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CARPENTIER (Jean), historiographe et généalogiste, naquit dans le dixseptième siècle, à Abscon, près de Douai. Il était religieux à l'abbaye Saint-Aubert de Cambrai, lorsqu'il s'enfuit en Hollande avec une femme qu'il épousa peu de temps après. Il fut nommé historiographe de Leyde, et mourut dans cette ville en 1670. On lui doit 1° Histoire de Cambray et du Cambrésis, Leyde, 1664 - 1668, in-4°, 4 parties, ouvrage rare et recherché; 2° les Généalogies des familles nobles de Flandre, in-folio, ouvrage peu estimé; 3o une traduction des voyages du Hollandais Nieuhoff.

CARPENTIER (Louis), fusilier au 41 de ligne, né à Noyalle (Aisne). Blessé mortellement à la bataille de Fleurus, il dit à ses camarades qui voulaient le porter à l'ambulance: « Laissez-moi du moins expirer au champ d'honneur; allez combattre, et soyez vainqueurs assez tôt pour que j'aie « le temps de l'apprendre.

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CARPENTIER (P.), religieux bénédictin de la congrégation de SaintMaur, naquit à Charleville le 2 février 1697. C'est à lui principalement que l'on est redevable de l'édition du Glossarium media et infimæ latinitatis, de du Cange, 6 vol. in-folio, publiée de 1733 à 1736. Il en rédigea la préface, en surveilla l'impression, et y fit les additions les plus importantes. Les nombreuses recherches auxquelles il avait été obligé de se livrer lui fournirent l'idée d'un nouveau travail. Ayant trouvé aux archives de la couronne des lettres de Louis le Débonnaire, en caractères tironiens, il étudia longtemps ce genre d'écriture, et publia les résultats auxquels il était parvenu dans l'ouvrage suivant : Alphabetum tyronianum, seu notas Tyronis explicandi methodus, Paris, 1747, in-folio. Carpentier, nommé prieur de Donchery, ne continua qu'avec plus d'ardeur ses études favorites, et, en 1766, il fit paraître: Glossarium

novum seu supplementum ad auctiorem Glossarii Cangiani editionem, Paris, 4 vol. in-folio. Ce supplément est devenu beaucoup plus rare et plus cher que le Glossaire lui-même. Le quatrième volume renferme un glossaire du vieux français, et les dissertations de du Cange sur les monnaies du Bas-Empire; dissertations qui se trouvaient omises dans l'édition en six volumes (*). Cette dernière publication attira de grands désagréments à Carpentier, et plusieurs de ses confrères lui reprochèrent vivement d'avoir mis son nom seul à un livre auquel ils avaient coopéré en assez grand nombre. Cette querelle s'envenima au point que Carpentier demanda et obtint sa sécularisation. Il mourut à Paris, au mois de décembre 1767.

CARPENTIER (N.), nommé général de brigade en récompense de ses services dans la Vendée, battit Charette devant Machecoul, dans deux actions consécutives, où il déploya beaucoup de talents militaires. Mais, peu docile aux inspirations de Thureau, il encourut la disgrâce de ce général, et reçut ordre de cesser ses fonctions.

CARPENTRAS, Carpentoracte, ancienne capitale du comtat Venaissin aujourd'hui chef-lieu de sous-préfecture du département de Vaucluse.

Cette ville est très-ancienne; déjà, pendant l'époque romaine, elle était considérable. Pline, qui lui donne le nom de Carpentoracte Meminorum lui assigne un rang distingué parmi les cités de la Gaule narbonnaise. Les Romains y élevèrent un grand nombre d'édifices; mais à l'époque de la grande invasion des barbares, elle fut successivement ravagée par les Goths, les Vandales et les Lombards. Les Sarrasins s'en emparèrent ensuite, et achevèrent de ruiner ce que leurs devanciers avaient épargné.

Le pape Clément V vint y fixer, en

(*) Dans la nouvelle édition du Lexique de du Cange, publiée par MM. Didot, M. Henschel a inséré à la suite des articles auxquels elles se rapportent toutes les additions contenues dans le supplément de dom Carpentier.

