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Türkei.

Nr. 790. reconnaître combien étaient fondées et nécessaires les réserves dont ils ont 10.Sept.1879. accompagné leur acceptation des indications du Protocole No. 13 comme base des négociations actuelles. Ce sont en effet ces réserves qui ont amené le Gouvernement Hellénique à proclamer le caractère, à ses yeux invariable, de ces indications et, comme conséquence, l'inutilité de toute discussion à cet égard. Ce qui précède répond surabondamment à la dernière partie de la Déclaration Hellénique. Quant à l'interprétation donnée par MM. les Plénipotentiaires Hellènes au mot "base" qui représenterait, suivant eux, quelque chose de fixe et d'immuable que les deux parties ne pourraient ni abandonner, ni modifier, les Plénipotentiaires Ottomans, sans rechercher la valeur de cette définition, se bornent à faire remarquer que les Puissances n'ont pas entendu le mot "base" dans le sens indiqué par les Plénipotentiaires Hellènes, puisque chaque ligne du Protocole démontre qu'elles ont voulu laisser aux parties toute liberté de discussion. Il convient d'ajouter que les Puissances, en déclarant être prêtes à offrir leur médiation, en cas de désaccord entre les deux Etats, admettent implicitement que la base indiquée n'est point invariable. Autrement la médiation offerte serait évidemment superflue; car les Puissances, n'ayant pas la faculté de s'écarter de cette base, devraient simplement la confirmer. En conclusion, les Plénipotentiaires Ottomans déclarent qu'ils ne sauraient répondre à la seconde invitation qui leur est adressée par les Plénipotentiaires du Gouvernement Hellénique qu'en maintenant et en confirmant leur Déclaration précédente, lue et déposée dans la séance du 19/31 Août. Ils constatent de nouveau que cette réponse ne pouvait être conçue dans des termes différents, et que l'acceptation pure et simple et sans réserve des indications du Protocole, comme base des négociations, aurait été considérée comme l'équivalent d'une cession territoriale faite à la Grèce au seuil même et en dehors des négociations. Si les Plénipotentiaires du Gouvernement Hellénique n'avaient point soulevé ce regrettable incident en produisant leur première Déclaration, les négociations se seraient ouvertes sans difficulté et dans les meilleures conditions pour les deux parties. En effet, les Plénipotentiaires Ottomans auraient purement et simplement déclaré qu'ils sont prêts à entrer en discussion sur les bases de négociations indiquées au Congrès de Berlin, et à rechercher, de concert avec leurs collègues de Grèce, si la ligne générale recommandée par les Puissances répond aux intérêts respectifs des deux Etats, ou s'il convient de l'abandonner ou de la modifier, en vue des ces mêmes intérêts. || MM. les Plénipotentiaires Hellènes voudront bien remarquer que ce langage n'est que la reproduction et la confirmation du dernier paragraphe de la précédente Déclaration des Plénipotentiaires Ottomans portant qu'ils sont disposés, par considération pour le voeu exprimé par les Puissances, à prendre comme bases premières des négociations qui vont s'ouvrir les indications du Protocole No. 13, pourvu qu'il soit bien entendu que ces bases ne lient en aucune façon les deux Gouvernements, qui pourront librement les modifier et les discuter au même titre que tout autre point de départ qui

Türkei.

aurait pu être proposé par l'une ou l'autre des parties." Les Plénipoten- Nr. 7090. tiaires Ottomans restent animés des mêmes dispositions loyales et conciliantes 10. Sept. 1879. et seraient heureux de voir leurs collègues s'associer aujourd'hui d'un programme qui repose à la fois ils n'hésitent pas à l'affirmer sur la vérité et sur la raison. | Que MM. les Plénipotentiaires du Gouvernement Royal de Grèce veuillent bien considérer qu'en renonçant à un système qui supprime toute discussion utile et en reconnaissant qu'ils ne sont point condamnés à rester sourds à tout argument qui leur serait présenté dans le cours de la discussion, ils n'invalident ni n'altèrent en aucune façon le desideratum extrême de leur Gouvernement, puisqu'ils resteront toujours maîtres de leurs résolutions. Ils y gagneront de s'être ménagé l'heureuse éventualité d'une entente entre les deux Etats, et peut-être l'occasion de réformer eux-mêmes, après examen contradictoire, leurs idées actuelles.

Nr. 7091.

Min. d. Ausw. an den kaiserl. Botschafter in London
Telegramm, betreffend die Kommissionsver-

TÜRKEI.
(Musurus-Pascha).

handlungen.

Constantinople, le 5 Octobre, 1879.

Türkei.

