Images de page
PDF
ePub

cis. Nommé évêque de Langres en 1565, et transféré sur le siége de Paris en 1570, il fut nommé successivement chancelier et grand aumônier de la reine Elisabeth d'Autriche, chef du conseil de Charles IX, et, après la mort de ce prince, administrateur des domaines d'Élisabeth, emploi dont il s'acquitta avec probité. La faveur dont il jouissait n'ayant pas diminué sous Henri III et sous Henri IV, Gondi fut chargé, sous ces deux princes, de plusieurs missions importantes auprès du saint-siége. Il eut pour coadjuteur, puis pour successeur, son neveu. Pierre de Gondi mourut en 1616, laissant des richesses considérables.

Charles DE GONDI, marquis de BelleIle, fils aîné d'Albert, né en 1569, eut en 1579 la charge de général des galères sous la surintendance de son père, passa, suivant son intérêt, aux divers partis qui agitèrent la France, fut tué en 1596 dans sa tentative contre le mont SaintMichel.

Philippe - Emmanuel DE GONDI, comte de Joigny, marquis de Belle-Ile, baron de Montmirail, né en 1581, succéda à son père, en la charge de général des galères (1598). Il mourut en 1662, après être entré, dans ses dernières années, dans la congrégation de l'Oratoire. Il eut pour fils Pierre DE GONDI, duc de Retz, comte de Joigny, pair de France, né en 1602, pourvu de la charge de général des galères après son père, et forcé de s'en démettre, en 1635, en faveur du marquis de Pontcourlai, neveu de Richelieu. C'est de Pierre de Gondi, mort en 1676, que naquit, en 1613, le fameux cardinal de Retz (*), si généralement connu sous ce nom, que nous renvoyons au mot RETZ pour sa biographie.

La maison de Gondi s'éteignit avec Pierre de Gondi en 1676.

GONDICAIRE, appelé aussi Gonthiaire ou Gondahaire, ou Gondioc, fut le chef burgonde qui établit ses compagnons en Gaule. Il passa le Rhin,

(*) La violence que le cardinal de Richelieu fit au père de Gondi pour la charge des galeres, avoit outré l'abbé. » (Tallemant des Reaux.) Cette circonstance a pu contribuer à lui faire faire contre le pouvoir une si vive opposition.

vers 407, avec les autres tribus germaniques qui commencèrent le démembrement de l'empire d'Occident. Gondahaire accepta avec empressement les offres que lui fit Jovin, un des usurpateurs qui disputaient la Gaule à Honorius; il l'aida à prendre la pourpre, et il en reçut des concessions de territoire. Mais, quand il eut obtenu la Germanie supérieure ou Alsace, Gondahaire abandonna son allié, et se réconcilia avec Honorius, qui reçut les Burgondes parmi les alliés de l'empire, et leur permit d'étendre leurs quartiers de la Moselle au Rhin (411). En 435, Gondahaire rompit avec les Romains, envahit la Gaule-Belgique, et s'en rendit maître. Aétius, qui administrait alors les Gaules, le défit en bataille rangée, et le força à demander la paix. En 436, Gonthiaire vint à la rencontre des hordes d'Attila, et fut écrasé par elles. La bataille s'était livrée non loin du Rhin; le roi des Burgondes et vingt mille des siens restèrent sur le champ de bataille. Gondicaire laissa quatre fils. (Voyez GODEGISILE, GONDEBAUD, GONDEMAR Ier.)

GONDIMEL. Voy. GOUDIMEL. GONDIOC, roi de Bourgogne. Voyez GONDICAIRE.

GONDOVALD-BALLOMER. Voy. GON

DEBAUD.

GONESSE, bourg du département de Seine-et-Oise, arrondissement de Pontoise. Il était connu dès l'an 853, et son marché de blé était déjà célèbre en 1164. Philippe-Auguste y naquit en 1166. Cette localité, fort renommée au dernier siècle pour la bonté de son pain, faisait partie de l'Ile-de-France, du diocèse, du parlement, de l'intendance et de l'élection de Paris. Son église gothique est remarquable.

GONFALON OU GONFANON.- Ce nom était réservé aux bannières sous lesquelles se rangeaient les hommes, les vassaux convoqués pour la défense des églises et des terres ecclésiastiques. Les gonfalons étaient portés par les avoués ou défenseurs des abbayes. Aussi le titre de gonfalonier était-il fort honorable. Dans quelques pays, il désignait même celui qui portait l'étendard de l'État. Le gonfanon était une bannière à trois ou quatre pentes. Du Cange fait déri

ver ce mot de gunna, qui, dans les vieilles langues du Nord, signifiait combat, et de fahna, fahne, qui s'est conservé dans l'allemand avec le sens d'étendard.

