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will serve at the same time as a pretty easy solution to most of the apparent contradictions that involved the latter years of his life.

'Vous me demandez pourquoi j'ai chez moi un jésuite. Je voudrais en avoir deux; et si on me fâche, je me ferai communier par eux deux fois par jour. Je ne veux point être marlyr à mon âge. J'ai beau tra. vailler sans relache au siècle de Louis XIV.; j'ai beau voyager avec une princesse de Babylone, m'amuser à faire des tragédies et des comédies, être agriculteur et maçon,-on s'obstine à m'imputer toutes les nouveautés dangereuses qui paraissent. Il y a un M. P. à Paris qui fait venir toutes les brochures imprimées à Amsterdam, chez MarcMichel-Rey. Ce libraire, qui est celui de Jean Jacques, les met probablement sous mon nom. Il est physiquement impossible que j'aie pu suffire à composer toutes ces rapsodies; n'importe, on me les attribue pour me perdre.

'J'ai lu la Relation* dont vous me parlez. Elle n'est point du tout modérée, comme on vous l'a dit; elle me paraît très-outrageante pour les juges. Jugez donc, mon cher ange, quel doit être mon état. Calomnié continuellement, condamné sans être entendue, je passe mes derniers jours dans une crainte trop fondée. Cinquante ans de travaux ne m'ont fait que cinquante ennemis de plus; et je suis toujours prêt à alier chercher ailleurs, non pas le repos, mais la sécurité. Si la nature ne m'avait pas donné deux antidotes excellens, l'amour du travail et la gaieté, il y a longtemps que je serais mort de désespoir.'

Voltaire carried on for several years, with M. Damilaville, a clerk in a government office, a familiar correspondence, which terminated only with the death of the latter. The best portion of this correspondence has, we believe, been published in the different collections of the works of Voltaire, but many of the letters are given for the first time in the present publication, and may be of importance to some future biographer, though we have found none of them of sufficient interest to furnish any extracts.

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This friend of Voltaire's, Grimm says, ne ressemblait pas à son correspondant;' he had neither grace, nor liveliness, nor education, nor knowledge of the world. Le Baron d'Holbach l'appelait plaisamment le gobe-mouche de la philosophie.' He was to Voltaire what Grimm himself was to his illustrious employers, the purveyor of Parisian small-talk, but appears to have been indifferently qualified for the charge. But Voltaire's native genius and apprehension more than amply supplied the defects of his correspondent.

We must now take our leave of the patriarch; and it is perhaps time that we should bid a final adieu to our amusing journalist;

* He alludes to an account of the affair of Abbeville, where the Chevalier De La Barre, a young officer, was beheaded in the year 1765, upon a charge of impiety, VOL. XI, NO. XXII.

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but we are still detained by a few passages relative to the life and character of Rousseau; the first that occurs to us we are the less willing to pass over, because it is connected with the names of two very celebrated countrymen of our own.

'Jean Jacques Rousseau a fait son entrée dans Paris le 17 Décembre dernier (1765.) Le lendemain il s'est rendu au Luxembourg en habit arménien; mais comme personne n'était prévenu, personne n'a profité du spectacle. M. le prince de Conti l'a logé dans l'enceinte du Temple, à l'hôtel de St. Simon, où le dit arménien a eu tous les jours nombreuse cour en hommes et en femmes. Il s'est aussi promené tons les jours à une certaine heure sur le boulevart, dans la partie la plus proche de son logement. Cette affectation de se montrer en public, sans nécessité, en dépit du décret de prise de corps, a choqué le ministère, qui avait cédé aux instances de ses protecteurs en lui accordant la permission de traverser le royaume pour se rendre en Angleterre. On lui a fait dire, par la police, de partir sans autre délai, s'il ne voulait pas être arrêté; en conséquence, il quittera Paris samedi 4 Janvier, accompagné de M. David Hume, qui repasse en Angleterre, mais qui se propose, s'il faut l'en croire, de revenir passer beaucoup de temps à Paris. M. Hume doit aimer la France. Il y a reçu l'accueil le plus distingué et le plus flatteur. Paris et la cour se sont disputé l'honneur de se surpasser. Cependant M. Hume est bien aussi hardi dans ses écrits philosophiques qu'aucun philosophe de France. Ce qu'il y a encore de plaisant, c'est que toutes les jolies femmes se le sont arraché, et que le gros philosophe écossais s'est plu dans leur société. C'est un excellent homme, que David Hume; il est naturellement serein, il entend finement, il dit quelquefois avec sel, quoiqu'il parle peu; mais il est lourd, il n'a ni chaleur, ni grâce, ni agrément dans l'esprit, ni rien qui soit propre à s'allier au ramage de ces charmantes petites machines qu'on appelle jolies femmes. O que nous sommes un drôle de peuple!

