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Le livre de M. Moreau a pleinement atteint son but. Il indique la voie la plus sûre pour connaître la géométrie, et en même temps, par sa clarté, l'enchaînement régulier des propositions, son plan si simple et si logique, il répond aux besoins de l'enseignement humanitaire.

Ce livre a déjà obtenu un succès qui doit être de bon augure pour M. Moreau. L'Angleterre, le pays aux livres pratiques, a cherché au-dehors un bon traité de géométrie : une société de Londres, pour l'enseignement pratique, à fait traduire la partie éditée du traité de M. Moreau. Espérons que le comité d'instruction publique se montrera aussi soucieux de la bonne instruction des élèves confiés à ses Athénées royaux, que les philanthropes anglais du développement intellectuel des masses, et fera adopter le traité de géométrie de M. Moreau dans les établissements d'instruction moyenne pour lesquels il a été spécialement écrit.

P. O.

MÉMOIRES D'ESCHEVIN DE TOURNAY,

PUBLIÉS PAR FRED. HENNEBERT.

(1 vol. in-8o de 400 pages. Bruxelles, Decq.)

Philippe de Hurgues, appelé aux fonctions d'échevin de Tournay le 24 mai 1609, avait tenu note, à partir de cette date jusqu'en mai 1611, des actes plus signalez et arrests déterminez, tant es Consaulx qu'es assemblées particulières. Ce curieux manuscrit, appartenant aujourd'hui à la bibliothèque publique de Tournai, vient d'être publié par les soins de M. Fréd. Hennebert, archiviste de la ville et conservatcur pour l'État, des archives des anciens États du Tournaisis.

<< Nul autre ouvrage que les mémoires, et surtout que ces registres-journaux, dit M. Hennebert dans sa préface, ne peut nous initier aux détails de la vie soit politique soit privée d'une époque, renseignements d'un véritable intérêt et qui abondent dans le journal de de Hurgues; tout décousu qu'il est, malgré ses longueurs, ses minuties, ses dissertations à perte de vue

où percent les habitudes du juriste, il n'en offre pas moins une lecture attachante; il nous apprend beaucoup de choses curieuses sur l'administration, la justice, la police, etc., à Tournai, au commencement du XVIIe siècle. »

Ces paroles peuvent donner une idée de l'importance de l'ouvrage, et cette importance n'est nullement exagérée. Il serait à désirer que beaucoup de chroniques de ce genre fussent livrées aux études de nos historiens, de nos jurisconsultes, et même de nos littérateurs, car, comme le dit fort bien M. Hennebert, il y a, dans ces mémoires, une foule de choses qu'on ne s'attend guère à y rencontrer.

Mais, pour que de telles publications soient profitables au public, elles doivent être nécessairement accompagnées de notes. M. Hennebert s'est chargé de cette tâche ingrate et difficile, en consultant, pour ses éclaircissements et ses rectifications, une foule de documents, la plupart hors de la portée du public. Il a en outre donné une table alphabétique des matières qui était indispensable à un tel ouvrage.

Nous ne pouvons qu'admirer le soin, l'érudition, la véritable science, que l'éditeur a mis dans ces notes, et dans la publication même d'un manuscrit dont le texte présentait souvent bien des obscurités, bien des incertitudes.

E. V. B.

HISTOIRE DE LA LITTÉRATURE FRANCAISE AU MOYEN AGE,

PAR JOSEPH FUÉRISON,

Professeur agrégé à l'université de Gand.

1 vol. in-12 de 255 pages, Gand, Van Doosselaere.

Un rapport, fait au commencement de cette année, à l'occasion de la révision de la loi sur l'enseignement supérieur rapport parfaitement oublié comme cette révision même, demandait que le cours d'histoire de la littérature française se bornât à l'exposé du xvire et du xvIIe siècle. C'était, selon nous, ôter à cette branche de l'enseignement universitaire sa véritable importance, c'était empêcher les professeurs de mon

trer, dans une littérature complète et bien organisée, la vie intime non-seulement d'un peuple mais d'une civilisation. Il est assez remarquable même que les deux professeurs qui aient publié une partie de leurs cours, MM. Baron et Fuérison, aient précisément choisi cette époque du moyen âge proscrite par le rapport du gouvernement.