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1313, la résidence du saint-siége. Un tel honneur coûta cher à Carpentras. Les cardinaux étaient depuis plus de trois mois en conclave, pour l'élection du successeur de ce pape, lorsque les habitants, fatigués d'attendre le résultat de leurs délibérations, mirent le feu à l'édifice où le conclave était assemblé, et ce feu consuma une partie de la ville; cependant les maisons brûlées furent promptement reconstruites, et cinquante ans après cet événement, le pape Innocent VI fit entourer la nouvelle ville des murs qui subsistent encore aujourd'hui.

Le baron des Adrets vint, en 1562, mettre le siége devant Carpentras, et campa auprès de l'aqueduc, dans un poste qu'il croyait à l'abri de l'artillerie de la ville. Ceux des habitants qui avaient été bannis pour leurs opinions religieuses, et qui se trouvaient dans son camp, lui avaient promis qu'il n'éprouverait aucune résistance. Mais la ville était bien fortifiée, et l'on avait fait pour sa défense de grands préparatifs. La garnison se composait de sept compagnies de troupes réglées; et d'ailleurs tous les habitants étaient disposés à se battre comme des soldats. Ils firent de nombreuses sorties, tuèrent beaucoup de monde aux ennemis, les forcèrent enfin à lever le siége, les poursuivirent, et leur enlevèrent une partie de leurs bagages.

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Nous avons dit que Carpentras était autrefois la capitale du comtat Venaissin; cette ville, par conséquent, appartenait au saint-siége, et ne faisait pas partie du territoire du royaume. Elle était administrée, depuis le douzième siècle, par trois consuls, dont l'élection était réservée aux habitants.

Cette ville était la résidence du recteur, ou gouverneur du comtat pour le pape. La justice y était rendue par un juge de première instance, qu'on appelait juge mayeur et ordinaire; par un juge des premières appellations du comtat Venaissin, et par la chambre apostolique de la province, qui connaissait privativement de toutes les causes fiscales et qui concernaient le patrimoine de Saint-Pierre.

Carpentras est aujourd'hui le cheflieu judiciaire du département; elle possède une société d'économie rurale et un collége communal. Sa population est de neuf mille huit cent dix-sept habitants. Ses principaux monuments sont la cathédrale, dont quelques parties remontent au dixième siècle le palais de justice, qui occupe les bâtiments de l'ancien évêché, et dont l'une des cours renferme un bel arc de triomphe antique, autrefois enseveli dans une cuisine (voyez planche 86); et l'Hôtel-Dieu, dans la chapelle duquel on voit le mausolée du vertueux évêque d'Inguimbert.

Cette ville possède une des bibliothèques publiques les plus précieuses des départements cette collection, formée dans le principe par le fameux Peiresc, et augmentée par les Thomassin-Mazangue, fut achetée en 1745 par M. d'Inguinbert, qui l'enrichit de tous les livres qu'il avait lui-même rapportés d'Italie, et en fit don à la ville. Elle se compose de vingt-deux mille volumes imprimés, et d'environ deux mille manuscrits, dont les plus précieux ont appartenu à Peiresc. Le littérateur Arnaud et le savant Raspail sont nés à Carpentras.

La guerre

CARPI (combat de). s'était allumée en 1701 entre la France et l'Empereur, et Catinat, réduit à l'impuissance par les ordres de la cour de Versailles, par les résistances de ses lieutenants généraux, et par la trahison secrète du généralissime, le duc de Savoie, attendait sur la rive droite de l'Adige le prince Eugène, qui suivait l'autre bord. Informé que le poste de Carpi n'est défendu que par sept régiments de dragons et trois cents hommes d'infanterie, le prince fait passer sur ce point la moitié de son armée. Accablé par le nombre, le détachement français fait retraite. Au bruit du canon, le maréchal de Catinat arrive; les Français chargent plusieurs fois les ennemis malgré leur petit nombre. Le prince Eugène est blessé; mais ses troupes grossissant à chaque moment, les Français se replient sur le gros de l'armée, et les

Impériaux sont maîtres du pays entre l'Adda et l'Adige.