Pour revenir à Jean Jacques, voici une lettre qui a couru à Paris, pendant son séjour, et qui a eu un grand succès.

"Lettre du Roi de Prusse à M. ROUSSEAU.

"Vous avez renoncé à Genève, votre patrie; vous vous êtes fait chasser de la Suisse, pays tant vanté dans vos écrits; la France vous a décrété venez donc chez moi. J'admire vos talens, je m'amuse de vos rêveries, qui, soit dit en passant, vous occupent trop et trop long temps. Il faut, à la fin, être sage et heureux. Vous avez fait assez parler de vous par des singularités peu convenables à un véritable grand homme, Démontrez à vos ennemis que vous pouvez quelquefois avoir le sens commun; cela les fâchera sans vous faire tort. Mes états vous offrent une retraite paisible; je veux vous faire du bien, et je vous en ferai si vous le trouvez bon; mais si vous vous obstinez à rejeter mes secours, attendez vous que je ne le dirai à personne. Si vous persistez à vous creuser l'esprit pour trouver de nouveaux malheurs, choisissez

les tels que vous voudrez. Je suis roi, je puis vous en procurer au gré de vos souhaits; et ce qui, sûrement, ne vous arrivera pas vis-à-vis de vos ennemis, je cesserai de vous persécuter, quand vous cesserez de mettre votre gloire à l'être.”

This letter, as every one knows, is a mere mystification of the poor philosopher. A few months after we have the following account of its consequences.

M. Rousseau a pris très au grave la lettre du roi de Prusse, fabriquée à Paris par M. Walpole. Il est naturellement porté à croire aux complots aux noirceurs; ainsi, selon lui, cette lettre couvre un grand mystère de la plus profonde iniquité. Tout ce mystère se réduit à égayer un peu le public aux dépens d'un auteur qui n'est pas gai. Si le monarque prenait les choses aussi vivement que l'auteur; si Fréderic était de l'humeur de Jean Jacques, cette lettre pourrait devenir le sujet d'une guerre sanglante. Elle a été imprimée en français et en anglais dans les papiers publics de Londres, et M. Rousseau vient d'écrire à ce sujet, à l'auteur du London Chronicle, la lettre suivante.

"Vous avez manqué, monsieur, au respect que tout particulier doit aux têles couronnées, en attribuant publiquement au roi de Prusse une lettre pleine d'extravagance et de méchanceté, dont, par cela seul, vous deviez savoir qu'il ne pouvait être l'auteur. Vous avez même osé transcire sa signature, comme si vous l'aviez vue écrite de sa main. Je vous apprends, monsieur, que cette lettre a été fabriquée à Paris, et, ce qui navre et déchire mon cœur, que l'imposture a des complices en Angleterre.-Vous devez au roi de Prusse, à la vérité, et à moi, d'imprimer la lettre que je vous écris, et que je signe, en réparation d'une faute que vous vous reprocheriez sans doute, si vous saviez de quelles noirceurs vous vous rendez l'instrument. Je vous fais, monsieur, mes sincères salutations.

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The history of the rupture between Rousseau and Hume is given with much spirit, and we cannot help entering a little into it, especially as an opportunity is afforded by the censure of a Parisian, for renewing our charge on the subject of Parisian frivolity.

'Il y a environ trois mois,' (this is written, Oct. 1776,) qu'on reçut à Paris les premières nouvelles de la brouillerie de J. J. Rousseau avec M. Hume. Excellente pâture pour les oisifs! Aussi une déclaration de guerre entre deux grandes puissances de l'Europe n'aurait pu faire plus de bruit que cette querelle. Je dis à Paris; car à Londres, où il y a des acteurs plus importans à siffler, on sut à peine la rupture survenue entre l'ex citoyen de Genève et le philosophe d'Ecosse; et les Anglais furent assez sots pour s'occuper moins de cette grande affaire que de la formation du nouveau ministère et du changement du grand nom de Pitt en celui de comte de Chatham. A Paris, toute autre nouvelle fut rayée de la liste des sujets d'entretien pendant plus de huit jours, et la célé