Nous nous garderons bien d'établir un parallèle entre ces deux publications. Bien que le sujet et le but paraissent identiques, les deux ouvrages ont un caractère tout différent. M. Baron a rassemblé avec la plus grande érudition et les vues d'ensemble les plus justes ou les plus ingénieuses, l'histoire complète des littérateurs français jusqu'au xvie siècle inclusivement; M. Fuérison s'est borné à un résumé court, précis, sage et parfaitement saisissable pour les élèves. Le livre de M. Baron a été favorablement apprécié par tous les littérateurs qui se sont occupés de la matière, par tous les hommes du métier; le livre de M. Fuérison est destiné à un véritable succès parmi la population de nos universités, et a le mérite de rendre la science plus générale et plus populaire.

Nous nous sommes étonnés, en lisant cette dernière production de M. Fuérison de voir encore le nom de l'auteur suivi de la qualité de professeur agrégé. Il nous semble que les écrivains de ce mérite sont assez rares en Belgique pour qu'on les récompense en proportion de leur talent. Et, puisque la litté rature n'est une véritable carrière dans notre pays que pour les quelques professeurs qui enseignent cette littérature dans. nos universités, il est juste que, pour ces professeurs du moins, la carrière ne devienne point une impasse.

Quoique jeune, M. Fuérison est connu depuis près de quatorze ans en Belgique; il a débuté avec éclat par sa Théorie du drame antique et moderne, qui remporta le prix au concours universitaire de 1841-1842. Ayant donné, pendant de longues années une partie du cours de M. Moke à l'université de Gand, il a acquis une grande expérience de l'enseignement, et cette expérience se manifeste dans le livre qu'il vient de publier. Nos lecteurs ont, du reste, pu apprécier le talent de M. Fuérison dans les deux remarquables articles qu'il a fourni à la Revue trimestrielle (t. V et t. VI.)

E. V. B.

TABLE

G. TIBERGHIEN. Études sur le langage. Exposé critique de la doctrine de M. de Bonald.

pages.

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5

ALPHONSE LE ROY. Lettres éburonnes. La controverse sur l'origine des Wallons.

68

J.-J. ALTMEYER. Essai d'histoire diplomatique. La première invasion de la Belgique par Louis XIV.

78

FIRMIN LEBRUN. Corbeille de Rognures.

121

J. PARIGOT. Essai sur l'hygiène de l'esprit. Du pouvoir et de l'ac

tion des idées sur le corps et du corps sur les idées. JULIEN DEBY. Santo-Tomas de Guatemala et ses environs. XAVIER OLIN. Les comédies de Boursault (1638-1701).

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AD. LE HARDY DE BEAULIEU. Les chemins de fer aux États

Unis et en Europe : quelques comparaisons.

201

FRANÇOIS DRIESEN. Étude sur Henri Conscience.

219

FRANÇOIS VAN MEENEN. Philosophie religieuse. Terre et Ciel

par M. Jean Reynaud.

230

A. WAUTERS. Histoire de Flandre, par M. Kervyn de Lettenhove. 257 P.-A.-F. GÉRARD. Pensées.

273

ÉDOUARD ROMBERG. 1830-1855.

277

EUGÈNE VAN BEMMEL. L'exposition universelle de Paris.

284

EUGÈNE COUSIN. Exposition universelle de Paris. Machines loco

motives.

299

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GUILLAUME DE LOOZ. Réponse à des vers inédits du marquis de

Foudras.

311

CORRESPONDANCE.

Lettres de MM. Ch. le Hardy de Beaulieu et Félix Delhasse.

313

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Mémoires d'eschevin de Tournay, etc., publiés par Fréd. Hennebert. 336

Histoire de la littérature française au moyen âge, par J. Fuérison. . 337

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