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SAADIAS-GAON, célèbre rab bin, mort en 943, à 5oans, fut le chefde l'académie des Juifs, établie à Sora près de Babylone. On a de lui: I. Un traité intitulé Sepher Haëmounoth, dans lequel il traite des principaux articles de la croyance des Juifs. II. Une Explication du Jezirah. III. Un Commentaire sur Daniel. IV. Une Traduction, en arabe, de l'Ancien Testament, et d'autres ouvrages.

SAAS, (Jean) né le 3 février 1703, à Franqueville, au diocèse de Rouen, et membre de l'académie de cette ville, mourut d'une attaque d'apoplexie, le 10 avril 1774, dans sa 72 année. Après avoir été secrétaire de l'archevêque et garde de la bibliothèque du chapitre de Rouen, il fut pourvu de la cure de Saint-Jacques sur Darnetal en 1742, puis d'un canonicat de la métropole en 1751. Une application constante à l'étude lui acquit des connoissances étendues dans la littérature, et le rendit un des plus habiles bibliographes de son temps. Mais, jaloux de la gloire des lettres autant que de la sienne propre, il tâcha d'être utile aux autres, soit par des recherches longues et pénibles, soit par la révision de leurs ouvrages. Il auroit été à désirer peut-être, qu'en critiquant il eût montré un esprit moins minutieux et un caractère un peu plus honnête. Outre des manuscrits intéressans qu'il a laissés, il a fait imprimer plusieurs

écrits sans nom, ou sous des nomé empruntés; [Voyez CALENTIUS ]... entre autres: I. Catéchisme de Rouen, in-12. II. Nouveau Pouillé de Rouen, 1738, in-4.° III. Notice des manuscrits de l'Eglise de Rouen, 1746, in-12. Elle a été réimprimée en 1747. IV. Lettre sur le catalogue de la bibliothèque du Roi, 1749, in-12. V. Plusieurs Lettres critiques sur le supplément de Moréri, 1735, in-12; sur l'Encyclopédie, in-8.o 1764; sur la Dictionnaire de l'abbé Ladvocat, 1762, in-8.° VI. Une nouvelle édition de notre Dictionnaire Historique, Rouen, 1769, 4 vol. in-8. Cette édition, ou plutôt cette contrefaction que l'abbé Saas n'au roit pas dû favoriser, en fournissant à l'imprimeur quelques corrections et des articles très-maigres prouve que ce savant, qui dédaignoit le travail des Dictionnaires, n'étoit guère en état de rédiger avec clarté et avec élégance un long article. Son édition est d'ailleurs pleine de fautes. Un reproche plus grave, c'est qu'il substitua à quelques louanges que d'Alembert avoit reçues de nous, des injures grossières. Au reste, ce n'est pas la première fois qu'on s'est emparé de notre travail, qu'on l'a défiguré, et qu'on a tâché de nous faire des ennemis de ceux mêmes dont nous avions fait valoir les talens.

SAAVEDRA, Voyez CER

VANTES.

SAAVEDRA FAJARDO,(Diego) d'une famille noble du royaume de Murcie en Espagne, fut résident de cette Puissance en Suisse. C'étoit à-la-fois un bon littérateur et un habile politique, parlant et écrivant purement en espagnol. Il mourut en 1648, chevalier de

Fordre de San-Jago, et conseiller du conseil suprême des Indes. On a de lui: I. L'Idée d'un Prince politique. II. La Couronne Gothique, etc. Anvers, in-fol. III. La République Littéraire; ouvrage de critique, où il y a quelques bonnes plaisanteries. Il a été traduit en françois, à Lausanne, 1770, in-12.

SABACUS, général Ethiopien, s'empara de l'Egypte, y régna, et fut père de Tharaca. L'auteur de Histoire des temps fabuleux, prétend que Sabacus est le même que Salomon, dont l'histoire a été dé figurée par Hérodote.

DEGLIARIENTI

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SABADINO (Jean) Bolonois, contemporain de Bocace, qui fit tant de mauvais imitateurs de ses Contes frivoles. Sabadino fut de ce nombre; mais il s'en faut bien qu'il ait atteint la pureté et la naïveté du langage de Foriginal. Nous avons de lui 70 Nouvelles ou Contes sales et galans, sous ce titre : Porretane. Ce recueil est peu commun, sur-tout en France. Il fut imprimé d'abord à Bologne, in-fol. 1583, et ensuite à Venise en 1504 et 1510. Dans les éditions postérieures on trouve une Nouvelle de plus.