A la fin de précédentes séances des Plénipotentiaires Turco-Grecs, et Nr. 7091. dans une pensée de conciliation et pour faciliter la solution de l'incident, 5. Oct. 1879. j'avais soumis aux Plénipotentiaires Hellènes le projet de déclaration suivant: "Les Plénipotentiaires Ottomans constatent avec plaisir que leurs collègues de Grèce sont disposés à s'approcher des idées émises par eux et à entrer en matière en considérant les indications du Protocole 13 comme susceptibles de discussion et de modification." || Les Plénipotentiaires Hellènes avaient déclaré qu'ils soumettraient cette déclaration à leur Gouvernement, dont ils feraient connaître la réponse à la séance suivante. || Au début de la séance d'aujourd'hui, les Plénipotentiaires Hellènes, aprés trois semaines de silence, ont présenté et lu la déclaration suivante qu'ils substituent à mon projet: "Le but des négociations actuelles étant de faciliter aux deux Etats une entente désirée par le Congrès à Berlin sur une rectification de frontières destinée à établir entre la Turquie et la Grèce des rapports de réciproque et stable sécurité, les deux parties sont d'accord pour accepter comme point de départ et comme bases de discussion les indications du Protocole 13.” | Les Plénipotentiaires Ottomans ont répondu dans les termes suivants: || "Il est bien entendu que, suivant cette déclaration, nous allons commencer nos négociations, en prenant pour base première les indications géographiques du Protocole 13, qui seront mises en discussion, et il est clair que ce qui est

Türkei.

Nr. 7091. mis en discussion est à modifier, puisque ce qui ne peut être modifié est hors 5. Oct. 1879. de discussion." || Les Plénipotentiaires Hellènes ont déclaré qu'ils s'en tenaient aux termes de la déclaration proposée par eux, et qui avait reçu l'approbation de presque tous les Cabinets de l'Europe, et qu'ils n'admettaient ni addition ni explication. Les Plénipotentiaires Ottomans ont fait remarquer que, puisqu'il s'agissait d'une déclaration commune, il était indispensable de constater si les deux parties attachaient le même sens aux expressions employées dans la déclaration commune. | Les Plénipotentiaires Hellènes ayant déclaré avoir dit leur dernier 'mot, j'ai donné lecture de la déclaration suivante: || "Nous prions leurs Excellences les Plénipotentiaires Hellènes de vouloir bien de nouveau prendre acte que nous sommes prêts, en raison de la haute autorité qui s'attache au voeu exprimé par les Puissances, à prendre pour base première de nos négociations les indications du Protocole 13, c'est-à-dire à étudier ensemble la ligne générale des vallées du Calamas et du Pénéus pour l'adopter ou la modifier suivant qu'après discussion elle nous paraîtra destinée ou non à établir entre les deux pays des rapports de stable et réciproque sécurité.” Les Plénipotentiaires Hellènes ont dit qu'ils prenaient acte de cette déclaration, et qu'ils allaient en référer à leur Gouvernement. || Je vous prie de communiquer ce compte-rendu sommaire au Gouvernement, près duquel vous êtes accrédité, en lui faisant remarquer combien il est regrettable que la déclaration proposée par la Grèce ait été soumise aux Cabinets Européens, et ait reçu l'approbation de la plupart d'entre eux, comme l'affirment les Plénipotentiaires Hellènes, sans que la Sublime Porte en ait eu connaissance, et ait été appelée à présenter ses propres observations, et à soutenir et expliquer mon propre projet de déclaration; ce qui eût pu amener une entente sur une rédaction commune et éviter ainsi dé nouveaux retards. || Vous vous appliquerez à faire ressortir: || 1. Que, depuis le commencement de ce débat nous avons toujours et uniquement pris en considération le Protocole 13, dont nous avons accepté les termes dans leur esprit et dans leur lettre; || 2. Que notre dernière déclaration d'aujourd'hui est la confirmation éclatante de cette même et constante pensée, et de notre désir sincère de clore un incident qui seul arrête nos négociations, et qui a été si malheureusement soulevé par la déclaration déposée à la première séance par les Plénipotentiaires Hellènes. || Nous avons trop de confiance dans la sagesse et dans la justice des Cabinets Européens pour n'être pas convaincus qu'ils donneront leur pleine et entière approbation à cette déclaration si rationnelle, si conciliante et si loyale, et qu'ils useront de toute leur influence sur le Cabinet d'Athènes pour la lui faire accepter. Vous voudrez bien donner immédiatement lecture de la présente dépêche à son Excellence le Ministre des Affaires Etrangères et lui en laisser copie.

GROSSBRITANNIEN.

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Nr. 7092.

Botschafter in Konstantinopel an den kgl. Min. d. Ausw. Bericht über die Kommissionssitzung vom 18. Oct.

Therapia, October 21, 1879.

Nr. 7092.
Gross-

21. Oct. 1879.

My Lord, I have the honour to inclose a Report of the proceedings at the last meeting of the Turkish and Greek Plenipotentiaries for the settle- britannien. ment of the question of the new Greek frontier, published in the "Phare du Bosphore," and no doubt communicated to that newspaper by the Greek Legation. I have, &c. A. H. Layard.

