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toutes les réflexions qui s'y rattachent viennent comme d'elles-mêmes s'y classer méthodiquement, que l'étude des premières conduise naturellement à l'examen des secondes, et que le tout se lie, s'enchaîne et s'éclaircisse ainsi progressive

ment.

Mais ici le droit chemin est inconnu ; il faut le tracer et cette première opération de l'esprit est embarrassée d'obstacles difficiles à surmonter; elle nécessite de longues et laborieuses veilles, elle force la pensée à revenir souvent sur elle-même. C'est, s'il est permis de le dire, l'effort de l'intelligence dans le travail de l'enfantement: elle doit tirer l'ordre du chaos, et la lumière du sein même de l'obscurité.

Nous éviterons à nos lecteurs ce travail pénible, en commençant par leur donner une idée précise du plan qu'il nous a conduit à adopter pour la rédaction de la seconde partie de cet ouvrage.

Exposé du plan suivi dans cette seconde

partie de l'ouvrage.

Cette seconde partie doit, comme nous

l'avons dit dans la Préface, traiter du

DROIT CONSTITUTIONNEL, constitutif ou

organique, c'est-à-dire, de « celui qui réu-

« nit et rassemble les principes et les règles

«de l'organisation sociale la plus propre

<< à faire observer les vrais principes du

« DROIT PHILOSOPHIQUE OU moral » (a)..

Elle sera divisée en trois livres, ayant

pour titre, le premier, Des Gouvernemens
divers, de leurs inconvéniens, de leurs
avantages; le second, De la Monarchie
constitutionnelle ou représentative; le troi-
sième, Dispositions et moyens de transition.

Le premier livre, consacré à l'examen

des diverses formes de Gouvernement pos-
sibles, à l'étude des inconvéniens et des
dangers inhérens à leur nature, comme
aussi des avantages particuliers qui peu-
vent leur être propres, sera partagé

Liv. I, Ch. I.

Vérités servant de base

deux chapitres; le premier, Notions préliminaires ou Vérités servant de base aux Principes; le second, Des Gouvernemens simples et des Gouvernemens mixtes, en général.

Le premier chapitre est lui-même par

aux Principes, tagé en deux paragraphes,

S1. Du Gou

vernement en

général.

§ 1. Dans le premier, intitulé, Du Gou

$2. Puis vernement en général, nous approfondi

sances législa.

tive, exécutive,

judiciaire. rons les questions suivantes : 1o Nécessité du. Gouvernement; 2o Qu'est-ce que le Gouvernement; 3o Quelle est la meilleure forme de Gouvernement possible.

CHAPITRE II. Gouvernemens simples et Gouvernemens mixtes, considérés sous leurs

points de vue généraux.

§ 2. Dans le second, intitulé, Puissances législative, exécutive, judiciaire, nous nous appliquerons à donner une définition claire de ces trois élémens principaux, constitutifs et nécessaires de tout Gouvernement, quel qu'il soit; et nous esquisserons le cercle de leurs limites et attributions naturelles.

De là nous passons au Chapitre II.

On serait, suivant toute apparence,

plus avancé qu'on ne l'est aujourd'hui,

dans la science du Droit constitutionnel ou organique, complément nécessaire de la première partie du Droit, si l'on eût commencé, comme nous l'avons dit ailleurs, par se fixer sur la valeur et le sens naturel des expressions dont cette seconde partie de la science nécessite l'usage. « Que les hommes, ainsi que le dit Hume, conviennent de la signification des mots, ils apercevront bientôt les mêmes vérités; ils adopteront tous les mêmes opinions. -« Les mots une fois définis, dit Helvétius, une question est résolue presque aussitôt que proposée : preuve que tous les esprits sont justes, que tous aperçoivent les mêmes rapports entre les objets; preuve qu'en morale, physique et métaphysique, la diversité des opinions est uniquement l'effet de la signification incertaine des mots, de l'abus qu'on en fait, et peutêtre de l'imperfection des langues » (a).

(a) De l'homme, de ses facultés intellectuelles et de son éducation, tom. I, pag. 220.

«Si, comme l'expérience le

prouve,

dit encore le

Mais pour cela, il fallait, ici sur-tout, remonter jusqu'à la nature même des

même auteur, chaque homme aperçoit les mêmes rapports entre les mêmes objets; si chacun d'eux convient de la vérité des propositions mathématiques; si, d'ailleurs, nulle différence dans la nuance de leurs sensations ne change leur manière de voir; si, pour en donner un exemple sensible, au moment où le soleil s'élève du sein des mers, tous les habitans des mêmes côtes frappés au même instant de l'éclat de ses rayons, le reconnaissent également pour l'astre le plus brillant de la nature, il faut avouer que tous les hommes portent ou peuvent porter les mêmes jugemens sur les mêmes objets....

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« Mais les hommes sont-ils d'avis différens sur la même question? Cette différence est toujours l'effet, ou de ce qu'ils ne s'entendent pas, ou de ce qu'ils n'ont pas les mêmes objets présens à leurs yeux et à leur souvenir, ou enfin de ce qu'indifférens à la question même, ils mettent peu d'intérêt à son examen et peu d'importance à leur jugement. » (Ibid., chap. xv, intitulé de l'Esprit.)

Le sujet que nous traitons dans cette seconde partie de la SCIENCE DU PUBLICISTE est d'un intérêt si général, si grand et si bien senti présentement, que nous ne devons pas, ce semble, avoir à redouter, de la part de la saine partie du públic, ce dernier obstacle, l'indifférence sur la question à résoudre.

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«Nostre parler a ses foiblesses et ses défaults, comme tout le reste : la plus part des occasions des troubles du monde sont grammairiens; nos procès ne naissent

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