SABEUS, Voyez SABEO.

I. SABAS, hérésiarque, chef des Messaliens. Animé d'un désir ardent d'arriver à la perfection évangélique, il prit tous les passages de l'Evangile à la lettre. Il se fit eunuque, vendit ses biens, et en distribua l'argent aux pauvres. JESUS-CHRIST dit à ses distiples: « Ne travaillez point pour » la nourriture qui pèrit, mais » pour celle qui demeure à la vie » éternelle.» SABAS conclut de ce passage, que le travail étoit un crime; il se fit une loi de demeurer dans la plus rigoureuse oisiveté. Il

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donna ses biens aux pauvres, parce que l'Evangile ordonne de renoncer aux richesses; il ne travailloit point pour se nourrir, parce que Dieu défend de travailler pour une nourriture qui périt. L'Ecriture nous représente le Démon comme un lion affamé, qui tourne sans cesse autour de nous: Sabas se croyoit sans cesse investi par ces esprits malins. On le voyoit au milieu de la prière s'agiter violemment, s'élancer en l'air, croire sauter par-dessus une armée de Démons, se battre contre eux,

faire tous les mouvemens d'un homme qui tire de l'arc; il croyoit décocher des flèches contre les Diables. Les Messaliens avoient fait des progrès à Edesse; ils en furent chassés vers l'an 380, par Flas vien évêque d'Antioche, et se retirèrent dans la Pamphylie. Ils furent sèrent en Arménie, où ils infec condamnés par un concile, et pas-, tèrent de leurs erreurs plusieurs monastères: Letorius, évêque de Mélitène, les fit brûler dans ces monastères. Ceux qui échappèrent aux flammes, se retirèrent chez un autre évêque d'Arménie, qui en eut pitié, et les traita avec la douceur qu'on doit à des hom. mes dont le cerveau est blessé.

II. SABAS, (S.) abbé et supérieur général des monastères de Palestine, naquit en 439, à Mutallosque, bourg situé dans le territoire de Césarée en Cappadoce. Des querelles domestiques le dégoûtèrent du monde; il se confina dans un monastère à une lieue de sa patrie, et il en fut l'or nement. Il défendit avec zèle la foi du concile de Chalcédoine, sous le règne d'Anastase, et mourut le 5 décembre 531, à 92 ans, plein de vertus et de jours.

·SABATEI-SEVI, Voyez ZA

BATHAI.

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SABBATHIER, (D. Pierre) bénédictin de saint Maur, né à, Poitiers en 1682, mort à Rheims le 24 mars 1742, remplit toute l'idée qu'on doit avoir d'un parfait religieux et d'un vrai savant. On a de lui, Bibliorum sacrorum latina versiones antiquæ; Rheims, 1743, 3 vol. in-fol. Cette Bible qui occupa D. Sabbathier pendant 20 ans, comprend toutes les versions latines des livres sacrés, rassemblées et réunies sous un seul point de vue. Il ne publia que le premier volume; D. Charles de la Rue fut l'éditeur des deux autres. SABELLICUS, (Marcus-Antonius Cocceius) naquit à Vicovaro sur le Téverone, vers 1436. Des écrivains adulateurs l'ont fait descendre des anciens Cocceius de Rome, et le satirique Paul Jove a pris le contrepied, en lui don

nant pour père un pauvre maréchal. L'une et l'autre origine est également fausse et exagérée: il dut le jour à une famille honnête, et prit le nom de SABELLICUS lorsqu'il fut couronné poëte. Il alla à Rome fort jeune; il s'y appliqua à l'étude avec une ardeur incroyable sous les plus savans maîtres et en particulier sons Pomponius-Latus et sous Domitius de Vérone. Ses talens lui procúrèrent la chaire de professeur de belles-lettres à Udine, où il s'acquit une grande réputation. Le sénat de Venise l'enleva à cette ville en 1484, pour lui confier la bibliothèque de Saint-Marc; mais ses débauches lui causèrent. une maladie dont il mourut le 18 avril 1506, à 70 ans laissant an fils naturel. Comme il n'avoit pas suivi les maximés de sagesse

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Si fugienda facis et facienda fugis?

