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sion des trains d'avant et d'arrière est faite par des spirales semblables, mais reposant directement du longeron sur la boîte à graisse. Dans la distribution de la vapeur au tiroir, la coulisse est fixe et la distribution se fait par le mouvement du coulisseau, dont l'arbre de relevage est placé transversalement sur la chaudière. L'alimentation se fait par deux petits chevaux vapeur placés dans le sens longitudinal de la chaudière et sur la partie supérieure. L'introduction de la vapeur aux cylindres des petits chevaux est constante, mais le mécanicien peut, au moyen d'un robinet et par un conduit pratiqué sous les cylindres, détourner cette vapeur et la renvoyer dans le tender, où elle échauffe l'eau d'alimentation. Un autre tuyau part de celui d'échappement de la vapeur aux cylindres de la machine, et vient échauffer l'eau dans le tender. De cette façon, quand le tirage est suffisamment fort par la vitesse de l'air, la vapeur qui s'échappe se trouve utilisée. Le régulateur de la machine est un tiroir horizontal placé sur la chaudière et recevant son mouvement d'un secteur à crans, semblable à celui de la marche.

Machine de la fabrique de la compagnie du chemin de fer de Vienne à Raab, à Vienne. Machine à marchandises, ayant quatre paires de roues couplées à l'avant du foyer. Ces roues, comme celles du tender, sont formées d'un disque plein en fonte sur lequel est placé le bandage en fer. Les cylindres sont extérieurs et le mouvement est donné par des bielles à fourches agissant sur la troisième paire de roues, à l'arrière. La suspension est faite par quatre ressorts en spirales, pareils à ceux de la machine précédente.

Machine de G. Egestorff, à Linden, près de Hanovre. Machine mixte, à deux paires de roues couplées à l'arrière. Cylindres extérieurs à glissières, avec bielle simple. La suspension des deux paires de roues est faite au moyen d'un seul ressort dont le milieu est fixé sur le longeron et les deux extrémités sur un balancier horizontal dont les extrémités reposent elles-mêmes sur les deux boîtes à graisse. Les pompes sont placées intérieurement et sur chaque longeron entre les deux mêmes moteurs. Les roues sont toutes à l'avant du foyer; un petit cheval vapeur est placé à gauche et sous le tablier; l'échappement s'en fait dans le cendrier.

Machine de Regnier-Poncelet, directeur de la Société de SaintLéonard, à Liége. Les cylindres sont à l'avant, intérieurs et horizontaux; les roues motrices au milieu avec arbre coudé. Longitudinalement et dans l'axe de la machine est placé un longeron qui, à l'un bout, est fixé sur le foyer et, à l'autre, sur les cylindres; ce même longeron est encore fixé au support transversal qui soutient la chaudière sur les trois longerons extérieurs. Dans l'axe des roues motrices ce longeron forme plaque de garde, et a une paire de coussinets montés sur un ressort longitudinal qui suspend l'arbre moteur par le milieu. Sur ce même longeron, entre les cylindres et le support de la chaudière, sont placés les pompes qui reçoivent le mouvement par une excentrique. Les tiroirs sont supérieurs aux cylindres et inclinés suivant le rayon de la chaudière; les secteurs sont montés sur un arbre transversal à la chaudière, lequel reçoit le mouvement par le même excentrique que celui des pompes.

Machine de W. Fairburn, à Manchester. Machine à voyageurs possédant des roues motrices au milieu avec arbre coudé; les cylindres sont placés à l'avant, sous la boîte à fumée, et légèrement inclinés par rapport au diamètre des roues motrices. Chaque tête de tige de piston porte deux coulisseaux glissant dans quatre glissières. La bielle motrice passe au milieu des pompes, lesquelles sont en avant des glissières et à plongeurs pleins; ces plongeurs ont la même course que les pistons puisqu'ils sont fixés à la tête des tiges de pistons. La suspension des roues d'avant et d'arrière est faite par six rondelles de caout-chouc pour chaque boîte; les roues motrices en ont neuf pour chaque boîte. Les arbres des roues d'avant et d'arrière sont creux. Le foyer porte au milieu une séparation qui en augmente considérablement la surface de chauffe; au fond les deux courants de flamme se réunissent en un seul.

Machine LE DUC DE BRABANT, de la société John Cockerill, à Seraing, près de Liége. Cette machine, système Engerth, est d'une grande puissance de traction. Elle porte son tender avec elle, le tout sur six paires de roues; les quatre premières couplées, 3 au moyen d'une bielle d'accouplement, 1 au moyen d'engrenages. La hauteur totale de la machine est de 8m51; la

hauteur de l'axe de la chaudière au-dessus des rails, de 2m11; la pression de la chaudière est de 8 atmosphères; la puissance de traction de la machine est de 7,003 k. 5; le poids total, de 56,112 kil., dont 39,200 sur les roues motrices; enfin le prix de la machine est de 112,000 francs.

Cette machine est venue de Seraing à Paris en remorquant 86 waggons de marchandises, chargés chacun de 10,000 kilog., et faisant 7 lieues à l'heure. On comprend que les machines de ce système sont d'une très-grande utilité pour débarrasser les stations des marchandises qui les encombrent. De la sorte, on n'aura plus à craindre les accidents déplorables occasionnés par la rencontre des trains de voyageurs avec les trains de marchandises, puisque ces derniers ne devront plus être aussi nombreux.

EUGÈNE COUSIN.

Ancien élève de Châlons-sur-Marne.

POÉSIES.

LE BANQUET.

Pour moi tout se métamorphose
A ce banquet que l'on arrose
D'un vin généreux et vermeil,
Fils de la terre et du soleil.

Grâce à ma muse vagabonde,
A cette table où tout abonde,
Du globe où nous nous coudoyons
Je vois les révolutions.

Armé d'une faim dévorante,
J'attendis une heure; et l'attente
Pour l'estomac, gouffre béant,
C'est le vide, c'est le néant.

Pour moi tout se métamorphose
A ce banquet que l'on arrose
D'un vin généreux et vermeil,
Fils de la terre et du soleil.

Voici l'huître qui me rappelle
Dans la nature encor rebelle

Les rochers battus par les flots,
Un monde surgi du chaos.

Des fleurs, des fruits chargent la table,
Près du potage confortable;
Leurs parfums semblent le trésor
Du cœur de l'homme à l'âge d'or.
Pour moi tout se métamorphose
A ce banquet que l'on arrose
D'un vin généreux et vermeil,
Fils de la terre et du soleil.

Viennent les viandes succulentes
Qui laissent des traces sanglantes :
C'est la guerre et l'œuvre de sang;
Loin de grandir, l'homme descend!
Entre les plats le vin qui passe,
C'est un esprit qui dans l'espace
Eclaire le sombre chemin
Où se traîne le genre humain.

Pour moi tout se métamorphose
A ce banquet que l'on arrose
D'un vin généreux et vermeil,
Fils de la terre et du soleil.

Au dessert le passé s'oublie :
Vivent le vin et la folie!
On trinque, on s'anime et bientôt
Les convives pensent tout haut.
Je vois, en buvant le champagne,
Le présent qui bat la campagne...
Hélas! sans faire de faux pas,
Les hommes n'avanceraient pas.

Tout me paraît couleur de rose
A ce banquet que l'on arrose
D'un vin généreux et vermeil,
Fils de la terre et du soleil.

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