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SINGULARITÉS PHYSIOLOGIQUES.

1. LUCINA SINE CONCUBITU, ou la Génération solitaire, par Abraham JOHNSON, suivi de Concubitus sine Lucina, par Richard Roɛ, avec notes, par J. ASSEZAT. Un vol. in-16. Prix,

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11. L'HOMME MACHINE, par LA METTRIE. Introductions et notes par J. ASSEZAT. Un vol. in-16. Prix,

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Sous le titre général de: Singularités physiologiques, M. Assézat a entrepris de publier une collection d'ouvrages, je ne dirai pas rares, je dirai plutôt curieux. Et encore faut-il entendre ce mot curieux dans un certain sens qu'il est bon d'expliquer. Il y a des curiosités de toutes sortes. De celles qui se mettent simplement sur une étagère ou dans une bibliothèque et qu'on regarde un instant sans y rattacher rien, il n'est point ici question, mais de celles qui témoignent du sentiment d'une époque, des premiers pas d'une philosophie, des études préliminaires d'une science; voilà les seules qui me semblent dignes d'attirer les regards et de les retenir. Ce n'est qu'avec elles qu'on fait un musée sérieux et utile où l'on peut puiser à chaque instant des renseignements, des preuves, des faits.

C'est ce que sera la collection de M. Assézat, dont deux volumes ont déjà paru. Elle est circonscrite à la science physiologique, c'est-à-dire à cette science de la vie qui est la plus noble et la plus élevée des sciences. Elle comportera un choix d'ouvrages ou sérieux ou plaisants qui se soutiendront tous l'un par l'autre, et nous pouvons déjà juger la portée de cette entreprise en lisant les deux notices qui précèdent Lucina et l'Homme machine.

Toutes deux, écrites avec une vivacité d'allures remarquable et qu'il faut lire d'un trait, tant le sérieux du fond est intimement lié à l'agrément du style et des détails, sont des morceaux de critique d'un mérite extrême. Les notes nombreuses qui rattachent les ouvrages réimprimés au mouvement contemporain sont indispensables pour comprendre la véritable originalité de livres trop souvent considéréscomme simplement bizarres. Le souffle d'une philosophie saine, celle du grand poëte Lucrèce, anime introductions et notes, et cette philosophie elle-même est un des côtés particuliers de l'œuvre, celle qui doit le plus attirer les regards et provoquer la réflexion et la critique. Je voudrais bien donner quelques exemples de la façon dont M. Assézat entend ces résurrections d'auteurs oubliés ou méconnus, d'autant plus que cette façon n'est pas celle de tout le monde; l'étendue de cette note ne me le permet pas, à mon grand regret. Les lecteurs du

Bulletin ont déjà eu, du reste, l'occasion de juger l'écrivain. Qu'il me suffise de dire que ses éditions méritent toute la faveur des bibliophiles et qu'elles ne peuvent être rangées dans la catégorie des réimpressions inutiles dont on les accable trop de nos jours. Ce qu'il y ajoute en fait des œuvres originales, et si, comme il nous le fait espérer, après la Vénus physique, de Maupertuis, il nous donne les Recherches diverses sur l'âme et son siége, tentées depuis que cette question préoccupe les hommes, il aura marqué sa collection du cachet définitif d'utilité sérieuse et durable qu'on peut déjà lui reconnaître aujourd'hui, et qu'il me paraît surtout ambitionner.

DURANTY.

HISTOIRE DE LA CARICATURE MODERNE

Par CHAMPFLEURY. 1 vol. in-18, avec de nombreuses gravures. Paris, Dentu, 1866. (Se trouve chez A. Aubry.) Prix.

Peut-être est-il encore un peu tôt pour apprécier, à sa juste valeur, l'influence morale et politique produite en France par des caricaturistes tel que Travies, Honoré Daumier, Philipon, H. Monnier, Granville, Gavarni, qui, tous, ont consacré leur talent ou leur génie à mettre à nu, devant le public, les bévues, les bassesses et les turpitudes des grands hommes.

C'est là, cependant, ce qu'a entrepris Champfleury dans son Histoire de la Caricature moderne, ouvrage curieux, si jamais il en fut, et qui trouvera sa place sur les rayons de nos meilleures bibliothèques, à côté de la Caricature antique, du même auteur'.