[ocr errors]

GONFALONIER. Ce titre d'honneur appartenait, en France, aux comtes de Vexin, qui portaient l'oriflamme, et s'intitulaient gonfaloniers de l'église de Saint-Denis; aux comtes d'Anjou, qui étaient gonfaloniers de SaintMartin de Tours, etc.

GONNEVILLE (N. Binot Paulmier de), navigateur, né à Honfleur vers le milieu du quinzième siècle, fut chargé, en 1503, par des commerçants ses compatriotes, de conduire une expédition dans les Indes orientales. Rentré en France, il prétendit avoir découvert par delà le cap de Bonne-Espérance une terre, longtemps désignée sous son nom sur les cartes, et que l'on croit être réellement la Nouvelle-Hollande (*). Il avait amené avec lui le fils d'un chef de cette terre australe, et l'institua son héritier universel. L'abbé Paulmier de Gonneville, chanoine de Lisieux, mort vers 1669, était petit-fils de cet Indien. Il a publié : Mémoire touchant l'établissement d'une mission chrétienne dans la terre australe méridionale, etc., par un ecclésiastique originaire de cette même terre australe, Paris, 1663, in-8°, avec une carte. Le pieux abbé demandait à prêcher la foi dans ces contrées découvertes par son aïeul.

GONTAUT ou GONTAULT. On fait remonter l'origine de cette maison, une des plus anciennes de la Guienne, à la ville et à la baronnie de Gontaut, située dans l'ancienne sénéchaussée d'Agenois, aujourd'hui département du Lot. A l'article BIRON, nous avons fait connaître ceux de ses membres qui ont acquis une place distinguée dans l'histoire.

GONTHIER (Françoise Carpentier, veuve), célèbre actrice de la ComédieItalienne et de l'Opéra-Comique, naquit à Metz le 4 mars 1747. Elle avait acquis déjà quelque réputation en province, lorsqu'elle vint debuter en 1778 à la Comédie-Italienne. Jeune encore, (*) Voyez Vitet, Histoire de Dieppe, t. II, p. 130 et suiv.

madame Gonthier s'était consacrée à l'emploi des duègnes. Le succès qu'elle obtint à ses débuts fut tel, que, reçue aussitôt par anticipation, elle fut admise en 1779 au nombre des sociétaires. Madame Gonthier réussit à la fois dans la comédie et dans l'opéra comique. En 1801, elle fut comprise dans la nouvelle société dramatique de l'OpéraComique, formée par la réunion des meilleurs acteurs des salles Favart et Feydeau; elle y continua d'être applaudie jusqu'au jour où elle y fit ses adieux au public, en 1812. Parmi le grand nombre de rôles qu'elle a joués ou créés, on cite surtout la mère Bobi, dans Rose et Colas; Alix, dans les Trois fermiers et dans Blaise et Babet; la vieille paysanne, dans Adèle et Dorsan, et surtout Babet, dans Philippe et Georgette, etc.

GONTRAN, Second fils de Clotaire Ier, obtint en partage le royaume d'Orléans et la Bourgogne, depuis la Saône et les Vosges jusqu'aux Alpes et à la mer de Provence, et fixa sa résidence tantôt à Châlon-sur-Saône, tantôt à Orléans. Bientôt ses États s'augmentèrent encore d'une part dans l'héritage de Caribert, dont le royaume fut réparti entre les trois frères, à l'exception de Paris, qui resta indivis. Tandis que Sigebert et Chilpéric se livraient à des hostilités sans cesse renaissantes, Gontran, qui était le meilleur de ces Mérovingiens, régnait assez paisiblement. Mais en 570, les Lombards, après avoir pillé l'Italie, passent les Alpes, taillent en pièces les troupes que Gontran leur oppose, et se retirent chargés de butin. Ils reviennent bientôt dans les Gaules; mais le Romain Mummol, nouvellement élu général par Gontran, marche contre eux à la tête des Bourguignons, les surprend près d'Embrun, et leur fait essuyer une éclatante défaite (572). Il repousse avec le même succès les envahissements des Saxons, et défait une deuxième fois les Lombards, qui s'étaient de nouveau répandus dans la Bourgogne (576). Cependant les dissensions entre les trois frères étaient arrivées à leur comble, animées encore par les fureurs et les vengeances des deux femmes dont le nom domine l'histoire de cette époque. Enfin Sigebert et Gontran firent la

