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une bombe ayant éclaté dans la chambre de Chanibure et l'ayant réveillé, il se lève aussitôt, réunit sa compagnie infernale, se précipite sur la batterie d'où était partie la bombe, tue sur la place quatre-vingts hommes, encloue les canons, et met dans la bouche d'un mortier une lettre qui est devenue célèbre.

La capitulation de Dantzig vint enfin mettre un terme à tant d'héroïques efforts; mais l'empereur mais l'empereur Alexandre refusa de la ratifier, et exigea que la garnison fût envoyée prisonnière en Russie. Chambure déclara dans le conseil de guerre, où ses brillantes qualités l'avaient fait admettre, quoique son grade de capitaine ne lui en donnât pas l'entrée, que tout homme capable d'accepter ces conditions était indigne de porter le nom de Français, et fit la proposition de détruire tous les magasins, d'enclouer les canons, de faire sauter les fortifications, pour ne laisser à l'ennemi que des ruines, se chargeant lui-même de tous les périls de l'exécution, tandis que la garnison tenterait de se jeter dans Birschau, ой elle pourrait tenir longtemps encore. Le général Rapp recula devant tant d'audace: « Eh bien, s'écria Chambure, si cette capitulation honteuse << est signée, je cesse d'être sous les << ordres d'hommes qui sacrifient à << leurs intérêts l'honneur de leur « pays. >> La capitulation signée, Chambure porta son épée au prince de Wurtemberg, qui le fit partir pour Saint-Pétersbourg.

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Revenu en France en 1815, il fut chargé, pendant les cent jours, d'organiser,dans le département de la Côted'Or, un corps franc qui battit en toute rencontre les Autrichiens et les royalistes. Quand il fallut se retirer vers la Loire, Chambure s'y rendit suivi d'un petit nombre de cavaliers; quelquesuns de ces hommes qui marchaient en avant-garde, arrêtèrent deux officiers anglais et les pillèrent; Chambure étant survenu répara de son mieux cette violence, et fit relâcher les étrangers, bien que la cessation des hosti

lités n'eût point encore été officiellement proclamée. Tel fut, cependant, le fait qui servit plus tard de prétexte, lorsqu'on voulut punir, dans sa personne, l'un des plus nobles modèles de dévouement et de patriotisme. Des condamnations aux travaux forcés à perpétuité, au carcan, à la marque, ét bientôt après, en 1816, une condamnation à la peine capitale, vinrent frapper le brave officier qui avait voulu empêcher les royalistes du Doubs de prendre la cocarde blanche et de faire cause commune avec l'étranger. A cette funeste époque, Chambure s'était réfugié à Bruxelles. Plus tard, il revint en France, demanda à purger sa contumace, et fut renvoyé au procureur général M. Bellart; << mais, dit-il, quand je voulus y << aller, il me sembla que l'ombre << de Ney se plaçait devant moi « pour m'arrêter. » Il lui fut moins difficile de s'adresser à M. Jacquinot de Pampelune, et enfin, après bien des démarches, il obtint` un arrêt qui le couvrit de l'amnistie de 1816. Il vécut alors dans la retraite, tout en continuant néanmoins à travailler pour la gloire nationale, et ne revint à Paris qu'après la révolution de 1830, époque où le maréchal Soult le nomma colonel d'étatmajor, et l'appela auprès de sa personne en qualité de premier officier d'ordonnance. Il fut enlevé, en 1832, par une attaque de choléra. Chambure avait publié en 1826 et 1827, Napoléon et ses contemporains, suivi de gravures représentant des traits d'héroïsme, de générosité, etc., 12 livraisons in-4°, avec texte.