A la tête des caricaturistes qui, de 1830 à 1850, ont diverti le public, tout en s'efforçant de le corriger, il convient de placer Daumier, Travies et H. Monnier. C'est à eux, en effet, que l'on doit ces types ineffaçables qui ont nom Mayeux, Robert Macaire et Joseph Prudhomine.

Il existe, en Angleterre, une vieille légende qui prétend que les singes n'ont été créés que dans le but de corriger les hommes, en se moquant d'eux. Il est évident que les guenons et les ouistitis sont d'excellents pantomimes, et qu'ils singent, à la perfection, non-seulement nos passions et nos gestes. Sous ce rapport, Mayeux, on peut

Histoire de la Caricature antique. Un vol, Avec figures. Prix. 4 fr.

l'affirmer, Mayeux, le facétieux Mayeux, avec son corps trapu, ses bras longs et grêles, ses gestes lubriques, son cynisme d'orang-outang, et sa bosse gonflée d'amour-propre et farcie de vanité, a rempli, en France, le rôle moralisateur du singe.

Quant à Robert Macaire, ce grand exploitateur de la crédulité publique, il sera toujours considéré comme la personnification de la mauvaise foi et du charlatanisme, de la friponnerie adroite ainsi que de l'escroquerie audacieuse.

De son côté, Joseph Prudhomme demeurera éternellement le type du citoyen ignorant et vaniteux, à l'esprit rétréci, aux idées bornées, sentant son bourgeois d'une lieue, type des plus humoristiques, néanmoins, et que Thackerny aurait dû intercaler dans son Book of Snobs.

Ces trois personnages, si populaires en France, sont admirablement décrits par la plume sarcastique de Champfleury. On aurait pu croire que des artistes aussi comiques et divertissants que l'ont été Daumier, Travies, Gavarni et Philipon, dont la vie entière, à en juger par leurs œuvres, semble n'avoir été qu'un éclat de rire, on aurait pu croire, dis-je, que ces artistes portaient en eux un fond de gaieté intarissable, et qu'ils étaient doués du caractère le plus enjoué et le plus folâtre. Erreur! Il y a peu de sourires qui ne cachent quelques pleurs. Et tous ces caricaturistes, en apparence si joyeux et si vifs, ne sont, pour la plupart du temps, que des êtres malheureux et découragés. Pour vous en convaincre, lisez le livre de Champfleury, el vous verrez alors que tous ces pauvres diables qui aident à votre digestion en vous faisant rire, sont sujets à des quintes bilieuses, et qu'ils ont, eux aussi, leurs accès de tristesse, de découragement, et même de profond désespoir. Travies, par exemple, était pauvre, souffrant, sans cesse en proie aux idées noires, trinquant volontiers avec les croque-morts, et ce n'est qu'en s'adonnant à la peinture de sujets religieux qu'il parvenait à sortir de son abattement. Quelques-uns des traits les plus acérés de Traviès se sont échappés de son cerveau en même temps que les élancements céphaliques auxquels il était toujours en proie, et la plupart de ses coups de crayon les plus spirituels n'ont été que l'écho des coups de marteau frappés à sa porte par d'impitoyables recors.

NORTH-PEAT.

TABLES

BIOGRAPHIQUES ET BIBLIOGRAPHIQUES

Des sciences, des lettres et des arts, indiquant les œuvres capitales des hommes les plus connus en tous pays et à toutes les époques, avec mention des éditions les plus estimées, par A. DANTÈS1.