CARRA (Jean-Louis), député à la Convention nationale, né à Pont-deVeyle en Bresse, en 1743. Ses parents, malgré leur peu de fortune, faisaient tous leurs efforts pour lui procurer une éducation honnête, lorsqu'un incident imprévu vint décider de son sort il fut vaguement accusé d'un vol, et prit la fuite, moins, dit-on, pour se soustraire aux recherches de la justice, que pour échapper à la honte des soupçons qui planaient sur lui. Il se rendit d'abord en Allemagne, puis en Moldavie, où il entra au service de l'hospodar. Après la mort de ce souverain, Carra revint en France, et, par un singulier hasard, il trouva à se placer chez un prince de l'Église, le cardinal de Rohan. Le cardinal de Brienne, qui l'avait connu chez l'archevêque de Strasbourg, lui accorda sa protection, et lui procura un emploi à la bibliothèque du roi; c'est, à ce qu'on assure, à ce dernier prélat qu'il dut l'idée de son Petit mot de réponse à la requéte de M. de Calonne. Quoi qu'il en soit, Carra vit avec enthousiasme les premiers symptômes de la révolution, où il ne tarda pas à jouer un rôle. Nommé électeur du district des Filles Saint-Thomas, il provoqua l'établissement de la commune, celui de la garde bourgeoise, et, de concert avec Mercier, l'auteur du Tableau de Paris, fit paraître un journal sous le titre d'Annales patriotiques. A la tribune des jacobins, il fut un des plus énergiques orateurs, et contribua à rendre populaire l'idée d'une déclara tion de guerre à Léopold. Il créa aussi un journal appelé Journal de l'État et du citoyen, dans lequel il développa les principes les plus démocratiques, et attaqua les intrigants ou les contre-révolutionnaires qui entravaient les efforts des réformateurs. Ce fut lui qui proposa d'armer le peuple de piques. Il fit partie du comité central des fédérés, et fut l'un des chefs de l'insurrection du 10 août, dont il avait tracé le plan. Nommé par deux départements à la Convention nationale,

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il opta pour le département de Saôneet-Loire, et siégea d'abord au côté gauche; il dénonça les opérations du général Montesquiou, qui, chargé d'occuper la Savoie, ne terminait pas la campagne aussi promptement qu'il le désirait. Peu de temps après, il fut envoyé au camp de Châlons pour surveiller Dumouriez, et rendit, compte à la Convention des succès de Kellermann. A son retour, en novembre, il fut élu secrétaire, et proposa projet de propagande révolutionnaire. Dans le procès de Louis XVI, il opina pour la mort, sans appel ni sursis. Mais il abandonna bientôt la Montagne pour s'unir aux girondins, et devint justement suspect, pour ses liaisons avec Roland, qui l'avait établi gardien de la bibliothèque nationale et pour ses relations avec le prince de Brunswick et avec Dumouriez. Dénoncé successivement par Marat, Robespierre et Bentabolle, il fut rappelé de Blois, où il était en mission, et compris au nombre des quarante-six députés accusés par Amar. Condamné à mort, le 31 octobre 1793, il fut exécuté le lendemain. Carra a rendu de nombreux services à la liberté: la postérité doit lui en tenir compte; mais il fut coupable de s'être jeté dans le parti des hommes d'État de la Gironde (voyez GIRONDINS). Cette faute doit être attribuée bien plus à son caractère irascible et changeant qu'à la corruption et à la perfidie. Carra a publié divers ouvrages, dont les principaux sont : Système de la raison, ou le Prophète philosophe, Londres, 1775; Histoire de la Moldavie et de la Valachie, avec une dissertation sur l'état actuel de ces deux provinces, 1776; Histoire de l'ancienne Grèce, de ses colonies et de ses conquêtes, traduite de l'anglais, 1787. Un petit mot de réponse à M. de Calonne, 1787; Mémoires historiques et authentiques sur la Bastille, 1790; plusieurs pamphlets littéraires et politiques.