paix en se rendant mutuellement leurs conquêtes, ce qui n'empêcha pas l'irrésolu Gontran d'embrasser et de quitter successivement le parti de l'un et de l'autre de ses frères, suivant ses craintes ou ses intérêts. Chilpéric ne put résister aux hordes germaines que Sigebert avait appelées à lui, et s'enfuit à Tournay. Sigebert se croyait déjà roi de Neustrie, quand il fut assassiné par deux émissaires de Frédégonde. Gontran prit alors le parti du jeune Childebert, fils de Sigebert, et l'adopta comme son fils. Après une guerre où les succès furent balancés, Gontran et Chilpéric conclurent une trêve. Le roi de Neustrie ayant péri, en 584, sous les coups d'un assassin, sa veuve Frédégonde vint mettre sous la protection du roi de Bourgogne, ses États en proie à l'anarchie et son fils Clotaire II, âgé de quatre ans. Gontran se déclara en effet son défenseur, et convoqua à Paris une assemblée des grands, dans laquelle il s'occupa de diverses réformes utiles.

La rusée reine de Neustrie prenait peu de peine pour se jouer de sa simplicité. Gontran « l'invitait souvent à des repas, lui promettant qu'il serait pour elle un solide appui. Un certain jour qu'ils étaient ensemble, la reine se leva, et dit adieu au roi, qui la retint, en lui disant : « Prenez encore « quelque chose. » Elle lui dit : « Per« mettez-moi, je vous en prie, sei« gneur, car il m'arrive, selon la coua tume des femmes, qu'il faut que je « me lève pour enfanter. » Ces paroles le rendirent stupéfait, car il savait qu'il n'y avait que quatre mois qu'elle avait mis un fils au monde : il lui permit cependant de se retirer (*) »

Tous les meurtres dont Gontran avait été témoin l'avaient fort effrayé. Pour faire cesser « cette mauvaise coutume de tuer les rois,» il chercha à apitoyer le peuple sur son sort, et fit avec les meurtriers une sorte de compromis. « Il arriva qu'un certain « dimanche, après que le diacre eut « fait faire silence au peuple, pour « qu'on entendit la messe, le roi s'éa tant tourné vers le peuple, dit: Je « vous conjure, hommes et femmes

(*) Grégoire de Tours.

[ocr errors]

«

qui êtes ici présents, gardez - moi « une fidélité inviolable, et ne me << tuez pas comme vous avez tué der«nièrement mes frères; que je puisse << au moins pendant trois ans élever << mes neveux, que j'ai faits mes fils adoptifs, de peur qu'il n'arrive, ce « que veuille détourner le Dieu éter« nel! qu'après ma mort vous ne pé<< rissiez avec ces petits enfants, puisI qu'il ne resterait de notre famille << aucun homme fort pour vous dé«fendre. » A ces mots tout le peuple adressa pour le roi des prières au Seigueur (*).

Quand il fut délivré des embarras que lui avaient suscités les tentatives de l'aristocratie et de Gondovald (voyez GONDEBAUD ou GONDOVALD), il envahit la Septimanie; mais il n'essuya que des revers. Les Bretons, qu'il attaqua ensuite, ne se défendirent pas moins bien que les Wisigoths.

Au milieu de ces guerres malheureuses, Gontran et Childebert se rapprochèrent plus étroitement, et, par le fameux traité d'Andelot, ils conclurent une alliance offensive et défensive, afin d'assurer la pacification des Gaules et de protéger leur pouvoir menacé par des révoltes incessantes; car ce fut alors que les grands s'essayèrent pour la premiere fois à conquérir cette indépen dance qui plus tard aboutit a la féodalité.

Gontran mourut en 593 à Châlon, sa capitale, et Childebert II prit possession de la Bourgogne. Le clergé de son royaume l'a mis au nombre des saints, et Grégoire de Tours lui a attribué des miracles qu'il aurait opérés même de son vivant. On ne s'en étonnera pas, en apprenant qu'il dota toujours richement les églises, fonda plusieurs monastères, et qu'il était, selon l'expression de Frédegaire, comme un prêtre entre les prêtres. Du reste, sa devotion ne tempérait pas son naturel barbare, et il ne repugna pas à ordonner des tortures, des meurtres, ni à répudier trois femmes pour vivre avec des concubines. Seulement. reconnaissons que son caractère, singulièrement débonnaire, doit nous le faire distinguer au milieu de tous ces

(*) Grégoire de Tours.

personnages perfides et féroces qui l'environnent. Cette bonté ne fut d'ailleurs souvent que de la faiblesse, et, comme le dit M. Michelet, ce bon homme semble chargé de la partie comique dans le drame terrible des Mérovingiens.

