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Planche cent-cinquième. - Douleur d'Axiane; Dessin de M. Gérard.

Cléophile aime Alexandre, et se flatte devant Axiane de le voir, vainqueur de Porus, apporter à ses pieds l'hommage de sa victoire. Axiane, amante de Porus, ne croit pas encore ce prince abattu par la fortune d'Alexandré.

CLEOPHILE.

Mon frère vient; et nous allons apprendre
Qui de nous deux, madame, aura pu se méprendre.

AXIA N E.

Ah! je n'en doute plus, et ce front satisfait
Dit assez à mes yeux que Porus est défait.

TAXIL E.

Madame, si Porus avec moins de colère,
Eût suivi les conseils d'une amitié sincère,
Il m'aurait en effet épargné la douleur
De vous venir moi-même annoncer son malheur.

AXIAN E.

Quoi! Porus....

TAXI L E.

C'en est fait, et sa valeur trompée,
Des maux que j'ai prévus se voit enveloppée.
Ce n'est pas (ear mon cœur, respectant sa vertu,
N'accable point encore un rival abattu ),
Ce n'est pas que son bras, disputant la victoire,
N'en ait aux ennemis ensanglanté la gloire ;
Qu'elle-même, attachée à ses faits éclatans,
Entre Alexandre et lui n'ait douté quelque temps.
Mais enfin, contre moi sa vaillance irritée,
Avec trop de chaleur s'était précipitée.
J'ai vu ses bataillons rompus et renversés,
Vos soldats en désordre et les siens dispersés,
Et lui-même à la fin, entraîné dans leur fuite,
Malgré lui du vainqueur éviter la poursuite,
Et de son vain courroux trop tard désabusé,
Souhaiter le secours qu'il avait refusé.

"

Alexandre, acte III, scène I.

Planche cent - sixième. -Entrevue de Mathan et de Josabeth; Dessin de M. Chaudet.

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Mathan envoyé par Athalie, demande un entretien secret à Josabeth, épouse du grand-prêtre Joad. Il s'explique avec elle sur les volontés de la reine, et lui apporte en son nom des paroles de paix, à condition l'enfant qu'Athalie a vu en songe lui sera que livré, et demeurera comme otage entre ses mains.

MATHAN.

La reine, impatiente, attend votre réponse.

JO SABETH.

Et voilà de sa part la paix qu'on nous annonce!

MATHAN.

Pourriez-vous un moment douter de l'accepter?
D'un peu de complaisance est-ce trop l'acheter?

JO SABETH.

J'admirais si Mathan, dépouillant l'artifice
Avait pu de son cœur surmonter l'injustice,
Et si de tant de maux le funeste inventeur
De quelque ombre de bien pouvait être l'auteur..

MATHA N.

De quoi vous plaignez-vous ? Vient-on avec furie
Arracher de vos bras votre fils Zacharie ?
Quel est cet autre enfant objet de votre amour?
Ce grand attachement me surprend à mon tour.
Est-ce un trésor pour vous si précieux, si rare ?
Est-ce un libérateur que le ciel vous prépare?
Songez-y. Un refus pourrait me confirmer
Uu bruit sourd que déja l'on commence à semer.

Quel bruit?

JO SABETH.

MATHAN.

Que cet enfant vient d'illustre origine ;
Qu'à quelque grand projet votre époux le destine.

JO SABETH.

Et Mathan, par ce bruit qui flatte sa fureur....

MATHA N.

Princesse, c'est à vous à me tirer d'erreur.

Athalie, acte III, scène V.

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