brité des deux combattans qu'on se flattait de voir incessamment aux prises, absorba toute l'attention du public. Les partisans de M. Rousseau furent d'abord un peu étourdis de ce coup imprévu, et il survint à ses dévotes des migraines effroyables. Jusqu'à ce moment toutes les personnes avec lesquelles M. Rousseau s'était brouillé, après en avoir reçu des bienfaits, et il n'y en a pas mal, avaient toujours été condamnées dans son parti, sans autre forme de procès. Plus ces personnes mettaient de réserve dans leurs procédés envers l'illustre J. J. moins elles daignèrent s'en plaindre, plus elles étaient soupçonnées, et souvent accusées assez hautement par ses dévots d'avoir eu des torts essentiels envers lui. On ne pouvait prendre la même tournure à l'égard de David Hume. La joie qu'on avait ressentie de sa liaison avec J. J. était trop récente. D'ailleurs, la droiture et la bonhommie de M. Hume étaient trop bien établies en France; les partisans de M. Rousseau avaient eux-mêmes tant vanté la chaleur avec laquelle son nouveau bienfaiteur avait travaillé pour lui procurer un sort heureux et tranquille en Angleterre et tout à coup le bon David se plaint d'être outragé par sou ami J. J. de la manière la plus singulière et la plus indigne ! Cette aventure jeta le parti dans une étrange perplexité.'

On the subject of the publication by Hume of the correspondence between him and Rousseau, in the advertisement to which it is said that, in rendering their dissention public, the editor has yielded with great repugnance to the solicitations of his friends, Grimm makes an excellent remark which it will be well to bear in mind under all similar circumstances.

'En effet, si vous êtes forcé de plaider votre cause devant le public, je vous plaindrai de tout mon cœur; si vous vous avisez de vous soumettre sans nécessité à sa décision, je vous trouverai bien sot. Comptez que sa malignité ne cherche qu'à rire à vos dépens, et qu'il lui est fort indifférent de rendre justice à qui il appartient. Cette indifférence n'est pas même si opposée à l'équite naturelle, qu'on ne puisse la justifier; car de quel droit vous croyez-vous un personnage assez important pour me faire perdre mon temps avec vos tracasseries?"

From the subject of this warfare, the Baron passes to his own ancient friendship for Rousseau and its rupture, and declares the principles by which he had subsequently been guided in speaking or writing concerning him. He then puts himself in the situation of Hume, and declares how he should have acted in similar circumstances. For the sake of the light it throws upon his own character, we think it worth while to transcribe this passage.

'En conséquence de mon plan de conduite que je suis obligé de regarder comme excellent, sous peine de cesser d'être moi, voici comment j'aurais fait à la place de M. Hume, qui était de tout point autrement avantageuse que la mienne. En recevant la lettre douce et honnête du 23 Juin, à laquelle je pouvais et devais si peu m'attendre, moi, gros David Hume, je me serais d'abord frotté les yeux; ensuite, restant un

peu étourdi, mon regard serait devenu aussi fixé et aussi prolongé que ce jour à jamais terrible et mémorable où David regarda Jean Jacques; mais, ce mouvement de surprise passé, j'aurais mis cette lettre dans ma poche. Le lendmain, j'aurais écrit à mon ami J. J. pour le remercier de la bonne opinion dont il m'honorait, et de la couleur qu'il savait donner à mes services et à mes plus tendres soids, et puis je lui aurais souhaité le bon soir pour toute sa glorieuse vie. Le surlendemain, je. n'y aurais plus pensé, ou si j'en avais ressenti quelque peine malgré môi, j'en aurais écrit à Madame la Comtesse de Boufflers à Paris, pour la temercier de m'avoir empâté d'un aussi joli sujet. Mais ni le surlendemain, ni aucun lendemain de l'année, je n'aurais consenti de mettre le public dans la confidence d'un procès qui ne lui importe en aucune manière.'

Upon the whole, the publication of this Correspondence may be regarded as having completed all that was yet wanting to our information on the subject of Parisian literature during the last century, and as having added to the list of its most eminent cultivators a writer whose name indeed was sometimes heard of, but of whose talents the world was entirely ignorant, except so far as it might choose to take on credit the few notices respecting it to be found in the works of his friends and contemporaries. The eighteenth century, with all its virtues and its vices, will be familiarly known to posterity in its portraiture; and this work is one of those that will long preserve the minute traits which constitute the accuracy of the resemblance.

ART. X. 1. The School for Wits, or the Cream of the Jests; selected by Ralph Wewitzer. 8vo. pp. 306. London. Miller. 1814.

2. The Flowers of Wit, or a Choice Collection of Bon Mots, both ancient and modern; with biographical and critical Remarks: by the Rev. Henry Kett, author of the Elements of General Knowledge; Emily, a modern tale, &c. &c. 2 vols. 12mo. pp. 438. London. Lackington, Allen, and Co. 1814.

AN is but a weak creature ;--fatiguing himself and his fellows with unnecessary complaints, and perpetually anticipating evils which may never happen. If a great genius springs up, his admiration for such a phenomenon is immediately checked by the galling reflection that when once the present wonder is no more, the chasm left by its loss will never be filled up. The old are but too fond of tantalizing and torturing the rising generation with

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