors, elle a disparu du monde musical.

KEMMLEIN (GEORGES-MICHEL), né en 1785, à Dingsleben, entre Cobourg et Meiningen, apprit les éléments de la musiqne, sous la direction de son père, instituteur de l'endroit et organiste habile. Dès l'âge de huit ans, il pouvait déjà remplacer celui-ci à l'orgue de la paroisse. Dans sa treizième année, il alla faire ses études au Gymnase de Schleusingen: Staep, cantor de cette ville, l'initia à la théorie de la musique. En 1806, Kemmlein alla étudier la théologie à l'Université de Jéna; il y continua ses exercices de musique, et devint un pianiste distingué. Après avoir été précepteur pendant trois ans chez un riche amateur de musique à Lodersleben, près de Querfurth, il est retourné à Jéna en 1812, en qualité de cantor et de professeur de l'École moyenne. Plusieurs sociétés de chant l'ont choisi depuis lors pour les diriger. Quoique Kemmlein ait beaucoup écrit de musique, on n'a publié qu'un petit nombre de ses compositions religieuses, telles que cantates, hymnes, etc., dans les archives de Kalbitz (voyez ce nom).

KEMPE (EMMANUEL-BENJAMIN), auteur inconnu d'une dissertation intitulée : Commentatio de sacri Musicæ præfectis apud veteres Hebræos, Dresde, 1757, in-4o.

KEMPELEN (WOLFGANG DE), conseiller de la cour royale et impériale, et référendaire à la chancellerie de la cour royale de Hongrie, à Vienne, naquit à Presbourg, en 1729. On lui doit l'invention d'une machine parlante (Sprachmaschine) fort ingénieuse, dont il a donné la description dans un écrit intitulé : Mechanismus der menschlichen Sprache, nebst der Beschreibung einer sprechenden Maschine (Le mécanisme de la parole, suivi de la description d'une machine parlante), Vienne, 1791, grand in-8°, avec vingt-sept planches. Chladni assure que cette machine est fort simple et que chaque son y est exactement rendu sans supercherie. M. de Kempelen est mort à Vienne, dans le mois d'avril 1804.

KEMPIS (THOMAS A), ainsi nommé parce qu'il était de Kempen, petite ville du duché de Clèves (aujourd'hui Prusse rhénane), avait pour nom de famille Hamerlein. Il naquit vers 1380, fut sous-prieur du monastère de Mont-Sainte-Agnès, au diocèse d'Utrecht, où il avait prononcé ses vœux, en 1407, et mourut, en 1471, à l'âge de plus de quatre-vingt-dix ans. La plus grande partie de l'existence de ce pieux solitaire se passa, dans le calme du cloître, à copier des manuscrits, parce qu'il possédait un talent de calligraphie très-remarquable. On lui a attribué la composition du livre célèbre de l'Imitation de Jesus-Christ, que d'autres ont considéré comme l'ouvrage du savant Gerson. Les partisans d'A Kempis ont pour argument principal en sa faveur l'existence d'un manuscrit de sa main contenant l'Imitation, lequel est daté de 1441, et renferme beaucoup de ratures qui présentent des variétés de leçons. Ce manuscrit est aujourd'hui dans la Bibliothèque royale de Bruxelles. Ses adversaires lui opposent des manuscrits plus anciens, lesquels contiennent de meilleures leçons. Les uns reconnaissent de nombreux gallicismes dans le latin de l'ouvrage original, tandis que Mgr Malou, évêque de Bruges et auteur d'une dissertation sur ce sujet, voit des flandricismes dans le texte. Il n'appartient pas à notre sujet d'entrer dans cette discussion: Thomas à Kempis n'est cité ici que pour des chants liturgiques que M. E. de Coussemaker lui a attribués, et qu'il a publié; dans le Messager des sciences historiques de la Belgique (Gand, 1856). Le manuscrit de la main de Kempis d'où il les a tirés, et qui

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renferme plusieurs ouvrages, appartient à la Bibliothèque royale de Bruxelles, et s'y trouve sous les numeros 4585, 4586 et 4587. Il est daté de l'année 1461. Bien qu'à la dernière page on lise finitus et scriptus per manus fratris Thome Kempis, il ne paraît pas démontré qu'il soit l'auteur de ces chants. Occupé presque incessament des copies de manuscrits, Thomas, dit M. De Gence, dans sa notice « sur ce moine laborieux, copia aussi plusieurs << livres de chant (cantuales), qu'on a dési«gnés comme des cantiques dans la liste de << ses ouvrages donnée d'après les chanoines « réguliers de Robdorf. » Il se peut que les chants publiés par M. de Coussemaker ne soient aussi qu'une transcription. Quoi qu'il en soit, la publication de ces fragments accompagnés d'une notice a pour titre : Chants liturgiques de Thomas à Kempis. Il en a été tiré quelques exemplaires à part (Gand, 1856, in-8° de vingt pages), avec les fac-simile des trois chants, d'après le manuscrit, en notation allemande gothique des quatorzième et quinzième siècles, et de leur traduction en notation de plainchant ordinaire.