CARRA-SAINT-CYR (Jean-François, comte de) était officier au commencement de la révolution. Après avoir

servi comine général de brigade sous Moreau et Pichegru, il accompagna Aubert du Bayet à Constantinople, où celui-ci avait été nommé ambassadeur du Directoire. De retour en France, il rentra sous les drapeaux, et reprit, en 1795, la ville de Deux-Ponts sur l'armée de Clairfayt. Il se signala à Ettinghen, à Marengo, s'empara de Fribourg, et contribua à la victoire de Hohenlinden. En 1805, il commanda l'armée d'occupation dans le royaume de Naples, fit au prince Charles de nombreux prisonniers, et fut nommé, après la bataille d'Eylau, grand officier de la Légion d'honneur. En 1813, après la fatale campagne de Moscou, il prit le commandement de la 32 division militaire, et fut chargé en 1814 du commandement supérieur des places de Bouchain, de Condé et de Valenciennes, qu'il conserva jusqu'après l'abdication de l'empereur, Sous la restauration, il fut fait chevalier de Saint-Louis, nommé ensuite gouverneur de la Guyane française mis à la retraite par l'ordonnance de 1824, et se retira à Vély, près de Soissons.

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CARRABAS sorte d'omnibus en osier, qui exploitait les environs de Paris, mais surtout les routes de Versailles et de Saint-Germain, dans ce bon vieux temps où l'on mettait plus de six heures à faire quatre petites lieues. Pour définir le carrabas en un mot, il suffira de dire que ce plébéien équipage était encore bien au-dessous des ignobles coucous, qui eux-mêmes disparaissent aujourd'hui, vaincus par les célérifères, les accélérées, et surtout par les chemins de fer.

CARRÉ (G. L. J.), né à Rennes vers 1778, doyen de la faculté de droit dans cette ville, où il est mort en 1832, a publié 1° Introduction à l'étude du droit français, avec des tableaux synoptiques, Rennes; 2° Traité et questions de procédure civile, ibid., 1818 à 1819, 2 vol. in-4°; 3° Introduction à l'étude des lois relatives aux domaines congéables, ibid., 1822, in-12; 4° Traité du gouvernement des paroisses, ibid., 1821,

in-8°; 5o Les lois de la procédure civile, ibid., 1824, 3 vol. in-4o; 6o Les lois de l'organisation et de la compétence des juridictions civiles, Paris, 1825-1826.

CARRÉ (Jean-Baptiste), cavalier au 18° régiment, né à Martin (Pas-deCalais). Après avoir chargé devant Vérone sur deux bataillons autrichiens, le 6 germinal an vII, il se plaça avec quelques cavaliers à l'entrée d'un défilé, arrêta les ennemis, et tomba percé de plusieurs coups de feu.

CARRÉ (J. B. Louis) naquit en 1749 à Varennes, duché de Bar. Élève distingué de l'école du génie de Mézières, il possédait des connaissances profondes en physique, en chimie et en mécanique. Successivement avocat, juge de paix, inspecteur des forêts, il mourut à Varennes en 1835. Carré mérite surtout une place dans nos colonnes comme auteur de la Panoplie, ou Réunion de tout ce qui a trait à la guerre, depuis l'origine de la nation française jusqu'à nos jours, Châlons-sur-Marne, 1795, in-4°, avec atlas. L'auteur nous apprend luimême que cet ouvrage, fruit de longues recherches, était achevé dès 1783, mais qu'il avait gardé son manuscrit, parce que la censure avait exigé qu'il retranchât ses réflexions sur l'oppression et l'avilissement du peuple. A l'époque des querelles des parlements, Carré avait publié, sous le voile de l'anonyme, un pamphlet très-mordant contre la nouvelle magistrature, et intitulé: Trigaudin le renard, ou le Procès des bétes.

CARRÉ (Louis), géomètre français, fils d'un laboureur du village de Brie, naquit en 1663, fut secrétaire et élève de Malebranche, entra en 1697 à l'Académie des sciences, et mourut en 1711. Le plus important de ses ouvrages est sa Méthode pour la me sure des surfaces, etc., 1710, in-4°.

