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puis, pour saisir les phénomènes concrets et véritables de la nature, je vous ferai une conférence sur les

Apparences et Illusions

qui cachent à nos yeux imparfaits la réalité des choses et dont il est nécessaire que nous nous débarrassions dès le début de ces causeries. Puis nous parlerons du

Ciel visible en tant qu'espace.

De là nous oserons fracturer la lourde porte de

L'Espace universel.

Dans cet espace universel, nous essayerons de mettre un peu d'ordre dans le désordre apparent par :

L'Organisation générale de l'espace

où fourmillent les groupes d'étoiles, les amas stellaires et les nébuleuses.

Comme vous le voyez, nous commençons par faire comme l'explorateur qui, pour mieux connaître une ville, s'éloigne d'abord sur une colline environnante pour en saisir l'ensemble puis descend ensuite dans la cité pour en connaître les détails. Dans cette vision d'ensemble de l'espace, nous aussi nous descendrons vers notre ville, qui est notre continent sidéral pour étudier :

Notre Univers

dont la Voie Lactée marque dans le ciel profond le bornage gigantesque.

Là, chez nous, si je puis dire, avec l'orgueil d'un méridional qui parle de son village, les splendeurs ne manquent pas, vastes et somptueuses; nous y étudierons : Les constellations;

Les amas stellaires;

Les étoiles doubles, triples, quadruples, etc... ;

Les nébuleuses spirales;

Le nombre des étoiles, leurs distances, avec indications sommaires des méthodes de calcul, leur poids, leur masse, leur chaleur, leur naissance et leur mort.

Et, fatigués de notre voyage grandiose intersidéral, nous rentrerons nous reposer dans notre patrie, dans notre petit pays.

Ce chapitre aura pour titre :

Le domaine du Soleil

et comme nous devons bien à ce seigneur du jour tout honneur, nous commencerons par l'étude véritablement passionnante de cet astre géant, source éblouissante de lumière, de chaleur et de vie, « cœur » véritable de l'organisme planétaire. Ensuite nous passerons à l'étude des

Planètes

ses filles gravitant autour de l'astre central, subissant doucement la tutelle magnétique que chacune des palpitations de ce cœur enflammé répand dans l'espace, avec une rapidité inouïe, jusqu'aux confins glacés de son empire!

Parmi ces planètes, l'une des plus petites retiendra notre attention :

La Terre.

Et après avoir étudié sa position, ses divers mouvements, sa structure et sa destinée, nous passerons aux autres Terres du Ciel :

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et enfin,

Mercure dans la banlieue du Soleil ;
Vénus, appelée l'étoile du Berger;

Mars, énigmatique miniature de la Terre;
Jupiter, le géant des mondes ;

Saturne et ses merveilleux anneaux ;

Uranus, terre aussi singulière que ses satellites;

Neptune, frontière lointaine du monde solaire.

Nous pourrons consacrer une étude spéciale aux satellites de ces différentes terres et en particulier à notre propre satellite :

La Lune,

astre le mieux connu grâce à la faible distance qui nous en sépare et que la Terre semble tenir solidement comme une fronde retient une pierre.

Enfin, pour terminer cette étude du système solaire, nous essaierons de suivre ces astres fugitifs et singuliers,

Les Comètes,

dont certaines s'aventurent dans les profondeurs de l'espace jusqu'à 150 milliards de kilomètres du Soleil et subissant encore à cette distance effroyable le doux attrait de son attraction paternelle, s'arrêtent dans la nuit glacée, semblent écouter la voix qui les appelle et, obéissantes, reviennent après 98 siècles se réchauffer encore à ses rayons bienfaisants.

Mais le Soleil possède une famille nombreuse et nous parlerons aussi des Etoiles filantes, terme impropre nous le verrons, des bolides et des aérolithes.

Au sujet de ces étranges et derniers corps célestes, nous verrons quels enseignements inouis le génie de l'homme a su tirer, malgré leur fuite rapide, malgré leur petitesse, malgré leur insignifiance apparente, de ces minuscules messagers de l'Infini. Peut-être ont-ils quelque chose dans leur besace ? Et nous verrons comment le savant physicien suédois, Arrhénius, a su en vider le contenu sur la table de son laboratoire et exprimer de cette matière extra-terrestre des résidus qui peuvent avoir été vivants. Une nouvelle lueur a filtré de la brèche féconde en possibilités inouies. Le transport de la vie à travers les mondes n'est peut-être pas impossible. Cette science a pris le nom de «panspermie»; c'est l'alliance du microscope et du télescope, deux regards également géants, l'un sur l'infiniment petit, l'autre sur l'infiniment grand.

