La sagesse le peut seule aussi garantir : Qui troublaient pour longtemps les regards téméraires. >> V. Maintenant, mon esprit porte ta vue ailleurs VI. A peine sûre d'elle-même, Que médite le continent, De sillons de fer la Belgique, Vallons et hauteurs se nivellent, Jamais la tâche n'est remplie, Sous l'oeil de la marcheuse altière, Va de proche en proche un chemin, Ou creuse au fleuve au nouveau lit, Auprès de la terre enrichie, Au sortir de leur léthargie, Dans les rangs les plus avancés La prévoyance est stimulée Et, trop riche de ses trésors, Comme par un effet magique, C'est que chacun est solidaire Souvent à nous-mêmes cachée Par sa fécondante influence ÉDOUARD ROMBERG. L'EXPOSITION UNIVERSELLE DE PARIS. A l'exemple de Londres, de Dublin et de New-York, Paris a voulu célébrer les conquêtes de l'industrie par une fête solennelle qui réunît tous les peuples. Cette idée, si l'on veut, n'était pas même nouvelle en France, où les foires du moyen âge et plus tard les expositions nationales avaient donné, périodiquement, une impulsion plus vive et plus harmonique à l'esprit commercial. Mais ce qui fait de l'exposition de 1855 un véritable événement dans l'histoire de la civilisation, c'est le concours plus actif et plus complet de toutes les nations. du monde, c'est l'entraînement de la vieille Europe continentale à la glorification du travail dans ses conditions même les plus humbles, c'est enfin la tentative toute nouvelle d'une exposition universelle des beaux-arts destinée à compléter cette statistique figurée et saisissante des progrès de l'esprit humain au xixe siècle. Certainement ce but suprême, tel qu'on se l'était proposé, n'a pas été atteint cette fois encore, mais au moins pouvons-nous constater cette tendance, ce besoin. irrésistible de notre époque, et applaudir aux efforts que l'on a faits pour le satisfaire. Si, à l'exposition de Paris, c'est la France qui tient la plus large place, par ses produits industriels comme par ses ouvrages de peinture et sculpture, rappelons-nous qu'il en était de même pour l'Angleterre à Londres, et convenons que la qualification d'universelles, donnée aux expositions, exprimera, pendant longtemps encore, plutôt un désir qu'un fait réalisable. Les chemins de fer et la navigation à vapeur ont déjà beaucoup contribué à établir l'harmonie et la fraternité entre les peuples, mais cette harmonie et cette fraternité ne pourront s'enraciner dans les mœurs tant qu'il y aura disparité entre les formes politiques, et, par suite, tant qu'il y aura des douanes, des prohibitions, des monopoles, des polices ombrageuses, des défiances, des jalousies, des vexations et des représailles, et enfin des guerres désastreuses. Ce qu'il y a de certain aussi, c'est le progrès dont témoigne l'exposition de Paris lorsqu'on la compare à l'exposition de Londres. Le crystal palace de Hyde-Park n'était qu'un vaste bazar, d'un aspect grandiose, mais où tous les produits se trouvaient entassés, pêle-mêle, sans ordre ni méthode, une véritable foire où chaque individualité industrielle s'était arrangée, comme elle l'avait pu, dans le coin qui lui était attribué, sans se préoccuper en rien de l'esprit d'ensemble. Le palais des Champs-Élysées, beaucoup moins imposant à la première vue, renferme des richesses infiniment plus précieuses, classées d'après un ordre au moins satisfaisant, eu égard à la multitude de nations qui ont pris part au concours, et qui peut faire apprécier sans effort les progrès réalisés, les perfectionnements obtenus dans chacune des diverses branches. Il est à regretter seulement que la commission chargée du placement ait cru devoir sacrifier au goût |