CARRÉ (Pierre-Laurent), professeur de belles-lettres, né à Paris, en 1758. A quatorze ans, il remporta le premier prix de discours français, et fut vainqueur dans un brillant concours pour l'agrégation. Grâce à Delille,

dont il était élève, il fut nommé professeur de rhétorique à Toulouse, où l'Académie des jeux floraux couronna trois de ses productions. Carré composa un grand nombre d'hymnes pour les fêtes républicaines, et le plus remarquable est celui qu'il fit pour la fête de la Vieillesse. Il fonda en l'an vi la société littéraire, connue à Toulouse sous le nom de Lycée. Après le 18 brumaire, il fut nommé mainteneur des jeux floraux, et M. de Fontanes l'appela à la chaire de littérature de la faculté des lettres. Il mourut à Paris en 1825, Outre un grand nombre d'odes et d'hymnes publiés en 1826, in-8°, on lui doit plusieurs poëmes, entre autres Le Bouclier d'Hercule, traduit du grec d'Hésiode,

CARRÉ (Remi), bénédictin, prieur de Beceleuf, ex-sacristain de la Celle, né à Saint-Fal, le 20 février 1706, a laissé 1° les Psaumes dans l'ordre historique, nouvellement traduits sur Thébreu, 1772, in-8°; 2° le Maître des novices dans l'art de chanter, 1744, in-4°. On trouve dans ce livre un éloge du vin. L'auteur, après l'avoir conseillé pour toutes les maladies, ajoute « Le vin fait presque autant << que tous les autres remèdes ensem«ble. » 3° la Clef des psaumes, 1755, in-12; 4° Recueil curieux et édifiant sur les cloches, 1757, in-8°.

CARRÉ (N.), voyageur, fut d'abord chargé de visiter la côte de Barbarie et divers ports de l'Océan. Les mémoires adressés par lui à Colbert fixèrent l'attention de ce ministre qui projetait de grands établissements dans les Indes orientales. Bientôt Carré fut désigné pour faire partie de l'expédition dont Caron était le chef. La flotte partit le 10 juillet 1666. Après avoir touché à Madagascar et à l'île Bourbon, Caron se persuada que Surate serait un chef-lieu préférable pour les établissements de la compagnie, et mit à la voile pour cette ville. Carré, dans la relation de son voyage, donne une description de Surate et des pays environnants. En 1668, lorsque les Turcs prirent Bassora sur les Arabes, il s'y trouvait pour les affaires de la com

pagnie, et fut obligé de se réfugier avec son navire à l'île de Karreck, dans le golfe Persique.

De retour à Surate, il fut envoyé en France par Caron qu'il n'aimait pas et qui voulait se débarrasser de sa surveillance. Carré s'embarqua, en 1671, pour Bender-Abassi; de là il se rendit à Bagdad, et traversa le désert. Durant ce trajet il eut beaucoup à souffrir. Enfin il arriva à Alep, se rendit à Tripoli de Syrie, parcourut le Liban, s'embarqua à Seïde, et arriva à Marseille. Peu de temps après, il fut renvoyé aux Indes par la route de terre.

Il a publié une relation avec ce titre : Voyage des Indes orientales, mélé de plusieurs histoires curieuses, Paris, 1699, 2 vol. in-12. Le premier volume, qui contient le récit de son premier voyage, est beaucoup plus intéressant que le second, qui parle peu de sa dernière tournée et n'est guère rempli que d'histoires galantes. Il était à Visapour en 1673.

CARREAU. On appelait ainsi, avanț l'adoption des armes à feu, une sorte de flèche dont le fer carré se trouve figuré dans les jeux de cartes, pour signifier avec les piques, selon l'explication qu'en donnent communément ceux qui veulent voir dans des morceaux de carton peints des leçons de politique et de morale, les armes dont un roi prudent doit toujours tenir sęs arsenaux amplement fournis.

On nommait encore CARREAU, un coussin carré de velours que les femmes de qualité se faisaient porter à l'église, pour se mettre commodément à genoux pendant l'office. Les femmes des nobles d'épée avaient des carreaux garnis de galons d'or et d'argent; celles des hommes de robe en avaient seulement avec des broderies en soie. Aujourd'hui, personne ne fait porter des carreaux à l'église, parce que ce n'est plus une distinction. Quand les évêques et les hauts dignitaires ecclésiastiques officient, ils ont des carreaux pour s'agenouiller. Dans les mariages de personnes riches, on en donne aux époux, à qui on en fait payer l'usage.

On appelait aussi CARREAU le pavé

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