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Chartres y a plusieurs pages et plusieurs figures se rattachant au culte de Notre-Dame.

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La Bretagne y trouve son contingent dans le chapitre où il est question de Saint-Mein de Gaël, saint également fameux dans les campagnes de la Normandie, surtout aux environs de Lisieux, dont les habitants l'invoquent pour guérir les enfants des gourmes et des maladies scrofuleuses appelées mal Saint-Mein.

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En parlant de saint Sébastien, M. Forgeais, dit aussi que la Normandie avait un petit pèlerinage à ce saint dans la belle église de l'ab

baye de Saint-Pierre-sur-Dive; il ne connait donc pas le pèlerinage toujours subsistant et toujours fréquenté de saint Sébastien près d'Évreux, sur lequel il pourra trouver des détails dans l'in-folio publié sous le titre de Normandie illustrée.

Ce quatrième tome contient plus de six-vingts gravures sur bois, dessinées avec cette minutieuse fidélité à laquelle M. Forgeais nous a accoutumés dans ses précédentes publications. Elles représentent des images et des figurines, coulées en plomb, orfévrerie populaire que nos bons aïeux rapportaient des fêtes patronales, qui en ce temps-là, comme le remarque notre auteur, étaient des solennités religieuses par-dessus tout, tandis qu'aujourd'hui elles ne sont plus qu'une sorte de foire, où l'on s'approvisionne non de souvenirs de pèlerinage, mais bien de mirlitons et autres fantaisies puériles. De ces images, les unes étaient des enseignes que l'on cousait aux vêtements ou au chapeau, les autres étaient des fibules, des agrafes, qui servaient de parure, ou des médaillons que l'on attachait au chapelet. Certaines d'entre elles étaient faites pour être placées sur un meuble comme les bons hommes de plâtre de notre époque, ou attachées à la muraille concurremment avec les images gravées sur bois et imprimées à Troyes ou à Épinal. Toutes sont curieuses pour l'histoire du temps passé, pour l'iconographie des saints; et nos artistes modernes, nos orfévres surtout, si pauvres d'invention, si peu heureux dans leurs pastiches de l'orfévrerie du moyen âàge, trouveraient des motifs pleins de grâce naïve dans ces plombs populaires, le jour où ils auraient la bonne inspiration de feuilleter les publications de M. Forgeais.

Il y a beaucoup à glaner, en effet, dans l'ouvrage si bien nourri de notre infatigable investigateur. Nul doute que beaucoup de chercheurs, de numismatistes, d'amateurs de blason n'aient bientôt à citer son livre. Lui aussi s'est aidé des meilleurs travaux de l'érudition moderne, et il invoque fréquemment les Mélanges d'archéologie du célèbre P. Arthur Martin. Mais il rend une justice exacte à une incartade de feu F. Génin, qui, à propos des pèlerinages de Saint-Jacques en Galice, a trouvé moyen de glisser dans son introduction à la Chanson de Roland des assertions dont M. Forgeais montre carrément le ridicule.

Puisque je viens de citer, ce que M. Forgeais a écrit et dessiné de relatif au pèlerinage de Saint-Jacques, je lui demanderai la permis

sion d'emprunter en faveur du Bulletin du Bouquiniste une de ses gravures qui a particulièrement trait à la Bibliophilie,

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C'est une empreinte copiée sur la gaufrure d'un plat de livre relié pour l'hôpital Saint-Jacques de Paris. On verra par là que M. Forgeais ne se borne pas à collectionner et à dessiner les plombs repêchés dans la Seine, mais qu'il prend soin de figurer les autres pièces se rattachant à ses études. R. BORDEAUX.

CORRESPONDANCE.

Monsieur le directeur du Bulletin du Bouquiniste.

Vous avez signalé, dans votre numéro du 15 février, les rapprochements qu'offrent, pour quelques articles de la vente Radziwill, les prix obtenus avec ceux que ces mêmes exemplaires avaient été payés dans des ventes antérieures. Ces comparaisons sont assez curieuses; mais le sujet n'étant pas épuisé, je vous adresse diverses autres indications du même genre. Elles montrent que certains ouvrages n'ont guère augmenté de valeur (parfois ils ont diminué de prix) pendant que sur d'autres la hausse a été énorme. Ces indices des fluctuations de la bibliophilie ont certainement de l'intérêt. Les lecteurs de votre Bulletin en seront juges :

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Conciliorum collectio. 1644, 37 vol. in-fol., 545 fr., no 43 Radziwill; 624 livres vente Soubise, no 700.