GONTRAN BOZON. Ce personnage, qui joue un grand rôle sous le règne des fils de Clotaire Ier, apparaît pour la première fois sur la scène comme chef des Austrasiens envoyés par Sigebert en Aquitaine contre Théodebert. Il était probablement de race franque; mais il avait épousé la fille d'un GalloRomain riche et puissant, et, bien qu'au service de Sigebert, il paraît que, lié intimement avec Frédégonde, il s'était engagé envers elle à la débarrasser de ce jeune prince. Après la mort de Sigebert, il fut un des leudes qui se nommèrent tuteurs du petit Childebert. Lorsque, en 579, Gondebaud-Ballomer (voyez GONDEBAUD) fut appelé de Constantinople par les Austrasiens, comme un prétendant à opposer soit à Gontran, soit à Chilpéric, les conspirateurs choisirent Gontran-Bozon pour négocier auprès du jeune prince, que ses propositions, appuyées par douze serments dans les églises de Constantinople, parvinrent enfin à entraîner vers son futur royaume. Malheureusement pour Gondebaud, il venait avec des trésors considérables, et l'avarice était la plus forte des passions de Gontran. Au moment où le complot allait éclater, celui-ci n'hésita point à le dénoncer au préfet de Marseille, pour avoir cet or, objet de sa convoitise. Le délateur, quoique obligé de partager la prise avec le préfet burgondien, n'en revint pas moins en Austrasie avec une charge énorme d'or, d'argent, et d'autres objets précieux (*); puis il partit pour I'Arvernie, dont il était comte. Mais en passant par la Burgondie, il fut arrêté et conduit devant le roi Gontran, qui lui fit des reproches pleins de colère et de menaces sur sa complicité dans les intrigues austrasiennes. Pour sauver sa tête, il ne trouva rien de mieux à faire que de tout rejeter sur le patrice burgondien Mummol, et de promettre au roi de vaincre et de lui livrer ce sei

(*) Grégoire de Tours, t. VI, p. 24.

mais gneur rebelle. Gontran accepta, l'expédition échoua. Après la mort de Chilpéric et la chute de Frédégonde, ce leude était devenu zélé austrasien. Envoyé par Childebert au plaid de Paris en 584, il répondit par un insolent défi (voyez ce mot) aux interpellations du roi Gontran, qui l'accusait de perfidie. Une autre accusation, couronnant dignement tous les actes de sa vie passée, le fit ensuite assigner devant un plaid tenu par Childebert à Belzonac, dans les Ardennes.

les

Une des parentes de sa femme était morte à Metz, et avait été, suivant l'usage des Francs de distinction, enterrée dans l'église avec une grande quantité d'or et de bijoux. Bozon envoya, pour déterrer et dépouiller son cadavre, des hommes qui, surpris et arrêtés, le dénoncèrent. Au lieu de venir se justifier, il prit la fuite. Sa mort était résolue, car il avait offensé Brunehaut durant la minorité de Childebert. Bozon le soupçonnait, et se mit à visiter tous les évêques et les leudes en faveur, suppliant d'intercéder pour lui auprès de Childebert et de sa mère. Le roi, cédant aux prières de l'évêque de Verdun, son parrain, s'en remit à Gontran du sort de Bozon, et obligea celui-ci à comparaître au plaid d'Andelot (voyez ANDELOT). Bozon y vint, et y fut condamné (*) par le roi Gontran, qui prit lui-même le soin de faire exécuter sa sentence. Bozon s'était réfugié dans la maison d'un évêque, dès qu'il avait eu connaissance de l'arrêt prononcé contre lui. Des hommes armés l'y assiégèrent. Le roi donna ordre de mettre le feu à la demeure épiscopale, en disant : « Que l'évêque sorte, ou, s'il ne le peut pas, qu'il soit brûlé avec l'autre.» Les clercs et les serviteurs du prélat sauvèrent leur maître; quant à Bozon, il s'élança de son côté hors de l'incendie; mais il fut aussitôt percé de tant de lances et de traits, que, déjà mort, il fut un moment retenu debout (**).

[ocr errors]

(*) Les articles du traité ne contiennent rien d'expressément relatif aux leudes traîtres on rebelles; mais les deux rois résolurent sans doute, dans leurs conférences, de réprimer avec vigueur toute opposition à leur gouver

nement.

(**) Grég. de Tours, t. IX, p. 10.