CHAMFORT (Sébastien-Roch-Nicolas) était, comme d'Alembert, comme Delille, un enfant naturel : il ne connut jamais d'autres parents que sa mère, à laquelle il fut toujours tendrement attaché. Il naquit en 1741, dans un village près de Clermont en Auvergne. Un docteur de la faculté de Navarre, nommé Morabin, obtint, pour le jeune Nicolas (tel était le nom primitif de Chamfort), une bourse au collége des Grassins. C'est là qu'il fit

ses premières études, qui, d'abord ne présagèrent pas ce qu'il devait être un jour. Mais son esprit naturel ne tarda pas à se développer, et il termina ses classes de la manière la plus brillante. A son entrée dans le monde il prit le nom de Chamfort, qu'il devait rendre célèbre. Il débuta par quelques articles dans le Journal encyclopédique, et par une collaboration au Vocabulaire français. Il remporta le prix de poésie à l'Académie française par son Épitre d'un père à son fils sur la naissance d'un petit-fils. Les éloges de Molière et de la Fontaine, qui obtinrent aussi des palmes académiques, l'un à Paris, l'autre à Marseille; le succès de la Jeune Indienne, du marchand de Smyrne, de la tragédie de Mustapha et Žéangir, lui acquirent bientôt une grande réputation, et lui valurent quelques faveurs de la cour. Le prince de Condé le nomma son secrétaire des commandements, et, peu de temps après, en 1781, il fut élu membre de l'Académie française, à la place de Sainte-Palaye. Son discours de réception fut un des meilleurs qu'on eût entendus depuis longtemps; mais ce fut le dernier morceau purement littéraire que composa Chamfort. Il renonça même à écrire pour le public, et se consacra tout entier à la société, dont il faisait les délices par les agréments de son esprit. Ce fut pour une seule personne, madame Élisabeth, qu'il rédigea ce commentaire de la Fontaine, travail dont, suivant ses propres expressions, il ne conserva que les rognures, que Gail a publiées plus tard dans les Trois fabulistes. Le manuscrit complet, qui était dans la bibliothèque de madame Élisabeth, a été détruit ou s'est perdu pendant la révolution.

Né avec un caractère ferme et indépendant, Chamfort n'avait pas attendu 1789 pour invoquer de tous ses vœux une réforme sociale. Il avait contribué pour une grande part à l'éloquent écrit de Mirabeau sur l'ordre de Cincinnatus; et quand la révolution commença, il continua à influer par ses conseils, et quelquefois, plus

directement encore, sur les productions du grand orateur. Il composa même tout entier le discours sur la Destruction des académies, que Mirabeau devait lire à la tribune. Les violences populaires dont Chamfort avait admis la nécessité finirent cependant par révolter son âme. Il cacha trop peu ses sentiments. C'est lui qui traduisait les mots Fraternité où la mort, inscrits sur les édifices , par ceux-ci : Sois mon frère, ou je te tue. Il fut arrêté et conduit aux Madelonnettes. Il en sortit peu de temps après; mais telle était l'horreur qu'il avait conçue pour le séjour des prisons, que, sur le point d'être arrêté de nouveau, il fit plu

sieurs tentatives de suicide. Il se blessa fort grièvement; mais on le rappela à la vie, et on lui laissa la liberté. Il jouissait du repos, lorsqu'il mourut presque subitement, le 13 avril 1794. Chamfort ne fut ni un grand écrivain, ni un grand poëte, mais il avait quelques-unes des qualités du poëte et de l'écrivain, surtout une pureté soutenue dans le style, et une notable habileté à manier la langue.

CHAMIER (Daniel), l'un des plus grands théologiens du parti réformé, fut pendant longtemps ministre à Montélimart, sa patrie, puis ensuite à Montpellier, et eut la plus grande part à la rédaction de l'édit de Nantes. Nommé, en 1612, professeur de théologie à Montauban, il se trouvait dans cette ville, lorsqu'elle fut assiégée par Louis XIII. Il déploya alors le plus grand courage, alla exhorter les soldats, partout où il y avait du danger. Enfin, il fut tué d'un coup de canon, le 16 octobre 1621.