Sabellicus s'en étoit fait une luimême, qui étoit bien moins mo deste :

Quem non res hominum, non omnis ceperat atas

Scribentem, capit hæc Coccion urna brevis.

On a de lui; I. Une Histoire universelle, depuis Adam jusqu'en 1503, très-inexacte, en i vol. infol.; elle est divisée en sept ennéa. des et contient 63 livres. II. L'Histoire de la République de Venise, remplie de flatteries basses et de mensonges révoltans in-fol. 1487; et dans le Recueil

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des historiens de Venise, 1718, 10 vol. in-4. Scaliger assure que l'argent des Vénitiens étoit (à ce que disoit Sabellicus lui-même) la source de ses lumières historiques. La traduction en vénitien par Matthieu Visconti, est rare. III. Plusieurs autres ouvrages en vers et en prose, imprimés en 1566, en 4 vol. in-folio.

SABELLIUS, fameux hérésiarque du Ie siècle, né à Ptolémaïde en Libye, disciple de Noëtus de Smyrne, étoit aussi entêté que son maître. Il ne mettoit d'au tre différence entre les Personnes de la Trinité, que celle qui est entre les différentes opérations d'une même chose. Lorsqu'il considéroit Dieu comme faisant des décrets dans son conseil éternel, et résolvant d'appeler les hommes au salut, il le regardoit comme Père. Lorsque ce mêma Dicu descendoit sur

la terre dans le sein de la Vierge, qu'il souffroit et mouroit sur la croix, il l'appeloit Fils. Enfin, lorsqu'il considéroit Dieu comme déployant son efficace dans l'ame des pécheurs, il l'appeloit SaintEsprit. Selon cette hypothèse, il n'y avoit aucune distinction entre les Personnes Divines. Les titres de Pere, de Fils et de Saint-Esprit, n'étoient que des dénominations empruntées des actions différentes que Dieu avoit produites pour le salut des hommes. Ses erreurs anathématisées dans plusieurs conciles, et en particulier dans celui d'Alexandrieen 261, ne laissèrent pas de se répandre en Italie et en Mésopotamie. S. Denys d'Alexandrie composa d'excellens Traités contre Sabellius, dont les sectaBeurs furent appelés Sabelliens. SABEO, (Fauste) né près de Bresse dans l'état de Venise, de parens honnêtes, se fit connoître dès sa jeunesse par son talent pour la poésie latine. Un voyage qu'il fit à Rome dans la maturité de

fage, lui inspira le goût des antiquités ecclésiastiques. Il s'appliqua alors à l'étude des Pères, et ne regarda plus la poésie que comme un délassement. On a de lui un recueil d'Epigrammes latines, imprimé à Rome en 1556. On en trouve un grand nombre qui sont pleines de sel. L'ouvrage qui lui a fait le plus d'honneur, est l'Edition d'Arnobe, à Rome, 1542, in-fol. : elle est préférée aux éditions postérieures, quoique plus amples. Henri II, auquel il dédia ses Epigrammes, lui fit présent d'une chaîne d'or. Il mourut âgé

de 80 ans,

vers 1558.

SABIN, Voyez les SABINUS. SABIN, (George) né dans la Marche de Brandebourg en 1508,

fut élevé avec un soin extrême par Mélanchthon, qui lui donna sa fille en mariage. Son poëme intitulé: Res gestæ Cæsarum Germanicorum, qu'il mit au jour, âgé seulement de 20 ans, lui concilia les éloges des savans et la protection des princes. Il devint ensuite professeur de belles-lettres à Francfort-sur-l'Oder, puis recteur de la nouvelle académie de Konigoberg, et conseiller de l'électeur do Brandebourg. Ce prince l'employa en diverses ambassades, dans lesquelles Sabin fit admirer son éloquence et sa capacité dans les affaires. Il fut anobli à la diète de Ratisbonne, par l'empereur Char les-Quint en 1540, et mourut à Francfort-sur-l'Oder, le 2 décembre 1560, à 52 ans. Sa jeunesse avoit été assez déréglée, mais il eut des vertus dans l'âge mûr, et même une piété solide, qui no put cependant le guérir de toutes ses passions, et sur-tout de ses vues ambitieuses. On a de lui diverses Poésies latines, 1597, in-8°, parmi lesquelles on distingue ses Elégies, qui ont quelque mérité.