KEMPTER (CHARLES), compositeur de musique d'église, né en Bavière, était, en 1842, maître de chapelle d'une des églises d'Augsbourg. Je n'ai pas d'autres renseignements sur cet artiste, que les biographes allemands les plus récents ne mentionnent pas. Ses ouvrages les plus connus sont ceux-ci : 1o Messe allemande pour soprano, contralto, ténor et basse; avec orgue obligé, violoncelle et contrebasse, op. 8, Augsbourg, Schmidt. 2o Messe latine (en ré) à quatre voix, orchestre et orgue, op. 9, Augsbourg, Bohm. 3° Messe solennelle (en si bémol), à quatre voix, orchestre et orgue op. 11, ibid. 4o Missa sancta pour soprano et contralto, deux violons, alto, contrebasse et orgue obligés, ténor, basse, flute, deux clarinettes, deux cors, deux trompettes et timbales ad libitum, op. 13, ibid. 5o Seconde Messe solennelle (en fa) à quatre voix et orchestre, op. 17, ibid. 6° Messe pastorale à quatre voix et orchestre, op 24, ibid. 7o Tantum Ergo, Salve Regina, Graduel et Offertoire, à quatre voix, deux violons, alto, basse et orgue obligés, flûte, deux clarinettes et deux cors ad libitum, ibid. M. Kempter a publié aussi quelques pièces pour le piano, à Offenbach, chez André.

KENDALL (JEAN), organiste de l'église Sainte-Mary-le-Bone, à Londres, dans la seconde moitié du dix-huitième siècle, a publié, en 1780, un livre de pièces d'orgue.

KENN (P.), professeur de cor, né en Allemagne, vers le milieu du dix-huitième siècle, se rendit à Paris, en 1782, et entra l'année suivante à l'Opéra, pour y jouer la partie de second cor. Lorsque la musique de la garde nationale de Paris fut organisée, en 1791, Kenn y entra comme beaucoup d'autres artistes distingués, et à ce titre, il fut compris dans le nombre des professeurs du Conservatoire de Paris, à l'époque où cette école fut instituée; mais une réforme considérable de ces professeurs ayant été faite, en 1802, MM. Domnich et Frédéric Duvernoy furent seuls conservés pour l'enseignement du cor, et Kenn reçut sa démission. Vers la fin de 1808, il se retira de l'orchestre de l'Opéra avec une pension, et il eut pour successeur son élève M. Dauprat. Kenn a été un des meilleurs cors-basses qu'il y ait eu en France. Il a publié : 1o Duos mêlés d'airs pour deux cors, op. 1, Paris, Sieber. 2o Recueil de petits airs pour deux cors, op. 2, Paris, Michel Ozy. 3o Recueil d'airs arrangés pour trois cors, ibid. 4° Trente-six trios pour trois cors en mi bémol, ibid. 5o Douze duos pour clarinette et cor, op. 5, Paris, Sieber.

KENNIS (GUILLAUME-GOMMAIRE), violoniste distingué, compositeur et maître de chapelle, naquit à Lierre (Belgique), vers 1720, ou même plus tôt, car il existe à l'église Notre-Dame, d'Anvers, un motet de sa composition pour le dimanche des Rameaux, à quatre voix et orgue, lequel est daté de 1743. On ignore le nom du maître qui l'a dirigé dans ses études musicales; il y a lieu de croire que ce fut quelque musicien obscur du lieu de sa naissance, et que, prédestiné pour l'art, il ne dut qu'à lui-même le développement de ses talents; car il ne paraît pas s'être éloigné de cette ville, y ayant occupé fort jeune la place de maître de chapelle de l'église de Saint-Gommaire. Vers 1768, il abandonna cette position pour celle de maître de chapelle et des enfants de chœur de la grande collégiale de Saint-Pierre, à Louvain. Il en remplit les fonctions avec zèle et talent jusqu'à ses derniers jours, et mourut dans cette ville, le 10 mai 1789. Kennis était considéré à juste titre comme le violoniste le plus habile de la Belgique, particulièrement dans les traits difficiles pour le doigter de la main gauche (1). L'impératrice Marie-Thérèse,

(1) L'historien de la musique Burney, qui visita Louvain, en 1772, mais ne s'y arreta que le temps nécessaire pour y prendre des notes à la håte, dit cependant de Kennis: « M. Kennis est le plus célèbre violoniste non« seulement de Louvain, mais de tout le pays. Les solos a qu'il écrit pour son instrument, ainsi que son exéa cution, offrent des traits si difficiles, qu'aucun autre