CHAMILLARD (Michel de), nommé contrôleur général des finances en 1699, à la place de M. de Pontchartrain, et ministre de la guerre en 1701, en remplacement du marquis de Barbezieux, fils de LouVois. C'était au moment où l'Europe allait se coaliser de nouveau contre la France, que Louis XIV confiait à un homme aussi inhabile que Chamillard, le double héritage de

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Louvois et de Colbert. Le ministre sentait sa faiblesse, mais Louis XIV le rassura par cette parole présomptueuse: Je vous seconderai, comme s'il eût pu se passer d'un ministre éclairé, et comme si sa main eût été assez puissante pour diriger toutes les affaires. On a prétendu que Chamillard avait dû l'étonnante faveur dont il jouit pendant dix ans à son adresse au billard; mais il est absurde de supposer que Louis XIV ait choisi un ministre pour un motif aussi futile. Le véritable mérite de Chamillard c'était d'être honnête homme et d'avoir plu par sa modestie à madame de Maintenon, alors qu'il était chargé de Saint-Cyr. Mais il n'était ni politique, ni guerrier, ni même homme de finance, et il se laissa toujours diriger par des subalternes. Au reste, madame de Maintenon avoue dans ses lettres que c'était un homme incapable. Elle sacrifiait donc l'intérêt de la France au désir de maintenir son influence sur l'esprit du roi, et dans ce but elle l'entourait d'hommes dont elle ne craignait rien. On sait tous les malheurs qui accablèrent la France sous le ministère de Chamillard. Instrument des passions de la cour, il éloigna Villars des armées, l'envoya dans les Cévennes combattre les Camisards, et opposa Villeroi à Eugène et à Marlborough. Le désordre dans les finances étant devenu extrême, le ministre eut recours à ces expédients qui ne font que pallier le mal et qui augmentent la misère publique. Enfin, cédant au mécontentement général, Chamillard remit le contrôle des finances à Desmarets, en 1708, et, en 1709, la direction de la guerre à Daniel Voisin. Il mourut le 14 avril 1721, à l'âge de soixante et dix ans, emportant la réputation d'un très mauvais ministre, mais d'un homme honorable dans la vie privée.

CHAMILLY, ancienne seigneurie de Bourgogne, auj. du dép. de Saône-etLoire, à 12 kil. de Châlon-sur-Saône.

CHAMILLY (Noël Bouton, comte de), maréchal de France, naquit à Chamilly, le 6 avril 1636. « Il étoit d'ex

cellente famille, dit Saint-Simon, car depuis 1400 les Boutons ont toujours servi et aucun d'eux n'a porté robe. »> Entré de bonne heure au service, Chamilly gagna tous ses grades à la pointe de son épée. Dès ses débuts militaires, il prit part aux expéditions les plus aventureuses de l'époque. C'est ainsi que lorsqu'en 1664 le maréchal de Schomberg passa en Portugal avec quatre mille Français, en apparence soudoyés par le roi Jean IV, mais réellement payés de l'argent de Louis XIV, Chamilly l'accompagna en qualité de capitaine de cavalerie, et se distingua à la bataille de Villaviciosa, dont le succès contribua tant à affermir sur le trône la famille de Bragance. De même, lorsqu'en 1668 Louis XIV envoya sept mille hommes sous les ordres du duc de Beaufort, au secours de l'île de Candie, Chamilly sollicita comme une faveur de faire partie de cette expédition, et il s'y conduisit encore avec distinction. A son retour en France, il fut nommé inspecteur de l'armée d'Italie, et, quelques années plus tard, il joua un rôle important dans la guerre de Hollande. Nommé en 1675, gouverneur de Grave, il s'illustra par une vigoureuse défense de cette petite place que le prince d'Orange assiégeait en personne. Cette défense, qui dura quatre-vingt-treize jours, coûta seize mille hommes à l'ennemi, et si Chamilly capitula, ce ne fut qu'aux plus honorables conditions et sur les ordres du roi. Louis XIV l'autorisa, en récompense de sa belle conduite, à lui demander une grâce. Chamilly ne demanda que celle de son ancien colonel qui était à la Bastille. Nommé lieutenant général en 1678, il ne reçut le bâton de maréchal que vingt-cinq ans après, le dimanche 4 janvier 1703. Il y avait déjà neuf maréchaux; on en créa alors dix du même coup, dans << la crainte d'en manquer, » dit SaintSimon. Mais ce n'est ni à l'héroïque défense de Grave, ni au bâton de maréchal de France, que Chamilly doit sa grande célébrité; il la doit en grande partie au bonheur d'avoir été le hé