femme de l'empereur_Adrien, SABINE, (Julia SABINA) fille de Matidie. L'impératrice étoit petite-nièce de Trajan et fit épouser à ce prince. Ce mariage, Plotine, qui favorisoit Adrien, la fait contre le gré de Trajan, fut très-malheureux. Adrien, devenu empereur, conçut un amour déréglé pour Antinoüs, et traita són épouse comme une esclave. Sabine bien faite ; elle avoit des graces et étoit cependant très-belle et trèsde la dignité; son esprit étoit élevé, ses mœurs graves, et sa vertu ne se démentit jamais. Mais elle mettoit un peu trop d'aigreur dans les reproches qu'elle faisoit à

son époux ; reproches bien pardonnables, puisqu'elle lui avoit apporté l'empire en mariage. Sabine, regardant son mari comme son tyran, se vantoit de n'avoir pas voulu lui donner des enfans, dans la crainte de mettre au monde des monstres plus odieux encore que leur père. La mésintelligence augmenta telle ment, qu'Adrien, frappé de la maladie qui le conduisit au tombeau, la contraignit de s'ôter la wie pour qu'elle n'eût pas le plaisir de lui survivre. D'autres disent qu'il l'empoisonna, l'an 138 de J. C., après 38 ans de mariage. Satisfait de l'avoir ravie à la terre, il la fit placer dans le ciel. Moréri "se trompe dans l'article de SABINE qu'il fait fille de Marcienne, sœur de Trajan; il auroit dû dire petite-fille de Marcienne et fille de Matidie, nièce de Trajan.

SABINIEN, diacre de l'Eglise Romaine, et nonce de Saint Grégoire le Grand à Constantinople, auprès de l'empereur Maurice, succéda à ce pontife le 13 septembre 604, et mourut le 22 février 606. Il eut une partie des vertus de son prédécesseur.

I. SABINUS, intendant d'Auguste en Syrie, voulut, après la mort d'Herode le Grand, qu'on Jui donnât le trésor de ce prince. Cette prétention excita une révolte. Les Juifs livrèrent bataille aux Romains, furent repoussés, et le trésor pillé. Les vaincus s'étant assemblés en plus grand nombre, repoussèrent à leur tour Sabinus dans le palais, où ils l'assiégèrent. L'intendant demanda du secours à Varus, gouverneur de Syrie. Les Juifs allèrent au-devant de celui-ci, se justifièrent, et se plaignirent de la conduite de Sabinus qui disparut.

II. SABINUS, (Julius) seigneur Gaulois, ne dans le pays de Langres, prit le titre de César au commencement du règne de Vespasien. Ayant offert la bataille à l'empereur, il fut vaincu et mis en déroute. Pour se dérober à la

poursuite du vainqueur, il alla dans une de ses maisons de campagne, et feignit de vouloir livrer son corps aux flammes. Il congédia tous ses domestiques, et ne rețint que deux affranchis en qui il avoit confiance. Ensuite il mit le feu à la maison, et se retira dans un souterrain inconnu à tout autre qu'à lui et à ses confidens. La nouvelle de sa mort s'étant répandue, la douleur de sa femme Eponine servit à la confirmer. Mais lorsque Sabinus apprit, par un de ses affranchis, que cette tendre épouse avoit déjà passé trois jours riture, il lui fit savoir le lieu de et trois nuits sans prendre de nourdans cette espèce de tombeau, et sa retraite. Elle y vint, le consola Après avoir resté caché ainsi peny mit au monde deux fils jumeaux. dant neuf ans, les fréquentes visites de la femme découvrirent la retraite du mari, Il fut saisi et conduit à Rome chargé de chaînes, avec sa femme et ses deux enfans. En vain Eponine sollicita la compassion de Vespasien, en se jetant à ses pieds, et lui présentant ses deux enfans nés dans le souterrain; il eut la cruauté de la faire mourir avec Sabinus. L'amour héroïque et les infortunes de ces deux époux ont fourni un beau sujet de tragédie à divers poëtes; mais il a été traité sans un grand succès, et sur-tout en ces derniers temps par M. de Chabanon. L'institut national le proposa pour sujet de son prix de peinture, remporté, en l'an 11, par Alexandre Menjaud,

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