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écoles communales du département de Seine-et-Oise. Tous les ans M. de Lyden publie un rapport sur la situation de l'association. D'après un de ces rapports, cette Commission aurait pris l'initiative des concours de lecture à première vue dans les assemblées d'orphéons. Voilà, certes, un titre de noblesse orphéonique qui en vaut bien un autre. La Commission des quatre cantons de Charenton, de Sceaux, de Villejuif et de Vincennes mérite aussi l'attention pour la brochure qu'elle a exposée sur sa bonne organisation.

Mentionnons encore les envois faits par l'association chorale de la Seine (fondée en 1853) par celles du Lyonnais et du Calvados, et n'oublions pas la Société Sainte-Cécile, de Bordeaux,-imitée par quelques autres sociétés, — qui a fondé une école gratuite de musique. Applaudissons à l'initiative de l'orphéon d'Auch, qui donne un livret à chacun de ses membres. Ce livret constate la date de l'entrée des orphéonistes dans la Société, leurs habitudes d'ordre, et peut ainsi devenir une excellente référence pour l'ouvrier orphéoniste qui aurait quitté sa ville et voudrait s'occuper ailleurs. La Société orphéonique de sa nouvelle résidence serait pour le voyageur un appui tout naturel. Il trouverait là des sympathies, d'harmonieux compagnons d'art et de travail.

On sait que les ouvrages d'enseignement appartenant à la classe 89 ont tous été admis par un jury relativement nombreux et dont nous donnons plus loin, en tête de la liste des récompenses, les noms, titres et attributions. Beaucoup d'ouvrages présentés ont été refusés. C'est donc un titre sérieux à l'attention générale qu'ont acquis les ouvrages acceptés. Toutefois je regrette qu'il n'y ait pas eu au Champ-de-Mars, comme pour les expositions de peinture, un salon des refusés musiciens. Qui sait les surprises que ce salon ou plutôt cette classe spéciale nous eût ménagées? Les esprits baroques sont de tous les pays et de tous les temps. Nous y aurions peut-être trouvé des ouvrages dans le goût de ceux-ci, par exemple, que j'ai lus à je ne sais plus quelle bibliothèque et dont j'ai transcrit soigneusement les titres: La Cantatrice grammairienne, ou Nouvelle méthode d'apprendre l'orthographe française par le moyen des chansons sans le secours d'aucun maître. (Barthélemy, Lyon, 1787, in-8°).

Que dites-vous de la cantatrice grammairienne? Le fait est qu'en cherchant bien, il pourrait se faire qu'on découvrît à l'Opéra ou ailleurs quelque cantatrice qui ne fût pas précisément grammairienne. Mais il faudrait bien chercher pour cela... N'est-ce pas?...

Voici une autre méthode touchant la musique plus originale encore: Méthode pour apprendre par les notes de la musique à connaître le pouls de l'homme et les différents changements qui lui arrivent depuis sa naissance jusqu'à sa mort. (Marquat. 1747, in-4o.)

Et maintenant quittons les méthodes proprement dites, les recueils de musique et les ouvrages relatifs à l'histoire de l'art, pour examiner les appareils d'enseignement dont quelques-uns ont présenté à l'Exposition de 1867, un caractère important.

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APPAREILS POUR L'ENSEIGNEMENT DE LA MUSIQUE.

Le Gammier de L. F. A. Frelon.

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Depuis quelques années — depuis surtout que le libéral, et disons-le sans crainte d'être démenti, le plus démocrate des ministres, M. Duruy comprenant les sérieux avantages de la vulgarisation de la musique au point de vue de la morale publique, a rendu l'enseignement de cet art obligatoire pour tous les élèves des écoles normales primaires, les musiciens et les inventeurs se sont mis à la recherche de cet absolu musical qui a nom une bonne méthode élémentaire.

Tout le monde comprend que pour vulgariser une connaissance il faut la mettre à la portée de toutes les exigences, et chaque professeur éclairé s'est avoué in petto qu'en fait d'exposé des principes de la musique, malgré de très-louables efforts, il restait encore beaucoup à faire.

Est-il donc impossible d'expliquer clairement les principes d'un art pratiqué en virtuose par des enfants de six à huit ans? Non assurément, mais l'entreprise, nous l'avons dit, est loin d'être aisée, et, nous le répétons, il n'existe encore aucun exposé entièrement satisfaisant du mécanisme pourtant bien simple de la notation musicale.

Il serait digne de M. Duruy, qui a institué une Commission chargée de mettre l'enseignement de la musique en rapport avec le plan général des études, de provoquer un concours pour la meilleure théorie des éléments d'un art qui n'attend, nous l'avons dit aussi, et nous le répétons, que cette théorie pour devenir véritablement universel.

En attendant cet exposé modèle, M. Frelon présente un appareil de son invention, applicable à tous les systèmes d'enseignement, notes,

chiffres, signes particuliers du plain-chant, signes monogammiques, etc., auquel il a donné le nom de Gammier.

Je connaissais, avant de l'avoir vu exposé à la classe 89, cet appareil extrêmement ingénieux qui n'est point une méthode à proprement parler, mais un démonstrateur, une sorte de preuve palpable de la théorie des principes fondamentaux de notre système musical. En cela le gammier est l'annexe puissante, indispensable désormais de toutes les méthodes faites et à faire. Je ne crois pas trop m'aventurer après avoir vu appliquer le gammier à l'enseignement individuel et collectif du solfége, de la théorie des modes et des principes de l'harmonie, en déclarant qu'il est, au point de vue de la bonne direction des études musicales, une découverte des plus précieuses.

La description complète du gammier avec tous les avantages qui résultent de ses applications diverses nous conduirait trop loin. Ce serait l'objet d'un ouvrage particulier tout entier. Je me bornerai donc à quelques explications les plus essentielles, en les appuyant des figures indispensables au texte.

Le Gammier est un tableau où tous les sons qui constituent le système musical moderne sont représentés avec les intervalles formés par ces différents sons. Il fait véritablement voir, il fait toucher les rapports sonores que dans les méthodes l'élève n'avait pu saisir que par les seuls efforts de la raison. C'est le levier de l'intelligence, au moyen duquel il n'y aura plus désormais d'esprit rebelle à l'instruction musicale. Quelque enthousiaste que puisse paraître cette appréciation, je ne la crois point exagérée. Grâce au Gammier, le fait abstrait devient visible, matériel et fixe, au lieu d'être vague et fugitif comme le son lui-même. M. Frelon aurait pu prendre pour épigraphe de son œuvre le fameux ad perpetuam rei memoriam des bulles doctrinales.

Les applications du gammier sont aussi nombreuses que les difficultés de la théorie même.

Non-seulement il est utile pour l'enseignement primaire de la musique, mais d'un excellent secours pour les musiciens qui veulent pousser leurs études jusqu'à la connaissance des lois de l'harmonie. Au point de vue élémentaire, le Gammier sert à enseigner :

1° La formation des gammes majeures et mineures ;
2o La transformation du mode majeur en mode mineur;
3o La transposition d'un ton dans un autre ton;

4o Le mécanisme du système musical basé sur les genres diatonique, chromatique et enharmonique rendus visibles par la disposition de cases de couleurs différentes représentant les sons et les intervalles qui les séparent les uns des autres.

Quelques exemples pour bien faire apprécier les fonctions de ce remarquable appareil.

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