Ce livre nous paraît fort utile et il est appelé à rendre des services. réels. Il peut avantageusement tenir lieu d'ouvrages beaucoup plus étendus, et il offre immédiatement à qui veut le consulter des informations précises et presque toujours suffisantes. C'est un ouvrage de référence, comme disent les Anglais; on ne les lit pas, mais on les a toujours sous la main, et on les interroge souvent plusieurs fois dans la même journée. Le système adopté par l'auteur est très-simple. Les littérateurs, les savants, les artistes français et étrangers sont désignés; la date de leur naissance est constamment indiquée; celle de leur mort est donnée lorsqu'ils n'appartiennent plus à ce bas monde. Vient ensuite l'énumération de leurs principaux ouvrages, des éditions les plus remarquables, ou celle des œuvres d'art. Tout cela est dit aussi brièvement que possible. Aucune phrase inutile, nul mot superflu. La correction si nécessaire dans un livre de ce genre a été l'objet d'une grande attention. (Ce qui ne veut pas dire cependant que nous n'ayons remarqué quelques fautes typographiques; il est, par exemple, trèscertain que ce ne fut pas en 1776 que Montaigne fut nommé gentilhomme du roi; lisez 1576.) Les titres d'ouvrages en langue étrangère sont donnés avec une exactitude qui n'est pas très-fréquente. Parfois on pourrait désirer quelques indications de plus; il n'eût pas été inopportun, à l'égard de l'archéologue et iconographe Renouvier, de mentionner un des plus curieux de ses ouvrages: l'Histoire de l'art pendant la Révolution française, publiée après sa mort par M. A. de Montaiglon. Au sujet du trop friand Rétif de la Bretonne, on aurait pu signaler le curieux volume que M. Monselet a consacré à cet écrivain dont on a tenté une sorte de réhabilitation bizarre qui nous semble fort dénuée de motifs sérieux. Reconnaissons d'ailleurs que le cadre dans lequel s'est enfermé M. Dantès lui a interdit des développemente qu'on aurait été bien aise de rencontrer. Son travail n'en est pas moins digne d'un fort bon accueil, et nous espérons qu'il sera bientôt à même d'en donner une édition nouvelle et notablement augmentée. L'appui des hommes d'étude ne saurait lui manquer.

G. BRUNET.

1 Vol. in-8 de 000 pages, chez A. Aubry. Prix, 7 fr. 50 c.

ANCIENS ET MODERNES, RARES ET CURIEUX,

En vente aux prix marqués

A la librairie d'AUGUSTE AUBRY.

1915. ABEILLE ITALIENNE, recueil des meilleurs ouvrages d'art anciens et modernes, publié par M. Mastraca, texte français par Sandré. Paris, 1842, in-fol. dem.-rel. mar., nombreuses planches gravées.

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Texte français, anglais et italien. Les figures qui ornent ce volume ont été habilement exécutées d'aprés les originaux des grands maîtres de l'école italienne.

1916.AIRS A BOIRE. Airs sérieux et à boire à deux et à trois parties, avee la basse continue, par M. Sicard. Paris, Rob. Ballard, 1666–1682, 46 parties en 1 vol. in-8 oblong, dem.-rel. v. fauve. Musique notée.

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Bel exemplaire de ce rare et curieux recueil. 1917. ALLEN (W.). Traicté politique, composé par W. Allen, Anglois, et trad. nouv. en françois, où il est prouvé par l'exemple de Moyse et par d'autres, tirés hors de l'Escriture, que tuer un tyran titulo vel exercitio, n'est pas un meurtre. Lugduni, 4658, pet. in-42, de 94 pp., plus le titre. (Rare.) 15 »

Edition originale de ce livre recherché (vendu 50 fr. Pixérécourt). 4918. ALMANACH impérial pour l'an 4806, présenté à S. M. l'Empereur et Roi, par Testu. In-8, reliure pleine en maroq. rou., fil., dent., tr. dor.

450 1919. AMADIS DE GAULE. Le Trésor des douze livres d'Amadis de Gaule assavoir, les harangues, concions, épistres, complaintes, et autres choses les plus excellentes et dignes du lecteur françois. Paris, Est. Groulleau, 1560, in-8, dem.-rel. mar. rou.

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4920. AMELOT DE LA HOUSSAIE. Histoire du gouvernement de Venise, Sur la copie, à Paris, chez P. Léonard, 1677, pet, in-12 (à la Sphère). Titre gravé.

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Joi exemplaire dans une reliure moderne en vélin blanc. 4921. ARBOIS DE JUBAINVILLE (H. d'). Étude sur l'état intérieur des abbayes cisterciennes et principalement de Clairvaux, au xie et au xine siècle. Paris, 1858, ig-8, dem.-rel. (Épuisé.)

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4922. AUBERY. Mémoires pour l'histoire du cardinal-duc de Richelieu. Cologne (à la Sphère), P. Marteau, 1667, 5 vol.

L'histoire du cardi

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