GORA (bataille de). Lorsque l'Autriche, en 1809, déclara de nouveau la guerre à la France, elle avait sur pied 550,000 hommes, divisés en neuf corps. Tandis que les six premiers de ces corps agirent en Allemagne, sous les ordres de l'archiduc Charles, et que les 8o et 9, commandés par l'archiduc Jean, marchèrent sur l'Italie, le 7o, à la tête duquel était l'archiduc Ferdinand, se porta sur le grand-duché de Varsovie. Telle était l'infériorité numérique des troupes polonaises, que, battues le 19 avril en avant de Fallentry, elles furent forcées de se replier sur Varsovie, pour ne pas être coupées de cette capitale. L'archiduc les suivit ; mais, dès le 25, elles reprirent l'offensive sur la droite de la Vistule, et firent essuyer aux Autrichiens des pertes considérables. Le 3 mai, Poniatowski envoya plusieurs fortes reconnaissances sur le front de la ligne des ennemis, puis, soudain, il attaqua une tête de pont qu'ils avaient construite à Gora, et que défendait le gros de leurs forces. Il en demeura maître après une bataille terrible où les ennemis perdirent 3,000 hommes tués, blessés ou faits prisonniers, trois canons et deux drapeaux. Cet échec mit l'archiduc dans la nécessité de rétrograder, et l'armée polonaise avança sur ses traces en Galli

cie.

GORCUM (prise de). Le prince d'Orange, stathouder de Hollande, choisit, en 1794, la ville de Gorcum pour s'y renfermer. Les glaces déconcertèrent ses mesures; car nos soldats s'en servirent comme d'un vaste pont couvrant toute la Hollande. Le stathouder s'étant enfui en Angleterre, Gorcum fut assiégée, et tomba au pouvoir des Français, le 21 janvier 1795.

GORDON (Bernard de), Gordonus ou Bernardus de Gordonio, célèbre médecin des treizième et quatorzième siècles, classé parmi les plus eminents sectateurs des Arabes, a composé un grand nombre d'écrits dont on trouvera la liste dans les Mémoires pour servir à l'histoire de la Faculté de médecine de Montpellier, par Astruc. De ce nombre sont: Lilium medicinæ, de morborum prope omnium curatione, Naples, 1480, in-fol., traduit en français, Lyon,

1495, in-4°, ouvrage estimé et souvent réimprimé; De conservatione vitæ humanæ à die nativitatis usque ad ultimam horam mortis, Leipzig, 1570, etc. On croit que ce médecin était de Gordon en Rouergue, et que, suivant l'usage du temps, il adopta le nom de sa patrie.

GORÉE. Cette petite île, située au sud et à une lieue du cap Vert, compte parmi les possessions françaises au Sénégal depuis l'année 1677, où l'escadre de l'amiral d'Estrées l'enleva aux Hollandais. On démolit alors l'un des forts et l'on démantela l'autre, parce qu'on ne comptait pas garder l'île. Cependant la marine française finit par en prendre définitivement possession, et par la fortifier de manière à empêcher les Hollandais de la reprendre. Depuis, la ville s'est accrue, et n'est pas sans importance pour le commerce de la gomme, de l'ivoire, de la poudre d'or, et des autres productions du Sénégal, colonie dont la Gorée, y compris la côte voisine, de la baie d'Iof à la Gambie, forme le deuxième arrondissement. (Voyez SÉNÉGAL.)

En 1804, l'île de Gorée était tombée au pouvoir de l'Angleterre. Quatre goëlettes et un corsaire de Rochefort y transportèrent un détachement de 130 hommes. Tandis que les goëlettes canonnaient Gorée du côté de la mer, les troupes françaises, débarquant loin de la vue des Anglais, vinrent les placer entre deux feux. Le colonel anglais capitula le 18 janvier. Gorée compte aujourd'hui 5,000 habitants, pour la plupart noirs ou mulâtres, occupés du commerce du cabotage. Le fort qui la protége est assis sur un rocher basaltique. L'île n'a qu'une lieue au plus de tour. Aux environs s'étendent les îlots de la Madeleine.

GORGERIN, partie de l'armure an cienne, ordinairement formée de plusieurs pièces mobiles, tenant au casque, et s'étendant en forme de collerette autour du haut de la cuirasse pour protéger la gorge.

GORODETCHNA (bataille de). Après le passage du Niémen (24 juin 1812), Napoléon destina le 13 corps, composé de quatre divisions autrichiennes sous les ordres de Schwartzenberg, à contenir celle des trois armées ennemies que

« PrécédentContinuer »