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1 Fl.

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Et ils auraient seulement souri, comme d'une amusante trouvaille, de ces quartes coassantes, dans Platée1:

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Dans Hippolyte et Aricie, Rameau emploie, et fort habilement, les cors de chasse en ré (airs des chasseurs, au IV acte) : ils ont déjà paru dans le ballet des Éléments, de Destouches et Lalande, en 1721. Rien, en tout cela, de nouveau; mais certainement une très juste entente de chaque instrument, et des effets qu'on en peut tirer. Ses préférences sont, à ce qu'il semble, pour les violons, auxquels il donne volontiers des traits rapides ou des arpèges qui le montrent bien informé des progrès de la technique, et, du côté grave, pour les bassons: il goûte ce timbre voilé, où persiste toujours, même dans la fureur, une mélancolie secrète; n'est-ce pas là en effet une nuance de sentiment qui lui est bien connue? Aussi est-il bien rare qu'il n'écrive pas pour cet instrument une partie séparée, au lieu de l'unir aux basses ici encore, il n'invente rien, il montre seulement un goût particulier.

Plus tard, lorsqu'il cherche à réaliser les accords sous la forme la plus complète, il est naturellement conduit à diviser et subdiviser les parties, afin de faire entendre un plus grand nombre de notes. En même temps, grâce à M. de la Pouplinière, il apprend à connaître deux instruments

I

nouveaux, venus d'Allemagne1, la clarinette et le cor d'harmonie. Il les adopte avec joie, et leur fait une place en toutes ses dernières œuvres ; mais il ne leur donne pas un rôle de solistes: comme les hautbois, les flûtes et les bassons, ils paraitront à leur tour, et souvent se contenteront d'ajouter leur note à l'harmonie : c'est ce qui arrive, par exemple, dans l'ouverture d'Acanthe et Céphise, établie pour les flûtes, les 1er et 2es violons, 2 cors en ut, tailles, bassons et basses; à quoi viennent s'ajouter ensuite une petite flûte, 2 clarinettes en ut, et enfin 2 trompettes. Les cors ont le même emploi, modeste, dans l'ouverture des Boréades. Le tout fort bien écrit d'ailleurs : des passages, comme celui-ci, pris dans l'ouverture d'Acanthe et Céphise, montrent que Rameau savait de quels arpèges et batteries la clarinette était capable 2.

Clen Ut

1. Voir plus haut, p. 65.

2. Il y a de légères différences entre l'édition gravée et la copie qui a appartenu à Decroix (Bibl. Nat. Vin 383) : nous donnons au-dessus des lignes les variantes de cette dernière.

Mais ce

joyeux ramage n'a d'autre objet que

d'éclairer le tumulte ascendant des violons et des flûtes. Rien, en tout cela, qui fasse présager le romantisme de Berlioz, ses timbres isolés, ardents et révoltés. De même, il lui arrive d'unir en concert les quatre instruments nouveaux : le coloris est alors d'une douceur fondue, délicieuse, la musique vaut par elle-même : c'est, dans la même pièce, cet entr'acte après le II acte1:

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1. Nous transposons les cors en sons réels pour la commodité de la lecture.

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