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LES ÉTUDES GRECQUES EN EUROPE

DEPUIS LE QUATRIÈME SIÈCLE APRÈS J.-C. JUSQU'A LA CHUTE DE CONSTANTINOPLE (1453).

I.

Un savant illustre, M. Egger ('), a écrit l'histoire de l'hellénisme en France depuis la prise de Constantinople par les Turcs; M. Didot (2) en a fait autant pour Venise, en Italie; de pareilles études honorent ceux qui les ont entreprises. On ne veut point en diminuer le mérite, quand on remarque qu'elles étaient faciles et attrayantes par le nombre des matériaux et l'importance des résultats. Déjà même avant la fatale époque de 1453, on suit sans peine le progrès des études grecques en Europe. On y voit venir des maîtres de science et d'érudition diverses, des écoles se fonder, des livres circuler, des élèves se former. On est en pleine lumière. Il n'en est pas de même, si l'on essaie de suivre, dans les années les plus troublées et les plus obscures du moyen âge, la trace des relations de l'Orient avec l'Occident. Que de difficultés, en effet, ne rencontre-t-on pas à marquer les rapports intellectuels de ces deux parties du monde ? Y a-t-il eu jusqu'à la Renaissance ignorance absolue du grec en Italie, en

(1) L'Hellénisme en France. 2 vol. in-8. Paris. (2) Alde Manuce. 1 vol. in-8°. Paris, 1875.

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DOCTEUR ÈS-LETTRES, PROFESSEUR DE RHÉTORIQUE AU LYCÉE FONTANES,
LAURÉAT DE L'ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES
ET DE L'ACADÉMIE FRANÇAISE.

AL LIBRA

Juiversity
MICHIGAN

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PA

5210

.645 1875

PRÉFACE.

En 1866, j'ai publié un premier volume d'études sur la Littérature grecque moderne. C'était un Mémoire qui avait obtenu le prix Bordin, sur une question mise au concours par l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres pour l'année 1864. Il s'agissait de rechercher, d'après les textes publiés ou inédits, lesquels de nos anciens poëmes comme Roland, Tristan, le Vieux Chevalier, Flore et Blanchefleur, Pierre de Provence, et quelques autres, avaient été imités en grec depuis le XIIe siècle, et d'étudier l'origine, les diverses formes, les qualités ou les défauts de ces imitations.

Ce genre de littérature était alors peu connu. C'était une sorte de moyen âge grec dont bien peu de personnes s'étaient occupées. Ces tristes compositions que ne recommandaient ni le style, ni les idées, étaient méprisées même des Grecs. Ils y voyaient les témoignages d'un temps dont ils avaient horreur. Soit qu'il leur rappelât la conquête et l'invasion des Occidentaux, soit qu'il ramenât leur esprit sur l'abaissement de leur nation depuis 1453, ils ne pouvaient que le détester.

Il s'est fait aujourd'hui un changement d'opinion à l'égard de ces productions néo-helléniques. Sans attribuer à ces poésies ni plus de mérite littéraire, ni plus de valeur artistique qu'autrefois, on commence à les considérer avec plus d'attention au point de vue historique.

On croit qu'il n'est pas sans intérêt de suivre, à travers ses malheurs, les efforts que la Grèce a faits pour conserver son histoire, consoler ses douleurs ou amuser son esclavage. Les travaux de M. Emile Legrand, en France, en ont suscité de semblables, en Allemagne, de la part de M. Wagner, de Ham

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