L'homme commet sur la nature un viol sublime qui se poursuit sans cesse... et c'est peut-être par là qu'il y a en lui quelque chose de divin!

Ce chapitre nous amènera insensiblement à parler de :

L'Habitabilité des Mondes,

vaste problème qui trouve cependant sa solution dans l'étude comparée de la physiologie des êtres connus et possibles, d'où il découle que l'Homme est citoyen du Ciel, que sa parenté est universelle et que l'éternité future c'est l'éternité actuelle. Enfin, pour clore ce programme, je vous exposerai très succinctement :

L'Histoire de l'Astronomie à travers les âges.

Tels sont, Mesdames, Messieurs, les chapitres de mon programme qui, je l'espère, captiveront votre attention soit au point de vue scientifique soit au point de vue philosophique, chacun suivant son tempérament.

Selon le désir que vous allez m'exprimer, je pourrais greffer sur ces chapitres des études annexes complémentaires ayant trait à la Physique et à la Mécanique céleste, notamment à la merveilleuse découverte du Spectroscope, qui a permis, d'un seul coup, de connaître entre autres choses, par l'analyse du simple rayon lumineux si fin et si ténu qui nous vient des étoiles, la composition interne d'un astre, la nature des gaz ou corps solides qui brûlent à sa surface ainsi que la vitesse de déplacement de ces astres et le sens de ce déplacement.

Comme vous devez vous en rendre compte, ce programme, vaste comme le ciel lui-même, peut à volonté être ou développé ou concis.

N'ayant pas, comme tout conférencier, le plaisir de voir mes auditeurs, de surveiller leur attention, de lire dans leurs yeux l'intérêt qu'ils ressentent, les difficultés qu'ils éprouvent sur un point particulier, n'ayant au contraire devant moi qu'un petit instrument privé de toute couleur (c'est un microphone tout noir), matière inerte et cependant merveilleuse, capable d'enregistrer sans sourciller les pensées les plus nobles et les pires sottises, je reste seul..., perdu dans l'embarras de savoir vos impressions et vos désirs.

En vous remerciant de votre attention, je vous donne rendez-vous au lundi 8 décembre, à 20h30m, à vos écouteurs.

Au revoir, Mesdames; au revoir, Messieurs.

GEORGES MORICE,
Membre de la Société,

NOUVELLES DE LA SCIENCE, VARIÉTÉS, BIBLIOGRAPHIE

Il faut que l'on nous aide. Les Sociétés traversent en ce moment une crise grave. Notre Trésorier a reçu, il y a quelques jours, un avis de hausse de 10 0/0 de notre imprimerie et, en même temps, un nouveau tarif en hausse de 10 0/0 de notre photograveur. C'est, d'un seul coup, un trou de six mille francs dans notre budget de 1925.

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Il n'est pas question de toucher au chiffre de la cotisation annuelle de 20 francs, et de l'augmenter comme ont fait tant d'autres sociétés. Mais il faut que l'on nous aide, il faut que vous nous aidiez. Précisément ce qui est notre faiblesse nous voulons dire le chiffre peu élevé de la cotisation, doit faire notre force. 20 francs, c'est à peine, aujourd'hui, 5 francs d'avant-guerre. Un tel chiffre doit favoriser les nouvelles adhésions. Nous sommes 4 000 (sociétaires et abonnés). Si nous étions 6 000, la situation deviendrait très belle. Amenez-nous des nouveaux membres, parlez autour de vous, que chacun d'entre vous s'adresse à ses amis et nous serons 6 000, 8 000 dans un an. Chaque fois que l'on est décidé à faire un sociétaire, on est certain de réussir.

Ce n'est pas tout. La science marche malgré les difficultés, la production est considérable et le Bulletin est débordé. Il nous est impossible d'augmenter le nombre de pages comme nous le voudrions. Nous avons de magnifiques documents, des planches superbes, des photographies, qui attendent dans des cartons l'heureuse circonstance qui les en tirera pour les publier en hors texte.

Vous pouvez faire naître cette circonstance, c'est bien facile, comme on peut le voir par la planche hors texte de ce numéro, offerte par notre généreux collègue, M. F... Nous espérons que son exemple sera suivi(1).

Voilà ce qu'il faut dire et répéter autour de vous, que chacun y mette du sien et notre Société, qui peut être en péril, aura un essor magnifique. AIDEZ-NOUS ! LA RÉDACTION.

