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dessin industriel et de tissage de Gand, particulièrement ceux de M. Schepens, professeur à ladite école, et d'un de ses élèves, M. Lavalette. Nous remarquerons ensuite, parmi les meubles, le lit en bois de chêne sculpté, de MM. Matheyssens et Rouvroy (rue de la Madeleine, 31, à Bruxelles), lit fort simple mais du meillieur goût; et la table octogone, incrustée et sculptée, en bois naturels de Nice, de M. Ciaudo (rue Saint-François-de-Paule, à Nice), où nous admirons une des tentatives les plus heureuses que puisse présenter la mosaïque en bois.

Les cadres de dessins d'architecture métallurgique, de M. Charles Albert (rue des Pierres, à Bruxelles); le projet de fontaine pour être exécuté en zinc, de M. Léonard (rue Notre-Dame-aux-Neiges, 75); les porcelaines de M. Cappellemans aîné (place du Samedi, 14), et les reliures de M. Bisez (rue de l'Orangerie), méritent également toute notre attention.

La double porte en chêne exécutée par M. Pelseneer (place Saint-Géry, 6) d'après les dessins de M. l'architecte Beyaert, nous a prouvé une fois de plus la supériorité bien connue de la menuiserie bruxelloise. Les lampes de M. Van der Cammen (rue des Éperonniers, 32) se recommandent à la fois par leur bon goût et par la modicité de leur prix. M. Lerolle (à Paris, et rue Neuve, 56, à Bruxelles) a presque toute une exposition de bronzes d'art du plus grand mérite; nous y admirons surtout une grande cheminée, style Louis XVI, avec la pendule et les candélabres formant ensemble, une grande garniture intitulée les quatre parties du jour, de petites garnitures, tout originales, de style égyptien et de style étrusque, et deux ou trois jolis lustres. Nous ne dirons rien de M. Dero-Becker (montagne de la Cour, 17) qui n'a envoyé que les objets, beaucoup

trop connus et d'un goût fort contestable, qui ont figuré depuis dix ans à la vitrine de son magasin; mais nous devons une mention spéciale à la maison Cormann. et Cie (rue d'Assaut, 22), qui mérite nos plus sincères éloges, nos plus vifs encouragements. Nous aurions presque tout à citer dans la partie de l'exposition renfermant les ouvrages en bronze, en cuivre, en zinc, exécutés par M. Cormann d'après les meilleurs dessins, ses objets d'ornement, ses meubles, et l'album de l'établissement, digne d'être feuilleté avec le plus grand soin. Forcé de faire un choix, nous mentionnerons les candélabres à gaz, en zinc bronzé, les chandeliers flamands, en cuivre doré, et trois lustres flamands en cuivre naturel ou doré. Tout cela est d'un excellent goût, d'un caractère nouveau, et porte un véritable cachet d'art.

Nous ne pouvons mieux terminer cette trop courte nomenclature, qu'en citant une œuvre de grand mérite comme sculpture, que l'auteur a exclusivement destinée à être reproduite en zinc pour servir de fontaine. C'est le Triton, statue en plâtre par M. Charles Wiener. Nous voudrions voir un plus grand nombre de nos artistes s'occuper de rehausser l'éclat de notre industrie, en lui fournissant l'appui de leur talent et de leur expérience.

L'œuvre entreprise par l'Association pour l'encouragement et le développement des arts industriels, est une œuvre importante, digne de toutes nos sympathies. Cette importance, qui n'est pas discutable en principe, est plus grande encore qu'on ne le pense; nos fabricants savent quelle valeur spéciale le goût et la grâce peuvent donner à un travail quelconque, sans augmentation de main-d'oeuvre et par conséquent sans augmentation de prix pour le public; ils savent qu'une concur

rence de ce genre doit les faire réussir, aujourd'hui surtout que les dernières limites du bon marché sont atteintes en beaucoup de choses; ils savent enfin que le choix fait par l'acheteur entre diverses étoffes de même qualité, entre divers objets d'ameublement de même espèce et de même prix, n'est absolument guidé que par ce principe d'art, méconnu depuis si longtemps des industriels.

EUGÈNE VAN BEMMEL.

POÈSIES.

UN DERNIER BEAU JOUR.

I

Vers son déclin s'en va l'automne;
Pour la dernière fois rayonne
Ce beau soleil;

La Nature oubliant sa plainte
Retrouve encor la gaîté sainte
De son réveil.

Zéphir par un tendre murmure,
Du bois ranime la parure :
Hélas! demain,

Le vent du Nord qui la recueille
Jettera la dernière feuille

Sur le chemin.

Fier du ciel bleu qui le colore,
Le Ruisseau se promène encore,

Et, par moments,

Le vent qui dans ses flots se joue

Aux rayons du soleil secoue
Des diamants.

A la clarté qui vous enivre,
Oiseaux, vous croyez voir revivre
Votre printemps;

L'amour renaît! ô doux mensonge!
Chantez oiseaux! Goûtez ce songe
Quelques instants.

II

Rêve, Nature! L'homme pleure ;
Ta lèvre vainement effleure

Son front penché;

En vain tu lui montres tes charmes : Son œil au sol qui boit ses larmes, S'est attaché.

Il pleure, car bien des pensées
Dans son esprit jadis bercées,
Ont pris leur vol

Pareilles aux feuilles qu'il foule,
Elles aussi viennent en foule
Joncher le sol.

Sa nuit approche; et son aurore
A ses regards réveille encore

Un souvenir,

Au Passé dont il se sépare,

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