Beilage.

Extract from the "Phare du Bosphore."

Question Hellénique. Résumé du compte-rendu de la sixième séance de la Commission. La sixième séance de la Commission Turco-Hellénique a eu lieu à Stamboul Samedi passé, à 2 heures de l'après-midi. Cette nouvelle réunion des Délégués des deux pays est restée comme les autres, sans résultat. Dès le début de la séance, les Commissaires Hellènes ont déclaré, conformément aux instructions de leur Gouvernement, qu'ils acceptent le projet de Déclaration présenté en dernier lieu par leurs collègues Ottomans. Puis, M. Braïla, prenant la parole, a dit que la Porte ayant insisté pour mettre en discussion et au besoin modifier les indications du Protocole No. 13, a trahi l'intention de substituer une autre ligne-frontière à celle énoncée dans ledit Protocole. En conséquence, conclut-il, les Délégués Hellènes prient leurs collègues Ottomans d'indiquer les limites dans lesquelles ils pensent que la rectification des frontières devrait se faire dans l'intérêt des deux pays. || Les Plénipotentiaires Ottomans ont répondu que, s'en tenant, pour le moment, aux indications du Congrès, qui doivent faire l'objet de la discussion de la Conférence, ils n'ont pour leur parte aucune autre ligne à faire connaître, et prient leurs collègues Hellènes de commencer la discussion en développant les raisons qui, suivant eux, militent en faveur de l'adoption du tracé de Berlin. M. Braïla répliqua que son Gouvernement, s'inclinant devant la volonté de l'Europe, n'a formulé en son temps aucune objection contre la ligne adoptée à Berlin. Comme rien n'est venu depuis modifier la manière de voir du Cabinet Hellénique, celui-ci par déférence pour les Grandes Puissances Signataires du Traité, a cru devoir s'en tenir purement et simplement aux Vallées du Kalamas et du Pénée. || Dès lors, il importe peu à la Commission que les avantages d'une ligne, tracée par un Congrès Européen et acceptée par la Grèce, soient développées par celle-ci. C'est aux Délégués Ottomans, au con

Gross

Nr. 7092. traire, d'exposer les raisons qui les amènent à ne point l'admettre telle quelle britannien, et à développer celles qui, suivant eux, militent en faveur d'une modification. 21. Oct. 1879. La discussion se prolongea ainsi pendant une heure sur cet incident tout

à-fait nouveau dans les annales de la diplomatie, et au moment de la trancher, la nouvelle du changement Ministériel pénétra dans la salle des Conférences. Safvet-Pacha demanda alors l'ajournement à Lundi, et les représentants des deux pays se séparèrent sans avoir fait un seul pas en avant.

Nr. 7093.

Griechenland und

Türkei.

24. Oct. 1879.

Nr. 7093.

GRIECHENLAND und TÜRKEI.

Gegenseitige Erklärungen in der

Kommissionssitzung vom 24. October 1879.

Türkische Erklärung.

Les Plénipotentiaires Ottomans, tout en regrettant que leurs collègues de Grèce n'aient point jugé opportun d'exposer les raisons qui, suivant eux, recommandent la ligne générale des Vallées du Pénéus et du Calamas à l'adoption des deux Etats, consentent à prendre l'initiative de l'examen de cette ligne afin d'éviter tout nouveau retard dans les négociations, et à cet effet ils ont l'honneur de soumettre à leurs collègues de Grèce, au sujet de la dite ligne générale, quelques considérations qu'ils se réservent d'ailleurs de développer et de compléter, s'il y a lieu.

Première Considération.

La Thessalie est séparée du reste de l'Empire, c'est-à-dire, de l'Epire et de la Macédoine, par des hautes montagnes, le Pinde et l'Olympe, qui se réunissent en angle droit et forment une chaîne non interrompue. Ses débouchés sur la mer ne consistent que dans le Golfe de Volo et dans un autre petit fort situé au sud de l'embouchure du Pénéus, et qui s'appelle Tchaï-Agzi. Si l'on partage cette province en deux parties, séparées l'une de l'autre par le Pénéus, il en résultera que la partie qui restera à la Turquie se trouvera littéralement emprisonnée entre des montagnes inaccessibles, une mer sans ports et un territoire étranger. || Les populations de cette contrée déshéritée seront en quelque sorte séquestrées du reste du monde, sans débouchés pour leurs produits, sans communication avec les autres provinces de l'Empire, et dès lors fatalement vouées à la misère ou àu brigandage. Dans cette situation leur seule espérance de salut reposera sur l'idée d'être réunies à la Grèce comme les habitants de l'autre partie du pays, et cette espérance suffira à elle seule pour y perpétuer l'esprit de révolte et de désordre, puisqu'il sera impossible au Gouvernement Ottoman d'y maintenir son autorité en y faisant parvenir des forces soit par voie de mer, soit par voie de terre. || Cette pre

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