Voir l'exposé de la situation financière par notre trésorier, M. LEROY, qui paraîtra en tête du prochain Bulletin.

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Comète Finsler (1924 c) Voici, pour nos lecteurs de l'hémisphère austral, la suite de l'éphéméride de la comète Finsler calculée par M. O. Drexler (Circulaire No 51 du Bureau central Astronomique) :

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la première observation spectrale d'une comète a été faite par l'astronome italien G.-B. Donati, à Florence, le 5 août 1864. Mais il y a eu confusion depuis sur le point de savoir quelle comète avait été observée : certains auteurs citent la comète 1864 I, d'autres la comète 1864 II.

L'origine de cette confusion est double. D'une part, il y a une erreur d'impression dans la note publiée par Donati aux Astronomische Nachrichten, t. 62, p. 375, 10 août 1864 le texte porte que l'analyse spectrale a été faite sur la comète 1864 I, et la planche qui l'accompagne indique 1864 II. D'autre part, les comètes étant désignées à l'époque par des chiffres romains, aussi bien pour la nomenclature provisoire, dans l'ordre des découvertes, pour laquelle nous nous servons maintenant de lettres que pour la nomenclature définitive suivant les dates des passages au périhélie, il en est résulté aussi une confusion. Car la première comète découverte en 1864 par Tempel, le 4 juillet, est passée la deuxième au périhélie le 15 août; alors que la deuxième comète de l'année, découverte par Donati le 9 septembre, était passée ja première au périhélie le 27 juillet. On désignait donc la première par 1864 I ou 1864 II, et la seconde par 1864 II ou 1864 I, suivant les circonstances, tandis que nous désignons aujourd'hui la comète Tempel par 1864 a ou 1864 II, et la comète Donati par 1864 b ou 1864 I.

Pour lever l'indétermination, il suffit de considérer l'heure de l'observation. Le spectre a été étudié à 2140m du matin. Or, la comète 1864 b était couchée, à Florence, depuis 9h1/2 du soir, tandis que 1864 a était levée depuis minuit. Cette dernière était, du reste, la plus brillante.

(1) Le prix d'une planche hors texte, insérée dans tous les numéros du Bulletin, est actuellement de 300 francs.

Par conséquent, la première observation spectrale a été faite sur la comète Tempel, 1864 II ou 1864 a, et non sur la comète Donati, 1864 I ou 1864 b.

F. BALDET.

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Conjonction et occultation de Vénus et de la Lune. La conjonction de Vénus et de la Lune, du 26 août 1924, a pu être observée à Irigny (Rhône), à l'aube et à l'aurore, par ciel très pur (le spectacle des deux astres voisins était alors merveilleux), puis pendant la journée, par belles éclaircies. Le déplacement graduel de notre satellite près de la planète a été suivi en plein jour avec intérêt, soit avec une petite longue-vue de 27mm, grossissant 13 fois, soit sans instrument, Vénus s'étant toujours montrée visible à l'œil nu pendant le phénomène.

Le rapprochement maximum a eu lieu à 12h44m (T. M. G.), la distance de la planète au bord lunaire étant alors estimée 2'. Le contraste des deux astres était

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Fig. 277. La Lune et Vénus photographiées le 26 août, à 3h45m (T. m. Gr.),
à l'Observatoire Norman Lockyer, par M. WILLIAM J.-S. LOCK YER.

remarquable. Vénus, d'une blancheur éclatante, laissait, à la lunette, deviner sa phase, tandis que le croissant lunaire était très pâle et à peine visible à ses extrémités, ce qui rendait d'ailleurs assez difficile toute mesure précise.

G. BLUM.

A environ midi du 26 août, la Lune a occulté Vénus et est passée entre la Terre et Vénus. La photographie ci-jointe (fig. 277), montre Vénus et le croissant lunaire juste avant l'aurore du même jour (à 3h45m, T. M. Gr.). Elle a été prise à l'Observatoire Norman Lockyer, par M. William-J.-S. Lockyer, directeur, avec un objectif triple de Zeiss, travaillant à f/4,8; ouverture, 105mm; longueur focale: 0m,50. Exposition 3 secondes. Chambre photographique montée sur l'équatorial de 0m,25. A l'Observatoire « Orion » de Frederikswærk (Danemark), où y avait occultation M. A. FOCH a noté comme suit les contacts, au réfracteur de Merz de 0m,162 (grossissement: 91):

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