Clementii Alexandrini opera. 1715, 101 fr., no 48; 75 livres Soubise, no 793.

Catullus Tibullus. Lutetiæ, 1577, in-8, 810 fr., no 649; 2 livres Soubise, no 4727. Cette différence énorme vient de l'élégante reliure de ce volume; c'est un mérite très-apprécié aujourd'hui, fort peu apprécié en 1789.

Histoire d'un voyage au Brésil, par Jean de Léry. 400 fr., no 1246; 12 livres 1 sol Soubise, n° 5993.

Quelques volumes provenant du comte d'Hoym méritent d'être signalés :

Novum Testamentum. Paris, 1649, 2 vol. petit in-12, 360 fr., no 11; 15 livres 5 sols vente Hoym, no 124, et 58 fr. d'Hangurden.

De la situation du paradis terrestre, par Huet. 1691, in-12, 42 fr., no 29; 3 livres 15 sols Hoym, no 254.

Religio sociniana. 1654, in-4,76 fr., no 97; 10 livres Hoym, no 612. État de l'homme dans le péché originel. 1714, in-8, 70 fr., no 105; 6 livres Hoym, no 637.

Signalons surtout l'édition originale de Zayde, par Segrais (ou madame de La Fayette). Paris, 1670-71, 2 vol. petit in-8. Cet exemplaire, aux armes du comte d'Hoym et revêtu d'une belle reliure en maroquin citron, due à Padeloup, ne fut payé que 14 livres en 1738; il se montra ensuite à la vente Paris, à ce qu'indique le catalogue que vient de dresser M. Potier, mais nous ne le trouvons pas dans la Bibliotheca elegantissima Parisina, Londres, 1791. Quoi qu'il en soit, il s'est élevé à deux mille cinquante francs chez le prince Radziwill, n° 972.

Observons aussi que le Grand Dictionnaire des Précieuses, de Somaize, Paris, 1661, in-8, adjugé à 640 fr., no 1091, ne figure point, ce nous semble, sur le catalogue de 1791.

Je finis en citant un exemple de la brillante fortune d'un livret en vers assez méprisable: l'Origine des puces, après avoir été payé 2 livres 19 sols chez madame de Pompadour, no 739, est monté à 190 fr., no 814. C'est à peu près huit fois autant que le prix auquel a été abandonné un très-bon exemplaire des neuf volumes in-4 de la belle édition de Cicéron, de d'Olivet, et ceci rappelle que chez les

Romains de la décadence un esclave philosophe se payait beaucoup moins qu'un cuisinier. Agréez, etc.

F. V.

Il vient de s'établir à Bordeaux, une Société des bibliophiles bordelais. Elle compte parmi ses fondateurs MM. R. Dezeimeris, auquel on doit une excellente édition des OEuvres de Pierre de Brach, et qui prépare d'autres travaux importants; Gustave Brunet, Jules Delpit et autres amis des livres et des lettres résidant dans la vieille cité d'Ausone, de Montaigne et de Montesquieu. Cette société se propose, comme ses sœurs disséminées en France et à l'étranger, de publier, à petit nombre et avec beaucoup de soin, des écrits devenus très-rares ou restés inédits. Nous aurons plus tard l'occasion de signaler ce qu'elle mettra au jour.

F. D.

La science des livres et l'histoire viennent de faire une perte sensible dans la personne de M. Charles Weiss, qui s'est éteint dans un âge fort avancé, à Besançon. Né en 1779, il était depuis 1812 bibliothécaire de cette ville. Sa vie, consacrée à la retraite, fut sans relâche vouée au travail.

Weiss était un ami d'enfance de Nodier, qui en a parlé en plusieurs endroits de ses ouvrages, et toujours avec l'expression de la plus affectueuse estime. « Et toi, mon sage Weiss, toi, qui selon mon cœur, • donnes des lois à tous comme le Caton de Virgile, et que la nature « bienveillante qui t'avait fait mon maître a fait aussi mon compaatriote, mon ami et mon frère 1. » Il a fourni aussi à la Biographie universelle une foule d'articles sagement pensés, correctement écrits, et où se montre une érudition bibliographique presque toujours exacte, mais qui aurait pu être plus développée, et qui aujourd'hui est devenue souvent insuffisante. Parmi ses diverses publications, il ne faut pas oublier celle des Papiers d'État du cardinal de Granvelle; elle forme 8 volumes in-4, compris dans la collection des Documents relatifs à l'histoire de France.

F. D.

1 Mélanges extrails d'une petite bibliothèque, p. VII.

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