ros des Lettres portugaises. Il traversait un jour une petite ville à la tête de son escadron, pendant qu'il servait en Portugal: de jeunes religieuses étaient venues se placer à l'un des balcons de leur couvent pour voir le défilé de la cavalerie française. L'une d'elles, nommée, à ce qu'on croit, Alcaforada, remarqua Chamilly, conçut

lui une passion des plus vioJentes, et lui adressa les lettres en question. Les trois ou quatre dont l'authenticité paraît certaine, sont ce que l'amour à jamais dicté de plus passionné et de plus éloquent. Mais si ces Lettres montrent jusqu'où peut s'élever l'éloquence naturelle de l'amour, elles sont, d'un autre côté, la preuve de l'aveuglement de cette passion. Chamilly était à la vérité grand et assez bien fait, mais il était en même temps fort gros, et si bête, si lourd, qu'à le voir et à l'entendre, non-seulement on ne comprenait pas qu'une femme se fût éprise de lui, mais encore qu'il pût avoir quelque talent pour la guerre. S'il fit son chemin malgré son excessive bêtise, c'est qu'il eut le bonheur d'épouser une femme pleine de sens et d'esprit. Appréciant son mari à sa juste valeur, la comtesse de Chamilly l'accompagnait partout et le suppléait dans toutes ses fonctions sans qu'il y parût. Ce fut elle qui, sous le ministère de Chamillard, le remit à flot et lui fit enfin obtenir le bâton de maréchal. Du reste Chamilly se comporta en véritable officier de cavalerie, dans son intrigue avec la religieuse. Il rendit d'abord flamme pour flamme, puis, au bout de quelques semaines, apprenant la nomination d'un de ses proches au grade de colonel, et voyant là une chance d'avancement, il demanda à quitter le Portugal, et, de retour en France, il eut l'insigne fatuité de montrer à qui les voulut voir, et même de faire traduire et de publier les lettres de sa maîtresse. Chamilly mourut à Paris, le 8 janvier 1715, sans postérité.

Hérard Bouton, marquis de СHAMILLY, frère aîné du maréchal, s'attacha dès sa jeunesse au prince de Condé,

qu'il suivit dans toutes ses guerres. Plus tard, il se distingua tellement en Hollande, sous les yeux de Louis XIV, que le roi le nomma son aide de camp, et lui donna assez de place dans son estime et son amitié pour exciter la jalousie de Louvois. Chamilly devint néanmoins lieutenant général, et il allait être maréchal de France lorsqu'il mourut en 1673. Il laissait un fils qui fut ambassadeur en Danemark, de 1697 à 1702.

CHAMONT OU CHAUMOND (saint), était fils de Sigonius, préfet de Lyon. Élu évêque de cette ville, vers 653, il fut accusé d'avoir comploté, avec les évêques bourguignons, dans le parti dont saint Léger était le chef. Il se rendit à Paris pour se justifier auprès d'Ébroïn; mais il fut assassiné, par ordre de ce ministre, à Châlon-surSaône, le 28 septembre 657. Ce crime a été attribué aussi à la reine Bathilde; mais cette imputation n'est pas vraisemblable. (Voy. Butler, trad. par Godescard, au 28 septembre.)

CHAMOUSSET (Claude - Humbert Piarron de), maître ordinaire de la chambre des comptes de Paris, né dans cette ville, en 1717, mort le 27 avril 1773, consacra, pendant sa vie entière, tous les moyens que sa position sociale et sa fortune privée mettaient à sa disposition, pour améliorer le sort des ouvriers et soulager les infirmes, les malades et les pauvres. Né dans une classe distinguée, il manifesta dès son enfance les dispositions qui devaient en faire un jour l'un des philanthropes les plus actifs et les plus dévoués qui aient jamais existé. Aussitôt qu'il fut maître de sa fortune, il transforma sa maison en un hôpital, où étaient accueillis et comblés de soins des malades de tout âge et de tout sexe appartenant à la classe indigente. Là, ces malades recevaient gratuitement les secours de la médecine, et à leur sortie il leur était alloué une somme qui les indemnisait du temps que leur maladie leur avait fait perdre. L'entassement dans les hôpitaux publics de malades couchés plusieurs ensemble dans le même lit, où ils s'effrayaient