après l'avoir entendu, lui témoigna sa satisfaction par le don d'un des plus beaux violons connus de Steiner. Cet instrument avait été fait par le célèbre luthier pour la famille impériale. Il est vraisemblable que Kennis voyagea et visita Paris et Londres, car la plupart de ses ouvrages furent imprimés dans ces deux villes; cependant, on ne trouve pas, soit dans les journaux, soit dans les almanachs de musique, l'indication de concerts spirituels où il se serait fait entendre. Ses productions connues sont celles-ci 1o Six sonates pour violon seul et basse continue (pour le clavecin), Liége, gr. in-fol. (sans date). 2° Six trios, dont quatre pour violon, violoncelle et basse, et deux pour deux violoncelles et basse, Paris, Le Menu. 3o Six duos pour violon et violoncelle, Paris, Cousineau. 4o Six sonates pour violon et basse continue, Louvain, Wyberechts. 5o Six quatuors pour deux violons, alto et basse, Londres, Mondhare. 6° Six duos pour deux violons, Londres, Bland. 7° Douze symphonies pour l'orchestre. 8° Premier, deuxième et troisième concertos pour violon et orchestre, Paris, Bailleux. 9° Motet (Hæc dies quam fecit Dominus), pour quatre voix et orchestre. 10o Le motet indiqué ci-dessus.

KENNIS (GUILLAUME-JEAN-JACQUES), fils du précédent, né à Louvain, le 21 mai 1768, fut élève de son père et lui succéda en qualité de maître de chapelle de l'ancienne collégiale de Saint-Pierre. La clôture des églises, pendant les troubles révolutionnaires, détermina cet artiste à se fixer à Anvers et à s'y livrer à l'enseignement; mais après le retour au culte, par suite du concordat avec le gouvernement français, Kennis fut appelé, en 1803, à la place de maître de chapelle de l'église Notre-Dame de cette ville, et fut chargé d'en réorganiser la musique. Il s'acquitta de cette mission avec plus de zèle que de talent. Quoiqu'il n'ait rien composé, il travaillait sans cesse à des arrangements (ou plutôt dérangements) des œuvres des grands maîtres, auxquels il ajoutait ou ôtait des instruments, selon les besoins de sa

« violoniste belge ne pourrait les rendre. Cependant, « M. Scheppers, carillonneur de la ville, piqué de la « haute réputation de M. Kennis, a fait récemment la » gageure de jouer sur ses cloches un des solos les plus « difficiles de cet artiste, et de s'en acquitter à la satisfaction des juges qui seraient désignés pour en décider. << Non-seulement il gagna son pari, mais son succès « augmenta beaucoup la réputation dont il jouissait « dans les Pays-Bas.» (The present state of Music in Germany, the Netherlands, etc., t. 1, p. 62). Burney s'est trompé sur le nom du carillonneur qui fit ce tour de force il se nommait Matthias Van den Gheyn (voyez

ce nom).

chapelle. Il passait à Anvers pour un savant compositeur; mais, au fond, c'était un musicien médiocre. Il est mort à Anvers, au mois d'avril 1845. Sa collection de musique d'église fut achetée, après son décès, par le conseil de fabrique de l'église Notre-Dame.

le

KENT (JACQUES), né à Winchester, 13 mars 1700, fut admis comme enfant de chœur à l'église cathédrale, et y apprit les éléments de la musique, sous la direction de l'organiste Vaughan-Richardson; puis il passa en la même qualité dans la chapelle royale. Là, il termina ses études par les leçons du docteur Croft. La première place qu'il occupa fut celle d'organiste de l'église de Findon, dans le Northamptonshire; nommé ensuite organiste de la chapelle du collège de la Trinité à Cambridge, il y resta jusqu'en 1737; à cette époque il obtint l'orgue de l'église cathédrale et de la chapelle du collège à Winchester. Il conserva cette position pendant quarante ans, et mourut vers la fin de 1776. Admirateur du talent et du style de son maître, le docteur Croft, il l'a souvent copié servilement dans sa musique d'église; mais il attachait si peu de prix à ses propres ouvrages, que ses amis n'obtinrent pas sans peine qu'il publiât, peu de temps avant sa mort, un livre de douze antiennes à quatre voix, en partition. Plus tard, Corfe, organiste à Salisbury, publia un second volume des œuvres de Kent, contenant des services du matin et du soir, avec huit antiennes à quatre voix. Quelques antiennes de sa composition ont été insérées dans la collection de Boyce intitulée: Cathedral music, et dans l'Harmonia sacra de Page.

KEPLER (JEAN), illustre auteur de la découverte des lois mathématiques du mouvement des planètes qui a immortalisé son nom, naquit le 27 décembre 1571, à Weil, dans le duché de Wurtemberg, d'une famille noble tombée dans l'indigence. Admis dans un couvent pour y commencer ses études, il alla les terminer à Tubinge. En 1594, il fut appelé à Grætz pour y remplir la place de professeur de mathématiques; cette circonstance décida de sa vie, car dès lors toutes ses vues se tournèrent vers l'astronomie qui allait en quelque sorte changer entre ses mains de direction et d'objet. Ce n'est point ici le lieu d'examiner la nature des travaux de ce grand homme, ri l'influence qu'ils ont exercée sur la science : il n'est question de lui dans ce dictionnaire que pour un ouvrage dont il sera parlé tout à l'heure. Kepler vécut dans l'indigence; pour lui, ce n'était point un mal. Riche de ses

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