mutuellement par le spectacle de leurs plaies, de leur délire et de leur agonie, révolta son âme charitable, et il résolut d'offrir un exemple qui amenât l'administration publique à mettre fin à de tels abus. Il loua à la barrière de Sèvres une maison commode, et il en fit un hôpital-modèle, où chaque malade eut son lit séparé, et où les bons soins, accompagnés de la propreté, eurent pour résultat un grand nombre de guérisons. Il eut la satisfaction de voir son enseignement produire des fruits, et l'administration introduire dans les hôpitaux publics le régime auquel il avait soumis sa maison de santé. Chamousset eut la première idée de ces associations de secours mutuels si nombreuses aujourd'hui parmi les classes ouvrières, associations où chaque souscripteur, moyennant une cotisation hebdomadaire de peu d'importance, s'assure, en cas de maladie, les secours de la science, une indemnité en nature ou en argent, et des funérailles modestes mais décentes en cas de décès. Nommé intendant général des hôpitaux militaires, Chamousset, malgré les devoirs que lui imposa cet emploi, ne discontinua point ses observations sur les différentes parties de l'économie publique, et il est peu d'établissements de bienfaisance créés depuis, qu'il n'ait indiqués ou dont il n'ait sollicité la fondation avec ardeur. Il proposa l'institution d'une maison de prêt offrant tous les avantages des lombards et des monts-de-piété sans en avoir les inconvénients. C'est sur ses instances, et d'après ses plans, que fut créée la petite poste de Paris; et on lui doit la première idée des compagnies d'assurance contre l'incendie. Il publia en outre un grand nombre de mémoires remplis de vues utiles sur les hôpitaux militaires, les enfants abandonnés, l'extinction de la mendicité, la police des ouvriers et domestiques, le commerce des grains, etc., etc.

CHAMPAGNE (Campania). Du temps de César, cette province était habitée par les Tricasses, les Remi, les Catalauni, les Senones, les Lin

gones, et une partie des Meldæ. Les Remi et les Catalauni étaient Belges; tous les autres peuples étaient de la Gaule celtique. Sous Honorius, la Champagne était comprise en partie dans la seconde Belgique, en partie dans la quatrième Lyonnaise. Les Lingones (le Bassigny) dépendaient de la première Lyonnaise.

A l'époque de la guerre de César, Reims et Langres étaient de puissantes cités. Langres, assiégé par le conquérant romain, fut obligé de capituler, et sa reddition entraîna celle de Reims. Trois siècles plus tard, Constantin le Grand, durant son séjour en Gaule, choisit Langres pour résidence, et combattit les Alemans et les Burgundes aux portes mêmes de cette ville.

Durant les invasions des barbares qui amenèrent la chute de l'empire romain, la Champagne eut, comme le reste des Gaules, à souffrir sa part de désolation et de ruines. Dans la terrible invasion d'Attila, Troyes, suivant les légendes, ne dut son salut qu'aux vertus de Loup, son saint évêque; et ce fut dans les plaines de Châlons (voy. CHALONS [bataille de ]) que se donna cette terrible bataille où Attila fut vaincu pour la première fois. Plus tard, quand Clovis envahit la Gaule, il battit aux environs de Soissons Afranius Syagrius, que Grégoire de Tours appelle roi des Romains. On pense que dès lors la Champagne fut gouvernée par des comtes et des ducs délégués par les rois francs.

Lors du partage qui suivit la mort de Clovis, la Champagne échut au royaume d'Austrasie. C'est sous le règne de Sigebert qu'on voit paraî tre le premier duc de Champagne, Loup, qui sous ce' prince jouit d'une grande faveur, qu'il dut sans doute à Brunehaut; car, dans la lutte de la reine contre les seigneurs austrasiens, Loup perdit son duché, et fut remplacé par Guintrio ou Vintrio. Au septième siècle, on trouve comme ducs les noms de Jean et de Wimar. Au commencement du huitième, Drogon ou Dreux, et Grimoald, maire du pa

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